mercredi 6 novembre 2013

Nouvelles en vrac (1)

Des fois c'est bien de regrouper des nouvelles dans un seul billet. Les trois que je vais vous présenter aujourd'hui n'ont pourtant que peu de points communs : elles sont publiées chez Walrus et uniquement disponibles en numérique.


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Voler (de ses propres ailes) de Cécile Duquenne


Voler (de ses propres ailes) de Cécile Duquenne


Voler (de ses propres ailes) est une petite nouvelle sympa dont le titre, qui devient de plus en plus évocateur au fil de la lecture, est fort bien trouvé. J’aime les thèmes abordés dans cette histoire et le style de l’auteur est toujours aussi plaisant, ce fut donc un très bon moment de lecture.
Olivia, sur qui est centrée l’intrigue, est une voleuse, mais d’un genre bien particulier. C’est original, finement amené et développé, ce fut un plaisir de la voir évoluer et tout mettre en œuvre pour accomplir la tâche qu’on lui a confiée. On s’attache vite à elle, on partage ses espoirs, et l’histoire file à toute allure.
La seule chose qui me chiffonne un peu est que j’adore la mythologie toltèque et je n’aime pas vraiment ce que l’auteur en fait dans ce texte. Ceci dit c’est une affaire de goût et non de qualité. Les lecteurs moins casse-pieds que moi apprécieront l’originalité des choix de Cécile Duquenne.
Le tout est cohérent, se lit bien trop vite et, j’espère, vous donnera envie de découvrir les autres écrits de l’auteur qui en valent vraiment la peine.


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La clé de l'eau d'Agnès Evans


La clé de l'eau d'Agnès Evans


La clé de l’eau est un très beau texte qui a la saveur des contes et légendes, bribes tronquées de mythes plus anciens, et l’atmosphère éthérée des songes. Cette impression est renforcée par la nature des personnages que l’auteur a voulus archétypaux. Intelligemment mis en scène, ils apportent à l’histoire une dimension supplémentaire, expression sans paroles d’impressions, de souvenirs, qui parlent à l’inconscient de chaque lecteur et l’aident à fondre sa conscience dans le récit.
En nous glissant entre les pages, aussi virtuelles soient-elles, nous suivons, narrée par une fillette qui peut entendre les esprits, l’expédition d’une caravane à travers le désert. Composée de gens de tous horizons, cette micro-société mouvante ne manque pas d’intérêt. Si certains voyagent pour affaires ou en tant que pèlerins, la plupart des membres de la caravane sont à la recherche d’un avenir meilleur dans ce pays mourant que l’eau fuit.
En même temps que la narratrice, nous apprenons ce qui a engendré une telle situation. Le temps semble s’engluer dans un instant fluctuant entre deux réalités et c’est ainsi que sera décidé si ces hommes et ces femmes vont ou non pouvoir se libérer de leur propre malédiction.
Ce récit, vraiment très agréable à lire, m’a beaucoup plu. Il est aussi pourvoyeur d’inspiration qu’il est inspiré. Le style est délicat, poétique, et je n’ai à déplorer que quelques coquilles, trop nombreuses pour passer inaperçues. C’est d’autant plus dommage que ce sont des défauts vraiment mineurs qu’une bonne relecture aurait pu éradiquer vite fait bien fait.
La clé de l’eau fut une excellente découverte et j’espère vous avoir incité à vous pencher sur cette belle nouvelle.


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Carpe Sesamum
d'Esteban Bogasi


Carpe Sesamum d'Esteban Bogasi


Vladimir le vampire a de gros soucis. Il est coincé sur une plage, à quelques heures du lever du soleil. C’est l’occasion de réfléchir aux actes qui l’ont mené là ou alors… de s’acharner sur le cercueil que son ex-femme a eu la bonté de lui laisser, cercueil sécurisé dont il a malheureusement oublié le mot de passe. C’est ballot, hein…
Mais il n’y a jamais moyen de mourir en paix et Vladimir va l’apprendre à ses dépens en faisant un certain nombre de rencontres plus cocasses les unes que les autres au cours de cette étrange fin de nuit.
C’est un texte drôle, incisif, déjanté. On en viendrait presque à oublier les malheurs de ce pauvre Vladimir. Malgré tout, on compatit forcément. Qui ne s’est jamais retrouvé à sa place, à la recherche d’un mot de passe important et néanmoins désespérément oublié ? Bon, on a rarement l’occasion d’en chercher un aussi vital, mais l’idée est là et c’est d’autant plus amusant qu’une part de nous ne peut que la trouver réaliste. Sans parler de tous ces casse-pieds qui ne laissent pas à notre vampire cinq minutes de tranquillité…
C’est une lecture très distrayante. La chute est abrupte, mais étonnante, et elle renforce l’atmosphère d’absurdité qui se dégage de cette nouvelle.
Si vous aimez les récits un peu barrés, aussi cyniques que drôles, celui-ci est fait pour vous.


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2 commentaires:

  1. Les grands esprits se rencontrent ! N'hésite pas à profiter du partenariat JLNN avec Walrus ;-)

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  2. Je n'y manquerai pas ! Faut juste que j'arrive à choisir. ;)

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