mardi 31 décembre 2013

Le point sur l'année écoulée...

A l’arrache, j’ai enfin réussi à écrire ce bilan. Enfin, bilan est un bien grand mot… Je suis fainéante moi, puis tête en l’air, donc vous n’aurez pas de chiffres, mais juste les lectures et autres faits que je retiens de cette année.


Je crois que j’ai moins lu que l’année dernière en termes de pages, mais peut-être plus parlé de mes lectures sur ce blog car il y a eu beaucoup de textes courts et que j’avais un challenge les concernant. J’ai d’ailleurs fait des efforts pour chroniquer des nouvelles à l’unité, ce qui est assez difficile pour moi.
Ceci dit, le nombre de chroniques par rapport à ce que j’ai pu lire reste assez restreint malgré tout. J’ai encore des progrès à faire.


Pour ce qui est des challenges, j’ai terminé le JLNN et même dépassé le but fixé. Je continue d’ailleurs avec le JLNND en chroniquant des nouvelles, novellas, anthologies ou recueils le dimanche.
Et j’ai un nouveau challenge en cours, le Winter Mythic Fiction, si toutefois j’arrive enfin à trouver le temps de lire un peu plus durant ces vacances qui n’en sont pas.


La lecture avec laquelle je finis 2013 est Punk’s not dead d’Anthelme Hauchecorne.


Passons aux livres les plus marquants de l’année :
(Pas facile de se souvenir de tous, même s’ils sont excellents, quand on ne les a pas chroniqués… Parce que, voyez-vous, ma notion du temps est un peu… variable.)


Les romans et novellas :
- L’âge des miracles de Karen Thompson Walker
- L’après-dieux de Maëlig Duval
- A l’ombre des falaises de Chloé Bourdon
- L’ombre du maître espion, Le baron noir t1 d’Olivier Gechter
- Émile Delcroix et l’ombre sur Paris de Jacques Fuentealba


Les recueils et anthologies :
- Le rêve du Prunellier de Rozenn Illiano
- Sanshôdô, la voie des trois vérités de Jean Millemann
- Ainsi commence la nuit de Vanessa Terral
- L’héritage et autres nouvelles de Megan Lindholm / Robin Hobb
- Fin(s) du monde des artistes fous associés


Nouvelles et feuilletons numériques :
- Dedans, Dehors de Sylvie Denis (gros coup de cœur pour cette nouvelle)
- L’assassinat de la maison du peuple de Sylvie Denis
- La brigade des loups de Lilian Peschet (un feuilleton numérique vraiment génial)
- Au service des insectes de Cindy Van Wilder
- Clamatlice de Vanessa Terral
- A n’importe quel prix de Claire et Robert Belmas
- La clé de l’eau d’Agnès Evans (deuxième nouvelle présentée dans le billet)
- Hérésie minérale de de Stéphane Desienne (la troisième nouvelle présentée dans le billet)
- Ladainian Abernaker de Lydie Blaizot
- Et deux nouvelles de Christian Léourier que je n'ai pas encore chroniquées : Le Réveil des Hommes Blancs et La Source.


Je n’ai pas beaucoup lu d’ouvrages graphiques cette année, mais celui qui sort du lot est indubitablement Oghams 2 de Krystal Camprubi.
Je dois encore trouver le temps d’écrire mon billet sur le dyptique.


Une série prometteuse :
Les rivières de Londres, Le dernier apprenti sorcier t1 de Ben Aaronovitch


J'ai également apprécié le début de la série des Tony Foster de Tanya Huff. Le premier volume était un peu longuet, mais j'ai bon espoir pour la suite. Vous pouvez lire ma chronique sur Vampires et Sorcières.


Et mon coup de cœur éditorial de l’année est pour les éditions du Riez.
Parce que ça fait des années que j’achète leurs livres et que je ne suis jamais déçue. Parce que leur ligne éditoriale est originale, elle ne suit pas la mode, et j’ai toujours de bonnes surprises. Leur catalogue est aussi varié qu’intéressant.
Et puis le capital sympathie aide un peu également.
Quand on reçoit toujours ses livres bien emballés, avec des cartes, quand on prend la peine de vous prévenir quand vous avez fait une fausse manip en passant votre commande, quand on vous offre gentiment un livre juste pour le plaisir, quand on répond toujours très vite à vos mails et qu’on accepte de vous échanger une commande contre une autre et qu’en plus on vous la poste la semaine de noël avec une carte de vœux en prime, ça mérite d’être signalé.
Donc, les éditions du Riez c’est bien, lisez leurs bouquins !
(Ouais, en plus je fais des rimes…)


J'espère que 2013 a été pour vous riche en belles découvertes livresques et que 2014 le sera plus encore !

dimanche 29 décembre 2013

Le contrat, Ladainian Abernaker Ep3

Une nouvelle de Lydie Blaizot, publiée en numérique aux éditions du Petit Caveau.



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Les épisodes de ce feuilleton numérique sont indépendants, vous pouvez les lire dans l’ordre que vous voulez. Si Ladainian, un vieux vampire amateur de blues, est toujours au centre de ces histoires et qu’il y a une cohérence au fil des épisodes, ils possèdent tous une intrigue spécifique avec un début et une fin.


Vous pouvez retrouver mes billets concernant les épisodes précédents en suivant ce lien.


J’attendais avec grande impatience ce troisième épisode et je dois dire que ce feuilleton tient vraiment ses promesses et me ravit de plus en plus. C’est toujours un plaisir de retrouver Ladainian Abernaker, personnage fort attachant malgré son mauvais caractère. Cette fois, notre fascinant vieux vampire se trouve la proie d’un tueur à gages et il compte bien découvrir par tous les moyens qui l’a engagé et pourquoi.
On commence à s’y habituer, Abernaker n’aime vraiment pas être contrarié… On plaint d’avance celui ou celle qui a osé se mettre en travers de son chemin et, de ce point de vue-là, l’auteur s’est montrée originale car le précédent épisode a valu quelques ennemis supplémentaire à notre héros qui n’en manquait déjà pas.
La vie de vampire n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire, même si Abernaker fait tout pour qu’on lui fiche la paix et c’est assez surprenant, autant qu’intéressant, de voir resurgir le passé du vampire dans ce récit. On n’en apprend pas beaucoup plus sur lui, rien qu’on ne sache déjà si on a lu ses autres aventures. Il est toujours aussi caractériel et expéditif, mais, malgré tout, les événements relatés dans cette nouvelle contribuent à donner encore plus corps à ce personnage à la forte personnalité.
J’aime ce feuilleton pour son ambiance toujours aussi évocatrice, son côté vieux polar et l’écriture si agréable à lire de son auteur, mais, surtout, je l’apprécie pour ce personnage si bien construit. Tout en étant parfaitement antipathique tant il sait se montrer exécrable, Ladainian possède un certain charisme et ses valeurs morales, même si elles peuvent se révéler assez élastiques quand ça l’arrange, le rendent attachant. Il nous montre dans ce récit le côté le plus sombre de son caractère et ce n’est pas pour me déplaire de voir, pour une fois, un vampire assumé, bien loin de l’image que la mode actuelle véhicule. Abernaker est un vampire à l’ancienne, accompagné du type de récit qui va avec, et c’est très bien comme ça.


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dimanche 22 décembre 2013

Attraction Solaire

Une nouvelle de Vanessa Terral publiée aux éditions du Petit Caveau.


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Attraction solaire est une nouvelle qui fait suite à Cinq pas sous terre.
Elle est disponible en bonus dans la version papier ou toute seule en numérique au même prix qu’un des épisodes du feuilleton, à savoir 0,99€.
Le sujet de la nouvelle a été choisi par les lecteurs, elle est donc centrée sur la romance.


Vous pouvez trouver mes avis sur les différents épisodes du feuilleton grâce au tag Cinq pas sous terre.


J’ai la très jolie version papier, mais j’ai néanmoins lu la nouvelle en numérique pour une bonne raison. On m’a dit qu’il y avait beaucoup de coquilles, un souci dû à l’envoi du mauvais fichier à l’imprimeur. Ce sont des choses qui arrivent. Pour compenser cela, les éditions du Petit Caveau ont offert l’epub aux acheteurs de la version papier. Et comme les coquilles ont tendance à vraiment gâcher ma lecture (je suis une emmerdeuse, faut le savoir) je n’ai pas cherché à comprendre. Il faut dire que j’attendais de lire cette nouvelle depuis un bon mois et elle a été ma récompense du week-end dernier, après deux semaines chargées, sachant que je n’avais pas lu une ligne au cours des dix jours précédents.
Vous vous rendez bien compte que j’attendais beaucoup de cette lecture…


ATTENTION :
Si vous n’avez pas encore lu Cinq pas sous terre ET Attraction solaire, vous ne devriez pas lire cette chronique.


