Un recueil de Jeanne-A Debats publié chez ActuSF dans la collection Hélios.
Les autres ouvrages faisant partie du même cycle :
- Métaphysique du vampire (éditions Ad Astra)
- Métaphysique du vampire (version enrichie, éditions ActuSF)
Trilogie Testaments :
Présentation de l'éditeur :Navarre est un vampire particulier. Beau, très beau, aimant les hommes comme les femmes, il est employé par l'Eglise pour traquer "Les Monstres" de son espèce. Un personnage attachant, enjoleur, puissant, complexe... que l'on retrouve dans cet ultime recueil de nouvelles, dans l'univers de la série Testament !
J’ai une grande tendresse pour la série Testaments, c’est un de mes cycles d’urban fantasy préférés. Mais, surtout, j’adore Navarre. Il est mon vampire favori toutes catégories confondues. Alors je me suis jetée sur ce recueil avec une certaine jubilation.
Je connaissais la plupart de ces nouvelles, parce que j’ai un faible pour les anthologies et une certaine tendance à traquer les textes de Jeanne-A Debats mais force est de constater qu’on apprécie davantage tous ces récits une fois réunis car il s’en dégage une cohérence qui les montre sous un nouveau jour. Les personnages se croisent et leurs actions ricochent d’une nouvelle à l’autre de manière souvent imprévisible. J’ai lu ou relu ces textes avec grand plaisir.
Dans ce recueil, la magie investit les villes, les cités, les pavillons et les rues, tous les endroits où on l’attend le moins. Et ce n’est pas juste un décor comme un autre. Si Debats ancre ses histoires dans un temps et un lieu précis, cela a toujours un sens. Pour autant, même s’il s’agit souvent de fantasy urbaine, ces récits se révèlent protéiformes.
Le mélange des genres participe en grande partie au charme de ce recueil et renouvelle sans cesse l’intérêt du lecteur. On passe du western à l’histoire de fantôme ou encore du polar parodique plein d’humour et de gouaille à la SF sous diverses formes. Il faut dire que Navarre est un personnage qui s’y prête bien, sa grande force en tant qu’immortel étant sa capacité d’adaptation. L’autrice en a toujours beaucoup joué. Cependant Navarre, bien que pivot de recueil, n’en est pas toujours le personnage principal. Et ce n’est pas un mal car il est très efficacement secondé par une galerie de personnages tous plus intéressants les uns que les autres.
J’apprécie en particulier Deborah et Alphonse qui sont tellement différents qu’ils vont parfaitement ensemble. J’adore retrouver ces personnages et plus j’en lis à leur sujet, plus je voudrais en lire.
Si vous avez aimé les jeux de pouvoirs qui agitent le Royaume dans la trilogie Testaments, sachez que vous les retrouverez ici, poussés parfois à leur extrême par des créatures désespérées de voir se déliter les derniers débris de leur empire. Debats a un don pour décrire les mondes finissants et les êtres qui s’y accrochent. C’est sombre, sale et cynique, cela met en lumière toutes les saloperies que ces sociétés ont permises ainsi que les failles et nuances de ces personnages, pourtant on s’accroche avec eux. Ce recueil est empli de prédateurs et ce ne sont pas forcément ceux dont la nature est la plus évidente qui sont les plus tordus. Debats tape sans remords là où ça fait le plus mal. Elle n’hésite pas à nous mettre face à ce que l’humanité peut produire de plus abject, que ce soit pour survivre ou par plaisir. Préparez-vous au pire pour entrevoir, de loin et dans la pénombre, le meilleur.
Mémorial est mon texte préféré. Tout d’abord, il met au jour une partie peu glorieuse de l’histoire de France dont il faut perpétuer le souvenir (d’autant plus en ces temps troublés), mais surtout il m’a prise à la gorge. Je me suis sentie très proche de Selima et j’ai tremblé pour elle. Ce récit a pesé lourd sur mon âme tout le temps de la lecture et même après. Ce texte est signifiant (je peine à trouver un autre mot pour le décrire). S’il a tout du récit classique de fantastique horrifique, cela sert avant tout son propos avec brio.
Bien sûr j’ai particulièrement apprécié les récits consacrés à Navarre, même si je les avais presque tous déjà lus, Toutefois l’un de ces textes a suscité quelques questions, en rapport avec la fin de Testaments, dont je n’ai pas trouvé la réponse. Enfin, ce n’est que la manifestation de mon esprit tortueux. J’espère que l’autrice n’en a pas fini avec mon vampire préféré.
Si vous ne connaissez pas Jeanne-A Debats, ce n’est peut-être pas l’ouvrage le plus accessible pour découvrir son travail, c’est cependant un grand recueil et je vous encourage à y revenir quand vous aurez lu Métaphysique du vampire ou Testaments. Et si vous la connaissez déjà, vous n’avez pas besoin de mon avis pour vous jeter sur le bijou de SFFF que constitue ce recueil.
je te réponds sur l'interrogation que je sais que tu as ;). Le Blues du vampire se situe bien APRÈS la fin de Testaments, après que la génération "contaminée" ait disparu ou presque (yasmin faisant partie des dernières). Honnêtement, je ne sais pas comment Navarre a conservé son identité, il a réussi c'est tout (et ta gueule c'est magique ;) ) Je trouverai la raison un jour (ou pas^^)
RépondreSupprimerAmitiés,
Jeanne
J'y ai trouvé une certaine logique en fait. Navarre le dit lui même : les vampires étant d'origine humaine ça n'a pas fonctionné de la même manière sur eux. Ce qui me chiffonnait surtout c'est que pour ce qu'on en sait ça a marché sur Dana et Dieter. C'est peut-être juste une histoire de consentement après tout.
SupprimerMais le ta gueule c'est magique c'est aussi efficace ;)
Merci de m'avoir répondu en tout cas.
Merci à toi de la très jolie critique qui rend justice à un taf que je mijote depuis 2006 . Y'a pas : ça fait carrément plaisir :)
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