lundi 11 novembre 2024

Le Café secret des nuits de pleine lune

Un roman de Mai Mochizuki publié aux éditions Nami.


Présentation de l'éditeur :

« Le Café de la pleine lune n’a pas d’adresse fixe. De temps à autre, il apparaît là où bon lui semble : dans une rue commerçante, une gare, au bord d’une rivière. »

À Kyoto, un café ambulant tenu par des chats maîtres en astrologie fait son apparition comme par magie les soirs de pleine lune. À la lueur des étoiles, cette mystérieuse roulotte accueille les humains qui en ont besoin.

Fondant au chocolat et sa glace de pleine lune, café glacé au sirop d’aurore… En dégustant les desserts préparés sur mesure, les clients se confient aux étonnants tenanciers à moustaches. Et grâce à la lecture de leur thème astral, tous comprennent peu à peu à quel moment ils se sont égarés. L’interprétation de la carte du ciel leur permettra-t-elle de surmonter les obstacles qui les empêchent de trouver le bonheur ? Inspiré de la croyance populaire japonaise des chats portebonheur, ce roman magique allie sagesse orientale et lecture des étoiles.

Le roman qui a conquis le coeur des lecteurs japonais !

Mai Mochizuki est née à Hokkaido et vit aujourd’hui à Kyoto. Elle est membre du Japan Mystery Writers Association et du Unconventional Mystery Writers Club. Le Café secret des nuits de pleine lune, son premier roman traduit en français, a rencontré un tel succès au Japon qu’il est devenu une série et est en cours de traduction en 17 langues.

Traduit du japonais par Alice Hureau

La vie de Mizuki, la petite quarantaine, semble au point mort. Ses fiançailles ont été rompues abruptement, sa belle carrière de scénariste s’est étiolée et elle vit dans un petit studio déprimant où elle écrit des trames secondaires pour un jeu vidéo. Rien ne l’enthousiasme, elle vivote plus qu’elle ne vit. Pourtant, Mizuki tente un pas hésitant pour remettre sa carrière sur les rails et c’est tout ce que l’unviers semblait attendre pour la pousser en avant.
Le café secret des nuits de pleine lune est un roman feel good entre réalisme magique et onirisme. Mizuki se perd et se retrouve, mais elle est loin d’être la seule. Dans ce récit choral, les personnages se croisent de loin en loin, sans que l’on comprenne tout de suite pourquoi. Leurs histoires s’effleurent ou s’entremêlent selon le moment et l’on prend plaisir à voir ce que deviennent les uns et les autres par touches légères, comme par écho. J’ai aimé tous ces personnages, avec un faible plus prononcé pour Mizuki et Akari, et je me suis souciée de chacun d’eux.
Cette histoire est avant tout profondément humaine et douce. Elle nous offre un regard empreint de bienveillance sur les moments charnières de l’existence ainsi que les répercussions insoupçonnées de nos actions et choix. La dimension fantastique du récit, très éthérée, est agréable. Elle apporte une touche de fantaisie sans verser dans l’excès ni voler la vedette aux personnages.
Dans ce roman, on parle aussi beaucoup d’astrologie, d’un point de vue psychologique et non prévisionnel. J’ai trouvé intéressante la façon dont l’autrice l’incorpore à son récit. Vous n’avez pas besoin d’y croire pour apprécier son usage des symboles. Il suffit de se laisser porter. Pour ma part, j’ai longtemps étudié l’astrologie par intérêt pour son symbolisme. Et même si je suis très dubitative quant à l’idée d’articuler sa vie autour de son thème natal, j’ai trouvé cela très bien construit dans l’histoire. La lecture a été d’autant plus agréable qu’elle a réveillé beaucoup de souvenirs et m’a donné envie de me replonger dans le symbolisme astrologique.
J’ai pris grand plaisir à lire ce roman poétique et très riche en émotions. J’ai adoré la conclusion qui est comme une boucle qui se referme. Lire ce livre, c’est un peu comme faire un long rêve dont on se réveille apaisé. Et en plus il y a des chats. Que demande le peuple ?


mardi 16 juillet 2024

Le Royaume des fantômes : Mœurs, folklore, littérature

Un essai de Jacques Finné, publié chez Terre de Brume.