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Mon avis :
Mettons d’abord une chose importante au clair. Je n’avais pas voté pour la romance, c’est un genre qui ne me plaît pas. Ceci dit je peux tout à fait comprendre pourquoi le choix se justifie particulièrement dans ce cas-là. En effet, la fin de Cinq pas sous terre pouvait laisser le lecteur dans l’expectative. Personnellement ça ne me gênait pas, la vie est faite ainsi, tous les problèmes ne se règlent pas d’un coup au même moment, par la grâce d’une formule magique. Jabirah et Muriel avaient des choses à remettre en ordre chacune de leur côté et c’est ce qu’elles ont fait.
Pour autant, j’avais quand même envie de savoir ce qui avait bien pu leur arriver.
Attraction solaire nous propulse deux ans après les événements qui se sont produits dans Cinq pas sous terre. Muriel a tenté de réapprendre à vivre, voyageant sans cesse pour éviter son ancien familier et la malédiction qu’elle s’est elle-même jetée. Jabirah, quant à elle, s’est fait une place dans la faction toulousaine des Morts-qui-marchent. Elles auraient pu ne jamais se revoir si une affaire, concernant directement les vampires et plus spécifiquement notre Jabirah, n’avait pas ramené Muriel à Toulouse. Or, l’enjôleuse a bien conscience qu’il est temps de régler ce qui est resté en suspens entre elles.
Je vous ai prévenus, je ne suis pas une lectrice de romance. Les histoires d’amour ne me gênent pas quand elles s’intègrent sous forme d’intrigue secondaire à une autre histoire plus élaborée, mais quand elles sont l’essentiel du récit, ça passe plutôt mal. Celle-ci n’a pas échappé à la règle et j’en suis la première désolée.
J’étais prévenue ceci dit, mais au-delà de mon aversion naturelle pour le genre, j’ai trouvé cette romance trop abruptement menée. Cela se justifie parce que le texte est court et que les personnages ont déjà un passif commun. Or, justement, ce passif me laisse penser que ça ne pouvait pas être aussi simple entre ces deux femmes.
Si Jabirah n’a jamais caché son attirance pour l’enjôleuse, Muriel est, disons-le clairement, une putain de sociopathe, et même si deux ans ont passé, j’ai du mal à croire qu’elle ait pu s’améliorer au point d’envisager aussi facilement une relation sérieuse, d’autant qu’elle ne voulait clairement pas de Jabirah.
J’ai eu beaucoup de mal à croire à ce revirement, or j’ai besoin de croire à ce que je lis. C’est ce qui détermine vraiment si j’apprécie ma lecture ou non.
Heureusement il y a une autre histoire en filigrane. Même si elle est relativement restreinte, elle m’a plus intéressée et m’a semblé plus cohérente. Dans cette nouvelle on apprend pourquoi les vampires grillent (j’ai bien dit grillent et non brillent) au soleil et ce choix m’a parlé. En outre, l’histoire de Jabirah et son frère trouve également sa conclusion. L’auteur répond aux questions qu’on pouvait encore se poser à ce sujet et ça c’est plutôt positif. De manière assez subtile, Vanessa Terral renoue avec le chamanisme et la mythologie qui m’ont plu dans Cinq pas sous terre et leur offre une nouvelle place dans ce récit.
Je suis quand même un peu déçue au final, mais ça ne tient qu’à moi et à mes attentes. Néanmoins, si je n’ai pas été convaincue par une partie de l’histoire, j’aime tout de même la fin. C’est aussi un point important pour moi. Jabirah et Muriel me laisseront un bon souvenir.


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samedi 21 décembre 2013

Trois ans déjà...

C'est le premier jour de l'hiver mais c'est également l'anniversaire de ce petit blog qui a (déjà) trois ans !
Je n'ai pas l'habitude de prêter attention à ce genre de choses mais en fait je n'aurais jamais cru qu'il perdurerait si longtemps...
Je ne m'en occupe pas beaucoup, faut dire, mais il me convient comme ça. Il est fouillis, mon classement est incompréhensible pour quelqu'un d'autre que moi, je chronique seulement quand j'en ai envie et au grand désespoir de mon entourage ça ne m'empêche pas de saouler les gens avec mes lectures (à la base c'était le but).
Bon anniversaire petit blog, je pense qu'on va faire encore un petit bout de chemin ensemble.

mercredi 18 décembre 2013

Challenge Winter Mythic fiction !

En hiver j'aime lire de la fantasy.
Et s'il y a dans ce genre quelque chose que j'apprécie particulièrement, c'est bien la "Mythic Fiction" ou la "Hard fantasy" comme la nommait Léa Silhol (par analogie avec la Hard SF). Appelez ça comme vous voulez tant qu'on est d'accord sur le fait qu'elle est inspirée de contes ou de mythes.
Vous vous doutez bien que ce challenge, lancé par Lhisbei ne pouvait donc que m'enthousiasmer.


Elle le présente ainsi :
Nous allons nous pencher sur la Mythic Fiction ou Mythic Fantasy, une fantasy proche du merveilleux, des contes (qu'elle les réécrive ou qu'elle en invente) ou qui brode sur les mythes ou le folklore.


Le challenge va se dérouler du 21 décembre au 21 mars. Les chroniques devront bien entendu porter sur des livres, mais pourront aussi concerner d'autres supports.


C'est parti pour un hiver nourrit de mythes et légendes !


challenge WMF

Le logo du challenge est tiré de Midsummer Eve d'Edward Robert Hughes

dimanche 15 décembre 2013

JLNN le retour !

Vous pensiez en être débarrassés ? Mais non, le JLNN est coriace !
Lune a eu une excellente idée, donc à partir de maintenant le dimanche sera le jour du court.
Il n'y a aucune obligation, pas de bilan à faire ni de chroniques à signaler, il suffit de publier de temps en temps, quand vous en aurez l'envie, une chronique de nouvelle(s), novella, recueil ou anthologie le dimanche.
Les nouvelles et novellas c'est bien, lisez-en ! Moi en tout cas je ne vais pas me faire prier.


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vendredi 13 décembre 2013

Bilan du JLNN

Le Challenge "Je lis des nouvelles et des novellas", plus communément abrégé en JLNN a été organisé de main de maître par Lune du blog Un papillon dans la lune.
Je vous invite à consulter le bilan global de fin de challenge ici et aussi le bilan perso de Lune par-là.


Je m'étais inscrite au niveau moyen et j'ai fini au niveau maxi : 28 participations sur 24, ce qui est honorable.
J'aime lire des textes courts, ce fut donc un plaisir de remplir ce challenge.
Ceci dit, ce n'est pas forcément représentatif de ce que je peux lire d'ordinaire, d'autant que je n'ai pas chroniqué tout ce que j'ai lu cette année et que je n'ai pas mis dans la liste du challenge tout ce que j'ai chroniqué, pour diverses raisons.
Enfin bref... (J'adore "enfinbreffer".)


En chiffres, cela nous donne :
- 23 nouvelles hors recueils et anthologies (je crois bien que c'est la première fois que je lis autant de nouvelles "solitaires")
- 5 novellas (que des bonnes ! Les novellas c'est top, lisez-en !)
- 6 recueils (dont un mini : Clamatlice de Vanessa Terral, il ne contient que deux nouvelles. Vanessa : faut en écrire d'autres. Je veux en savoir plus sur cette planète !)
- 3 Anthologies (seulement, c'est fou, moi qui en lis beaucoup ça a été restreint cette année...)


Total des nouvelles : 118 (95 dans les anthologies et recueils (si j'ai bien compté) + 23 indépendantes)
Et un poème, un peu perdu au milieu de tous ces textes, (dans Ainsi commence la nuit de Vanessa Terral).


Le JLNN a aussi engendré la naissance de mes billets de "nouvelles en vrac" qui, comme leur nom l'indique, me permettent de vous présenter plusieurs nouvelles indépendantes. Ils sont un peu fouillis, je vous l'accorde, mais ça me ressemble assez, vous devriez voir ma bibliothèque...


J'ai également découvert plein de blogs intéressants et des textes, des tas de textes que je veux lire (ma PAL et ma wishlist ne vous remercient pas !)


Re enfin bref.


Pour le détail de mes participations, c'est par ici.


Vous l'avez compris, je vous conseille particulièrement les novellas et principalement ces deux-là :
- L’après-dieux de Maëlig Duval (j'en suis encore bouleversée)
- L’ombre du maître espion, Le Baron Noir T1 d’Olivier Gechter


Pour les recueils, j'aimerais accorder une mention spéciale au Rêve du prunellier de Rozenn Illiano qui fut une magnifique découverte. J'aimais déjà ses illustrations, j'ai été tout aussi conquise par sa plume.


Mais je tiens aussi à faire une petite place dans ce billet à Sanshôdô : la voie des trois vérités de Jean Millemann.


Je ne peux malheureusement pas citer tous les textes rentrant dans le cadre du challenge que j'ai aimés, sinon ça équivaudrait à quasiment recopier la liste entière, mais je voudrais pouvoir vous communiquer un peu de mon enthousiasme et vous encourager à lire plus souvent des textes courts si ce n'est pas déjà une habitude. Vous pourriez faire de belles découvertes.


Ce qui nous amène à un petit message pour ma copine Chani qui a plus que rempli son challenge :
Félicitations ! Tu vois que c'est bien les nouvelles ! :)


Pour ma part, je vais bien évidemment continuer à lire des nouvelles et novellas. J'ai d'ailleurs beaucoup de chroniques en retard parce que le dernier trimestre de 2013 a été, et est encore, particulièrement chargé niveau boulot. Quand j'aurai un peu de temps vous pourrez lire des billets sur des nouvelles de Christian Léourier publiées dans Bifrost (vivement les vacances que je puisse lire le troisième volume de l'intégrale de Lanmeur !), Le zoo des chimères de Chantal Robillard (chronique qui attend depuis des lustres,) les anthologies Virus et Noëls d'hier et de demain ou encore le recueil de Michel Rozenberg Altérations (que j'ai gagné au concours du bilan du dernier trimestre du JLNN. J'ai terriblement honte de ne pas l'avoir déjà chroniqué) et bien sûr la nouvelle bonus de Cinq pas sous terre. Je pense même en avoir oublié dans la liste...


Une petite nouvelle en attendant la fin du monde ?


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lundi 9 décembre 2013

Nouvelles en vrac (3)

Encore quatre nouvelles de chez Walrus pour ce billet.
J'ai eu les deux premières dans le cadre du JLNN qui finit tout bientôt, donc merci Lune et les éditions Walrus.


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Beef de Joey Burger



La narratrice, Joey, a un peu traîné les pieds, mais s’est finalement laissé embringuer par ses potes dans une soirée qui promet d’être ennuyeuse à souhait. Un vernissage et pas une seule œuvre d’art en vue, c’est curieux… Serait-ce un nouveau concept artistique foireux ?
Les personnages ne vont pas avoir le temps de trop de s’interroger sur le sujet et le lecteur non plus. Quelque chose cloche, Joey ne s’en rend pas compte tout de suite, occupée qu’elle est à tenter de convaincre ses amis de partir. Les situations étranges se multiplient et les réactions des gens présents laissent notre narratrice perplexe. Finalement, la soirée s’annonce moins soporifique que prévu. Quant à savoir si c’est une bonne nouvelle, on a de sérieux doutes…
J’ai bien aimé l’évolution de l’histoire qui ne verse pas tout de suite dans le délire. On la sent lentement glisser vers le surnaturel en même temps que s’affine la perception des personnages sur ce qui les entoure. La façon dont les situations s’enchaînent m’a plu. C’est visuel, un peu gore et fouillis (mais un fouillis cohérent) et surtout assez barré pour capter mon intérêt.
A un moment l’auteur évoque Shaun of the dead et j’avoue que le récit m’y a fait penser dès le début. C’est une affaire d’ambiance plus que d’histoire, un petit côté à la fois complètement déjanté et détaché de la réalité qui m’a rappelé ce film. Le mélange d’humour et de gore passe plutôt bien.
Joey, la narratrice, nous raconte les événements tels qu’elle les vit, sans charger le texte avec des descriptions superflues. Le style parlé peut gêner, mais je le trouve cohérent avec le personnage et la situation. On entre facilement dans l’histoire grâce à cela.
J’ai trouvé la chute un peu rapide, mais bien gérée, ce qui m’a laissé ma bonne impression de départ.
Ce n’est pas forcément un genre de lecture vers lequel je me serais tournée, mais ce texte plein d’action m’a « bizarrement » amusée.


