mercredi 8 février 2023

Quand fainéantise rime avec magie, Ivy Wilde 1

Un roman d'Helen Harper, en version audio chez Hardigan.


Ivy est une sorcière, mais dans les faits ça ne sert qu’à lui simplifier la vie. Elle est chauffeur de taxi, parce qu’il faut bien manger et que ça lui permet de rester assise toute la journée. Elle n’aime rien tant que se la couler douce, travailler le minimum vital et rentrer chez elle pour s’étaler sur son canapé et regarder la télé. Enfin, si son tyran domestique, Brutus le chat parlant, consent à la laisser en paix.
Dans l’ensemble, Ivy s’en sort plutôt bien, jusqu’au jour où elle se trouve embringuée dans une enquête pour le Saint Ordre des Lumières Magiques (oui, c’est vraiment son nom…) parce qu’elle a bêtement accepté de rendre service à une voisine, elle aussi sorcière. Or, Ivy déteste l’Ordre par-dessus tout. Elle s’en est fait virer quand elle était encore néophyte...
Quelle lecture (audiolecture en fait) amusante ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant apprécié de la fantasy urbaine. L’histoire en soi est sympathique, mais la vraie réussite de ce roman tient dans la personnalité des protagonistes. Ivy est flemmarde et insolente. Elle aime bien jouer les crétines, parce que ça lui facilite la vie, toutefois elle est brillante. On s’en rend compte tout de suite et c’est rafraîchissant de suivre une telle narratrice, qui comprend tout très vite et sait relier les faits entre eux, alors que dans ce type de romans on nous a plus habitués à des abruties qui se laissent porter par des enquêtes qui se résolvent toutes seules et qui ont toujours besoin qu’on sauve leurs miches. 
J’ai adoré Ivy, néanmoins son partenaire n’est pas en reste. Winter est le genre de gars très à cheval sur les règles et le protocole qui a, de prime abord, l’air d’avoir avalé un parapluie. C’est un bourreau de travail, très attaché à l’Ordre, et il prend son devoir au sérieux, c’est le moins qu’on puisse dire. Pourtant, on se rend compte au fil du roman qu’il a aussi de l’humour et beaucoup de charme, en outre, il est intègre et ne suit pas les directives si aveuglement que ça. L’autrice a su faire de lui un personnage séduisant et pas l’un des bourrins qu’on trouve d’ordinaire en urban. J’ai apprécié de voir Ivy et lui flirter innocemment en arrière-plan, car l’important ici c’est l’enquête, pas une éventuelle histoire d’amour.
Le monde que nous décrit l’autrice n’est pas très original en soi. C’est le nôtre, avec la magie et une organisation de sorciers en plus, cependant ça fonctionne bien. L’Ordre a les défauts et les qualités auxquels on peut s’attendre : ses membres font beaucoup de bien, mais sont aussi très ambitieux et parfois corrompus. Ivy en a elle-même fait les frais.
La façon dont la magie fonctionne n‘est pas très complexe. On l’a ou pas. Les sorciers utilisent les plantes ou les runes (pas l’alphabet runique mais des mouvements de mains qui produisent l’effet désiré) et une forme de lecture d’oracle dans le comportement des animaux. Ils sont de fait très superstitieux et détestent les chats noirs, ce qui m’a énervée. Vous me direz que c’est sans importance, mais cette superstition débile fait beaucoup de mal à ces chats de par le monde et tout ce qui peut la promouvoir, même aussi innocemment que le fait ce roman, est malsain.
Bref, cela mis à part, j’ai beaucoup apprécié mon audiolecture. Si on excepte le fait qu’elle prononce Ivy à la française et que ça sonne bizarre à mon oreille, la lectrice est particulièrement expressive et agréable à écouter. Elle fait un excellent boulot et rend le personnage encore plus vivant et sympathique qu’il ne l’est déjà.
Maintenant je dois faire face un dilemme : soit je lis la suite immédiatement sur ma liseuse, ce dont j’ai très envie, soit j’attends la sortie de la version audio du deuxième tome.

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