Un roman d'Anne Icart, publié chez Pocket.
Présentation de l'éditeur :
Elles... C'est un clan décliné au féminin : mères, sœurs, filles, petites-filles. En trois générations, plus l'ombre d'un homme ; la vie en a voulu autrement. Dans ses cahiers noirs, Blanche rassemble ses souvenirs et cinquante ans défilent : le combat féministe, l'entreprise de haute couture familiale, les liens, les rires, les chagrins, les absents... Il est temps de tout dire. Peut-être parce que aujourd'hui un garçon est né... Celui de Violette, la fille de Blanche, qui a coupé les ponts.
Dérouler le fil des mots de leur histoire pourrait bien se conjuguer à présent avec " eux ".
Comme ce n’est précisé nulle part sur le livre, je crois bon de signaler que ce roman est le premier d’une série de trois. J’écris série et non trilogie car je ne sais pas si elle est terminée à ce jour. On pourrait se dire que le roman se suffit à lui-même, mais pour ma part je n’en suis pas convaincue.
Au cours d’un voyage en train, alors qu’elle va rejoindre sa fille qui vient d’accoucher, Blanche se remémore son histoire familiale, tout ce qui l’a forgée. Pour se raconter au lecteur mais surtout à Violette, avec qui elle entretient des relations très conflictuelles, elle exhume les souvenirs écrits dans des cahiers qu’elle destine à sa fille et qui, peut-être, justifieront ses choix.
Blanche nous conte sa mère et les cousines de celle-ci, presque des sœurs, toutes élevées par leur grand-mère pour diverses raisons. Elle évoque les plus dures épreuves, les cahots de l’existence et les destins embrassés parfois à contrecœur. On apprend à connaître cette famille martelée par les deuils dont les femmes qui semblent si proches, liées par les épreuves de la vie, sont au fond toutes un peu jalouses les unes des autres. Violette a vu sous le vernis, contrairement à Blanche qui, bien qu’elle dépeigne les défauts de « ses trois mères » semble encore idéaliser cette famille très dysfonctionnelle.
J’apprécie les histoires de famille en général, même si elles sont tissées de hauts et de bas. Celle-ci m’a donné l’impression que l’autrice s’écoutait parler sans jamais raconter quelque chose de significatif. On saupoudre des malheurs çà et là pour titiller la compassion du lecteur, mais j’ai eu beau m’apitoyer sur le sort de ces fillettes au début, je me suis vite lassée.
Il ne faut pas s’y tromper, elles ont beau se serrer les coudes, chacune tire les autres vers le bas pour les rendre dépendantes et ne pas se retrouver seule. Elles s’empêchent de d’avancer, de vivre et de guérir. C’est en tout cas comme cela que je l’ai compris, bien qu’on nous répète le contraire. Leur relation m’a semblé toxique et malsaine. Certes, leur bagage émotionnel l’explique peut-être, mais c’est très pesant et ça m’a empêchée de les apprécier.
Il y a Angèle, la bipolaire, que malgré ses manquements sa fille idolâtre (ce qui devient pénible tant c’est redondant), et que personne ne pousse à se soigner. Puis Justine, la féministe carriériste, qui est un cliché sur pattes, mais malgré tout ma préférée, même si elle peut se montrer très insensible envers sa petite sœur. Enfin il y a Babé, la douce, la peureuse, la lâche aussi car elle préfère une demi-vie sécurisante plutôt que de tenter sa chance. Toutes sont égoïstes à leur manière, elles passent leurs frustrations les unes sur les autres sans même s’en apercevoir et c’est dans ce nid, entre amour et rejet, qu’a grandi Blanche.
Cette dernière passe le trajet à se regarder le nombril, à nous dire qu’elle a hérité une facette de sa personnalité de l’une ou de l’autre, à utiliser leurs expériences personnelles pour justifier ses propres choix alors que tout ce que souhaite sa fille c’est connaître l’identité de son père. Ce verbiage au narcissisme exacerbé m’a exaspérée.
Je n’ai pas réussi à m’attacher à cette famille qu’on nous vend comme haute en couleur et hors norme. Leurs petites mesquineries, leur façon de toujours se frapper là où cela fait le plus mal, l’air de rien, leur égoïsme que l’affection n’adoucit pas…
C’est long, pathétique et déprimant. J’ai lu ce livre en une après-midi parce que je savais que si je le refermais, je ne le reprendrai jamais. Il va de soi que je ne lirai pas la suite.
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