Vous pourrez trouver l'avis de Lune par-là.


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Trois coups contre ma porte de Michael Roch



Ce récit nous emmène à la rencontre d’un personnage qui, de prime abord, est particulièrement détestable. Charles, le narrateur, est pourri jusqu’à la moelle, blindé de fric autant que d’idées stupides et pas tout seul dans sa tête, c’est le moins qu’on puisse dire… Il va s’employer à nous conforter dans cette impression.
Trois coups contre ma porte est une nouvelle assez glauque, violente, mais particulièrement bien écrite. J’étais persuadée de connaître le fin mot de l’histoire, j’avais raison, mais mon intérêt est demeuré le même du début à la fin alors que ce n’est pourtant pas mon genre de lecture. Le fait est que la façon dont l’histoire est scénarisée attrape le lecteur et l’empêche de lâcher sa liseuse.
Le texte est prévisible, tout en ne l’étant pas, car si on a des doutes sur ce qui arrive à Charles, ses visions, ses pertes de mémoire et qu’on pense deviner, avec raison ou non, l’origine de ses troubles, une question demeure. Que va-t-il choisir ?
Cette nouvelle est choquante, à vous glacer le sang, mais ce fut une découverte intéressante.


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Louie de Lou Wagram



Des quatre textes présentés dans ce billet, celui-ci est mon préféré.


Une pute, un camé et un barge sont dans un bateau.


C’est le titre d’un des chapitres et je trouve qu’il résume assez bien cette histoire particulièrement déjantée. Ça commence comme une mauvaise blague et d’un coup ça part dans tous les sens.
Louie, chauffeur poids-lourd et drogué notoire a hérité de deux choses de son père : son prénom et un don inné pour les embrouilles. Au début du récit, ce cher Louie complètement défoncé est en plein arrêt sur image et se décide, pendant que le temps prend sa pause syndicale, à nous raconter comment il a atterri dans le bar paumé où il se trouve, avec des ennuis à la pelle, notamment une nana qui parle sans arrêt…
Tout a commencé à cause de Lily, une tarée avec un flingue qui, pas de chance pour Louie, était aussi bien roulée que casse-pieds. Dès lors, le lecteur se trouve propulsé dans une fuite en avant pleine d’énergie, d’humour et de situations aussi dingues que désespérées. C’est le rythme du récit qui fait en partie son charme, avec son action non-stop, mais aussi le langage gouailleur employé par l’auteur qui rend le personnage très vivant et apporte une dose comique supplémentaire.
Ce texte court est aussi vif que dense tant il se passe de choses et on se surprend à vouloir la suite quand il se termine un peu brusquement, alors qu’on en revient à Louie, toujours défoncé dans son bar sordide.
Ce fut vraiment une très plaisante lecture.


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Cosmic Karma de Jérémy Semet



Sid a été engagé pour mener à bon port un convoi spécial. Il ne sait pas vraiment ce qu’il transporte, il a du mal à se rappeler de son entretien d’embauche, mais ce dont il est sûr, par contre, c’est qu’il est seul à bord.
Est-ce cette solitude qui lui fait perdre la tête ou le vieux cargo rouillé qui débloque et joue ainsi avec ses nerfs ?
L’intrigue se déroule lentement, Sid semble résigné, tout en ne sachant pas vraiment à quoi ni pour quelles raisons. Cette histoire, assez introspective, est un huis-clos qui ne devient jamais vraiment étouffant, mais dans lequel s’instillent petit à petit des hallucinations ou des souvenirs. On ne connaît pas vraiment leur nature exacte sur le moment, même si chacun aura forcément son opinion et que le choix me semble assez évident.
Les deux histoires se mêlent, mais pas au point de faire douter le lecteur sur ce qui arrive réellement au personnage. C’est un texte agréable à lire, même si l’issue est particulièrement prévisible. J’ai toutefois beaucoup aimé la « morale » finale, si on peut la qualifier ainsi.


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mercredi 4 décembre 2013

Le Cycle d'Oz t2

Deux romans de fantasy jeunesse, écrits par Lyman Franck Baum et publiés aux éditions Le Cherche Midi.
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Le cycle d'Oz tome 2
Pas de présentation de l'éditeur cette fois, à moins que vous ne vouliez un résumé complet de chaque histoire...

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Tout le monde connaît Le Magicien d’Oz. Même si on ne l’a pas lu, on a forcément vu le film ou un des nombreux dessins animés que cette histoire a inspirés. Outre les adaptations, il y a aussi les nombreux récits qui sont liés de près ou de loin à celui-ci. Le dernier en date que j’ai lu est l’excellent Narcogénèse d’Anne Fakhouri qui n’est pas pour les enfants, mais que je vous conseille chaleureusement. C’est du très bon fantastique.
Enfin, revenons au Magicien d’Oz… Cette histoire, fortement ancrée dans l’imaginaire des américains a aussi sa place dans notre culture, elle fait partie de nos souvenirs d’enfance et de ces références communes qui parlent à tout un chacun. Cependant, la douzaine d’autres histoires du pays d’Oz écrites par L. Franck Baum est par contre beaucoup moins connue dans notre vieille Europe.
La collection dont fait partie cet ouvrage a pour but de nous faire connaître tous ces récits du pays d’Oz et c’est une excellente initiative.
Le premier volume nous présentait une nouvelle traduction du Magicien d’Oz, suivi d’un autre récit : Le merveilleux pays d’Oz. Ce deuxième ouvrage contient lui aussi deux histoires : Ozma du pays d’Oz, suivie de Dorothy et le Magicien au pays d’Oz. Elles peuvent bien sûr se lire indépendamment, mais ont évidemment des liens entre elles.
Le livre en lui-même est très joli et abondamment illustré par Stéphane Levallois, ce qui apporte un plus à cette édition, même si les dessins sont parfois un peu à côté de la plaque. En effet, pour ne citer qu’un exemple, Ozma est blonde et est représentée en brune. C’est un détail, me direz-vous et ces illustrations, souvent dans le style crayonné, sont sympathiques, alors on pardonne volontiers. En outre, le papier est épais et agréable au toucher.
La mise en page n’est pas aussi aérée qu’elle peut l’être en général dans des romans consacrés à la jeunesse, mais je ne trouve pas cela dérangeant. Il est vrai que si vous destinez cet ouvrage à un enfant assez jeune, il pourra se sentir un peu effrayé face à un tel pavé. Si c’est un lecteur aguerri, il en viendra à bout très facilement car le texte est plaisant et fluide, sinon vous pourrez toujours lui faire la lecture, ne serait-ce qu’au début pour éveiller son intérêt. Je pense que ce sont deux histoires à découvrir et particulièrement propice au développement de l’imagination. Elles peuvent séduire des lecteurs de tous âges.

Ozma du Pays d’Oz est un récit vraiment charmant qui a la saveur des contes. Parce que des lecteurs lui avaient expressément demandé de faire se rencontrer Ozma et Dorothy, Baum a imaginé cette histoire dans laquelle la petite fille du Kansas, partie pour l’Australie avec son oncle, se trouve projetée par-dessus bord au cours d’une tempête. Il en faut plus à Dorothy pour se démonter et, accompagnée d’une petite poule jaune au caractère bien trempé, elle va accoster dans une étrange contrée, voisine du pays d’Oz.
Des deux romans, c’est celui-ci que j’ai préféré. Vif, amusant, plein d’idées plus farfelues les unes que les autres, il m’a rappelé beaucoup de textes que j’ai aimés petite, tout en ayant sa personnalité propre.
On y retrouve avec grand plaisir des personnages connus, mais j’ai surtout apprécié la facétieuse poule jaune, prénommée Billina. Ce fut un plaisir à lire, surtout dans la seconde moitié de l’histoire, quand la compagnie est aux prises avec le roi des Nomes.

Dorothy et le Magicien au pays d’Oz est un texte très riche en idées de toutes sortes, mais un rien plus pauvre en ce qui concerne l’intrigue générale.
Dans ce roman-ci, la petite Dorothy est précipitée, attelage compris, dans une fissure à la suite d’un tremblement de terre. Avec Zeb, son « presque » cousin, Jim le cheval, le chaton Euréka et un peu plus tard le Magicien, elle va donc se lancer dans un périlleux voyage afin de retourner à la surface.
L’expédition en elle-même est très agréable à lire, surtout grâce à la découverte des différentes contrées que traversent nos héros. C’est sympathique et imaginatif, les personnages sont toujours aussi plaisants, qu’il s’agisse des nouveaux autant que des anciens, cependant il manque indéniablement quelque chose.
La fin du voyage était, selon moi, assez prévisible et un peu facile. Certes on peut apprécier de retrouver des personnages et le pays d’Oz lui-même, mais je trouve assez dommage que le périple ait pris cette tournure. Les derniers chapitres offrent leur lots de petites histoires et elles sont assez plaisantes, alors si on excepte ce petit revirement cousu de fil blanc, ça reste divertissant et agréable à lire.

Ces deux romans sont globalement de très bonnes lectures, vraiment tous publics. Les enfants en apprécieront le côté rocambolesque et les idées folles qui parsèment le récit, les adultes goûteront plus l’ironie que maniait si bien l’auteur. Qu’on soit d’accord ou non avec ses propos, on ne peut nier qu’il les fait passer avec beaucoup d’humour. Même s’il critique beaucoup de choses, il était très pro-américain, ce qui est plutôt logique étant donné l’époque à laquelle ces romans ont été écrits, mais également un rien misogyne malgré la présence d’héroïnes tout à fait délicieuses et pas pour autant réduites à l’état de potiches. Tout cela est assez paradoxal, mais intéressant à décortiquer.
Le cycle d’Oz m’a pour l’instant convaincue et je vous invite vivement à le découvrir ou redécouvrir, surtout si vous avez des enfants. Cela fera une excellente lecture du soir.
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mercredi 20 novembre 2013

Nouvelles en vrac (2)

Je vais cette fois vous parler de quatre nouvelles, toujours dans la collection micro des éditions Walrus.
Elles m'ont été envoyées dans le cadre du JLNN, je remercie donc les éditions Walrus et Lune.
D'ailleurs, vous pouvez lire l'avis de cette dernière sur 1888 et En Adon je puise mes forces sur son blog.

