Un recueil de micro nouvelles de Jacques Fuentealba, publié chez Walrus.
Présentation de l'éditeur :Certains écrivains connaissent l'angoisse de la page blanche.Mais il est une réalité qu'on ignore : d'autres, moins nombreux, souffrent d'une curieuse affliction non moins handicapante appelée le syndrome de la page noire. Condamnés à noircir des feuillets entiers de lignes d'écriture plus ou moins inspirées, ces auteurs ne connaissent le répit qu'au prix d'une gloire rapide ou d'un décès anticipé.Jacques Fuentealba ne souffre de ce syndrome que par intermittence, heureusement pour lui, et pour nous, lecteurs ravis ! À travers 365 micronouvellles, certaines longues d'une seule ligne, d'autres d'une page entière, l'auteur de "Émile Delcroix et l'Ombre sur Paris" et de la seconde saison de "La Boîte de Schrödinger" se frotte au mythe de l'écrivain, à ses angoisses, à ses travers, à ses fulgurances parfois. Toujours avec humour, il nous guide à travers les méandres de ce labyrinthe curieux qu'est le cerveau d'un dramaturge.« Les nouvelles vont vite, se dit l’auteur atteint du syndrome de la page noire, et les micronouvelles plus encore ! »
Le syndrome de la page noire c’est le besoin viscéral d’écrire, de noircir des pages avec des pensées éclairs, autant que des textes plus longs. C’est ce besoin que Jacques Fuentealba partage ici avec son lecteur.
Cet ouvrage est composé de 365 micronouvelles et ressemble plus à un dialogue intérieur, ou à un échange avec un lecteur attentif, qu’à un monologue froid, voué à être figé et oublié dans un coin.
Ces micronouvelles sont autant d’exercices de style sur l’écriture, les écrivains (et écrits vains), l’inspiration, les philosophes, la poésie, la lecture, l’édition et tant d’autres sujets qui gravitent dans cet univers d’encre et de papier, mais aussi de réflexion.
C’est bien construit, on va de vers en haïkus, avec des métaphores filées qui se défilent, des délires et jeux de mots, aphorismes et syllogismes, entre autres choses. Ces petites phrases versent parfois dans l’absurde, sont souvent surprenantes, décalées, quelquefois lumineuses. Vous ne savez jamais ce qui vous attend à la page suivante.
Certaines réflexions, cueillies au détour d’une page, sont vraiment intéressantes, d’autres prêtent à sourire, quelques-unes, on s’en doute, nous reviendrons plus tard comme autant de petites vérités, bonnes à se rappeler et à partager. Cependant, il faut le dire, quelques vannes reviennent quand même de loin…
Je pense cependant que chacun trouvera dans ce Syndrome de la page noire quelque chose qui pourra l’interpeler, l’inspirer ou, tout simplement, l’amuser.
Juste pour la mise en bouche et parce que je n’ai pas pu me résoudre à en privilégier un seul, voici deux extraits :
« Le syndrome de la page noire vous oblige à essayer de suivre le fil de votre inspiration, de rattraper vos idées pour éviter qu’elles ne s’envolent, comme on le ferait de cerfs-volants. Ce n’est qu’une fois ce fil remonté, qu’une fois le texte libéré sur la feuille, que vous saurez s’il vous a conduit vers la salvation ou la damnation, vers Ariane ou Atropos. »
« Victime du syndrome de la page noire dès son plus jeune âge, il a passé sa scolarité à griffonner les idées que sa muse lui dictait dans les marges ou en plein dans les pages de ses cahiers de cours, sur ses brouillons d’examen.
Après avoir raté ses études, il a échoué dans sa vie de couple : il écoutait plus la voix de sa muse que celle de sa femme. Puis l’échec professionnel a suivi dans le même temps : il écrivait les textes qui lui passaient par la tête en réunion, à son bureau, à la cantine…
Il a fini par rejoindre le long cortège des gens de la France d’en dessous.
Aujourd’hui à la rue, il converse toujours avec sa muse. Quand il trouve du papier, il écrit ce qui lui vient. Autrement, il déclame ses mots tel un poète d’un autre temps.
Il a toujours existé, sous une forme ou une autre, hanté par quelque chose qui tient tout à la fois de l’inspiration et de la folie.
Aussi, la prochaine fois que vous le croisez, même si vous ne lui donnez pas de pièce, prêtez-lui au moins votre oreille. »
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