dimanche 31 juillet 2011

Le Chant du Cygne

Un roman de Cyril Carau, richement illustré par Élie Darco, publié par les éditions de la Frémillerie.

Je vous épargne le résumé de quatrième de couverture qui selon moi dévoile trop de l'histoire.

Le Chant du Cygne est un roman noir sur fond de prohibition et de mafia italo-américaine, mais c'est surtout l'histoire personnelle de Gabrielo Usaï, personnage énigmatique et sombre, tout autant qu'homme d'honneur, qui, au sortir de la Grande Guerre, peine à trouver sa place ou plutôt sa voie, de sa Sardaigne natale aux rues de New-York. Il oscille ainsi entre déchéance et élévation, jusqu'à son chant du cygne.
C'est une histoire prenante, violente, nimbée d'une aura étrange et qui, par touches, nous rappelle les mythes greco-latins et leurs héros antiques. C'est la quête d'un homme vers son accomplissement personnel.
J'ai eu plaisir à retrouver l'écriture de Cyril Carau qui, comme son personnage, oscille entre une élégance raffinée et une intensité crue, directe, trash parfois, à la fois différente et pourtant très proche de celle que je lui connais pour ses écrits en fantastique et fantasy.
Les illustrations d’Élie Darco ajoutent beaucoup à l'ambiance sombre de ce court roman, j'ai apprécié le choix des scènes représentées et le soin du détail tout particulier qui leur est apporté et qui les rend à la fois si vivantes et symboliques.

vendredi 29 juillet 2011

Le Baiser de l'orchidée - Apadana

Premier volume d'un diptyque paru chez EP, collection Atmosphères. Le scénario est de Miceal O'Griafa, les illustrations de David Charrier.

Présentations de l'éditeur :

Une BD policière inspirée des polars de James Hadley Chase et du cinéma des fifties

L'histoire :

Floride, années 50… Qui est la Shadow ? Cette insaisissable cambrioleuse dérobe les objets d’arts sans laisser la moindre trace. Quand elle s’attaque à un magnat de la presse, celui-ci décide de se faire justice lui-même. Quels sombres secrets cache le richissime Cyrus ? Pourquoi retrouve-t-on chez lui la victime d’un tueur en série qui assassine les plus belles jeunes filles de l’État ?

Ce polar surprenant mêle tous les ingrédients du genre : femmes fatales, mystère, suspense, action… Une vraie surprise et un retour remarqué des auteurs des Cinq Petits Cochons.

Lors de la dernière opération masse critique de Babelio, j'ai été intriguée par cette présentation. Une histoire de voleuse, un polar années 50, cette BD avait tout pour me plaire si elle tenait ses promesses... Et c'est le cas. On nous fait miroiter un excellent polar, du suspense, une bonne histoire et des personnages aussi charismatiques que nuancés... Le Baiser de l'orchidée, c'est un peu tout ça et plus encore.
Je craignais les clichés du genre (tout en les recherchant), mais j'ai été surprise et surtout conquise par la façon dont ils sont utilisés. Tout en ne nous épargnant rien qu'on ne connaisse déjà, de la journaliste sexy et fouineuse au flic désabusé en passant par le détective au grand cœur, la voleuse ingénue et l'impitoyable magnat de la presse, l'auteur sait quelles limites ne pas dépasser pour que ses personnages restent fascinants et l'intrigue savoureuse. On s'y glisse comme dans un univers connu et dont pourtant chaque ficelle fait mouche. Je les aime ces clichés, je ne m'en lasse pas quand ils sont employés à bon escient, quand ils peuvent encore être chamboulés, malmenés, ou rester eux-même avec classe. Et cette histoire-là est classe, c'est certain.
Cette première partie nous brosse le tableau, nous présente les personnages et nous met sur la piste. Meurtres, vol d'un objet mystérieux, disparitions... Tout semble inextricablement lié et ce premier volume ne nous apporte pas de réponses. On sent néanmoins que la conclusion ne nous décevra pas. C'est un scénario de qualité, bien plus que ce à quoi je me serais attendue pour un polar en BD et, sans nous abrutir d'informations, il s'en passe des choses dans cette cinquantaine de pages.
L'histoire, donc a su me séduire, mais qu'en est-il des illustrations ?
Très classiques, je les ai trouvées au départ un peu sèches, le trait rude, surtout dans les visages. Ce n'est pas en soi un reproche, c'est un style, chacun le sien. Personnellement je préfère un peu plus de fluidité, mais je dois admettre qu'elles sont piles dans le ton et gagnent en profondeur au fil de la lecture. J'ai beaucoup apprécié le soin du détail apporté par l'illustrateur qui rend cette histoire plus tangible et présente, mais, surtout, ce sont les couleurs que j'ai aimées.
Ce sont des couleurs riches, aux tendances réalistes, avec de magnifiques jeux d'ombres. Un peu saturées parfois, elles ne le sont néanmoins pas à la manières habituelle des comics dans lesquels les couleurs sont plus pleines et plus flashy. Celle-ci sont toujours nuancées, brossées, paraissant parfois êtres peintes à l'éponge. Les représentations du ciel, particulièrement soignées et vivantes, sont sublimes dans les gris, bleus et vert glauque de la tempête, mais on retrouve ce soin, cette nuance et cette fluidité dans toute la colorisation de l'ouvrage et surtout dans ces jeux d’ombres colorées dont je parlais plus haut.
Ces illustrations, donc, s'associent parfaitement au scénario et j'ai beaucoup apprécié cette lecture. J'attends avec impatience la conclusion de cette histoire qui viendra avec le second volume.