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1888 de Céline Etcheberry

1888

1888 nous entraîne dans le sillage de Jack l’éventreur. Présenté ici comme un dandy glacial, Jack n’a qu’une seule obsession : le temps. Rythmés par sa précieuse montre à gousset, ses crimes semblent lui apporter plus que la satisfaction de ses instincts de tueur.
La montre est, dans cette nouvelle, une entité à part entière, menaçante, intéressante dans ses tic-tacs comme dans ses silences inquiétants. Jack est-il tout simplement fou ou cette montre a-t-elle un réel pouvoir ?
On est ici dans le fantastique, car le doute demeure pour qui le souhaite. Cependant, si ambiguïté il y a, l’auteur exploite néanmoins très bien son idée et les meurtres, ici à rebours, de ce célèbre tueur. En peu de mots, elle nous plonge dans son récit. Sa façon de traiter le sujet est originale et j’ai beaucoup aimé son style.
Ce fut pour moi une excellente lecture, riche en suspense et émotions. La chute m’a laissée un peu perplexe et je ne l’ai pas trop appréciée, mais c’est bien mon seul regret.

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En Adon je puise mes forces de Dominique Lémuri

En Adon je puise mes forces

Dans la quiétude d’une tombe, Elthya, une jeune prêtresse, veille aux derniers sacrements qui aideront son défunt roi à passer de l’autre côté. Cependant, son rituel est sur le point d’être perturbé par deux créatures pour le moins étranges.
C’est la rencontre de deux mondes en total décalage, celui d’Elthya et de ses dieux avec celui de Vjlir, policier extraterrestre à la poursuite d’un prisonnier évadé. Or, ce chef de la pègre interstellaire ne compte pas se laisser attraper aussi facilement. Ce n’est toutefois pas vraiment le contraste entre les deux civilisations ou le potentiel comique de la situation que l’auteur a choisi d’exploiter. Cependant, le récit n’en est que plus original selon moi.
Ce mélange de SF et de mythologie m’a plu et si je suis restée un peu en-dehors de la réflexion philosophique qui l’accompagne (surtout à cause de l’aspect religieux de l’affaire en fait, même s’il y a moult façons de voir les choses), j’ai néanmoins apprécié l’idée et elle m’a donné du grain à moudre.
C’est un très bon texte, bien pensé, agréable à lire. Les débuts rocambolesques y amènent un peu d’humour pour contrebalancer la réflexion et l’équilibre entre les deux se fait.
J’ai beaucoup aimé cette lecture.

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Hérésie minérale de Stéphane Desienne

Hérésie minérale

Des quatre textes présentés dans ce billet, celui-ci est mon préféré.

Je me suis vraiment passionnée pour cette histoire qui mêle science et religion afin de poser d’intéressantes questions sur la notion d’intelligence, de vie et de communauté. La problématique, ainsi que la façon dont elle est traitée, m’a beaucoup plu et est évidemment la raison majeure qui m’a fait aimer ce texte. Cependant, je l’ai de surcroît trouvé très bien écrit. J’ai apprécié la façon dont sont amenées les révélations au fur et à mesure, ce suspense maintenu sans pour autant frustrer le lecteur, et le rythme que cela apporte au récit.
Dès les premières lignes, nous comprenons que nous nous trouvons au cœur d’un procès, mais un procès ecclésiastique et même inquisitorial, ce qui a son importance. Le père Franck comparait et c’est son témoignage que nous invite à suivre l’auteur. Or, il semblerait que ce procès soit bien plus important pour l’humanité tout entière qu’une simple affaire d’église.
La prégnance de la religion, mais aussi l’aspect mercantile du voyage spatial et de notre société de consommation sont au centre de cette réflexion.
Le père Franck évoque un voyage dans l’espace et surtout une découverte importante, d’un point de vue scientifique, mais aussi humain. Les responsabilités qui pèsent sur lui m’ont touchée, son combat m’a émue. J’ai lu ce texte avec une certaine fébrilité et c’est au final un vrai coup de cœur.
J’ai tout aimé dans cette nouvelle, l’intrigue en elle-même, qui est prenante, la problématique abordée, le style… J’ai juste le regret de ne pouvoir qu’extrapoler sur ce que va engendrer la décision qui est prise à la fin.
Je vous invite de tout cœur à découvrir cette nouvelle.

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Anastasis d'Aude Cenga

Anastasis

Laisse-moi entrer, murmure la voix à l’oreille de Lodrick alors que celui-ci se trouve dans une situation désespérée. C’est là le début de l’histoire et de ce qui va, à jamais, changer cet homme, mais aussi son entourage.
En lisant le résumé de l’éditeur, j’ai tout de suite deviné de quelle créature il s’agissait, cependant, même si ça me paraît évident et que l’auteur nous le dévoile dans les premières lignes, je préfère vous en laisser la surprise.
Pour autant, c’est dans les ambitions de ladite créature que tient toute la singularité du récit. On ne la croise pas souvent, il faut le dire, et jamais, en tout cas, je ne l’avais vue traitée de la sorte. Ça ne pouvait qu’éveiller mon intérêt.
C’est original, prenant, mais également assez gore, potentiellement perturbant et très malsain. Âmes sensibles s’abstenir, même si le sujet justifie toute cette violence. J’avoue que je ne suis pas cliente, mais ça ne m’a pas non plus traumatisée.
Cette nouvelle est taillée dans le vif (si j’ose dire avec une telle intrigue) et s’il y a bien un début, la fin reste très ouverte. Ça ne me dérange pas, j’aime bien la façon abrupte dont elle se termine, mais certains, qui apprécient les nouvelles plus structurées, pourront se sentir frustrés.
Ça reste un texte à lire pour les amateurs du genre. Les férus de zombies, même s’il ne s’agit pas de ces créatures-ci, pourront aussi y trouver leur compte.

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vendredi 15 novembre 2013

Elvira Time, Saison 1, Ep1

Elvira Time est un feuilleton numérique de Mathieu Guibé et Elodie Marze publié aux éditions du Chat Noir.
Pour cette saison 1 les épisodes suivants sont respectivement programmés en décembre 2013, puis en mars et juin 2014.
Une version papier est également prévue pour juin 2014.


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Elvira Time

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Elvira est une jeune fille de 17 ans sarcastique, tête brûlée et un peu désabusée. La vie n’a pas été tendre avec elle et elle en porte les cicatrices morales. Traquer et tuer les vampires fait en quelque sorte partie de son équilibre.
Quand on lit ce premier épisode, on pense inévitablement à Buffy et c’est vrai qu’il y a de ça. Le lycée, cette forme d’humour, ici un peu plus grinçante, mâtinée de culture pop, et évidemment l’ado chasseuse de vampires nous rappellent fortement la série. Elvira évoque Buffy dans la part la plus écorchée de cette dernière, mais me fait également penser à Veronica Mars. Cependant, si inspiration il y a, ce feuilleton et son personnage ont leur personnalité propre. L’auteur a su en faire quelque chose d’original et de sympa.
Dans le monde d’Elvira, l’existence des vampires est connue, on ne peut les tuer que s’ils ne sont pas enregistrés auprès de l’état et Elvira ne s’en prive pas. Cette héroïne, qui nous raconte sa vie à la première personne, est une jeune fille troublée. On sent la révolte qui sous-tend ses actes et son mal-être. Malgré ces instants où elle semble assez immature, comme on peut l’être à son âge, on devine qu’elle a dû grandir trop vite et que son humour, parfois un peu lourd (mais qui fonctionne bien ceci dit), sert juste à cacher ses fêlures. Elle m’a agacée parfois, mais c’est indéniablement un personnage cohérent et bien construit.
Tout en étant assez prévisible, cet épisode m’a plu. Parodique par moment, forçant le trait à desseins, il ne manque toutefois pas de profondeur malgré l’aspect caricatural des personnages. L’auteur se plaît à ridiculiser ces derniers, mais sait néanmoins les rendre attachants. C’est visuel, rythmé, on sait pourquoi on lit ce genre d’histoires et c’est pour cela qu’on l’apprécie.
Par contre, et là j’ai l’impression de me répéter et d’être une fichue emmerdeuse tant ça arrive souvent ces temps-ci, il y a vraiment beaucoup de fautes…
Enfin, au-delà de ce petit détail, la lecture est plaisante et la série prometteuse. Que vous soyez ou non nostalgique de Buffy, si vous recherchez un feuilleton sympa, pas prise de tête, avec de l’humour, des vampires et une structure assez proche d’une série télé, vous aimerez sûrement Elvira.

jeudi 14 novembre 2013

La petite copiste de Diderot

Un roman de Danielle Digne, publié chez Le Passage.


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La petite copiste de Diderot

Au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la bataille de l'Encyclopédie fait rage : cette magnifique entreprise placée sous le signe des Lumières et de la liberté de penser voit se dresser contre elle la censure du pouvoir et la colère des dévots. C'est dans ce contexte tourmenté que Félicité, une jeune paysanne née sur le plateau de Langres, est envoyée à Paris pour devenir la copiste de Denis Diderot. Elle a appris à lire et à écrire, fait exceptionnel à l'époque pour une enfant de sa condition, et assistera le philosophe dans ses diverses tâches littéraires et sa correspondance. Malgré leur différence d'âge et d'érudition, une forte complicité se noue rapidement entre eux. Fascinée par le génie du grand homme, son inépuisable générosité et son goût des plaisirs, la jeune fille se passionne pour les combats de l'Encyclopédie tandis que Diderot ne reste pas longtemps insensible à la fraîcheur et au regard candide que cette petite paysanne porte sur une société parisienne alors en pleine effervescence. Dans les salons littéraires, elle va croiser nombre de figures de la " société des gens de lettres " : le baron d'Holbach, madame d'Épinay ou encore d'Alembert. On y parle de Montesquieu, de Rousseau, de Voltaire. Mais dans un siècle où souffle le vent des idées, les amitiés sont fragiles, et alors que Félicité progresse à grandes enjambées sur la route du savoir, l'irruption de l'abbé Ferdinando Galiani, un libertin napolitain, risque fort de troubler l'intimité de la petite copiste et de son maître.