Dès l’introduction, l’auteur exprime son désir de tendre vers l’exhaustivité des sujets traités dans son ouvrage, mais aussi de faire de celui-ci un point de départ pour le lecteur qui souhaiterait mener de plus amples recherches. On ne saurait trop s’attarder si l’on veut pouvoir explorer des pistes aussi nombreuses, le choix est donc logique. Ainsi il évoque le fantôme dans tous ses états et de par le vaste monde, accumulant les anecdotes et références. Il mêle aussi bien les échos de faits divers et croyances populaires que les récits issus de la fiction.
Le choix de mélanger le tout est discutable quand on prétend écrire un essai. L’auteur prend soin de le justifier dans l’introduction, cependant il ne m’a guère convaincue, même si j’ai une affection toute particulière pour la littérature fantastique et que les histoires de fantômes en constituent un pan non négligeable. Je ne suis pas contre le fait d’en parler dans ce livre, la place du fantôme dans l’imaginaire est un excellent complément (et disons-le sans ambages, le livre serait bien mince sans cela) mais la « réalité » (ou ce que l’on croit l’être et qui tient en tout cas du domaine de l’anecdote historique) et la fiction auraient dû être séparées pour davantage de clarté. L’auteur ayant en outre choisi de consacrer le dernier tiers de son livre exclusivement à la fiction, elle aurait pu s’y cantonner et nous éviter quelques répétitions. Au lieu de simplement illustrer le propos, la fiction lui sert à le justifier. Cela franchit à mon sens la ligne de l’objectivité qu’on est en droit d’attendre d’un essai.
On s’égare souvent entre ces pages et certaines informations laissent perplexe. A-t-on réellement l’utilité d’une longue liste de tous les sens figuratifs du terme fantôme et de ses synonymes, ainsi que des expressions populaires dans lesquelles on peut les trouver ? La leçon de vocabulaire mise à part, l’auteur aborde néanmoins de nombreux sujets, dont certains très intéressants. Il n’en reste pas aux apparitions humaines mais évoque également les lieux ou objets fantômes ainsi que le spiritisme. En cela je lui accorde qu’il nous offre de nombreuses pistes de réflexion et, somme toute, une bonne compilation de connaissances sur ce vaste sujet.
Cependant, la construction de cet essai me laisse dubitative. Pas de chapitrage (de temps en temps l’auteur se rappelle de glisser un titre pour esquisser un fantôme de plan — pardonnez le jeu de mot facile — mais persiste à partir en tous sens) ni d’organisation logique. Tous les thèmes se mélangent allègrement malgré quelques tentatives de créer des corrélations par-ci par-là. Cela n’est pas dérangeant à la lecture, pour peu qu’on soit doté d’un esprit curieux de tout, mais bon courage pour retrouver une information après-coup. La dernière partie, concernant le fantôme dans les arts, est un peu plus structurée, mais comme elle colonisait déjà le reste de l’ouvrage ce n’est qu’une compilation de plus, même si elle est cette fois chronologique. L’auteur semble ignorer de surcroît toute la production, pourtant fort riche, des quinze dernières années. On trouve peu de références datant d’après l’an 2000 dans ce livre, mais on peut en pêcher deux ou trois et la plus récente date, je crois, de 2008. Je me suis interrogé sur ce choix et il s’avère après vérification que cet ouvrage est en fait une réédition. Sa parution initiale date de 2012. Il aurait mérité une petite mise à jour, mais ceci explique cela. On ne saurait bien entendu être exhaustif, d’autant que le fantôme s’épanouit davantage dans la nouvelle et qu’on peut facilement passer à côté de certaines perles glissées çà et là dans des anthologies, dont certaines assez confidentielles. Toutefois, il s’en est passé des choses en vingt ans qui méritaient notre attention. Émane aussi d’entre ces pages un parfum de « c’était mieux avant » qui me laisse blasée, mais peut-être n’est-ce qu’une mauvaise interprétation de ma part.
L’auteur ne se prive pas de quelques raccourcis faciles et discutables pour justifier son propos. Certaines de ses remarques suintent la condescendance, voire la misogynie parfois, même s’il s’en défend et encense quelques rares autrices. J’aimerais l’inviter à s’intéresser à l’histoire de la mode et en particulier celle des vêtements féminins, il pourrait y apprendre quelques faits ignorés sur les corsets et dépoussiérer certaines idées reçues. C’est là qu’on voit qu’entre la littérature et l’histoire se trouve parfois un vaste fossé qu’il n’est pas bon d’ignorer sous peine d’y verser.
Mais revenons au sujet… Cet essai est donc un tissage de références, évocations succinctes qu’il faut attraper au vol, dont certes l’enchaînement n’est pas désagréable à lire mais aurait mérité une organisation plus rigoureuse et, surtout, substantielle. Pléthore de références et une abondante bibliographie vous ouvriront toutefois les portes de recherches plus ciblées ou de découvertes littéraires fascinantes si tel est votre souhait.


