Une nouvelle de Pierre Pelot, publiée en numérique chez Bragelonne Classic.
*
Présentation de l'éditeur :
Le jour où Pascal la voit entrer dans sa petite boutique, il tombe immédiatement amoureux d’elle… Et elle ne semble pas réfractaire à ses avances. Mais Pascal n’imagine-t-il pas des sentiments là où il n’y en pas ?
Pascal, le narrateur, vend des fournitures d’art. C’est ainsi qu’il rencontre une jeune femme venue se procurer des pastels et qui va, peu à peu, l’obséder. Qui est-elle ? Est-elle étudiante ? Et cette pointe d’accent de quelles origines la tient-elle ? Ces multiples interrogations virevoltent mais ne font qu’en provoquer d’autres quand il obtient, parfois, des réponses.
Pascal tient un journal et sa façon de raconter les faits, au départ anodins, qui jalonnent ses journées de vendeur, m’a donné à mesure qu’avançait le récit l’impression très désagréable d’être une voyeuse qui assiste à une scène qu’elle ne souhaite pas voir.
Peu à peu, alors qu’ils nouent connaissance, la fille devient plus précise dans l’esprit de Pascal, comme une esquisse qu’on retoucherait pour la rendre plus vivante. Il veut se souvenir de chaque minute passée avec elle, de la moindre de ses attitudes. Alors il raconte, mais parfois il doute.
C’est vraiment très bien écrit, au point que le narrateur semble réel. Pascal évoque, en parlant de l’apparition de la jeune femme, un tableau d’Edward Hopper, et je trouve que l’écriture de Pierre Pelot s’y accorde terriblement bien. Cette nouvelle a le côté réaliste d’Hopper, avec ce petit quelque chose en plus de totalement indéfinissable qui fait que ses tableaux sont tout sauf banals.
Et pourtant, la réalité de l’histoire est tremblotante. Pascal doute et ses phrases, martelées dans ce journal intime si rigoureusement rempli, dans lequel il rapporte le moindre détail, ne font que renforcer le doute du lecteur. Parfois il semble vouloir se persuader de ce qu’il a cru percevoir, d’autres fois il est si sûr de ses ressentis qu’il semble les assener… Est-ce qu’elle est bien là, est-ce qu’elle peut réellement s’intéresser à lui ?
Il n’y a pas une once de surnaturel dans cette histoire et pourtant elle m’évoque, pour cette capacité à retranscrire le doute, les meilleurs textes fantastiques que j’ai pu lire. La chute même, pourtant claire et incontestable n’empêche pas de ressentir encore une légère hésitation quant à ce qui s’est passé. Même si c'est un peu perturbant, c’est en grande partie pour cela que j’ai aimé cette nouvelle, adjoint au fait qu’elle accroche le lecteur et le force à tourner très vite les pages pour connaître le dénouement.
*
Une histoire extrêmement intrigante… Je vais la télécharger, merci pour l’info ;)
RépondreSupprimer