Je remercie les éditions EP et Babelio pour cette excellente découverte.


dimanche 17 juillet 2011

A travers le voile

Harper Blaine tome 1, une série de Kat Richardson publiée chez Éclipse.

Harper Blaine est détective privé. Et hier, elle est morte... Pendant deux minutes exactement. Depuis, elle perçoit autour d'elle un brouillard nauséabond peuplé de créatures surnaturelles. Elle est devenue arpenteuse, un être capable de franchir le voile séparant notre monde de la brume et d'interagir avec les créatures qui y rôdent. Sa carrière va prendre un tournant surprenant, que ça lui plaise ou non. Bienvenue dans la vie de Harper Blaine, détective paranormal !

Bon, ça n'est pas si simple que le laisse entendre ce résumé, mais c'est l'idée générale et je ne serais pas fichue de vous l'expliquer de façon si concise, alors on fera avec histoire de gagner du temps.
J'ai eu du mal à trouver dans quel carnet indexer cette récente lecture qui, même si elle a été une excellente surprise par rapport à mes attentes de départ, m'a laissée un peu perplexe sur certains points.
Le style déjà est un peu brusque, comme taillé à la serpe. Les quelques coquilles qui jalonnent le livre (il s'agit surtout de pronoms et déterminants oubliés, ou parfois rajoutés) renforcent cette impression. Le style s'affine un peu au fil de la première moitié du livre, pour redevenir un peu plus brutal ensuite, sans fioritures et quelquefois haché, mais il n'est pas si mal. C'est plus une façon d'écrire qu'une réelle maladresse de l'auteur en fait.
Que ce soit au niveau du style, des personnages ou de l'intrigue, j'ai trouvé ce roman meilleur que bien des ouvrages de fantasy urbaine lus récemment, alors je ne vais pas chipoter.
Par bien des aspects, Harper est plus reposante et crédible que les héroïnes de ce genre de littérature. Elle est têtue, mais pas bornée, courageuse mais pas au-delà du seuil du raisonnable, elle est posée et rationnelle, mais surtout elle n'est pas narcissique ou décérébrée, (ça change). Elle a même fini par m'être quelque peu sympathique. En soi, c'est un exploit.
Ce qui peut par contre être plus déroutant pour les habitués du genre, c'est l'histoire. En fait, elle pourrait facilement être divisée en deux parties qui bien qu'indissociables sont assez différentes dans la façon dont l'auteur traite l'intrigue.
La première ressemble à un polar flirtant avec le fantastique. On suit les enquêtes d'Harper, très bien construites et crédibles, elle avance grâce à ses recherches et déductions, pas de hasard. C'est sombre, glauque, parfois brutal. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette partie, mais j'admets que ceux qui aiment l'action continue et la fantasy urbaine pourraient s'y ennuyer un peu... Mais qu'ils se rassurent car la seconde partie de l'intrigue bascule clairement vers une fantasy urbaine plus classique.
Je crois qu'il faut voir cette première moitié du roman comme une transition, à la fois le passage nécessaire à l'auteur pour mettre sa série en place, mais aussi le temps dont Harper a besoin pour passer d'un monde à l'autre. Ça ne m'aurait pas gênée ceci dit de rester dans cet entre-deux flou, à la limite de l'étrange et très typé polar, mais bon la seconde partie n'est pas mauvaise en soi...
Le style redevient un peu plus haché dans celle-ci, c'est même un peu fouillis parfois, mais ça reste prenant et cohérent, si on excepte quelques exagérations et surtout le fait qu'à un moment Harper s'en sort par une pirouette. Je n'ai été déçue ni par l'intrigue ni par le final et pourtant je ne suis pas bon public.
Le truc, c'est que je ne sais pas comment ça va évoluer par la suite, si l'aspect polar restera très prononcé ou si la fantasy urbaine va l'emporter. Si l'auteur parvient à garder l'équilibre entre les deux ça promet d'être une bonne série.