vendredi 14 juin 2024

Friday T2

Une BD scénarisée par Ed Brubaker, dessinée par Marcos Martin et colorisée par Muntsa Vicente. Publiée chez Glénat.



Les événements du précédent tome ont laissé Friday sur le carreau. Sortir de son lit ou même s’alimenter lui paraît insurmontable. Elle va finir par s’y résoudre pourtant, car si elle ne part pas en quête de la vérité, qui le fera ?
En suivant la piste laissée par Lancelot, Friday plonge dans un complot bien plus complexe que ce qu’elle aurait pu imaginer. D’indice en indice, on suit cette fille débrouillarde et déterminée et ça fait du bien de voir un personnage comme elle pour une fois. Friday est atypique, un vrai bulldozer par moment, mais toujours logique, son sang-froid est à toute épreuve. Elle n’est pas attachante ou sympathique, mais c’est justement ce qui la rend si intéressante. Elle n’a pas besoin que le lecteur l’aime, elle force son respect.
Ce tome est riche en révélations aussi bien qu’en scènes d’action. On entre de plain-pied dans le fantastique avec une ambiance de plus en plus lovecraftienne. J’aime toujours autant la scénographie. En revanche, le retournement de situation final est plutôt facile, vu et revu. Il peut fonctionner cependant, s’il est bien géré, mais je demande à voir. J’attends donc le dernier tome avec impatience.

vendredi 17 mai 2024

Friday T1

Une BD scénarisée par Ed Brubaker, dessinée par Marcos Martin et colorisée par Muntsa Vicente. Publiée chez Glénat.


De retour de l’université pour les vacances d’hiver, Friday pensait pouvoir enfin mettre au clair ses sentiments envers Lancelot, son ami d’enfance, et discuter d’un événement d’avant son départ et du malaise que ce dernier a créé entre eux. Au lieu de cela, elle se retrouve embarquée dans une nouvelle enquête à peine descendue du train. 
Lancelot et elle avaient pour habitude d’élucider les mystères locaux. Il était la tête et Friday les muscles, un duo de choc digne de ceux qui peuplaient les romans et BD ayant marqué l’enfance de bon nombre d’entre nous. Tout le monde aime un bon mystère un peu flippant. Friday et Lancelot raviront ceux qui ont grandi avec Chair de Poule, Marshall et Simon, mais aussi Alice alias Nancy Drew ou encore Les Trois jeunes détectives et même Scooby-Doo. Cela rappelle aussi un peu Les Contes de la Crypte (les comics aussi bien que la série). 
L’ambiance Pulp et le décor des années 70 ajoutent à la nostalgie et rendent le tout aussi familier qu’attrayant. Même en étant née après cette période, j’ai été nourrie de suffisamment de séries et de romans pour apprécier un petit voyage vers le passé de temps en temps et celui-ci est particulièrement réussi, même si ce premier tome à un goût de trop peu. On entre tout juste dans le vif du sujet qu’il faut laisser les personnages. Pourtant ça marche, en peu de pages et une intrigue tout juste ébauchée, on a envie de connaître la suite.
L’histoire de Friday est celle de tous ces détectives amateurs qui ont enfin grandi et pensaient avoir laissé derrière eux les histoires glauques de leur enfance pour devenir adultes. Mais que nenni, les mystères n’en ont pas fini avec elle.
J’ai apprécié l’ambiance lovecraftienne et surtout la réflexion sous-jacente sur ces héros d’enfance qui grandissent et se heurtent à une réalité plus crue où les fins heureuses ne sont plus garanties.
Je ne suis pas fan des dessins, c’est juste une question de goût, en revanche j’ai trouvé la mise en scène et la composition des planches particulièrement brillantes. En outre, la colorisation est superbe et participe grandement à l’ambiance des années 70, renforçant aussi au passage l’aspect Pulp. 
L’histoire de Friday sera déclinée en trois tomes, je vais me jeter sur le deuxième et attendre patiemment la conclusion prévue pour le mois d’août.

mardi 14 mai 2024

Witch War ; Article 3 : On ne se montre pas

Un roman d'Émilie Chevalier, Laurence Chevalier et Sienna Pratt. Publié chez Black Queen. Disponible en version audio chez Audible.