Cela faisait longtemps que je n’avais plus lu de roman historique et je suis assez contente d’être tombée sur celui-ci pour mes retrouvailles avec ce genre.
Marie n’a pas seize ans quand elle part pour Paris où elle deviendra la copiste de Denis Diderot. D’extraction paysanne, elle a appris à lire grâce à sa mère qui a été élevée dans un couvent. Ayant malheureusement perdu ses parents, elle a été recueillie par un cousin de sa mère, curé de campagne qui, soucieux de son avenir, usera de ses relations pour lui trouver une situation plus conforme à ses talents et capacités.
Marie, devenue Félicité pour plaire à Diderot qui n’aime pas les prénoms religieux (c’est ironique venant d’un homme dont la fille se nomme Marie-Angélique) est un personnage intéressant. On la voit évoluer au contact du philosophe et c’est un plaisir de suivre les réflexions qui ponctuent le roman. Félicité est un personnage sympathique. Il est plaisant de la voir grandir et devenir femme, même si, sans être anachronique, elle manque un peu de réalisme d’un point de vue historique. Ceci dit, je ne suis pas non plus une spécialiste, je le reconnais volontiers.
Les chapitres sont courts, souvent tissés d’anecdotes et de réflexions qui restent malheureusement assez succinctes, mais piquent la curiosité du lecteur et le pousseront peut-être à aller chercher plus loin. J’ai vraiment apprécié les références littéraires ainsi que la réflexion sur la femme et sa place dans la société. La religion alimente aussi, bien évidemment, les débats de nos personnages.
De manière légère, superficielle mais néanmoins cohérente, on apprend à connaître Diderot à travers ses écrits, qu’il s’agisse de ses essais, ses articles, ses fictions, ses écrits sur l’art et surtout sa correspondance. L’auteur les évoque, les cite parfois, s’en sert pour alimenter les discussions de Félicité avec son maître. Cependant, c’est au travers de l’œuvre de sa vie, son combat pour la rédaction et la publication de l’Encyclopédie que l’on apprend le mieux à connaître l‘homme. Tout cela nous est relaté avec la distance nécessaire, sans un foisonnement de détails, mais c’est une manière assez ludique d’approcher l’œuvre de Diderot ainsi que sa vie.
J’ai trouvé original de consacrer un roman à cet auteur, même au travers du regard d’un autre personnage. Tout en étant très connu de nom, Diderot n’est pas non plus le plus populaire ni le mieux connu des philosophes des Lumières. Dans le cadre de la fiction romanesque, c’est certainement Voltaire qui a inspiré le plus d’auteurs et il y avait de quoi. Cependant, Diderot se révèle un « personnage » plein de potentiel, que j’ai également trouvé assez émouvant dans son combat.
La petite copiste de Diderot est avant tout un roman d’apprentissage. Il relate la vie d’une jeune fille qui cherche à élever son esprit, mais reste simple, faisant plus dans le réalisme que le romanesque. Pas d’aventures rocambolesques ou de fortes émotions ici, mais une certaine sensibilité, alliée à une écriture douce. C’est très agréable à lire.



dimanche 10 novembre 2013

Requiem

Un artbook d'Alexandra V. Bach (illustrations) et Arnaud Armant (textes), publié aux éditions du Chat Noir.


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Requiem

Dans son paradisiaque Elyseum, la Princesse Céleste vit un amour passionné avec le Seigneur des Lumières. Mais la déesse de la Discorde, jalouse de leur félicité, vient semer le chaos et la destruction, allant jusqu’à tuer le monarque de ce paisible royaume.
Céleste décide alors de se rendre dans l'Outremonde pour ramener son bien-aimé à la vie, sans la moindre idée des épreuves qu’elle devra traverser.
La puissance des liens qui les unit sera-t-il plus fort que le Destin ?
Découvrez une variation de la romance orphéenne dont les accents mythologiques se marient à un univers gothique sublimé par les illustrations d’Alexandra V. Bach.



On a tous nos thèmes fétiches, nos petites fixations littéraires, et parmi les miennes, il y a la descente, ou plus simplement le voyage, aux pays des morts. Quelle que soit la raison initiale, mais également le résultat de l’aventure, c’est le cheminement lui-même et ses multiples implications qui m’intéressent. Pour cela et pour sa très belle couverture, j’ai été attirée par Requiem.
Les illustrations, à base de photos retouchées, ne sont finalement pas du tout mon genre et ne m’ont donc pas emballée plus que ça, mais elles sont toutefois harmonieuses, réalisées avec soin et finesse. Aimer ou pas est plus une question de goût que de qualité. La balade esthétique fut agréable, mais ne me marquera pas.
J’ai apprécié le soin apporté à la lisibilité de l’ouvrage, détail souvent négligé dans les artbooks. L’écriture blanche ressort bien, avec suffisamment de contraste. Elle ne se fond jamais dans le décor au point de devenir indéchiffrable. Quand on a des soucis de vision, c’est quelque chose qu’on remarque et apprécie.
Un artbook est en général plus une collection d’illustrations qu’autre chose et, si histoire il y a pour l’accompagner, elle n’est souvent qu’un prétexte pour montrer des images. Ce n’est pas le cas pour Requiem qui allie parfaitement textes et illustrations, afin de créer un équilibre entre les deux.
C’est le récit qui a le plus retenu mon attention, toujours une affaire de goûts. Je l’ai trouvé très manichéen au départ et l’écriture, un brin affectée, m’a laissée un peu perplexe. J’appréciais, cependant sa dimension courtoise qui rappelle, bien qu’en léger écho, les textes médiévaux.
A ma grande joie, l’histoire gagne en subtilité à mesure que l’on s’enfonce dans l’Outremonde avec Céleste, à la recherche de son bonheur enfui. Les choix de l’auteur m’ont parlé et j’ai finalement aimé cette lecture.
Requiem est un bel objet, illustrations travaillées assorties d’une histoire sombre mais qui ne manque pas de profondeur, malgré un petit côté manichéen.

samedi 9 novembre 2013

La brigade des loups, Ep 3

La brigade des loups est un feuilleton numérique de Lilian Peschet, publié dans la collection e-courts des éditions Voy'el.


Mon avis sur les épisodes précédents :
Épisode 1
Épisode 2


La brigade des loups, Ep3


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Le précédent épisode nous laissait face à un retournement de situation intéressant qui promettait d’affecter la structure même de la brigade sur le plan professionnel, mais aussi humain et émotionnel. En effet, ses membres agissent en meute et dépendent de l’harmonie qui existe dans le groupe. Pourtant, les loups savent, avec plus ou moins d’acuité, que derrière ce choix de leurs supérieurs se cache un plan de plus grande envergure.
Ont-ils vraiment le temps d’y songer ? Rien ne va plus depuis longtemps au sein de la brigade des loups mais également dans leur pays. Une crise couvait dans la société roumaine, exacerbée par les événements des deux précédents épisodes, et elle est sur le point d’exploser. Le monde change, mais on ne sait pas encore qui prendra l’avantage. On peut se sentir, comme les personnages, dépassé par tous ces événements qui se précipitent. Le lecteur se retrouve de plus en plus violemment plongé dans l’histoire et plus j’avance dans la lecture de cette série, plus je l’apprécie. C’est un feuilleton d’une très grande qualité, que ce soit dans la construction des personnages, l’intrigue et son contexte, ou encore la gestion du rythme.
Dans ce troisième chapitre, nos héros sont en difficulté, à titre global, mais aussi individuel. Ils doivent gérer une situation qui les dépasse, tout en combattant leurs propres démons. La tension monte tout au long de l’épisode et j’étais vraiment sur les nerfs en arrivant à la dernière ligne.
Vivement la suite.

mercredi 6 novembre 2013

Nouvelles en vrac (1)

Des fois c'est bien de regrouper des nouvelles dans un seul billet. Les trois que je vais vous présenter aujourd'hui n'ont pourtant que peu de points communs : elles sont publiées chez Walrus et uniquement disponibles en numérique.


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Voler (de ses propres ailes) de Cécile Duquenne


Voler (de ses propres ailes) de Cécile Duquenne


Voler (de ses propres ailes) est une petite nouvelle sympa dont le titre, qui devient de plus en plus évocateur au fil de la lecture, est fort bien trouvé. J’aime les thèmes abordés dans cette histoire et le style de l’auteur est toujours aussi plaisant, ce fut donc un très bon moment de lecture.
Olivia, sur qui est centrée l’intrigue, est une voleuse, mais d’un genre bien particulier. C’est original, finement amené et développé, ce fut un plaisir de la voir évoluer et tout mettre en œuvre pour accomplir la tâche qu’on lui a confiée. On s’attache vite à elle, on partage ses espoirs, et l’histoire file à toute allure.
La seule chose qui me chiffonne un peu est que j’adore la mythologie toltèque et je n’aime pas vraiment ce que l’auteur en fait dans ce texte. Ceci dit c’est une affaire de goût et non de qualité. Les lecteurs moins casse-pieds que moi apprécieront l’originalité des choix de Cécile Duquenne.
Le tout est cohérent, se lit bien trop vite et, j’espère, vous donnera envie de découvrir les autres écrits de l’auteur qui en valent vraiment la peine.


