vendredi 16 août 2013

Sales bêtes ! Animaux étranges et délires zoomorphiques

Une anthologie publiée par les Artistes Fous Associés.


Vous pouvez télécharger gratuitement cet ouvrage au format epub sur le site des Artistes Fous.
Mais ce serait sympa de l’acheter, parce que ça encouragerait une association et des auteurs qui fournissent un travail de qualité et qui sort des sentiers battus.


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Sales bêtes !

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Chimères, Animaux totems, transformations bestiales, animal tapi en soi, conscience émergeant chez la bête, créatures mythologiques... Dans cette deuxième anthologie, les Artistes Fous Associés explorent la thématique animale autour de 20 récits horrifiques, poétiques, sarcastiques, émouvants, tragiques ou gore. Venant des quatre coins de la francophonie, ces auteurs et illustrateurs sauront réveiller la (sale) bête qui sommeille en vous !



Sommaire :

  • Les Maîtres ne vinrent plus [Ludovic Klein] (illustré par Maniak)

  • Pffugs [Mathieu Fluxe] (illustré par cAmille)

  • Pluviôse [Adam Roy] (inédit) (illustré par Deadstar)

  • Un arrière-goût d'éternité [Morgane Caussarieu] (inédit) (illustré par Deadstar)

  • La parole du Rhinocéros [Ana Minski] (illustré par Ana Minski)

  • La bête noire [Julien Heylbroeck] (illustré par Christophe “FloatinG” Huet) (inédit)

  • La Solitude du Soleil le Vendredi soir [Diane] (illustré par Stab et Nelly Chadour)

  • Tous les singes ne vont pas au paradis [Vincent Leclercq] (illustré par Maniak)

  • Le deuxième événement [Ludovic Klein] (inédit) (illustré par Cham)

  • Cobaye #27 [Éric "Udéka" Noël] (illustré par L'ananas à cheveux)

  • La condition inhumaine [Maniak] (illustré par Xavier Deiber)

  • La dépression du chat [Gallinacé Ardent] (illustré par Maniak)

  • Parasite [Vincent T.] (illustré par Antoine “Codex Urbanus” Téchenet)

  • Jonas [Southeast Jones] (illustré par Cham)

  • L'ascension des suicidés [Ana Minski] (illustré par Ana Minski)

  • La mélodie des bois [Vincent Leclercq] (illustré par Nelly Chadour)

  • Notre-Dame des opossums [Southeast Jones] (illustré par Kenzo Merabet)

  • Manger les rêves [Romain d’Huissier] (illustré par Xavier Deiber) (inédit)

  • τρ [Herr Mad Doktor] (illustré par Ana Minski)

  • Clic [Maniak]


Fin(s) du monde, précédente anthologie présentée par les Artistes Fous, faisait déjà montre d’une grande variété de genres. Sales bêtes n’est pas en reste. On nous propose du réalisme, du fantastique, de la SF, de l’anticipation, de l’onirisme, de l’humour, de l’horreur et j’en passe, des sales bêtes de tous poils pour des récits originaux. Il est rare qu’une anthologie garde mon intérêt éveillé d’un bout à l’autre, mais ça a été le cas de celle-ci, grâce, justement, à cette diversité de genres et de styles.
Bien sûr, il y a des textes que j’ai préférés et la palme revient cette fois à Cobaye #27, parce que j’aime les rats, mais pas uniquement. Cette nouvelle explore les méandres de l’esprit et nous montre que les animaux sont parfois plus humains que nous. Ce fut un plaisir à lire. L’illustration qui l’accompagne m’a également beaucoup plu.
Les deux nouvelles de Ludovic Klein et La parole du Rhinocéros d’Ana Minski sont aussi parmi mes textes favoris. Très émouvantes dans leur réalisme, elles distillent l’empathie sans en abuser.
Un arrière-goût d'éternité de Morgane Caussarieu m’a rappelé un manga, pour le thème plus que dans la forme de l’histoire elle-même. Si vous en avez marre des sirènes rousses qui chantent des chansons (il n’y a pas pire sale bête que celle-là) vous adorerez cette nouvelle.
Parmi les textes de cette anthologie qui m’évoquent l’onirisme, trois m’ont particulièrement marquée. L’ascension des suicidés est un ovni ayant la consistance et le symbolisme d’un rêve. Alors que Jonas, texte moins vaporeux mais tout aussi symbolique, nous emmène dans l’espace auprès d’un homme qui dit avoir été avalé par un ogre et pense ne jamais en être vraiment revenu. Ce texte-ci m’a beaucoup plu, d’une part parce que l’histoire est vraiment agréable à lire, mais aussi pour sa réflexion sur la réalité et les perceptions. Enfin, j’ai adoré Manger les rêves, un récit un peu plus fantastique qui nous emmène au Japon à la rencontre du Baku.
Cette anthologie propose également un bon nombre de textes plutôt sombres. Parmi eux, certains m’ont particulièrement interpelée. La condition inhumaine explore une métaphore glauque et saisissante, vraiment bien trouvée. La bête noire est un récit crade, immonde, mais cela sert une histoire fort bien pensée et lui donne toute sa dimension. Ce texte explore une autre facette de l’animalité et de notre rapport à celle-ci, ainsi que la compromission dont l’être humain peut faire preuve dans son intérêt. Tous les singes ne vont pas au paradis est une de mes nouvelles favorites. Bien écrite, prenante, mais surtout assez cynique. Elle nous parle d’apparences, trompeuses ou non, et de l’expression de la bestialité.
Parasite est un texte plutôt marrant et bien construit. Écrit sous la forme d’un journal, il nous permet de suivre la lente prise de conscience d’un individu qui ne sait pas trop où il se trouve et qui possède dans sa mémoire les vestiges persistants d’une existence humaine passée. C’est bien trouvé. Ça m’a rappelé un épisode de South Park (on a les références qu’on a) mais en beaucoup mieux.
Je ne sais trop quoi vous dire concernant Notre-Dame des opossums si ce n’est que j’ai adoré ce texte et que vous devriez vraiment le lire. Je ne pouvais pas ne pas le mentionner, même en sachant que je dois passer sous silence d’autres récits qui m’ont aussi beaucoup plu. Cette nouvelle est écrite sous la forme d’un carnet de bord. Celui-ci relate l’expédition d’un équipage spatial ayant retrouvé la Terre et qui se trouve confronté au fléau qui a provoqué le départ des humains de cette planète.
Pour finir τρ, le dernier texte de l’anthologie, est aussi le plus barré. C’est une longue épopée blindée de jeux de mots moisis qui m’ont bien fait rire. On aime ou pas, sans demi-mesure, mais une chose est sûre, après cette lecture, vous ne verrez plus jamais la mythologie grecque comment avant. J’ai adoré traquer toutes les références qui s’y trouvent.
Il est toujours difficile de présenter des nouvelles en peu de mots pour ne pas trop en dire mais donner envie au lecteur de les découvrir. J’espère y être parvenue car c’est une belle découverte. Sales bêtes n’est pas un ouvrage léger ni qu’on lit d’une traite. Il explore l’animalité sous de nombreux aspects. Souvent les plus sombres, il est vrai, mais jamais de manière gratuite dans la surenchère de bestialité. Ces nouvelles sont réfléchies, intelligentes, forcent le lecteur à ne pas rester un spectateur passif. C’est vraiment une excellente anthologie.


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