Un conte de Marie-Catherine d'Aulnoy.
Je suis tombée amoureuse des contes avant de savoir lire. On m’en a lu beaucoup, puis je me suis débrouillée toute seule. Contes classiques ou modernes, différentes traductions, adaptations plus ou moins réussies… Tout ce que je trouvais y passait et j’ai gardé cette affection particulière en grandissant. Des contes je suis allée aux mythes et des mythes à la SFFF… J’en ai même fait mon sujet d’étude. Toutes ces lectures ont fortement contribué à construire la femme que je suis aujourd’hui. Il est donc difficile de choisir un conte parmi la farandole de mes favoris pour le challenge SFFF et diversité. Le panel des possibilités se réduit un chouia si l’on exclut les contes modernes, comme je crois que c’est le cas. J’ai évoqué L’Oiseau bleu l’autre jour avec une amie, cela m’a donné envie de le relire. Je me suis dit que ça tombait bien… Or, c’était peut-être la fois de trop. Entendons-nous bien, c’est un très joli conte, mais la partie galante est assez longue et en ce moment je manque de patience avec les envolées lyriques et les serments d’amour éternel. Les contes de Marie-Catherine d’Aulnoy sont tissés de motifs très connus et souvent des réécritures de mythes ou d’autres contes. Ce sont des compositions florales arrangées avec goût, dans le plus pur style précieux. Le luxe y est très présent, mais on y critique aussi la coquetterie. Elle glorifie l’amour sincère, elle qui fut mariée contre son gré à un homme bien plus âgé. Elle se moque d’ailleurs très souvent des marieuses de la cour, la fée Soussio de L’Oiseau bleu en est un spécimen, bien que pas le plus ridicule qu’elle ait créé. Pour compenser l’attitude de ses méchants (qui ne sont pas toujours stupides), la conteuse accorde une grande importance aux vertus de ses héros. Dans le monde de Madame D’aulnoy, quand on est laid, mais qu’on a bon cœur, on devient beau et les mauvaises personnes sont punies à la fin. Que dire, ce sont des contes, même s’il y a quelques messages cachés, c’est dans leur nature d’être manichéens… Ici nous avons une belle princesse, aimée d’un roi tout aussi parfait qu’elle, une méchante belle-mère qui ne manque pas de suite dans les idées et son laideron de fille qui n’est malheureusement pas aussi fine qu’elle, une fée partiale et quelques mésaventures. Ce n’est pas original, mais ça reste agréable à lire. J’aime beaucoup le passage du début où la belle-mère séduit le roi. Je le trouve très bien écrit et on ressent la perfidie du personnage. J’ai été très marquée par une illustration d’Adrienne Ségur qui ornait la version que je lisais enfant, aussi je ne peux que la joindre à cette chronique tant elle est pour moi représentative du conte. L’Oiseau bleu est pour moi un incontournable des contes précieux alors, si vous ne le connaissez pas déjà, n’hésitez pas à le découvrir.
Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante : – Un conte que vous avez adoré étant enfant
Quelle couverture sublime!!!! et ta chronique donne envie de lire cet ouvrage ;)
RépondreSupprimerMerci :)
Supprimerje l'adore aussi, surtout racontée par ma grand mère, merci pour ce beau souvenir
RépondreSupprimerJe suis heureuse d'avoir ravivé un beau souvenir. Les contes que l'on a adorés enfants nous ont construits en tant qu'adultes, ils sont précieux.
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