jeudi 25 avril 2024

Witch Vampire : Article 2 : On ne trahit pas

Un roman d'Émilie Chevalier, Laurence Chevalier et Sienna Pratt. Publié chez Black Queen. Disponible en version audio chez Audible.

Mon avis sur le premier tome.


Attention, cette chronique révèle une partie des événements du tome précédent.

Le premier tome m’avait laissé un goût d’inachevé, comme un film coupé en plein milieu. J’ai donc enchaîné avec le deuxième. Je fais rarement cela, mais en l’occurrence cela se justifie et je vous conseille d’en faire autant.
Avec ce tome, on entre enfin dans l’action. Ce n’est pas qu’il ne se passait rien dans le précédent, mais les enjeux m’ont parus bien plus concrets. Il faut dire que notre trio de sorcières est dans une situation très délicate. Elles sont accusées d’avoir enfreint la première des trois lois en se mélangeant aux loups et même si c’était pour survivre, elles risquent d’être privées de leurs pouvoirs ou condamnées au bûcher. La situation est d’autant plus grave que les événements récents les ont séparées. Elinor a choisi sa vie et se lave les mains des conséquences, Sixtine est encore très marquée par son emprisonnement et le choix d’Elinor ne fait que la conforter dans l’impression qu’elle a eu d’être abandonnée par son entourage. Quant à Neeve, tiraillée entre les deux et ses propres angoisses, elle ne sait que faire pour apaiser les tensions tout en sauvant leur peau.
Au-delà des problèmes personnels des trois filles, on en apprend aussi davantage sur le meurtre qui les a placées sur la sellette ainsi que sur les morts suspectes dont a souffert la meute. Certaines choses m’ont semblé évidentes, comme l’implication d’un personnage secondaire, et d’autres moins. J’ai apprécié cette partie de l’intrigue, d’autant plus qu’elle est portée par Neeve et Lennox, mes deux personnages préférés, qui mènent l’enquête.
En revanche, suivre les autres personnages s’est révélé un rien plus compliqué.
Si dans le précédent tome Elinor avait joué avec mes nerfs, j’ai pensé durant les premiers chapitres que ce serait au tour de Sixtine dans celui-ci. Elle était si centrée sur elle-même, égoïste et imperméable à la souffrance des autres que j’avais envie de la secouer. Son traumatisme ne justifie qu’en partie son manque d’empathie. J’entends bien qu’elle aussi a des besoins et le droit de l’exprimer, mais se rend-elle vraiment compte de ce qui se passe autour d’elle ? Elle est exécrable avec tout le monde, elle ne comprend pas que les autres ne sont pas à sa disposition. Elle aurait dû apprendre de ses erreurs, son impulsivité lui ayant déjà joué des tours, mais en fait non, elle préfère chouiner. Elle ne se rend pas bien compte de ce qu’a fait Robin pour elle et elle est incapable d’accepter les choix des autres. Pour elle, une Elinor dépressive mais avec elle, serait préférable à une Elinor heureuse ailleurs. C’est assez triste. J’aurais mieux compris une telle attitude venant de la part d’Elinor qui était profondément dépressive. Sixtine est censée avoir la tête sur les épaules. Elle a certes vécu une captivité éprouvante, mais elle doute si facilement de son entourage...
Quant au vampire qui lui tourne autour… Non, vraiment pas. Je pensais que j’en avais définitivement marre de Sixtine, mais j’ai revu mon opinion à son sujet de manière drastique. Les autrices m’ont retournée comme une crêpe en lui offrant un développement d’une grande profondeur. Cela ne la rend pas plus sympathique, cependant elle est le personnage qui évolue le plus dans ce tome. Cela force l’intérêt et je me demande vraiment où cela va nous mener dans la suite.
Elinor, quant à elle, demeure le personnage pour lequel je m’implique le moins. Elle a trouvé sa place. Je ne l’aime toujours pas, mais la voir heureuse et enfin confiante en elle-même fait plaisir. Elle était réellement en souffrance dans le tome précédent, je peux comprendre qu’elle veuille passer à autre chose. On sent qu’elle aime toujours sa famille et ses amis, mais elle est mieux loin d’eux, aussi triste et égoïste que cela puisse paraître. J’aurais tout de même aimé comprendre ce qui avait déclenché et nourri sa dépression car honnêtement elle s’en est sortie d’un claquement de doigts, ce qui est peu vraisemblable. La désintox brutale c’était déjà quelque chose, mais elle avait été aidée par un guérisseur. Néanmoins, on ne guérit pas une profonde dépression juste en se trouvant un mec. L’abus de cachets n’était pas son principal problème, or la racine du mal semble avoir totalement disparu en même temps que l‘addiction. La Elinor de ce tome n’est pas cohérente avec celle du précédent. Elle n’arrivait pas à se faire obéir par une classe de gamins, mais elle met des loups à terre en haussant le ton ? Mouais…
Je n’adhère toujours pas à son histoire avec Karl. Ils ont l’air shootés aux endorphines et ne partagent rien à part du sexe. J’aurais aimé les voir construire une vraie relation au-delà de leur coup de foudre. Cependant il n’en est rien. Ils baisent et se lancent des regards énamourés. Leur histoire est d’une platitude et d’un ennui… Mais je crois que c’est leur hypocrisie qui m’agace le plus en fait. Les règles valent pour les autres, mais pas pour eux. Ils ont beau avoir des moments d’altruisme et de courage qui donnent le change, cela ne fait pas oublier qu’ils ne se sont pas toujours souciés de ce qu’il adviendrait de gens qu’ils prétendent aimer, du moment que ça se passe bien pour eux.
Autant dire que je vivais pour les chapitres de Neeve et Lennox qui sont toujours mes chouchous. Et j’ai tremblé pour eux de trop nombreuses fois à mon goût !
Neeve fait peut-être des choix discutables et elle est souvent à l’ouest, mais elle reste la plus saine de ces filles et la plus tolérante. Tout ce qu’elle veut c’est le bonheur des gens qui l’entourent et elle respecte leurs choix. Les deux autres sont davantage dans le jugement, surtout Sixtine.
L’histoire de Neeve et Lennox est attendrissante. On sentait déjà de l’amour entre eux, malgré la distance, dans le premier tome, mais là on comprend enfin comment et pourquoi ils se sont éloignés. Je n’avais qu’une envie : qu’ils puissent enfin se parler et se retrouver.
Pour nos trois sorcières, c’est le moment de faire des choix drastiques. Vont-elles s’éloigner définitivement ou se retrouver dans l’adversité ? Même si elles ont souffert des récents événements, j’ai trouvé que leur amitié vacillait un peu trop facilement.
La fin m’a séchée et rattrape tout ce qui m’a agacée dans ce tome, cependant, elle ne m’en a pas moins brisé le cœur. Les autrices ont faits des choix risqués, cela promet pour la suite. Je n’ai plus qu’une chose à faire, lire le dernier volume. 

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