lundi 21 décembre 2020

La Nuit des labyrinthes

 Un roman de Sabrina Calvo, publié chez Mnémos.

Mon avis sur Délius, une chanson d'été, premier volume de la série.

Présentation de l'éditeur :
Après avoir déjoué la folie de Délius, Bertrand Lacejambe, botaniste, et son fidèle secrétaire B. Fenby se retrouvent à Marseille en 1905. En ce soir de Noël, on inaugure le pont transbordeur, on se passionne pour un nouveau sport pédestre, on boit... Dans une ambiance tropicale d'espions et de palmiers, ils vont pourtant faire face au plus terrible des périls. Perdus dans un dédale urbain aux occultes secrets, de soirées mondaines en scènes de panique, ils devront élucider la troublante disparition de la plus banale espèce florale et démêler l'écheveau d'une monstrueuse imposture, réminiscence de la tragique commune dont la cité phocéenne paya jadis le prix...

Étrange roman que celui-ci, qui commence comme une banale enquête un soir de réveillon et se termine en  fantasmagorie échevelée où se mêlent folie et ésotérisme.
Nous retrouvons Lacejambe et Fenby, huit ans après les événements de Délius, une chanson d’été. Profondément traumatisés par leur rencontre avec le fleuriste et tout ce qui en a découlé, ils vivent en reclus mais se sont pour un soir décidés à répondre à une invitation. Au chevet d’une vieille connaissance, Lacejambe se voit investi d’une mission qui pourrait soit lui rappeler l’homme qu’il était autrefois, soit le perdre définitivement. À la poursuite d’une fleur, nos compères nous entraînent dans un nouvel imbroglio hallucinatoire dans les rues de Marseille. 
On rencontre entre ces pages des personnages historiques, des francs-maçons, des anarchistes et des fleurs, bien sûr. Mais qui est qui ? Vous retrouverez dans ce roman la même ambiance onirique que dans Délius, peut-être bien un peu plus dense encore. Peu à peu l’enquête devient course erratique dans laquelle la proie et le chasseur changent sans cesse de rôle. Vous vous égarerez, c’est certain, dans ce roman qui porte si bien son titre. L’Histoire se mêle aux souvenirs des personnages, le vrai dans le faux, le faux dans le vrai, jusqu’à ce que le lecteur, absorbé et ballotté de toutes parts, perde le sens et ne sache plus où il se trouve ni s’il va vers l’anéantissement ou le salut. 
J’ai oscillé entre les passages où mon attention était à son maximum et ceux où je lisais en étant ailleurs tant le récit m’égarait. Au final, une fois digéré, je crois que j’ai apprécié le symbolisme de ce roman, ou devrais-je dire de ce délire hallucinatoire aux multiples strates. Cependant, ce n’est pas une lecture aisée ni complaisante. Elle ne conviendra pas à tout le monde. Pour entrer dans cet univers, il faut accepter de se perdre — pour peut-être mieux se retrouver — et de ne pas tout comprendre. Pour tout dire, je ne sais pas trop quoi en penser.

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