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La clé de l'eau d'Agnès Evans


La clé de l'eau d'Agnès Evans


La clé de l’eau est un très beau texte qui a la saveur des contes et légendes, bribes tronquées de mythes plus anciens, et l’atmosphère éthérée des songes. Cette impression est renforcée par la nature des personnages que l’auteur a voulus archétypaux. Intelligemment mis en scène, ils apportent à l’histoire une dimension supplémentaire, expression sans paroles d’impressions, de souvenirs, qui parlent à l’inconscient de chaque lecteur et l’aident à fondre sa conscience dans le récit.
En nous glissant entre les pages, aussi virtuelles soient-elles, nous suivons, narrée par une fillette qui peut entendre les esprits, l’expédition d’une caravane à travers le désert. Composée de gens de tous horizons, cette micro-société mouvante ne manque pas d’intérêt. Si certains voyagent pour affaires ou en tant que pèlerins, la plupart des membres de la caravane sont à la recherche d’un avenir meilleur dans ce pays mourant que l’eau fuit.
En même temps que la narratrice, nous apprenons ce qui a engendré une telle situation. Le temps semble s’engluer dans un instant fluctuant entre deux réalités et c’est ainsi que sera décidé si ces hommes et ces femmes vont ou non pouvoir se libérer de leur propre malédiction.
Ce récit, vraiment très agréable à lire, m’a beaucoup plu. Il est aussi pourvoyeur d’inspiration qu’il est inspiré. Le style est délicat, poétique, et je n’ai à déplorer que quelques coquilles, trop nombreuses pour passer inaperçues. C’est d’autant plus dommage que ce sont des défauts vraiment mineurs qu’une bonne relecture aurait pu éradiquer vite fait bien fait.
La clé de l’eau fut une excellente découverte et j’espère vous avoir incité à vous pencher sur cette belle nouvelle.


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Carpe Sesamum
d'Esteban Bogasi


Carpe Sesamum d'Esteban Bogasi


Vladimir le vampire a de gros soucis. Il est coincé sur une plage, à quelques heures du lever du soleil. C’est l’occasion de réfléchir aux actes qui l’ont mené là ou alors… de s’acharner sur le cercueil que son ex-femme a eu la bonté de lui laisser, cercueil sécurisé dont il a malheureusement oublié le mot de passe. C’est ballot, hein…
Mais il n’y a jamais moyen de mourir en paix et Vladimir va l’apprendre à ses dépens en faisant un certain nombre de rencontres plus cocasses les unes que les autres au cours de cette étrange fin de nuit.
C’est un texte drôle, incisif, déjanté. On en viendrait presque à oublier les malheurs de ce pauvre Vladimir. Malgré tout, on compatit forcément. Qui ne s’est jamais retrouvé à sa place, à la recherche d’un mot de passe important et néanmoins désespérément oublié ? Bon, on a rarement l’occasion d’en chercher un aussi vital, mais l’idée est là et c’est d’autant plus amusant qu’une part de nous ne peut que la trouver réaliste. Sans parler de tous ces casse-pieds qui ne laissent pas à notre vampire cinq minutes de tranquillité…
C’est une lecture très distrayante. La chute est abrupte, mais étonnante, et elle renforce l’atmosphère d’absurdité qui se dégage de cette nouvelle.
Si vous aimez les récits un peu barrés, aussi cyniques que drôles, celui-ci est fait pour vous.


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mardi 5 novembre 2013

La boîte de Schrödinger - spéciale Halloween

Une anthologie de saison (oui quand je l'ai lue c'était encore la saison, vous n'allez pas chipoter !) publiée chez Walrus et uniquement disponible au format numérique.


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La boîte de Schrödinger - spéciale Halloween

Halloween est de retour !


Comme chaque année, monstres, vampires, goules, fantômes et momies vont venir perturber votre nuit du 31 octobre. Attention aux mauvais sorts ! Pour vous mettre dans l'ambiance, Walrus vous propose une "Boîte de Schrödinger" spéciale Halloween. Au programme, des fantômes amoureux, des rencontres impromptues, des souvenirs perdus, des cimetières habités et... de la soupe à la citrouille. Aux manettes de cet épisode de mi-saison un peu spécial, une ribambelle d'auteurs prêts à vous faire frissonner : Jacques Fuentealba, Anthony Boulanger, Benoit Giuseppin, Vanessa Terral, Laurent Riatto et avec la participation exceptionnelle et gracieuse de George Sand, spécialement revenue d'entre les morts le temps d'une nuit de terreurs délicieuses.


De quoi faire hurler de frayeur les enfants comme les plus grands, et passer une nuit d'Halloween riche en émotions !



Cette petite anthologie est, comme son titre l’indique, composée de nouvelles s’articulant autour du thème d’Halloween. C’est vraiment une lecture sympa pour la saison. Les textes sont variés, offrant au lecteur diverses ambiances. On passe ainsi de textes sombres, à faire frissonner, ou de récits plus glauques qui mettent mal à l’aise, à des histoires plus légères, jouant d’un humour assez noir, mais toujours savoureux. C'est tout ce dont on pourrait rêver (ou cauchemarder) pour Halloween.
C’est une nouvelle de Jacques Fuentealba qui ouvre l’anthologie. Elle nous permet, grâce à un début assez lent, très évocateur de ces mois de novembre enveloppés de brouillard, de nous glisser lentement dans l’ambiance avant de nous emmener beaucoup plus loin qu’on l’aurait imaginé.
Ce récit fantastique oscille entre réel et imaginaire d’une façon très subtile. Il ramènera le lecteur averti vers l’univers habituel de l’auteur, mais pourra tout autant plaire à celui qui ne le connaît pas.
J’ai beaucoup apprécié ce texte.
Ensuite, Anthony Boulanger nous offre de très courtes nouvelles à chute, distillant l’effroi ou l’humour selon l’envie. On se laisse facilement piéger et, si j’en ai préféré certaines, je les ai toutes lues avec plaisir.
La ronde des morts de Benoît Giuseppin m’a vraiment plu. Ce texte court, un rien grinçant, est parfaitement dans l’esprit de la saison et j’ai beaucoup aimé la chute.
Si j’ai également apprécié la nouvelle de Vanessa Terral, je trouve tout de même que c’est la plus glauque du recueil, bien que pas du tout horrifique, contrairement à celles de certains de ses petits camarades. Cette nouvelle est par contre très originale car elle nous parle de la fête des morts mexicaine ce qui, en soi, est vraiment un excellent choix, d’autant que l'auteur a bien développé ce thème.
L'esprit de l'eau de Laurent Riatto est un texte plus classique, un tantinet mélancolique, qui aurait manqué à cette anthologie s’il ne s’y était pas trouvé. Il explore à sa façon un thème récurrent des histoires de fantômes et c’est un agréable moment de lecture. Il commence dans la légèreté, mais ce sera à vous de voir s’il continue sur sa lancée ou pas.
Enfin le texte George Sand clôt cette excellente anthologie. Vous connaissez peut-être déjà ce « récit d’un récit » très typique de son époque et qui est surtout appréciable pour son ambiance de fantastique un peu suranné.
La boîte de Schrödinger spéciale Halloween est une bonne lecture automnale, pour se faire un peu peur, se rappeler que notre imagination n’a que les limites que nous lui imposons, pour rire de nos fantômes en s’amusant à les craindre, tout en avivant un peu cette part de nous qui a envie de croire, même si c’est un jeu.


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lundi 4 novembre 2013

Le mystère du drake mécaniste, Bannon et Clare t1

Un roman de Lilith Saintcrow, publié chez Le livre de poche.


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Le mystère du drake mécaniste de Lilith Saintcrow


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Le résumé de quatrième de couverture étant totalement à côté de la plaque, je ne le recopierai pas ici.


A propos dudit résumé (ou comment je ne peux me taire face à de tels contresens) :
Si vous l’avez lu et qu’il vous a attiré, laissez-moi remettre les pendules à l’heure. On nous promet un « mentaliste renégat », en fait il n’a pas de licence, donc ne peut travailler, et est dans la dèche. Ce gars n’est ni un traître ni un rebelle. On nous parle d’une « sorcière travaillant pour un service médico-légal », euuuuuh… Je ne vois pas vraiment le rapport. Elle est enquêtrice au service de la reine. Elle peut faire parler les morts, mais c’est loin d’être mis en avant. Elle passe plutôt son temps à jouer les chiens renifleurs.
Enfin, le résumé nous promet un duo de personnages qui se détestent cordialement, ce qui est complètement faux. Ils ne se connaissent pas au début du roman et apprennent vite à s’apprécier même si leurs capacités les opposent par nature. En effet, Clare est la logique incarnée, or la magie est illogique par essence, du moins selon le système développé par Lilith Saintcrow (ce qui est absurde de mon point de vue car, si magie il y a, elle obéit sans nul doute à une forme de logique, mais passons).
On peut penser que cela n’a guère d’importance qu’ils se détestent ou s’apprécient, mais en fait cela joue sur la dynamique de l’histoire, c’est beaucoup moins drôle, impertinent ou tendu que ça aurait pu l’être, d’autant que ces deux personnages sont loin de former une véritable équipe et sont vite expédiés chacun de leur côté sur des pistes différentes, même si celles-ci sont liées.


Mon résumé (pour ceux qui tiennent absolument à savoir de quoi le livre parle vraiment et qui ont envie de se faciliter la vie, parce que c’est très difficile d’entrer dans cette histoire) :
Emma Bannon est une sorcière Prima, autrement dit le rang le plus élevé parmi les sorciers. En gros, cela signifie qu’elle peut accomplir plusieurs actes magiques en même temps. Elle est entièrement dévouée à Britannia, l’esprit régnant du pays qui s’incarne dans le corps d’un humain pour régner. En l’occurrence, il s’agit de la jeune reine Victrix.
Cette fois, notre chère Emma a reniflé un complot auquel sont mêlés des mentah (des humains, ayant une logique et des capacités de mémoire, de calcul, etc. proches de celles d’un ordinateur. Ils ne supportent pas l’illogisme et sont en outre très gênés par les émotions). Dans le cadre de son enquête, Emma va devoir protéger un mentah pour qu’il ne finisse pas comme certains de ses confrères qui ont été tués et mutilés, tout en le gardant à l’œil pour s’assurer qu’il ne fait pas partie des traîtres.
C’est en gros tout ce dont l’auteur nous bombarde dans le premier chapitre et c’est à peu près tout. Complot il y a, complot il faudra déjouer, tout en essayant de ne pas s’endormir en route.


