Un roman de Carine Pitocchi, publié chez Robert Laffont
Apprenant que son compagnon la trompe, Jo-Ann Brown, scénariste à succès, s’enfuit sans le moindre mot pour se terrer dans le cottage qu’elle a hérité d’une cousine. Si tout le monde la croit morte, tant mieux, ça fera les pieds à son ex.
Cela vous rappelle quelque chose ? Oui, Agatha Christie. Ce roman est clairement placé sous le patronage de cette dernière ainsi que celui de Louisa May Alcott. Cela pour mon plus grand bonheur car ces autrices talentueuses ont bercé mon enfance. J’ai adoré toutes les références à leurs œuvres ainsi qu’à leur vie que Carine Pitocchi a glissées dans son propre ouvrage.
Le résumé de l’éditeur, quant à lui, nous vend une héroïne à la Bridget Jones. Ce n’est pas le cas et tant mieux ! J’aimais bien Bridget autrefois, mais j’ai lu ses mésaventures quand j’avais dix-sept ans et je la trouve assez insupportable aujourd’hui que j’en ai plus de quarante. Cela étant dit, j’ai néanmoins eu du mal avec le tempérament de Jo.
Elle est très en colère au début, ce qui se comprend, je peux donc lui pardonner d’être exécrable. En revanche, quand elle a commencé à mettre sur le dos de son ex des choix qu’elle-même a faits, ça m’a tapé sur les nerfs. Entendons-nous bien, elle était en couple avec un abruti de compétition, mais c’est trop facile de tout justifier, surtout des petites lâchetés qui l’arrangeaient bien, en disant « c’est la faute d’Andrew, je faisais tout ce qu’il me disait ».
Jo et moi avons donc pris un mauvais départ et j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à elle. Je l’ai mieux comprise au fil de l’histoire, mais je n’ai jamais vraiment réussi à l’aimer. Tout au plus, je l’apprécie. Cependant ce manque d’affect est largement compensé grâce aux personnages secondaires. J’ai adoré Daisy, l’assistante débonnaire de Jo, avec son côté peste et son grand cœur. Alex, le neveu délaissé par son père, a lui aussi facilement gagné mon cœur, tout comme Jack, Judith, Violette et, le dernier mais pas le moindre, Lawrie, l’ami d’enfance de Jo.
Ce roman est de ceux que l’on lit pour leur ambiance aussi bien que pour le développement des personnages et en cela j’ai été ravie. Je me suis plu à St Mary Hill, qui m’a un peu rappelé le village où vivait ma grand-mère, et je n’avais pas envie d’en partir.
N’attendez pas grand-chose de l’enquête, elle est prévisible du début à la fin (et souffre d’un défaut de logique assez conséquent), mais cela n’a pas vraiment d’importance. Elle est un élément de décor, pas la trame principale de l’histoire. Ce sont les personnages qui importent : des gens tous un peu paumés à leur manière, qui se trouvent et forment une famille. En cela, Daisy et Alex sont particulièrement touchants, chacun à leur manière, et j’ai particulièrement aimé voir le jeune garçon s’intégrer dans un groupe de filles et sympathiser avec le voisin âgé de sa tante.
Jo, quant à elle, a encore pas mal de chemin à faire pour se guérir de ses blessures psychologiques et des angoisses qu’elles ont générées, néanmoins j’ai aimé la voir progresser et finalement montrer un peu de ses bons côtés.
Ce cosy mystery est idéal pour les vacances de Noël. Il était pile ce qu’il me fallait pour entrer dans l’hiver et l’ambiance des fêtes de fin d’année. Je me suis aussi bien marrée avec ce roman et il donne le ton d’une série qui pourrait bien devenir ma favorite dans le genre.
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