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Je ne vais probablement pas me faire des amis parmi les romantiques qui pensent que La Belle et la Bête est un conte parlant d’amour qui transcende les apparences. Non… À la base, il s’agit d’un conte créé pour éduquer les jeunes filles et leur faire comprendre qu’un mariage de raison n’est peut-être si horrible que ça. Elles seront sans doute dégoûtées par le vieux mari riche que leur papa fauché a pu leur trouver, mais elles s’y habitueront et verront bien ses qualités avec le temps.
J’ai brisé un mythe, je pense avoir gagné ma journée. Et pourtant je vous assure, j’aime bien ce conte. Je l’ai lu ou vu sous diverses formes, certaines intelligemment construites, d’autres très mièvres, pourtant je ne m’en lasse pas. Et, même si son but de départ n’est pas très glorieux, il est aussi ce que l’on a voulu le faire devenir par la suite, à savoir qu’il nous pousse quand même vers moins de superficialité.
Pour cette fois je vais m’intéresser au film de Christophe Gans sorti en 2014.
Quand j’étais petite, j’avais, entre autres versions, un album illustré de La Belle et la Bête que le début de ce film m’a beaucoup rappelé. Cela m’a mise mal à l’aise jusqu’à ce que je le comprenne.
Puis, le film se détache progressivement de l’histoire originelle, ce qui me laisse plutôt mitigée. Visuellement, cela reste joli, un peu trop même. On a parfois l’impression que l’esthétique prime, que l’histoire n’est qu’accessoire et assujettie à la volonté de créer de belles images. Pour ma part, je pense que cela devrait être l’inverse.
Et cette obsession de l’esthétisme alourdit le tout car ce film est long, trèèèèès looooooong quand on passe beaucoup de temps à regarder Belle, affublée d’une de ses nombreuses robes de princesse, avancer dans des décors grandioses, avec des bestioles animées qui ne servent absolument à rien. Oui Belle, moi aussi j’aime mettre des robes de bal et me coiffer comme si j’allais me marier pour me promener dans la cambrousse… Je sais, c’est un conte de fée, il faut de jolies robes, mais bon, honnêtement, rendre le tout un peu moins superficiel n’aurait pas été un mal.
Cette Belle est fade et n’a pas vraiment de personnalité ; absolument toutes les émotions se valent sur le visage de Léa Seydoux. À aucun moment je n’ai ressenti de sympathie envers elle et, disons-le franchement, je me suis ennuyée pendant presque tout le film. L’adaptation en elle-même, avec ses variations, n’est pas transcendante. C’est une histoire que l’on connaît et qu’on aime ou pas telle qu’elle est, il est difficile de la réinventer et l’esthétique du film n’y suffit pas.
De plus, la Belle et la Bête m’ont semblé avoir, dans cette version, bien moins de profondeur que les personnages secondaires et leur relation n’est pas du tout exploitée. Belle ne tombe pas amoureuse de la bête, mais de l’homme que celle-ci a été, cela veut dire beaucoup de choses.
Visuellement c’est un joli film, assez longuet dans l’ensemble, manquant de personnalité. Je n’en retiendrai pas grand-chose, même si je ne regrette pas non plus de l’avoir vu.
Si vous souhaitez lire des réécritures de ce conte, je vous conseille La griffe et l’épine de Pierre-Alexandre Sicart, nouvelle présente dans l'excellente anthologie Contes de villes et de fusées dirigée par Lucie Chenu et publiée par Ad Astra, ainsi que Belle de Robin McKinley publié chez Mnémos mais qui doit sous peu ressortir en poche chez Pocket.
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Sur le fil, dernière chronique pour le Challenge Winter Mythic Fiction saison 2 !
[…] Strega : « La Reine de l’Air et des Ténèbres » de Poul Anderson, The Librarians, « The Sleeper and the Spindle » de Neil Gaiman, Le Conte de la princesse Kaguya, Le Chant de la Lune, Fille d’Hécate T3 de Cécile Guillot, Ella au pays enchanté, La Reine des Neiges, Les Outrepasseurs T2 de Cindy Van Wilder, La Belle et la Bête. […]
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