Un roman de Robert Jackson Bennett, publié chez Albin Michel.
Présentation de l'éditeur :
Veillée par une lune rose, Wink, au Nouveau-Mexique, est une petite ville idéale. À un détail près : elle ne figure sur aucune carte. Après deux ans d'errance, Mona Bright, ex-flic, vient d'y hériter de la maison de sa mère, qui s'est suicidée trente ans plus tôt. Très vite, Mona s'attache au calme des rues, aux jolis petits pavillons, aux habitants qui semblent encore vivre dans l'utopique douceur des années cinquante. Pourtant, au fil de ses rencontres et de son enquête sur le passé de sa mère et les circonstances de sa mort (fuyez le naturel...), Mona doit se rendre à l'évidence : une menace plane sur Wink et ses étranges habitants.
Sera-t-elle vraiment de taille à affronter les forces occultes à l'oeuvre dans ce lieu hors d'Amérique ?
Mona, la trentaine, ancienne flic abîmée par la vie, vient de perdre son père et cela ne l’émeut pas plus que ça. Tout ce qui l’intéresse, c’est de récupérer la voiture de son paternel, comme une petite revanche sur son enfance difficile. Mais elle ne s’attendait pas à pouvoir prétendre à plus. Or, le testament précise qu’elle hérite d’une maison — celle de sa mère qu’elle a si peu connue — si toutefois elle se rend au Nouveau-Mexique et réclame son héritage dans les jours qui viennent. Problème, Wink, la ville où se trouve la maison, n’apparaît sur aucune carte.
American elsewhere est un roman sombre et lent, assez lovecraftien au début. Cela aurait pu me gêner, je ne suis pas du tout une adepte du genre. Cependant, ce récit a sa propre originalité et son caractère.
J’ai eu du mal à entrer dans l’intrigue qui prend vraiment son temps. Puis la curiosité l’a emporté et je dois reconnaître qu’on veut en savoir davantage à mesure que l’on avance dans la lecture. L’étrangeté des personnages et l’ambiance particulière de Wink, entretiennent le mystère. Et puis je me suis attachée à Mona qui est en quête de ses origines en même temps que d’une forme de paix intérieure. La pauvre a vécu bien des épreuves et elle espère trouver à la fois des réponses et du réconfort dans le passé de sa mère.
Tout semble lui résister, mais avec douceur et hypocrisie. Elle n’a pas de mal à récupérer la maison, les habitants se montrent charmants… Pourtant personne n’admet avoir connu sa mère et puis elle sent bien que quelque chose cloche. Peut-être que la réponse se trouve dans le laboratoire abandonné dans les hauteurs. Sa mère y travaillait et une aura de mystère entoure les expériences qu’on y menait.
Mona et sa quête sont le fil rouge qui permet au lecteur de ne pas s’égarer, car il y a dans ce roman de nombreuses pistes et tellement de personnages singuliers qu’on pourrait facilement perdre de vue l’essentiel. Souvent le style s’accorde à ses personnages, il devient froid, pragmatique et très descriptif.
American elsewhere est un bon roman, mais qui demande beaucoup de patience. Il fait des tours et des détours, on passe de chapitres taillés à la serpe à des retranscriptions de documents, des souvenirs ou des scènes de combats dignes d’un film d’action. Certains passages sont particulièrement contemplatifs. Ils ont leur utilité, c’est un fait, mais on a néanmoins l’impression d’être enlisé dans des sables mouvants en les lisant. Cela semble parfois très, très long. Les informations n’arrivent qu’au compte-goutte. Mona peine à assimiler ce qui pour elle ne peut être qu’une aberration, ce qui est tout à fait logique, cependant le lecteur veut avancer. Les personnages secondaires, aussi fascinants soient-ils, provoquent assez peu d’empathie. Cela est tout à fait normal, voulu même, cependant cela ajoute encore à la densité du récit. Toutefois, si vous persistez, votre intérêt sera récompensé.
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