Un guide de Sari Solden et Michelle Frank, publié aux éditions de Mortagne.
Présentation de l'éditeur :
« Lorsque les attentes intériorisées en matière de rôles masculins et féminins se conjuguent aux difficultés de fonction exécutive chez les femmes TDAH, ces dernières peuvent entretenir le genre d’image neurologique négative risquant de les conduire à des mécanismes d’adaptation qui les maintiennent bloquées, tels que la dissimulation, la simulation et l’évitement. » Vous sentez-vous différente en tant que femme avec un TDAH ? Vous a-t-on déjà conseillé de mieux gérer vos émotions ou de changer vos manières d’être et de penser pour réussir ou être acceptée ? Le TDAH est une différence, pas un défaut ! Il y a des avantages à composer avec lui. Chez bien des femmes, il est généralement diagnostiqué à l’âge adulte. Même encore, les préjugés contre ce trouble qu’on associe aux enfants turbulents le rendent bien souvent indétectable. Pour pallier un manque flagrant de ressources, ce livre propose des outils pratiques pour : augmenter votre concentration communiquer avec confiance ; développer votre estime personnelle ; exploiter votre plein potentiel.
TDAH : Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Ce trouble est encore assez mal connu en France et si la plupart des gens ont entendu parler d’hyperactivité, ils l’associent souvent à « une excuse pour qualifier le comportement de petits garçons mal éduqués » et non à une neurodivergence réelle. On a raconté beaucoup de choses sur l’hyperactivité, souvent à tort et à travers, sans diagnostique préalable ni discernement, et cela a pu faire beaucoup de mal à des gens souffrant réellement de TDAH, en particulier les femmes si peu, voire pas, prises en compte, diagnostiquées et aidées. Cela parce que le TDAH ne se manifeste pas toujours de la même manière chez tout le monde et parce que les femmes sont des caméléons quand il s’agit de cacher ce qu’elles perçoivent comme une faiblesse. Le cheminement est donc plus difficile pour elles avant d’accepter leur neuroatypie et d’apprendre à bien vivre avec elle.
Ce livre n’a pas pour but de vous expliquer le TDAH, mais de déconstruire les stéréotypes et de vous apprendre à accepter votre nature ainsi qu’à sortir de la honte que des années de dissimulation et d’intégration de schémas qui ne vous convenaient pas ont pu générer. Il vous propose des pistes de réflexions pour mieux vous comprendre et aller de l’avant. Le but des autrices est de vous aider à devenir un peu plus vous-mêmes dans la vie de tous les jours et surtout plus heureuses.
Au cours de ma lecture des premiers chapitres, cette insistance sur la honte associée au TDAH m’a fait me dire que ce n’était pas pour moi. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir honte de moi, cependant, force est de constater qu’en persistant et en me questionnant comme on m’y invitait, cet essai a fait remonter en moi pas mal de choses et m’a beaucoup donné à réfléchir.
Au départ, j’étais plus intéressée par des stratégies et des exercices visant à mieux « fonctionner » qu’à recevoir une validation. Si vous êtes dans le même état d’esprit que moi, persistez, quitte à lire en diagonale certains chapitres (il y a un résumé des ponts-clés à la fin de chacun d’entre eux, ce qui est très pratique) et concentrez-vous davantage sur les encarts.
Ce livre ne vous donnera pas des techniques concrètes à appliquer au quotidien pour mieux gérer votre TDAH, mais il vous aidera à vous réapproprier votre vie. Il est très axé sur l’idée de sortir de la honte, mais aussi des entraves que l’on forge soi-même avec le temps. Et même si vous pensez que vous n’avez pas besoin de reprendre confiance en vous, l’introspection proposée par ce guide pourrait vous étonner. Vous vous rendrez aussi compte au passage que vous avez déjà développé vos propres stratégies pour mieux fonctionner...
J’ai particulièrement apprécié les encarts. Certains relatent des anecdotes pour remettre nos propres expériences en perspective face à celles d’autrui, d’autres invitent à la réflexion mais sont parfois quelque peu orientés à mon avis, même si cela part d’une bonne intention. On vous invite à tenir un journal pour y noter vos réflexions quant aux exercices et questions posées dans les encarts, ce qui peut être vraiment intéressant.
La mise en page aérée et les chapitres émaillés d’encarts — différemment mis en exergue selon la nature de leur contenu — facilitent la lecture. Néanmoins, l’ouvrage gagnerait à être plus concis. J’ai beaucoup de mal à supporter les répétitions, elles me forcent à être attentive pour rien, mais j’ai aussi conscience que ça peut faciliter la lecture à d’autres personnes qui ne tombent pas comme moi dans l’hypervigilence avec le langage écrit et qui ont besoin de répétitions pour mieux intégrer certains concepts.
Cette lecture m’a été utile et je ne doute pas qu’elle puisse l’être à d’autres. Elle est en tout cas éminemment positive pour l’estime de soi. J’espère aussi que ce livre pourra ouvrir davantage à la différence l’esprit des gens qui n’ont pas de TDAH mais qui ont à cœur d’aider leurs proches qui en sont atteints.
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