lundi 9 décembre 2013

Nouvelles en vrac (3)

Encore quatre nouvelles de chez Walrus pour ce billet.
J'ai eu les deux premières dans le cadre du JLNN qui finit tout bientôt, donc merci Lune et les éditions Walrus.


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Beef de Joey Burger



La narratrice, Joey, a un peu traîné les pieds, mais s’est finalement laissé embringuer par ses potes dans une soirée qui promet d’être ennuyeuse à souhait. Un vernissage et pas une seule œuvre d’art en vue, c’est curieux… Serait-ce un nouveau concept artistique foireux ?
Les personnages ne vont pas avoir le temps de trop de s’interroger sur le sujet et le lecteur non plus. Quelque chose cloche, Joey ne s’en rend pas compte tout de suite, occupée qu’elle est à tenter de convaincre ses amis de partir. Les situations étranges se multiplient et les réactions des gens présents laissent notre narratrice perplexe. Finalement, la soirée s’annonce moins soporifique que prévu. Quant à savoir si c’est une bonne nouvelle, on a de sérieux doutes…
J’ai bien aimé l’évolution de l’histoire qui ne verse pas tout de suite dans le délire. On la sent lentement glisser vers le surnaturel en même temps que s’affine la perception des personnages sur ce qui les entoure. La façon dont les situations s’enchaînent m’a plu. C’est visuel, un peu gore et fouillis (mais un fouillis cohérent) et surtout assez barré pour capter mon intérêt.
A un moment l’auteur évoque Shaun of the dead et j’avoue que le récit m’y a fait penser dès le début. C’est une affaire d’ambiance plus que d’histoire, un petit côté à la fois complètement déjanté et détaché de la réalité qui m’a rappelé ce film. Le mélange d’humour et de gore passe plutôt bien.
Joey, la narratrice, nous raconte les événements tels qu’elle les vit, sans charger le texte avec des descriptions superflues. Le style parlé peut gêner, mais je le trouve cohérent avec le personnage et la situation. On entre facilement dans l’histoire grâce à cela.
J’ai trouvé la chute un peu rapide, mais bien gérée, ce qui m’a laissé ma bonne impression de départ.
Ce n’est pas forcément un genre de lecture vers lequel je me serais tournée, mais ce texte plein d’action m’a « bizarrement » amusée.


Vous pourrez trouver l'avis de Lune par-là.


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Trois coups contre ma porte de Michael Roch



Ce récit nous emmène à la rencontre d’un personnage qui, de prime abord, est particulièrement détestable. Charles, le narrateur, est pourri jusqu’à la moelle, blindé de fric autant que d’idées stupides et pas tout seul dans sa tête, c’est le moins qu’on puisse dire… Il va s’employer à nous conforter dans cette impression.
Trois coups contre ma porte est une nouvelle assez glauque, violente, mais particulièrement bien écrite. J’étais persuadée de connaître le fin mot de l’histoire, j’avais raison, mais mon intérêt est demeuré le même du début à la fin alors que ce n’est pourtant pas mon genre de lecture. Le fait est que la façon dont l’histoire est scénarisée attrape le lecteur et l’empêche de lâcher sa liseuse.
Le texte est prévisible, tout en ne l’étant pas, car si on a des doutes sur ce qui arrive à Charles, ses visions, ses pertes de mémoire et qu’on pense deviner, avec raison ou non, l’origine de ses troubles, une question demeure. Que va-t-il choisir ?
Cette nouvelle est choquante, à vous glacer le sang, mais ce fut une découverte intéressante.


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Louie de Lou Wagram



Des quatre textes présentés dans ce billet, celui-ci est mon préféré.


Une pute, un camé et un barge sont dans un bateau.


C’est le titre d’un des chapitres et je trouve qu’il résume assez bien cette histoire particulièrement déjantée. Ça commence comme une mauvaise blague et d’un coup ça part dans tous les sens.
Louie, chauffeur poids-lourd et drogué notoire a hérité de deux choses de son père : son prénom et un don inné pour les embrouilles. Au début du récit, ce cher Louie complètement défoncé est en plein arrêt sur image et se décide, pendant que le temps prend sa pause syndicale, à nous raconter comment il a atterri dans le bar paumé où il se trouve, avec des ennuis à la pelle, notamment une nana qui parle sans arrêt…
Tout a commencé à cause de Lily, une tarée avec un flingue qui, pas de chance pour Louie, était aussi bien roulée que casse-pieds. Dès lors, le lecteur se trouve propulsé dans une fuite en avant pleine d’énergie, d’humour et de situations aussi dingues que désespérées. C’est le rythme du récit qui fait en partie son charme, avec son action non-stop, mais aussi le langage gouailleur employé par l’auteur qui rend le personnage très vivant et apporte une dose comique supplémentaire.
Ce texte court est aussi vif que dense tant il se passe de choses et on se surprend à vouloir la suite quand il se termine un peu brusquement, alors qu’on en revient à Louie, toujours défoncé dans son bar sordide.
Ce fut vraiment une très plaisante lecture.


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Cosmic Karma de Jérémy Semet



Sid a été engagé pour mener à bon port un convoi spécial. Il ne sait pas vraiment ce qu’il transporte, il a du mal à se rappeler de son entretien d’embauche, mais ce dont il est sûr, par contre, c’est qu’il est seul à bord.
Est-ce cette solitude qui lui fait perdre la tête ou le vieux cargo rouillé qui débloque et joue ainsi avec ses nerfs ?
L’intrigue se déroule lentement, Sid semble résigné, tout en ne sachant pas vraiment à quoi ni pour quelles raisons. Cette histoire, assez introspective, est un huis-clos qui ne devient jamais vraiment étouffant, mais dans lequel s’instillent petit à petit des hallucinations ou des souvenirs. On ne connaît pas vraiment leur nature exacte sur le moment, même si chacun aura forcément son opinion et que le choix me semble assez évident.
Les deux histoires se mêlent, mais pas au point de faire douter le lecteur sur ce qui arrive réellement au personnage. C’est un texte agréable à lire, même si l’issue est particulièrement prévisible. J’ai toutefois beaucoup aimé la « morale » finale, si on peut la qualifier ainsi.


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2 commentaires:

  1. Merci de ta participation au challenge, bilan en fin de semaine !! c'est bien Walrus hein ?

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  2. Oui c'est bien. On découvre des auteurs, c'est pour ça que j'apprécie particulièrement les nouvelles numériques. Mais j'ai lu aussi un roman publié par Walrus (Émile Delcroix et l'ombre sur Paris, qui vient de sortir en papier chez Céléphaïs). Et j'ai encore la boîte de Schrödinger saison 2 à lire. Je vais tâcher de faire mon bilan JLNN ces deux jours. Là je suis un peu crevée... En tout cas c'était un super challenge ! Merci de l'avoir organisé.

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