Une nouvelle d'Alex Evans, publiée chez Voy'El dans la collection e-courts.
Présentation de l'éditeur :
Améyo, fille d’une famille de riches marchands tombée dans la misère, vivote entre une belle-mère alcoolique et deux belles-sœurs. Criblées de dettes, leur jugement tombe : elles doivent tout rembourser dans trois jours, ou bien elles seront vendues comme esclaves.
En désespoir de cause, la jeune fille décide d’invoquer le fantôme de son grand-père. Il pourra peut-être lui dire où se trouve la pieuvre des Mérina. Ce joyau perdu de la famille leur permettrait de payer tous leurs créanciers.
Sauf que ce n’est pas le bon grand-père qui apparaît...
Cette brève nouvelle fut d’une lecture très agréable. J’avais déjà pu apprécier la plume de l’auteur dans un autre texte court, La clé de l’eau (publié sous le nom d’Agnès Evans, dans la collection Micro de chez Walrus). J’ai retrouvé avec plaisir un style délicat et fluide qui, s’accordant à l’ambiance de l’histoire, renforce l’impression que l’on a de découvrir un conte. Pour autant, si le récit en a la saveur et la consistance, il évite toutefois de tomber dans les plus gros poncifs et travers de ce genre. Alors que le thème, celui d’une jeune fille orpheline et sans le sou devant faire face à l’adversité a été maintes fois rebattu, l’auteur a su donner malgré tout une certaine fraîcheur et de l’originalité à sa nouvelle.
Le texte est léger, prête à sourire parfois face aux déconvenues de l’héroïne, et se lit avec entrain. Alex Evans réussit en peu de mots à rendre Améyo, son personnage central, sympathique. La jeune fille, au début pleine de préjugés et d’idées reçues, mais néanmoins digne et fiable, va apprendre quelques vérités et se découvrir plus débrouillarde qu’elle l’aurait cru. La vie n’est clairement pas ce qu’elle pouvait en attendre et certaines choses qu’elle croyait sûres ou acquises vont se révéler sous un nouveau jour, mais est-ce pour autant un mal ?
On est quand même loin du conte de fée et c’est agréable d’en avoir l’essence sans la mièvrerie.
C’est une belle histoire, narrée avec art, qui parle de retrouver ses racines pour mieux se connaître soi-même et aussi, de manière plus triviale, de noblesse d’âme et d’à-propos. Les personnages sont attachants et c’est avec le regret qu’elle soit si courte que j’ai terminé cette lecture.
Comme tous les bons contes, bien que ce récit n’en soit pas tout à fait un, Pour l’honneur des Mérina s’adresse à un large public. Les jeunes comme les adultes y trouveront leur compte.
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