Un roman de Tanya Huff, publié chez J'ai lu.
Présentation de l'éditeur :
Vous souvenez-vous de Tony Foster ? Après avoir aidé Vicki sur quelques enquêtes, il s'est installé à Vancouver avec Henry pour réaliser son rêve : travailler pour la télévision. Malheureusement, les acteurs de la série tombent comme des mouches sur le plateau, victimes d'accidents étranges et même surnaturels. Comme d'habitude, me direz-vous. Dans l'équipe, quelqu'un ne joue pas franc-jeu. Tony n'a plus qu'à découvrir qui est ce comédien hors pair.
Bien qu’étant un spin off de Vicki Nelson, ce premier volume de la trilogie des Tony Foster peut tout à fait se lire sans connaître la série d’origine. L’auteur remet au clair les bases de la relation entre le personnage principal et Henry, son ami vampire, ainsi que certains événements passés. Cela permet de mieux comprendre les réactions des personnages, mais peut se révéler un peu agaçant pour qui connaît déjà leur histoire. Néanmoins ce n’est pas si pénible quand on a lu les Vicki il y a un bout de temps, puis il est plaisant de retrouver Tony et Henry, d’autant que la situation a quelque peu évolué entre eux.
Toutefois, je vous conseillerais quand même d’avoir lu les Vicki auparavant. En effet, la narration étant à la troisième personne et le style de Tanya Huff un peu sec, vous pourriez avoir du mal à vous attacher aux personnages et ce serait dommage car ça fait partie intégrante du plaisir qu’il y a à lire ce roman.
Si vous comptez lire les Vicki, mieux vaut arrêter ici la lecture de cet avis car je vais devoir parler un peu de ce qui s’est produit dans la série d’origine.
Au début de l’histoire, nous retrouvons Tony à Vancouver. S’il est toujours aussi débrouillard, l’ex gamin des rues a pris plus d’assurance. Il travaille comme assistant sur une série télé mettant en scène un vampire détective. Belle ironie… Mais pour lui, qui souhaite devenir réalisateur, c’est le rêve. Enfin, ça le serait si des ombres mystérieuses ne se promenaient pas sur le plateau, provoquant d’étranges événements, et si la préposée aux effets spéciaux était plus disposée à partager avec lui ce qu’elle sait à ce sujet…
J’ai toujours eu un petit faible pour Tony, son insolence autant que sa sensibilité font tout son charme. J’ai donc été ravie de le retrouver en personnage central dans cette histoire. Henry n’est pas bien loin, évidemment. Leur relation a évolué en quelque chose de plus amical. Malgré les années passées ensemble, ils apprennent toujours l’un sur l’autre et c’est assez touchant de les voir tenter de maintenir un équilibre entre la possessivité d’Henry et le fait que Tony ne veut pas être dépendant de lui, sachant qu’il aurait facilement tendance à s’y abandonner.
Pour autant, c’est surtout Tony qui est au cœur de l’intrigue et j’ai vraiment apprécié de le suivre, de voir ce qu’il a fait de sa vie et quelles sont devenues ses aspirations. Son caractère contrebalance un peu celui de la mage aigrie qui a certes ses raisons pour se montrer aussi fuyante et antipathique, mais qui n’en est pas moins énervante à la longue, d’autant que l’intrigue est un peu poussive. Elle a un petit côté fantasy qui est pétri de clichés, mais le problème ne vient pas forcément de là.
Tanya Huff a l’habitude de faire des histoires avec pas grand-chose et elle ne déroge pas à sa règle pour ce récit. D’un côté ça n’est pas plus mal, ça évite la surenchère de scènes farfelues, mais ça donne à l’intrigue un petit quelque chose de répétitif, surtout dans sa première moitié alors que les personnages se voient contraints de procéder deux fois par jour au même rituel. Malgré tout, ça reste agréable à lire quand on se concentre sur les aspects positifs du roman, comme l’humour, un brin de mystère et surtout l’ambiance tournage de série télé qui, pour ma part, m’a séduite. La seconde partie est géniale et prenante, récompensant ainsi le lecteur de ses efforts. Si quelques scènes sont assez prévisibles, ça change néanmoins beaucoup de ce qu’on peut trouver en urban fantasy à l’heure actuelle et c’est ce qui a emporté mon adhésion. Etant en plus déjà attachée aux personnages, j’ai passé un bon moment avec eux.
L’écriture de Tanya Huff est un peu hachée, c’était pareil dans les Vicki, il faut le temps de s’y habituer. C’est sans fioritures, pas de descriptions inutiles ou de sentiments à outrance, mais c’est efficace et, une fois qu’on est dedans, pas désagréable non plus. C’est une bonne série d’urban, sans prétention ni tape-à-l’œil et je lirai sans aucun doute la suite. Si vous avez aimé les Vicki ou souhaitez une série d'urban qui change un peu, avec un personnage masculin et gay comme héros, je vous conseille ce roman.
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