Mon avis :
J’ai été très déçue par ce roman et pas seulement parce que le résumé me promettait tout autre chose. Certes les attentes ont du poids dans la façon dont on perçoit un récit, mais j’étais tout à fait prête à dépasser cela (je ne considère que de très loin les résumés, j’arrive très bien toute seule à me faire suffisamment de fausses idées), je ne demandais pas mieux que d’apprécier une bonne lecture steampunk. Je n’ai pourtant pas réussi à accrocher à cette histoire.
Cela tient surtout au fait que l’intrigue est un fouillis particulièrement inextricable et que l’auteur gère très mal le rythme de son récit. Je ne suis pas fan des lectures prémâchées dans lesquelles l’auteur se sent obligé de tout expliquer, mais là Lilith Saintcrow nous jette directement dans le grand bain sans s’inquiéter qu’on nage bien ou pas. L’univers est censé nous être acquis, ce qui peut avoir son charme ou vite devenir exaspérant. De mon point de vue, il faut veiller à garder un équilibre dans ce que le lecteur ignore, sinon il y a bien un moment où il va lâcher l’affaire. Or, elle ne s’en préoccupe pas. On rame, sans savoir de quel côté aller, au lieu de découvrir avec une curiosité avide ce que l’auteur nous a concocté.
Elle passe son temps à balancer des termes propres à son récit ou à vaguement évoquer des bribes d’événements antérieurs qu’elle n’éclaircira pas. Elle n’explique jamais rien et quand on finit par tout intégrer on ne peut que se dire que c’est un rien bancal et que, franchement, tout ça pour en arriver là c’est vraiment compliquer la lecture pour pas grand-chose. Je n’étais pas au mieux de ma forme quand j’ai lu ce livre, cela a sans doute joué sur ma perception des choses, mais je persiste à penser que c’est beaucoup de blabla, même les scènes de combat sont interminables, et beaucoup de gymnastique cérébrale (pour retenir tous ces termes liés à la magie) particulièrement inutiles. Malheureusement, l’histoire elle-même et l’univers créé par l’auteur ne rattrapent pas ces lourdeurs, loin de là.
Peut-être est-ce parce que j’ai lu beaucoup de steampunk dernièrement, de qualité qui plus est, que j’ai trouvé que dans ce bouquin les caractéristiques du genre ne sont pas bien exploitées. L’auteur centre plus son roman sur la magie et son système, même si elle l’a développé, est plutôt brouillon et pas franchement intéressant à mon goût. Ajoutons à cela que cet univers alternatif me laisse perplexe. On ne sait pas grand-chose à son sujet, si ce n’est qu’il y a de la magie dans ce monde, que des gens sont des ordinateurs vivants et que le pays est dirigé par un esprit séculaire qui passe de corps en corps. Mouais, bon… L’auteur ne s’est pas vraiment foulée. Elle a gardé des noms latins pour Londres et la Grande-Bretagne, mais s’est amusée à changer ceux de lieux connus, comme par exemple des quartiers de Londres, ou ceux de personnages historiques en ajoutant ou en modifiant une lettre. Je ne trouve aucune logique à cela et je suis comme Clare, j’ai besoin de logique. Ce ne sont pas des noms bidouillés qui font un univers solide et tant qu’à faire du bidouillage, autant foutre la paix au latin qui visiblement n'a rien à faire là.
Tant que nous sommes dans le registre linguistique… Un personnage étant allemand et un autre italien, il y a quelques passages dans ces deux langues et ils ne sont pas traduits. C’est agaçant, même si c’est ponctuel. J’aime bien savoir ce que les gens se disent, même si l’on comprend assez aisément grâce au contexte (d’autant qu’il s’agit le plus souvent de jurons…). De surcroît, si son allemand est aussi approximatif que son italien, elle aurait dû s’abstenir.
Le style est haché et assez lourd. On a souvent droit aux mêmes phrases pour se référer à des personnages ou les décrire, comme par exemple les traits enfantins d’Emma. La narration est omnisciente, ce qui accentue une forme de mise à distance vis-à-vis des protagonistes. Parfois l’auteur nous entraîne dans leurs pensées. Celles-ci sont écrites en italique et sont surtout composée de non-dits. Elles servent surtout à montrer combien ils se méfient les uns des autres.
Les personnages sont extrêmement froids. Ils ne sont pas dénués d’intérêt, mais tirent vers la caricature, surtout Emma, ce qui a eu le don de m’énerver. Elle est têtue, se croit plus forte qu’elle ne l’est, n’est pas fichue de réfléchir avant de se jeter dans un piège... Elle est soi-disant dévouée mais agit inconsidérément tout au long de l’histoire… Elle me donnait l’impression d’entendre une craie qui crisse sur un tableau noir. Ceci dit, c’est comme ça que le personnage est construit, il est vraisemblable, même s’il m’est antipathique.
Sa relation avec son bouclier (une sorte de garde du corps) est tortueuse et sans réel intérêt. Elle est dépendante de lui, mais ne peut totalement lui faire confiance. Elle passe son temps à essayer de montrer que c’est elle qui tient les rênes… Ses atermoiements et jeux de pouvoir sont certainement les aspects du récit qui m’ont le plus ennuyée. Amenée ainsi, la situation n’a ni profondeur ni intérêt, alors que l’idée même aurait pu avoir plus de potentiel. Au final Mikal, le bouclier, fait surtout office de bon gros toutou. On ne sait pas vraiment quelle est sa vraie nature, mais l’auteur nous donne suffisamment d’indices à ce sujet pour le deviner.
Les personnages masculins du roman sont surtout les faire-valoir d’Emma, d’autant qu’ils ont tous pour elle une certaine admiration… Clare est le plus sympa du lot, mais son statut de mentah, imperméable aux émotions fortes, allié à sa banalité, le rendent un peu fadasse. Il est malgré tout mon préféré.
Il y a à la fin du livre une hiérarchie des sorciers qui arrive un peu tardivement, lue avant on ne l’intègre pas, lue après on n’en a plus besoin. On trouve aussi un passage d’un livre de Clare sur la déduction qui, sorti de son contexte, n’a pas vraiment d’intérêt, si ce n’est d’équilibrer la donne, puisqu’on parle des mages, autant parler aussi des mentah…
L’action ne démarre vraiment qu’au dernier tiers du livre, c’est trop tard, même si ça avive l’intérêt du lecteur. Le potentiel des personnages est peu exploité, de même que l’univers, le style assez lourd empêche de réellement s’investir dans le récit. J’ai vraiment essayé et si quelques passages ont pu retenir mon attention, je me suis surtout beaucoup ennuyée avec ce roman et je ne lirai sûrement pas la suite.


Ce livre a été lu dans le cadre du club de lecture de Vampires et Sorcières. C'était l'ouvrage choisi pour le mois de septembre 2013.

dimanche 6 octobre 2013

Puritaine et catin. Les trois princes T1

Une romance historique d'Elizabeth Hoyt.


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Présentation de l'éditeur :
Jeune veuve, Anna Wren vit avec sa belle-mère. L'argent se faisant rare, elle envisage de travailler comme préceptrice, car elle sait le grec et le latin. Malheureusement, dans l'Angleterre de 1760, les emplois respectables pour dames ne courent pas les rues. Par chance, le comte de Swartingham cherche de toute urgence une secrétaire pour retranscrire ses écrits d'agronomie. Anna est engagée et apprend peu à peu à connaître le maître de Ravenhill Abbey, si impressionnant avec son visage ravagé par la variole. Lord Swartingham est certes disgracieux, mais il a surtout mauvais caractère: bourru, coléreux, autoritaire, il cumule les défauts. Pourtant, Anna ne peut nier l'attirance qui grandit entre eux et s'impose bientôt, les laissant seuls face à une passion que la société de l'époque réprouve...



Ma copine Chani essaie de me convertir à la romance, néanmoins ce ne sera pas pour cette fois.
Désolée Chani… J’ai essayé de me mettre dans le bon état d’esprit, mais il n’y a pas eu moyen. Je n’aime pas la romance et ce n’est pas parce que je suis réfractaire aux histoires d’amour. Les codes du genre me déplaisent vraiment. Je ne m’y ferai jamais.


J’ai eu de grosses difficultés avec ce livre, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour vraiment commencer cette lecture et je ne saurais même pas dire pourquoi. Ce n’est pas le pire roman du genre que j’ai pu lire et une fois les trois premiers chapitres passés, ça se lit assez vite. Mais ce n’est pas suffisant.
Bien entendu, le lecteur est bombardé de clichés dès le début… Je n’ai rien contre les clichés quand ils sont bien employés, mais là ils sont pris pour argent comptant, juste du genre à faire lever les yeux au ciel un peu trop souvent. Et les personnages sont évidemment très stéréotypés.
Anna est la gentille fille de base, avec du caractère malgré l’époque et sa condition. Edward apparaît comme un rustre mais on devine vite qu’il est angoissé, seul, torturé par un passé difficile derrière cette façade qui ne sert qu’à le protéger… Snifff.
Bref, on connaît la chanson. J’ai eu l’impression d’être voyante tant je savais à l’avance ce qui allait se passer. Ce n’est même pas gratifiant, je n’ai pas réussi à me sentir futée pour autant. On va de disputes en réconciliations, de quiproquos en déclarations enflammées. La routine dans ce genre d’histoire… Cela devient très vite lassant.
Les personnages secondaires sont oubliés en route. Je comprends bien que c’est le couple qui importe, mais quand on me parle d’autres personnages j’aime autant savoir ce qui va leur arriver au final. Je pense notamment à Pearl dont l’avenir reste en suspens.
L’évolution de l’intrigue amoureuse prend toute la place. Il n’y a pas vraiment de trame secondaire, mais elle est ponctuée d’extraits d’un conte calqué sur Eros et Psyché. C’est sympa à lire, enfin je suis sûrement influencée par le fait que j’aime ce mythe, mais ça n’a pas de réel impact sur ce qui arrive aux personnages et ça ne fait pas non plus écho à ce qu’ils vivent.
Je suis restée en-dehors de leur histoire et si par moment elle parvenait à regagner mon intérêt, ça ne durait jamais. Ce qui est censé être drôle ne l’est pas, comme par exemple l‘exaspérant valet du comte. Par contre je me suis bien marrée avec des scènes qui n’étaient sans doute pas pensées pour être drôles… Je dois avouer que je suis encore assez perplexe face aux longues envolées emphatiques d’Anna quand elle décrit la queue pardon la « splendeur virile » de son amant. Franchement, la comparer à un bijou et ses poils pubiens à un écrin, fallait oser. (Merci Chani, t’imagine même pas ce que je vais récolter en mots-clefs bizarres à ajouter à ma liste.)
Non mais sérieusement ? Suis-je la seule à trouver ça ridicule ?
Faut croire que je suis définitivement une cliente perdue pour les auteurs de romances.

