Je suis tombée, voilà quelques mois, sur un article vantant les mérites de ce court dessin animé — une saison, dix épisodes d’une dizaine de minutes chacun, ça passe en un clin d’œil — et il m’est resté en mémoire pour tout ce qu’il m’évoquait. Notamment, l’un des personnages, avec son chapeau pointu et son nez, me semblait tout droit sorti des Moomins. Et puis, surtout, on me promettait une ambiance étrange, mélancolique, un peu glauque aussi, à la saveur de conte. C’est tout ce que j’aime. Alors, quand je l’ai trouvé en parcourant le catalogue de Netflix, j’ai cliqué, c’était obligé. J’ai ainsi découvert un chef-d’œuvre, un immense coup de cœur qui s’est intégré dans le grand puzzle de mon imaginaire et ne le quittera plus.
Le début est assez abrupt, mais cela trouve son explication plus tard. On rencontre deux frères, Wirt et Greg ainsi que leur grenouille, perdus dans une forêt. Ils semblent ne plus trop savoir comment ils sont arrivés là. Il fait nuit, une menace rôde et ils vont faire une rencontre…
Tout fait sens dans cette œuvre, même si ce n’est pas toujours évident de prime abord. Elle est extrêmement soignée, pleine de références, de réflexion. Elle nous parle d’entraide et d’espoir, nous pousse à aller au-delà des apparences. Il y a de nombreux secrets à découvrir, plusieurs pistes de lectures selon l’âge que l’on a. Il faut faire très attention aux détails. J’ai aimé la complexité du symbolisme, mais on peut aussi bien tout prendre au premier degré, comme le petit Greg, et adorer ce dessin animé.
Attention toutefois, ce n’est pas pour les jeunes enfants. De mon point de vue, les frayeurs « pour de faux » sont salutaires, mais seulement si l'enfant a envie de jouer à se faire peur. C’est un état d’esprit et il n’est pas présent chez tous. Je sais que cette histoire m'aurait foutu la pétoche petite mais que je l’aurais néanmoins adorée et en aurais tiré quelque chose de bénéfique.
Comme je le pressentais, Over The Garden Wall est tout ce que j’aime : récit d’apprentissage, symboles issus de contes qui renvoient un écho à tout le monde, tout en ayant été assez malaxés pour obtenir leur identité propre, et puis c’est effrayant juste ce qu’il faut… C’est le genre de récit très roboratif pour l’imaginaire.
Ce dessin-animé a de surcroît de quoi réveiller la nostalgie des enfants des années 80 (il doit d’ailleurs se situer à cette période), que ce soit dans son esthétique ou dans sa structure, cependant il est intemporel, ce qui, à mon sens, caractérise les chefs-d’œuvre. Il m’a rappelé L’Oiseau bleu, que je regardais quand j’étais petite. C’est plus une impression basée sur les souvenirs qu’il m’en reste, je devais avoir quatre ou cinq ans, qu’une réelle comparaison cependant.
Avec son ambiance glauque, sa poésie mélancolique et ses métaphores, puis ce rien d’absurde aussi qui surprend toujours le spectateur, ce dessin animé est réellement délicieux. L’espoir et la tendresse hantent toujours les moments les plus sombres. La conclusion est également très satisfaisante. Ce fut un immense méga coup de cœur que je ne suis pas près d’oublier.
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