lundi 11 juillet 2011

Toi et moi à jamais

Un roman d'Ann Brashares.
Je crois qu'il est classé en jeunesse ce qui m'étonne quelque peu, mais bon...

Résumé de quatrième de couverture :
Riley, Alice et Paul, les deux sœurs et l'ami d'enfance. C'est l'été des retrouvailles : côté Est des États-Unis, plages de l'île qu'on connait par cœur, maisons de vacances. Mais tout a changé, ils ont 20 ans, l'amitié se trouble. Entre Alice et Paul, une attirance nouvelle s'installe. C'est alors que la tragédie frappe. Une fois de plus, Ann Brashares nous emporte dans une histoire d'amour et d'émotion.

C'était ma première lecture pour le Challenge Read if you can, choisie dans la liste que m'a proposée Mlle Pointillés à cause d'un a priori positif sur l'auteur, et autant vous le dire tout de suite, ce n'est pas ce livre-ci qui me convaincra que la romance peut être autre chose qu'un tissu de niaiseries.
Comment vous expliquer... Pour autant que je puisse en juger, cette histoire d'amour est un mix de dawson creek et d'un harlequin azur. Vous saisissez l'idée ? Parlotte incessante et stérile assortie d'un riche milliardaire torturé et d'une vierge affublée du syndrome de la martyre. Mais non, je ne vous spoile pas...
A cause de ces deux-là, ce fut une lecture pénible et rien n'y a fait. Le style est assez plaisant pourtant, malgré un manque de subtilité quelquefois flagrant de la part de l'auteur dans le choix des métaphores censées nous exposer la personnalité de ses personnages. C'est quand même bien raconté, élégant et fluide, ce qui compense le côté prévisible de tous les événements du récit, et puis il y a plusieurs histoires dans l'histoire, des anecdotes, des souvenirs, des morceaux de quotidien éparpillés, sans pour autant que ce soit décousu. C'est un procédé que j'apprécie généralement et là c'est plutôt bien fait.
Et puis la romance n'est pas censée être au centre de l'histoire... Pas censée, mais elle l'est pourtant et d'une manière exaspérante dans tout ce que les deux personnages ont d'insupportable : cette façon de tout ramener à leurs petites angoisses existentielles. Ça aurait pu être un roman sur l'amitié, sur la famille et les liens qui unissent les gens à travers le temps, sur l'entrée dans l'âge adulte et les choix de vie difficiles que l'on fait parfois, sur l'acceptation de soi et des coups du sort, en même temps qu'une histoire d'amour. Mais en fait non, pas d'équilibre entre tout cela... Alors que j'aurais préféré m'attarder sur d'autres points du récit, ce sont encore et toujours les mêmes atermoiements et pleurnicheries qui reviennent pour noyer le reste... Et je trouve ça dommage parce que le reste de l'histoire a du potentiel et un réel intérêt, même si c'est un peu cousu de fil blanc.
Un autre problème majeur que j'ai rencontré au cours de ma lecture, c'est la mentalité du couple star... J'ai été extrêmement gênée par le décalage entre la façon d'agir des personnages et leur âge. L'une au début de la vingtaine, l'autre au milieu, tous deux ont pourtant la maturité émotionnelle de gamins de douze ans. L'auteur a beau justifier cela comme elle peut, de traumatismes en pactes tacites, ils peuvent mettre leur syndrome de Peter Pan sur le compte de Riley tant que ça leur chante, ce sont surtout deux personnages extrêmement lâches... Et j'ai horreur de la lâcheté.
Je n'ai pas du tout aimé Paul et Alice donc, égocentriques, hypocrites, peureux, pleurnicheurs, puérils à l'excès, un peu maso sur les bords... Insupportables en somme. Mais il n'y a pas de doute, ils sont faits pour être ensemble, un idéaliste aux poches pleines un peu maso, mais néanmoins tyrannique, et qui a peur de tout, une fille-éponge qui pense avoir de l'empathie mais qui en fait manque surtout de personnalité... Je vous rassure, elle finit presque par s'en trouver une, mais il est désolant que ce soit dans l'ombre de celui qui a le plus contribué à ce qu'elle en manque...
J'ai dû imaginer tout un tas de moyens potentiels de me débarrasser d'eux au fil de l'histoire, mais l'auteur devait bien les aimer... Et elle les a laissé déblatérer à leur guise.
Et puis il y a encore autre chose qui m'a vraiment foutu les nerfs en boules : je pars du principe que quand on se sent obligé de compliquer l'histoire en la faisant reposer pour les trois quarts de son intrigue sur des non-dits, c'est qu'on n'a rien à dire. Les quiproquos en littérature sont un de mes pires cauchemars. Rares sont les récits que je déteste plus que ceux qui ne sont constitués que de quiproquos montés en épingle. C'est un château de cartes qui va évidemment se casser la gueule à la fin, mais qu'on nous oblige à visiter de fonds en combles. C'est peut-être idiot en soi de détester à ce point ces situations, les non-dits et mauvaises interprétations font partie de la vie et je me doute que ce qui paraît plus grossier à un lecteur-spectateur le serait moins s'il était impliqué, mais il y a des limites et ce livre-ci dépasse les miennes.
Vraiment, je n'ai pas adhéré aux choix des personnages et encore moins à leurs réactions qui m'ont parues être tout simplement un choix de l'auteur pour étoffer son récit et rajouter une couche dramatique superflue.
Je ne peux pas mettre ce roman dans la catégorie feuilles froissées, parce que le style et une partie de l'histoire (celle qui concerne Riley, celle qui parle de leurs souvenirs d'enfance) font qu'il ne mérite pas de se retrouver à la corbeille, mais je ne recommanderais pas pour autant cette lecture.