samedi 5 octobre 2013

Le Baron Noir T1 : L';ombre du maître espion

Une novella steampunk d'Olivier Gechter, publiée chez Céléphaïs.
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Le Baron Noir T1 - L'ombre du maître espion
Présentation de l'éditeur :
Paris, 1864. La vieille Seconde République est toujours dirigée par le Président Bonaparte. La France domine l’industrie dans tous les domaines : depuis le début du siècle, ses dirigeables sillonnent les cieux, ses transports ferroviaires véhiculent les marchandises de ses usines et de ses colonies dans toute l’Europe. Antoine Lefort, jeune magnat des transports et fabriquant d’armes, est un des artisans de cette puissance. Lorsqu’un de ses plans ultra-secrets est volé au nez et à la barbe des autorités, il décide de tendre un piège à ces espions, à la solde d’une puissance étrangère. L’aide d’Albert le majordome, du jeune Clément Ader et surtout celle du Baron Noir, un mystérieux justicier en armure, ne sera pas de trop.
L’ombre du maître espion est une novella plutôt courte, moins de 100 pages, néanmoins le texte est extrêmement dense. L’auteur parvient à développer ses personnages et à mettre en place son contexte historique tout en nous offrant un texte vraiment porté sur l’action. L’exercice est délicat et d’autant plus appréciable qu’il est réussi.
Cette uchronie steampunk se révèle parfaitement ciselée. On sent qu’elle a demandé un important travail de fond alors même que l’auteur n’abuse pas de cela dans l’écriture. Très souvent, quand un texte a demandé beaucoup de recherches, l’auteur se sent obligé d’en faire profiter le lecteur. Ce n’est pas toujours désagréable, mais ça alourdit le récit. Ce n’est pas le cas ici, tout cela reste en arrière-plan mais on sent vraiment que l’uchronie se développe sur des bases solides.
L’auteur s’est documenté, notamment sur l’aéronautique, sur l’évolution des avancées scientifiques, et il a réellement réfléchi ses choix. Il nous les explique brièvement dans sa très intéressante postface et j’ai vraiment hâte de lire la suite des aventures du Baron Noir pour voir se développer les possibilités de cette uchronie qui est une des meilleures que j’ai lues dernièrement.
Dans ce monde décalé Napoléon est mort à Austerlitz, certaines inventions sont en avance sur leur temps grâce à une manœuvre assez habile de l’auteur. Toutefois l’électricité et la chimie suivent leur développement normal. Le Baron Noir apparaît dans cette époque tel un super-héros qui rappelle un peu Batman et Iron Man, tout en étant, Dieu merci, moins torturé que ces deux-là… Le personnage est intéressant et l’idée d’un super-héros qui tient ses « pouvoirs » de la science dans ce contexte historique est pour le moins prometteuse.
Les personnages secondaires ne sont pas pour autant relégués dans l’ombre du Baron. Albert le majordome apporte une note d’humour à l’histoire et j’ai adoré voir Clément Ader, le « père de l’aviation, » être un personnage actif de cette novella et non un simple faire-valoir. Le méchant de l’histoire, véritable génie du crime, se révèle également plein de ressources, à la mesure de son adversaire. J’aurais vraiment aimé en apprendre plus à son sujet, mais j’espère bien qu’il aura sa place dans la suite.
J’ai passé un très agréable moment avec cette novella dont le seul défaut est qu’elle est trop courte. La fin est quelque peu frustrante car elle apporte son lot de questions qui seront autant de pistes prometteuses pour la suite de la série. Une chose est sûre, je me jetterai dessus dès sa sortie.

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lundi 23 septembre 2013

La brigade des loups, Ep2

La brigade des loups est un feuilleton numérique écrit par Lilian Peschet et proposé par les éditions Voy’[el] dans leur collection e-courts.


Si vous voulez mon avis sur le premier épsiode, c'est par ici.


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La brigade des loups, Ep2




Présentation de l'éditeur :
2020. L'épidémie de lycanthropie sévit en Europe depuis près de trente ans. La Roumanie est l'un des pays les plus en pointe concernant la recherche sur ce rétrovirus, mais aussi l'un des rares où les lupins ont le droit de vivre dans la société.
Sous certaines restrictions.
Pour s'occuper des crimes lupins, des unités de polices spéciales exclusivement composées de malades ont été créées.
On les appelle les Brigades des loups.


Un attentat dans un centre commercial de Bucarest. Des revendications d'un groupe indépendantiste moldave. Une autre bombe qui doit exploser. Mais l'ennemi se trouve-t-il vraiment à l'extérieur de Bucarest ? La Brigade risque beaucoup à enquêter sur une affaire où elle n'est pas désirée...



Ce deuxième épisode nous amène peu après la fin du premier, aussi il est nécessaire de connaître les événements qui ont engendré la situation présente pour la comprendre et apprécier la nouvelle à sa juste valeur. Il est maintenant clair que ce feuilleton n’offrira pas des épisodes indépendants.
L’univers très sombre que l’auteur nous a présenté précédemment se dévoile de plus en plus, dans toute sa rudesse et sa réalité. On voit qu’il a tissé un canevas complexe et qu’il nous reste encore beaucoup à découvrir, au fil des épisodes, sur ce monde où la lycanthropie est à la fois une réalité et une maladie. L’équilibre des forces est bouleversé dans cette Europe alternative, la façon dont les différents pays ont géré l’épidémie ne nous apparaît encore que par touches, mais on sent bien qu’il y a une vraie réflexion dans la trame de ce feuilleton et je dois dire que ça me plaît.
La brigade des loups est une série très addictive qui se révèle de mieux en mieux. J’ai beaucoup plus apprécié cet épisode que le premier. Je ne sais pas si c’est dû au fait de déjà connaître les personnages et le background, mais ce récit-là m’a semblé beaucoup plus fluide, moins fouillis. Les révélations, sur le monde lui-même comme sur les personnages, sont justement dosées et donnent envie de lire la suite.
En même temps que se joue l’avenir de la brigade ainsi que de ses membres de façon plus personnelle, la Roumanie traverse une grave crise due à des menaces terroristes. La brigade s’y retrouve embarquée et les intrigues se mêlent. L’enquête menée lors du premier épisode a encore des répercussions, parfois inattendues, il faut bien le dire.
Le récit est toujours sur le mode d’une narration chorale, nous offrant des interventions à peu près équivalentes de tous les membres de la brigade ou presque. Les personnages se démarquent un peu plus dans leur style et cela apporte plus encore de cohérence à l’ensemble. J’apprécie vraiment que chacun ait droit à la parole, dans le cas présent cela apporte beaucoup à l’histoire elle-même et le développement psychologique de ces protagonistes est vraiment intéressant.
J’espérais apprendre des choses sur le sort de l’un d’eux, plutôt malmené dans le premier épisode, mais au final on n’en sait pas beaucoup plus. La patience est donc de mise avec cette série, mais elle est récompensée par la qualité de la trame de fond.
L’enquête elle-même est plus prenante que la première, du moins de mon point de vue, et recèle plusieurs surprises. Avec le retournement de situation que l’auteur nous a réservé pour la fin, j’ai encore plus envie de lire le prochain épisode.

dimanche 22 septembre 2013

L'ange de Polh, Ladainian Abernaker Ep2

Une nouvelle de Lydie Blaizot, publiée au format numérique aux éditions du Petit Caveau.


Vous pourrez trouver mon avis sur le premier épisode par-là.


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L'ange de Polh, Ladainian Abernaker Ep2


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Présentation de l'éditeur :
Ladainian Abernaker est un très vieux vampire, aigri et inadapté à la vie moderne. Sa seule passion : le blues. Son seul ami : Ezequiel, un corbeau. Tout naturellement, il vit à Chicago, une ville qu'il a vu naître, grandir et prospérer.
Une saga dédiée à un vampire atypique, une ambiance inspirée des films noirs, des épisodes indépendants... N'hésitez pas à découvrir 'univers de Ladainian !


Épisode 2 — L'ange de Polh :


Émilie, un ange de Polh, débarque à Chicago pour retrouver l'assassin d'une personne dont elle avait la charge. Mais le coupable est un vampire et l'ange, jeune et inexpérimenté, ne parvient pas à lui mettre la main dessus. Elle se met alors en tête de demander l'aide de Ladainian Abernaker, l'allié le plus improbable qui soit. Le vieil acariâtre n'aurait certainement jamais prêté l'oreille à sa requête sans la malheureuse intervention du chef des vampires de Chicago.



Lydie Blaizot a le don de créer des ambiances particulières et la série de nouvelles consacrée à Ladainian Abernaker n’échappe pas à la règle. Le lecteur y entre et s’y sent comme chez lui, bercé par des images qui lui parlent sans verser pas pour autant dans le cliché. Quand on lit une histoire d’Abernaker, on est transporté à Chicago, on sent la fumée de ses cigarettes et on entend la mélodie jazzy qui va avec. C’est presque réconfortant et familier, tout en étant assez exotique pour charmer le lecteur.
Abernaker est véritablement l’âme de ce récit et lui apporte tout son charisme. Ce vieux vampire est un anti-héros de base et est pourtant tellement sympathique derrière son côté bourru et désabusé. Il a son propre sens des valeurs, c’est ce qui fait qu’on l’aime et qu’on suit ses aventures avec plaisir. Et puis, il faut le dire, il a quand même la classe.
Dans ce récit, Il se trouve associé à Émilie, fillette récemment devenue un ange et qui réclame son aide. Le duo est assez mal assorti pour être amusant et l’intrigue plus plaisante encore que celle du premier épisode. Elle n’est pourtant pas très complexe, mais le contraste entre les deux personnages et le mauvais caractère du vieux font mouche.
S’il est agréable d’avoir lu Vampire Blues au préalable pour mieux connaître le contexte et le personnage principal, cette nouvelle se suffit néanmoins à elle seule. C’est une des choses que j’apprécie vraiment avec cette série. Peu importe l’ordre dans lequel vous prenez ces deux épisodes, peu importe que vous choisissiez d’en zapper un, vous n’aurez pas l’impression d’avoir manqué quelque chose d’important ou que la nouvelle finit en queue de poisson.
La lecture est rapide, presque trop, et le style de l’auteur toujours aussi agréable. J’ai écrit dans mon billet sur le premier épisode que la série me semblait prometteuse, cette suite le confirme amplement. Je continuerai à suivre Ladainian dans ses prochaines aventures et je les attends avec impatience.