samedi 21 février 2015

La République des Enragés

Un roman de Xavier Bruce publié chez ActuSF.


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Résumé de l'éditeur :
Mai 68, un pavé lancé sur un CRS. La colère étudiante embrase Paris.
Seize ans plus tôt, neuf enfants, cobayes pour un programme ultra-secret, s’échappaient de l'Institut Heintelle. Ils ont grandi, développé leurs talents extraordinaires et vont tenter, dans le chaos qu'est devenue la capitale, de mener à bien leur propre révolution.
Dans ce nouveau monde où il est interdit d’interdire, est-il permis de tuer ?
Deuxième roman de Xavier Bruce, après Incarnations, La République des Enragés est une ode féroce et séduisante à la liberté, une uchronie politique et révoltée. Jouant avec les événements de Mai 68 qui ont façonné notre société, l'auteur donne à lire sa version du mythe où l'artiste apparaît comme unique salut et les arts comme de puissantes armes.



1952, neuf enfants s’échappent d’un institut censé expérimenter des méthodes d’éducation novatrices. Seize ans plus tard, la jeunesse française est en colère et ses affrontements avec le gouvernement gagnent en intensité. Que sont devenus les petits cobayes du professeur Heintelle ? Participent-ils de près ou de loin à la révolution qui gronde ?
Entre l’Histoire secrète et l’uchronie, ce récit se développe comme un réseau complexe de racines. L’auteur nous balade d’un personnage à l’autre, mais toujours avec enthousiasme et vivacité, sans jamais nous perdre en route. Il faut bien entendu aimer les récits morcelés. Ceux-là sont souvent près de se rejoindre, voire se chevauchent. Pourtant, on ne sait jamais vraiment si ou quand ils vont se télescoper. Cela m’a plu, d’autant que cette narration insuffle du dynamisme à l’ensemble et pousse le lecteur à tourner les pages toujours plus vite. Les chapitres restent rythmés malgré les coupures et c’est un roman qui se lit très vite.
Les événements que relate La République des Enragés se déroulent sur un laps de temps très court, ce qui intensifie le sentiment d’urgence que l’on ressent. On connaît l’histoire de fond, bien sûr, mais l’auteur nous la montre sous un nouveau jour. Elle se mêle savamment aux intrigues plus personnelles que développent les personnages.
Anna et Arthur sont deux jeunes gens sympathiques qui apportent un peu de légèreté et d’humour dans ce climat instable, même si Arthur aurait dû me taper sur les nerfs tant il est obsédé. Le jeune homme est le seul personnage à s’exprimer à la première personne, cela dénote, mais se révèle finalement une bonne chose car il aurait été beaucoup moins touchant avec plus de distance, ses mauvais côtés en auraient semblé renforcés. Anna et lui sont un vaudeville permanent, une comédie drôle et romantique à eux seuls.
Antoine et Adèle m’ont un peu moins séduite, cependant j’ai aimé les suivre et ai appris à les apprécier à mesure que je les voyais évoluer. Leurs histoires sont tout aussi intéressantes, mais plus sombres.
Et puis il y a Startelle, personnage très drôle bien malgré lui. C’est une bonne idée d’avoir inséré cette personnalité dans cette histoire, de lui avoir offert ce double uchronique. Le personnage est très bien construit et je me suis délectée de toutes les allusions dont nous régale l’auteur.
La République des Enragés m’a offert un très agréable moment de lecture. J’ai parfois beaucoup ri, mais me suis également laissée surprendre par le récit. J’ai néanmoins trouvé la fin un peu rapide, d’autant que j’aurais bien aimé savoir ce qui était arrivé à d’autres personnages. Cela m’a donné envie de découvrir d’autres écrits de l’auteur et j’ai justement une nouvelle en stock.
On peut également consulter une intéressante interview de Xavier Bruce et une bibliographie à la fin du livre. J’apprécie toujours ce type de bonus.

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