mardi 5 juillet 2011

Maîtresse du vent

Les Gardiens des éléments T1 de Rachel Caine, publié chez éclipse.

Présentation de l’éditeur :
Joanne Baldwin appartient a l'ordre des gardiens des éléments. Grâce à leurs pouvoirs extraordinaires, ils protègent l'humanité des colères de mère nature. Sans eux, les éléments nous auraient anéantis depuis longtemps. Mais quand Joanne est accusée de meurtre, et que les éléments se retournent contre elle, sur qui peut-elle compter ?

Je me suis dit que ça allait changer un peu. Je trouvais originale et vraiment intéressante l’idée de ces gardiens des éléments et de cette magie météorologique un brin scientifique.
Et puis, si on se fie au résumé de quatrième de couverture, ça a l’air sympa, n’est-ce pas ?
Eh bien au final non, ou en tout cas pas pour moi.
J’ai apprécié le début, cette façon agaçante qu’avait l’auteur de nous propulser tout de suite dans l’action sans rien nous expliquer du problème de Joanne. Elle ne distille les informations qu'au compte-goutte et pas n'importe quand ni en vrac. C’est frustrant, mais agréable aussi de voir l’intrigue se tisser lentement, à son rythme, sans égards pour un lecteur qu’en général on chouchoute trop à mon goût en lui servant toujours tout sur un plateau.
Tout ça c’est très bien, sauf qu’en dépassant la centaine de pages j’avais compris depuis un bon moment déjà qu’il s’agissait plutôt pour l’auteur de faire du remplissage que de respecter le rythme de son histoire grâce à ce procédé stylistique…
De fait, le récit traîne en longueur et est émaillé de répétitions. Joanne s’enfuit et a un souci, Joanne s'en sort, Joanne s’enfuit et a encore un souci (plusieurs fois le même d'ailleurs), Joanne s'en sort encore… Les pièges s’étoffent un peu au fil de l’histoire, mais sont néanmoins très prévisibles. Je sais bien que si elle ne se dépatouille pas à chaque fois il n'y a pas d'histoire, mais il faut admettre que c'est quand même très répétitif. Ça ne commence à bouger un peu qu’à la moitié du livre et même le dernier tiers qui est pourtant bourré d’action n’a qu’un intérêt relatif, tout est un peu facile et le style n’est pas génial.
Le récit est écrit à la première personne et donc centré autour de Joanne, ce qui nous prive d’un développement des personnages secondaires qui aurait été bienvenu car d’une part ça aurait été une bouffée d’oxygène, même si le cerveau de Joanne semble ouvert à tous les vents, et puis d’autre part ça nous aurait permis d’en savoir plus sur leurs motivations et implications dans cette histoire qui, soumises à l’interprétation de l’héroïne, sont souvent assez obscures. (Pourquoi vont-ils m’aider ? Mais parce qu’ils sont tous amoureux de moi bien sûr… Entre autres choses…)
Je n’ai vraiment pas réussi à apprécier Joanne qui manque de crédibilité et qui aime décidément beaucoup s’écouter parler, voire énoncer des faits en boucle.
Seuls quelques flashbacks, petites histoires dans l’histoire plutôt plaisantes, ont contribué à nourrir ma patience et à me faire avancer dans cette lecture. Cependant, je ne m’en suis pas vraiment sentie récompensée en refermant le livre et je ne lirai donc pas la suite. D'ailleurs, ce volume peut tout à fait se suffire à lui-même, ce qui est quand même une bonne chose.

