Un roman de Mathilde Payen, publié chez Syros.
Présentation de l'éditeur :Cet été-là, Ninon et June décident de s'éclipser en douce et de partir toutes les deux sur les routes de France. Leur moyen de locomotion ? Un vieux solex et une petite carriole rafistolée, équipée de quelques provisions, deux sacs de couchage, une seule tenue de rechange pour chacune... Leur objectif ? Profiter de l'instant présent, loin des parents, loin du lycée, en oubliant tout projet d'avenir. Elles ignorent encore qu'un troisième larron sera du voyage : le fantôme d'un adolescent de leur âge décédé dans les années 70, qui va les entraîner bien plus loin que prévu, jusqu'à Londres...
Ninon et June rêvent d’un été de liberté et d’aventures, loin de leurs parents, des interrogations sur leur futur et des contraintes. Alors, sur un coup de tête, elles décident de partir en solex avec pour guide un vieux livre annoté par son précédent propriétaire. Bien sûr, leurs parents ne sont pas au courant de ce projet un peu fou…
Ce récit, tout comme les préoccupations de ses protagonistes, semble intemporel.
Je me suis rappelé les étés pleins de promesses qui semblent s’étirer sans fin mais qu’on sait éphémères… La fin de l’adolescence est un peu pareille : on sait que tout va changer bientôt, c’est là, quelque part, en périphérie de la conscience, mais c’est comme l’été, on ne voit pas la bobine du temps se dévider, on n’a pas l’impression d’en profiter assez.
Je me suis presque tout de suite entichée de ces deux filles avec leurs espoirs et leur culture qui ressemble un peu plus à celle de mon époque qu’à celle qui les a vues naître. Si Ninon, avec son enthousiasmes et sa spontanéité, donne son élan et son énergie à cette histoire, June, elle, lui apporte sa sensibilité artistique. J’étais prête à les suivre dans leur périple, mais comme nous le savons tous : rien ne se passe jamais comme prévu. Un troisième personnage entre dans l’équation et les filles vont devoir s’adapter.
J’ai aimé cette histoire pendant sa première moitié, vraiment, j’étais à fond, que ce soit à propos des vacances freestyle ou même quand on bifurque vers le surnaturel. Cependant, le soufflé est retombé. La dynamique qui se met petit à petit en place entre les membres de ce trio m’a déplu. Les petites mesquineries, la jalousie mal placée et les amourettes à deux balles, très peu pour moi. Je veux bien croire aux fantômes le temps d’une lecture, mais je n’ai pas cru à ces personnages ni à leurs décisions et encore moins à leurs sentiments. Pourtant, tout était réuni pour m’offrir une belle lecture d’été.
June est la narratrice et comme on vit le voyage à travers ses notes et autres réflexions, il est plus facile de l’apprécier que sa camarade. Cependant, même en tâchant de rester objective, j’ai eu de plus en plus de mal à supporter Ninon au fil de la lecture. June a ses défauts, mais Ninon ne pense pas à grand-chose d’autre qu’elle même et fait peu de cas de ses amis. C’est le genre de choses que je ne pardonne pas.
Sur la fin, j’avais juste envie que ça se termine pour passer à autre chose. Triste contraste avec les premiers chapitres que j’ai dévorés dans un élan enthousiaste.
La fin douce-amère m’a un peu réconciliée avec ce roman, mais la magie s’était évaporée depuis trop de pages pour que je sorte de ma lecture avec une bonne impression. C’est dommage. Faites-vous votre propre idée, peut-être que ce roman saura vous séduire davantage que moi.