Un roman de Joanne Fluke, publié chez Le Cherche Midi pour la version papier et Audible pour la version audio. Celle-ci est lue par Flora Brunier.
Chroniques des tomes précédents :
On retrouve Hannah en automne en train de préparer Halloween et Thanksgiving. C’est une bonne saison pour ce type de roman car cela participe à l’aspect douillet du récit, d’autant que l’autrice nous offre au passage quelques recettes appétissantes qui aident à se mettre dans l’ambiance.
Comme toujours Hannah a beaucoup à faire avec son travail et sa famille. Sa sœur est enceinte et son beau-frère se présente aux élections pour le poste de shérif. Elle prépare aussi un livre de cuisine avec l’aide de ses voisines et l’une d’elles a mis la main sur une recette que sa belle-mère avait toujours refusé de lui donner de son vivant. Toutefois ladite recette comporte un ingrédient secret et c’est l’occasion pour le lecteur de faire tourner ses méninges en compagne d’Hannah et Lisa. Je dois dire que j’ai apprécié cette chasse à l’ingrédient mystère davantage que l’enquête sur le meurtre. Celle-ci est néanmoins plutôt bien construite quoique poussive. Hannah doit encore une fois se mêler des affaires de la police pour pouvoir innocenter l’un de ses proches et elle a toujours du mal à voir plus loin que le bout de son nez.
J’avais détesté le précédent tome, celui-ci est un peu mieux, néanmoins Joanne Fluke devrait quand même se renouveler, dans le fond comme la forme. Je me demande parfois si elle a fait une liste dont elle coche les entrées à chaque tome. On a de nouveau droit aux mêmes répétitions sur le chat qui est obsédé par la nourriture et les appels matinaux de l’insupportable mère, les mêmes réflexions sur les mêmes voisins... Ce sont des pages vite remplies et c’est lassant. Le schéma de l’histoire ne varie jamais non plus, tant et si bien qu’à la fin on se prend d’envie qu’Hannah y passe pour de bon tant c’est exaspérant de la voir toujours tomber dans le même piège. Les lecteurs ne sont pas aussi oublieux que l’héroïne, même sans enchaîner les tomes. On n’est pas des poissons rouges !
Le pire demeurant bien sûr le triangle amoureux le moins sexy de toute la littérature à travers les âges. Tout ça parce que Joanne Fluke persiste à penser qu’une femme non mariée est un problème à régler et que même si ça l’arrange pour l’instant qu’elle soit célibataire (et qu’elle le reste), il faut qu’on sache que son personnage est hétérosexuel et désirable. C’en est assez ridicule. Hannah n’aime pas Norman mais voudrait qu’il la demande en mariage, essentiellement pour sa maison. Elle continue cependant de fréquenter Mike, ce qui se résume à aller au resto de temps en temps avec lui et à lui rouler une pelle une fois par roman. Malgré les tentatives de l’autrice pour nous faire croire qu’il y a entre eux une attirance brûlante, ils ont ensemble la sexitude d’un fascicule promotionnel de supermarché.
Je suis team Norman, si tant est que je prenne la peine de me poser la question. Il a le même humour de merde qu’Hannah et ils sont compatibles sur bien des plans. Pourtant je sais qu’elle ne finira jamais avec Norman parce qu’elle semble éprouver envers lui le même enthousiasme qu’un enfant devant une assiette de brocolis vapeur. Toutefois. il est intelligent et sympathique. En outre, il ne la traite pas comme une faible femme (et c’est sans doute pour ça qu’elle ne l’aime pas, cette crétine). Mike est un bourrin qui n’a pour charme que son physique (et encore faut-il avoir les goûts d’Hannah qui kiffe les bûcherons moustachus bas de plafond). C’est un macho exécrable.
Ce qui m’exaspère le plus est que je ne pense pas que l’une de ces relations soit vouée à évoluer. Je sens bien que l’autrice va nous sortir un autre homme de son chapeau à un moment ou un autre, probablement dans le dernier tome de sa série. Elle ne fait que meubler. Et si c’est le cas, ce serait vraiment se foutre de la gueule de ses lecteurs...
Joanne Fluke a des principes plutôt vieillots sur l’amour, sur le mariage et sur le fait qu’il faut laisser les hommes croire qu’ils sont plus intelligents que les femmes. Bon, Hannah n’étant pas très futée (elle bat son propre record de bêtise sur la fin cette fois), c’est dire à quel point les hommes en question sont abrutis… C’est pénible à force. Et j’aimerais aussi que pour une fois l’assassin soit plus nuancé, qu’il ait une conscience et des sentiments humains malgré l’horreur de ses actions. Que certains n’aient pas de scrupules, je le comprends, mais tous ?!
De manière générale, les personnages sont assez caricaturaux, toutefois ils restent l’intérêt principal de cette série, avec l’ambiance. On en aime certains, on en déteste d’autres, mais on a envie de les voir évoluer, même si ça se fait très lentement. J’aime beaucoup la relation d’amitié entre les deux sœurs. Elles sont très différentes mais elles commencent à mieux vivre avec ça et elles se soutiennent de plus en plus. Bon, Hannah devrait quand même faire gaffe, elle ressemble de plus en plus à sa mère… Elle est extrêmement dirigiste et critique envers ses sœurs.
Malgré tout, ce roman se laisse écouter. Flora Brunier, qui interprète la version audio, fait de gros efforts pour rendre cette histoire vivante et c’est tout à son honneur.
Cette série ne casse pas trois pattes à un canard, c’est le genre de truc qui m’occupe bien quand je tricote ou que je fais des tâches ménagères (j’ai besoin de toujours garder mon cerveau occupé un minimum) et il n’existe malheureusement pas tant que ça de cosy mysteries en audio et en français....
Cependant, si j’écoute les tomes suivants (ce qui n’est pas gagné… J’étais plus intéressée par la recette de cupcake que par le résumé quand j’ai acheté le livre), je ne les chroniquerai plus. J’ai l’impression d’en dire toujours la même chose et bien que cela soit cohérent avec le contenu, ce n’est pas très utile. On lit des avis quand on hésite à commencer une série ou si elle évolue beaucoup au fil des tomes. Au cinquième, le ton est donné et il est clair que ça ne changera pas de sitôt alors je vais en rester là.
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