Un roman de Marie Pavlenko, publié chez Flammarion jeunesse.
Présentation de l'éditeur :
" Je l'aime ma mamie, je l'adore même, mais faut avouer, dans le classement international des vacances de folie furieuse, elle se situe assez loin derrière le camping entre potes et les amours de vacances au bord de l'océan. " Après le bac, l'été de Soledad était tout tracé. C'était compter sans le divorce de ses parents et le début de dépression de son père. Changement radical d'ambiance et direction les Pyrénées, chez sa grand-mère. Alors que Sol imagine ses vacances vouées à un ennui mortel, un événement inattendu vient totalement les bouleverser. Entre journées en plein soleil et nuits terrifiantes, Soledad va vivre un été hors du commun.
On ne dirait pas comme ça, parce qu’elle peut se montrer assez puérile, mais Soledad est au seuil de sa vie d’adulte. Elle vient d’obtenir son bac et au lieu des vacances au camping entre potes dont elle a rêvé toute l’année, elle se rend dans les Pyrénées chez sa grand-mère paternelle pour profiter du bon air et surtout dégager le plancher. En effet, son petit monde vient d’exploser. Sa mère est partie avec un autre homme et son père dépressif, pour qui elle avait annulé ses vacances, ne souhaite pas sa présence à ses côtés. Autant dire que Sol l‘a mauvaise et qu’elle vit assez mal cette mise au vert forcée. Aussi attachante qu’exaspérante, la jeune fille enchaîne les bons mots (au point que ça devient parfois lourd même s’ils sont bien tournés) et se plaint à qui mieux mieux. Pourtant, ces vacances loin de tout (et surtout de tout réseau) vont peut-être lui permettre de renouer avec sa grand-mère qu’elle adore mais dont elle s’est éloignée en grandissant.
Le temps file et les gens ne restent pas éternellement là à nous attendre. Rien de culpabilisant là-dedans, c’est la vie et on a tous besoin de s’émanciper pour grandir, puis de revenir vers les siens ensuite. Je trouve que ce roman illustre bien ce fait, mais il ne s’arrête pas là. Sol va prendre conscience de la solitude de sa grand-mère dont le mari est mort récemment, va accepter le divorce de ses parents et va aussi s’ouvrir davantage aux autres alors que paradoxalement elle se trouve très isolée et… apeurée. Oui parce que si les journées de la jeune femme sont monotones, ses nuits sont emplies d’angoisses qui s’intensifient au cours de son séjour. Un cinglé rôde dans ce petit coin de montagne où il ne se passe jamais rien d’ordinaire et ce qui au début n’inquiète que Sol, que son entourage juge un peu excessive, va vite peser sur cette petite communauté. Pourtant, la grand-mère de Sol persiste à rassurer sa petite-fille en lui disant que le chêne du jardin, prénommé Albert, veillera sur elles. Autant dire que Sol est plus que dubitative et s’inquiète en outre pour la santé mentale de son aïeule… Il est temps pour elle de se responsabiliser un peu plus pour veiller sur les gens qu’elle aime.
Un été avec Albert est un roman qu’on lit très vite, parce qu’il est bien écrit et que malgré quelques lourdeurs dans l’humour de Sol ou dans la répétition des actions, on se laisse bercer par l’histoire — un peu glauque quand même — et par les réflexions de la jeune femme sur sa vie. J’ai apprécié ma lecture, néanmoins mon avis demeure mitigé car je n’ai pas adhéré à l’aspect fantastique du récit, trop pataud à mon goût. Je m’attendais à lire un roman humain, sur les liens entre une grand-mère et sa petite-fille, sur le choc entre deux vies tellement différentes, avec un peu de mystère en prime, puis ça a sombré dans le thriller mal dégrossi et le fantastique en carton pâte. Le méchant de l’histoire manque de profondeur et de tangibilité. Ses actes sont choquants mais n’apportent pas grand-chose au récit à part dégoûter le lecteur. Du coup, j’ai moins saisi la finalité de tout ça puisque ça fait surtout remplissage. Ce n’est pas assez abouti. Cependant, ce roman est une belle ode à la nature, j’ai beaucoup apprécié la subtilité avec laquelle l’autrice nous en rappelle les merveilles, loin des clichés éculés, dans ses descriptions et commentaires sur la faune et la flore. Pas d’envolées lyriques malvenues ni de niaiseries, elle parle d’insectes aussi bien que de fleurs médicinales. Le message est clair : prenez soin de la nature et elle prendra soin de vous. J’ai aussi aimé les personnages ainsi que les liens qui les unissent. Il est agréable de voir Sol mûrir durant cet été. C’est ce que je choisis de retenir de cette lecture.
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