Cette fois-ci je vais vous parler de trois nouvelles numériques publiées chez Voy'El dans la collection e-courts.
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Le triomphe de l’Impératrice
de Cécile Duquenne
Dans l’anthologie Arcanes, elle-même parue en version papier aux éditions Voy’El, dont est extraite cette nouvelle, chaque texte est consacré à l’un des arcanes majeurs du tarot, vingt-deux récits pour vingt-deux lames. Celle dont Cécile Duquenne a héritée est l’Impératrice, intéressante figure dont l’auteur fait une interprétation toute personnelle.
Il est un peu difficile d’entrer dans l’histoire au départ, face à ce peintre engagé pour réaliser la fresque d’une bataille spatiale majeure à laquelle on ne comprend goutte. Mais on se laisse aller dans la beauté des couleurs, dans l’infinité de détails, en attendant des réponses qui ne tardent pas.
Le triomphe de l’Impératrice est un récit à rebours en trois étapes pour trois générations différentes, qui va à chaque fois plus loin dans le passé. Cela m’a plu, la narration est originale et j’aime en général tout récit qui n’est pas d’une linéaire platitude, d’autant que j’ai trouvé assez symbolique ce découpage en trois car c’est le chiffre de l’Impératrice.
On passe par l’art qui sublime, tout en se voulant un témoignage d’une réalité longtemps tenue cachée, puis par l’acquisition de la connaissance qui doit se gagner et enfin par le combat lui-même qui mènera, ou pas, à la liberté.
L’intrigue en soi est intéressante et amène à une réflexion sur le libre-arbitre et le destin. Le tarot n’y est pas seulement évoqué, il fait partie de l’histoire et ce de manière plutôt bien trouvée. C’est une nouvelle originale et bien développée.
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Une octave de réalité ♥
de Julien Pinson
Cette nouvelle a été un grand coup de cœur et je suis bien embêtée de me rendre compte que je ne sais pas du tout comment faire passer mon ressenti dans cette chronique ni même trouver les mots pour vous ouvrir une brèche vers ce récit.
Dans Une octave de réalité, des chats de Schrödinger deviennent des Cheshire cats, la musique permet de voyager entre les différentes réalités et les êtres qui peuplent ces multivers trouvent toujours le moyen de se faire la guerre… Dit comme ça, cela paraît simple, néanmoins j’ai adoré cette idée !
L’auteur a su créer quelque chose de très original et de vraiment passionnant, un texte très humain mais également assez baroque par moment. L’histoire est pleine de références qu’il est amusant de traquer, sans qu’elles manquent vraiment à la compréhension du lecteur qui ne les saisira pas au vol. Je suis passée par une grande palette d’émotions en lisant ces quelques pages. Les personnages, que l’on côtoie pourtant très peu, sont attachants et émouvants dans leur lutte, on ne peut que se soucier de leur sort.
J’aurais aimé une histoire plus longue, ne serait-ce que parce que l’originalité du background le méritait amplement, mais ce fut vraiment une excellente lecture que je garderai en mémoire. Je vous la conseille chaleureusement !
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Un sacré coup de pouce
de Milora
Envie d’un récit complètement barré ? Je ne saurais trop vous recommander cette nouvelle dont la lecture fut un pur moment de fantaisie (oui, avec ie).
Tout commence avec un poisson rouge qui tombe de l’étage du dessus sur le balcon de David, jeune homme sympathique, mais assez commun au demeurant. C’est alors que son pouce, semblant tout à coup doté d’une vie propre (et d’un caractère bien trempé) va l’entraîner dans une aventure des plus fantasques que j’ai beaucoup aimé suivre.
Comme Alice tombée dans le terrier du lapin, il va aller de plus en plus loin dans l’absurde et rencontrer des personnages étonnants, à la dinguerie savoureuse, dont j’ai moi-même adoré faire la connaissance. Cette incursion de David dans un monde aussi enchanté que déjanté est particulièrement délicieuse.
Ce texte plein d’humour et très agréable à lire est une vraie bouffée d’oxygène, un anti-grisaille aux couleurs si vives qu’elles piquent les yeux, à l'image de la couverture, (encore mieux qu’un dé à coudre !) et grâce à lui vous saurez enfin toute la vérité sur les fées (je le savais, j’en ai toujours été persuadée ! C’est d’une logique imparable !).
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