Un roman de Joanne Richoux, publié chez Gulf Stream éditeur.
Présentation de l'éditeur :
Violette, 17 ans, part en virée avec Maëva, Lucas et Alexis. Direction le château d'eau désaffecté de Saint-Crépin-l’Hermite, un endroit à la sinistre réputation. Quelques heures plus tard, elle ouvre les yeux. Elle est couchée face contre terre, au milieu d’une forêt sauvage. Ceux qu'elle rencontre portent des noms bizarres : Dièse, Trille, Sonate...
Telle Alice tombée de l’autre côté du miroir, la jeune fille aurait-elle atterri dans un univers à part ? Pourquoi tout le monde la confond avec une certaine Princesse Croche, disparue trois ans plus tôt ? Et qui est Arpège, ce garçon casse-cœur qui la dévisage ? Violette le sent, l’envers de ce décor féerique, c’est un danger de mort.
Mais comment retrouver le chemin de la maison ?
Violette a dix-sept ans, elle vit dans un petit village et elle a les problèmes de son âge : une meilleure amie qui est la reine des pestes, un crush pour un gars qui n’est pas aussi sympa qu’elle le croit et des adultes qui la saoulent. Rien de bien méchant. Sauf que son frère a disparu quand elle avait sept ans et que c’est une vieille blessure qui n’a jamais guéri. Alors, après une horrible soirée, elle se cache dans sa chambre. C’est là que les choses vont vraiment mal tourner pour Violette.
Désaccordée est une sorte de conte initiatique au décor fantasque et coloré. Projetée dans un autre monde, Violette doit tout faire pour rentrer chez elle et ce faisant elle va en apprendre davantage sur elle-même, sur sa famille, mais aussi sur le monde des Muses et sa magie.
Le point fort du roman est indubitablement ce monde baroque que l’autrice a beaucoup travaillé. Malheureusement, ce décor fastueux que j’ai adoré parcourir a tendance à écraser un peu le reste. À côté, l’intrigue semble bien creuse. Les amours de Violette passent avant la guerre entre les trois ordres de muses, avant sa quête pour rentrer chez elle et les secrets de sa famille… Tout cela est relégué dans le décor et à peine effleuré au passage. Il y avait pourtant matière, surtout en ce qui concerne les différents ordres et j’aurais vraiment voulu en savoir davantage. Les personnages eux-mêmes sont très peu développés. Les sentiments de Violette, en revanche, sont déclamés jusqu’à la nausée. Le ton affecté de la narration, entre lyrisme qui tombe souvent à plat et phrases lapidaires, n’arrange rien et donne une impression persistante de superficialité.
C’est bien dommage car il y a de l’imagination, de l’originalité et du talent dans la façon dont ce monde a été créé. Le roman aurait gagné à proposer un récit plus construit et surtout plus profond. Il me fait penser à un joli colifichet qui brille beaucoup de loin mais qui se révèle en toc dès qu’on le regarde d’un peu plus près.
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