samedi 2 juillet 2011

Novae

Une novella d’Élisabeth Ebory, publiée chez Griffe d'Encre.
Cliquez sur le lien pour lire le résumé de quatrième de couverture et/ou le premier chapitre.

C'était mon achat coup de tête d'avril, compulsif, hors budget, irraisonné. J'ai à peine effleuré le premier chapitre, (je ne les lis jamais vraiment avant d'avoir le livre entre les mains sinon ce départ raté, cette lecture retardée, pèsent de tout leur poids sur la suite de l'histoire dans laquelle je peine alors à retourner) et j'ai néanmoins su qu'il me le fallait.
Il s'en est écoulé du temps depuis avril, n'est-ce pas ? Beaucoup de temps pour écrire ce billet...
J'ai su dès les premières pages que ce livre serait important pour moi et il m'a fallu le temps de digérer cette lecture. Et puis... Que pourrais-je en dire qui soit à la hauteur de ce qu'elle m'a apporté ?
Quand j'y songe, cette histoire me semble écrite pour moi, mais je vais tenter d'oublier les considérations personnelles pour cette novella qui mérite bien que je parle d'elle et non de moi.

Je ne vais pas vous raconter l'histoire, mais...
Une fillette étrange, au regard trop clair, que l'on tient à l'écart du monde et qui pourtant s'échappe dans des rêveries colorées, une jeune femme qui se tait par choix, mystérieuse et solitaire, un peintre charmeur, clairvoyant, perspicace. Et d'autres encore qui marchent sur des fils au-dessus du vide, sans savoir que ceux-ci forment une toile sous le firmament...
Des fils d'argent, sortilèges et destins entrecroisés, des étoiles filantes et des éclats de rêve... Des personnages qui peuvent tomber à tout moment ou s’empêtrer dans le piège de la toile... Une vision fugace ou l'incertaine esquisse de rêves que l'aube a chassés... C'est cela Novae et c'est bien plus encore. C'est impossible à raconter, si difficile à partager.... Il faut la lire, tout simplement.
L'écriture est délicate, ciselée, poétique, c'est un vrai bijou. Et le récit l'est plus encore.
J'ai été happée par cette histoire que j'ai lue si vite, trop vite, tournant fébrilement les pages pour savoir enfin ce qu'il allait advenir de ces personnages auxquels je me suis tant attachée. J'ai marché avec eux au-dessus du vide en oubliant jusqu'à mon effroi et quand j'ai refermé ce livre lu trop vite, il m'en est resté une grande nostalgie qui a mis du temps à s’évaporer pour ne plus laisser que l'éclat du rêve. Un éclat que j'aimerais partager avec vous en vous incitant à lire Novae.

Et j'ajouterai pour finir que :
J'aime Griffe d'Encre. J'aime la qualité de leurs ouvrages. Celle des textes, bien sûr, mais également celle de l'objet livre lui-même et de la façon dont il met le texte en valeur.
Pas la moindre faute, pas la moindre petite coquille dans cet ouvrage. Pour cela un grand merci.