Mon avis sur le premier et le deuxième tomes.


Tout va de mal en pis pour notre trio de sorcières. Elinor et Sixtine s’opposent ouvertement dans ce qui promet d’être le début d’une guerre et même l’identité ainsi que les motivations de leur ennemi enfin sorti de l’ombre ne semblent pouvoir les rassembler sous une même bannière. Le conflit entre les trois races magiques est inévitable, mais qui vaincra ? Et, surtout, nos trois sorcières parviendront-elles à sauver le lien qui les unis malgré leurs différentes allégeances ?
Le précédent tome se terminait sur un cliffhanger de folie, me faisant craindre pour la vie de mes deux personnages favoris. J’avais hâte d’écouter la suite et je n’ai pas été déçue. Ce dernier volume est empli d’action, de retournements de situation et de révélations. Toujours tiraillée entre ses deux meilleures amies, Neeve tente de faire le lien, néanmoins elle doit aussi penser à elle pour une fois. Cela inclut d’enfin mettre au clair ses sentiments, mais aussi une réflexion sur sa nature et ses choix de vie. Choisir entre ses amies pourrait équivaloir à choisir sa propre destinée.
Elinor, quant à elle, est toujours une petite saloperie. J’ai beaucoup de mal avec ce personnage et malgré son évolution drastique et tout ce qui devrait m’enjoindre à l’apprécier, je n’arrive à voir que sa mesquinerie. Elle est d’une hypocrisie crasse. Son compagnon n’aide pas, il est tout aussi exaspérant.
En revanche, j’ai adoré Sixtine dans ce tome. On comprend un peu mieux son attitude. Elle est sans cesse tiraillée entre sa nature de vampire, exacerbée par Drake, et son ancienne vie grâce au lien qu’elle essaie désespérément de maintenir avec ses amies. Je me suis demandé tout du long quelle part d’elle l’emporterait et j’ai beaucoup aimé la profondeur de son personnage.
Avec Sixtine, Nancy est l’autre bonne surprise de ce tome. Cette petite vampire désinvolte apporte un indéniable plus à l’histoire et aurait mérité qu’on s’attarde encore davantage sur son histoire.
L’alternance des points de vue permet de profiter pleinement de l’histoire et des personnages. J’admets avoir un faible pour ce type de narration, même si on apprécie forcément certains personnages plus que d’autres.
Ce dernier tome clôt parfaitement la trilogie, avec une fin douce-amère et néanmoins satisfaisante. J’ai passé un excellent moment avec ces romans et je relirai probablement ces trois autrices.

vendredi 10 mai 2024

Et à la fin, ils meurent

Un essai écrit et illustré par Lou Lubie, publié chez Delcourt.


