mercredi 18 janvier 2023

Lumberjanes, Intégrale 1

Une BD de Brooke Allen, Shannon Watters, Grace Ellis et Noelle Stevenson, publiée chez Kinaye.

Présentation de l'éditeur :

Au camp pour filles badass de Miss Qiunzella Thiskwin Penniquiqul Thistle Crumpet, les choses ne sont pas toujours ce qu’on croit. Des renards à trois yeux. Des grottes secrètes. Des anagrammes !...

Heureusement, Jo, April, Mal, Molly et Ripley sont cinq meilleures amies qui n’ont pas froid aux yeux, et elles sont prêtes à tout pour passer ensemble des vacances d’été qui déchirent… et ce n’est ni une quête magique ni une bande de créatures surnaturelles qui vont les en empêcher ! Le mystère grandit de plus en plus, et ce n’est qu’un début…

Jo, Mal, April, Molly et Ripley passent leur été dans un camp scout pour filles (badass) : elles sont des Lumberjanes (mot formé à partir de lumberjack qui signifie bûcheron) et fières de l’être. Leur devise est « l’amitié au max » et elles l’appliquent tous les jours. Il se passe de drôle de choses autour du camp et nos cinq copines semblent être les seules à l’avoir remarqué. Elles sont bien décidées à tirer tout cela au clair, au grand désespoir de Jen, leur cheftaine, dont elles déjouent régulièrement la surveillance et qui angoisse à mort d’autant plus que Rosie, la responsable du camp, n’en fait pas grand cas.
J’ai été attirée par l’idée de base : une BD qui fait la part belle à l’amitié et qui encourage les filles a être braves, volontaires et à se soutenir les unes les autres. En cela, je n’ai pas été trompée, mais je suis un peu déçue quand même.
Les récits mis en scène dans cette BD manquent de consistance. Tout est fouillis, à l’image du style pictural, et pour commencer j’ai mis un temps fou à intégrer le nom des personnages. Heureusement pour moi, les portraits des filles et leurs personnalités sont exposés en fin d’ouvrage car dans l’histoire elle-même, on ne peut pas dire qu’elles soient développées et j’aurais eu du mal à dire qui est qui et quelles sont leurs caractéristiques sans cela. J’ai apprécié le goût du détail des auteurs qui ont créé une playlist illustrée pour chaque fille. Cela participe à les rendre plus vivantes. Mais ils en ont aussi fait des clichés sur pattes. On aurait pu s’attendre, vu le thème, à dépasser les stéréotypes ou s’en moquer, toutefois on patauge plutôt dedans. La seule qui subi une évolution notable est Jen, qui prend confiance en elle au contact de ses protégées. Elle est à mon avis le personnage le plus intéressant, car davantage mis en relief, de la BD. En tout cas elle est ma préférée.
L’arc principal et les courtes histoires qui composent la BD sont d’une grande simplicité : les filles voient un truc bizarre, genre un animal mutant ou une statue qui parle, et elles lui mettent une raclée. Ou alors elles voient un trou dans le sol et elles sautent dedans sans réfléchir… (Tiens, ça me rappelle un épisode de Buffy.) D’accord, elles sont intrépides et la force de leur amitié leur donne confiance, mais elles oublient quand même souvent de réfléchir avant d’agir (ou avant de cogner) et elles ne respectent pas grand-chose sinon leur envie du moment. Autant dire que c’est répétitif et exaspérant, d’autant que la fin n’est pas très élaborée non plus. En bref, il y avait certes une bonne idée, mais elle est concrétisée de façon assez médiocre.
Je n’ai pas été sensible au dessin non plus. Le trait est souvent grossier à mon goût, cependant j’admets que cela est subjectif. J’ai en revanche beaucoup aimé la galerie de couvertures à la fin de l’ouvrage.
Je dois en outre signaler un défaut de mise en page : toutes les introductions de chapitres, qui définissent les capacités récompensées par les badges que peuvent gagner les lumberjanes, sont amputées de leur fin. Ceci est d’autant plus dommage que ces extraits du manuel des lumberjanes sont intéressants, très positifs et porteurs d’importantes valeurs. Cela donne l’impression que l’édition n’a pas été soignée, d’autant qu’on y trouve aussi des coquilles.
Une seconde intégrale est prévue, mais je ne la lirai pas. On peut facilement se contenter de la première étant donné qu’il y a une conclusion, même simpliste.