Et à la fin, ils meurent est un essai sous forme de BD. Vu le format, on pourrait se dire qu’il s’agit d’une introduction qui effleure le sujet de manière ludique. Oui mais non. Introduction ludique, certes, mais celle-ci est complète, documentée, réfléchie. On y découvre l’histoire des contes de fées ainsi que les gens et événements qui ont contribué à les façonner. Déjà, d’où vient l’appellation « contes de fées » alors que les bonnes dames n’y sont pas toujours représentées ? Lou Lubie nous l’explique et avec cela beaucoup d’autres subtilités de ce genre littéraire. Parce que oui, bien que profondément ancré dans l’oralité pendant plusieurs siècles, le conte est devenu un genre littéraire à part entière. Lou nous parle des gens qui l’ont codifié aussi bien que de ceux qui ont publié les premiers recueils.
Elle évoque les anciennes versions, plus trash, parfois même gore, des contes qui ont bercé notre enfance. Elle s’arrête parfois sur un conte pour le détailler. Elle le fait notamment avec La Barbe bleue ou encore Le Petit Chaperon rouge qui sont des contes particulièrement intéressants dans leur symbolisme.
Pour le premier, j’ai toujours préféré la version appelée L’Oiseau d’Ourdi et, comme elle est étrangement moins connue, je suis contente qu’elle soit mentionnée. Quant au second… Je dois à ma professeure de français de 6e de connaître la version la plus perturbante des mésaventures de la fillette en rouge et avec cela la base de mes connaissances de ce genre souvent jugé, à tort, niais et puéril.
Les contes sont un domaine d’étude passionnant, bien loin de l’image édulcorée que la plupart des gens en ont. Lou le sait et nous en dévoile toutes les facettes dans cet ouvrage remarquable par sa construction et son exhaustivité. 
Ce n’est pas un livre pour les enfants (encore que, je l’aurais lu sans sourciller à douze ans) mais il ravira les adultes. Sous son aspect humoristique, cet ouvrage est bien documenté, didactique et riche en informations diverses. Lou y analyse des contes, nous partage d’intéressantes réflexions et n’hésite jamais à remettre les récits dans leur contexte pour étayer son argumentation. Elle s’attache beaucoup aux détails, ce qui montre le soin et le sérieux avec lesquels elle a construit son essai.
Même en ayant au préalable de bonnes connaissances sur le sujet, j’ai appris des choses. Seule la fileuse en moi grommelle un peu car personne ne sait jamais faire la différence entre un fuseau et un rouet, sans parler des quenouilles, mais au moins il est précisé que c’est une écharde qui ensorcèle la jeune fille et pas une aiguille qui n’a rien à faire là.
J’aurais aussi aimé une mention pour Neil Gaiman, mais c’est la fangirl en moi qui parle. Si ce n’est déjà fait, lisez au moins Neige, verre et pommes, sa meilleure réécriture de conte à mon sens.
Mais revenons à Lou Lubie et à son passionnant ouvrage. Je n’ai pas encore parlé des dessins. Ils ont ici vocation à souligner le propos, sont souvent drôles, voire décalés et irrévérencieux. Grâce à eux, on ne risque pas d’oublier ce que l’on apprend dans ce livre. Ils lui apportent ce petit plus qui lui confère toute son originalité et en font un ouvrage qui complètera fièrement la collection de tout amateur de contes.
De manière drôle et concise, Lou Lubie nous offre une introduction très complète sur les contes. Elle n’a rien laissé de côté, pas même leur usage en psychanalyse. J’ai lu ce livre avec grand intérêt. J’ai appris des choses, m’en suis rappelées d’autres, et tout cela a nourri ma réflexion.

mardi 7 mai 2024

Le Mystère des mangeurs d'histoires, Sorcières Sorcières T2

Une BD écrite par Joris Chamblain et dessinée par Lucile Thibaudier, publiée chez Kennes éditions.



Harmonie et Miette sont sœurs, elles ont un dragon de compagnie et vont à l’école pour apprendre à maîtriser leurs pouvoirs magiques. L’univers de ces deux adorables petites sorcières est aussi fantasque que cosy.
Pour une fois, on a deux sœurs qui s’entendent bien. On ne peut pas dire que ce soit courant dans les ouvrages pour la jeunesse. J’aime beaucoup ces petites sorcières qui représentent des valeurs positives. Harmonie est sérieuse et responsable, Miette pleine d’imagination, et toutes les deux ont un très grand cœur.
Dans ce tome, Harmonie qui est particulièrement observatrice, décèle un problème dans son école et décide de mener l’enquête. Ce qui semblait anodin au départ devient très préoccupant quand des enfants tombent malades et que les adultes ne parviennent pas à les soigner. Heureusement, les deux sœurs sont là pour, chacune à sa manière, apporter une solution.
On en apprend davantage sur la façon dont fonctionne la magie dans ce monde et j’ai apprécié cette jolie histoire. Elle nous rappelle le pouvoir de l’imagination et quand enfant on jouait à faire semblant, à construire et déconstruire des univers entiers. Elle nous offre une très belle réflexion sur la créativité et la façon de la nourrir : pour créer des histoires, il n’y a rien de mieux que d’en avoir été nourri, c’est un savoir qui se transmet, se partage, sans en être amoindri.
Cette BD est idéale pour un jeune public. L’histoire peut sembler un rien simple pour un adulte, mais est douce et réconfortante. Elle nourrira positivement les rêves des enfants. En outre, les dessins sont magnifiques, vivants et colorés. Ils font une grande partie de la magie de cette histoire.