jeudi 22 février 2024

Ils étaient sept

Un roman de C. A. Larmer, publié chez 
En audio chez Audible, lu par Axelle Bossard.


Sur un coup de tête, Alicia décide de fonder un club de lecture de polars — de préférence pour les fans d’Agatha Christie — et passe pour cela une annonce dans un journal car elle a envie de le faire à l’ancienne. Les gens qu’elle parvient à réunir sont tous d’horizons très différents, mais semblent enthousiastes. Néanmoins, certains d’entre eux n’auraient-ils pas des choses à cacher ?
Ils étaient sept est le genre de roman dans lequel le lecteur peut chercher la résolution du mystère avec les personnages car il y a une vraie enquête, avec des indices, des recherches et des interrogatoires. On n’arrive pas à la conclusion par hasard mais par un lent travail d’investigation. Cela me tient à cœur ; c’est tout ce que j’aime dans les polars.
Le lecteur a un tout petit peu d’avance car il a une vue d’ensemble et l’accès à deux ou trois scènes sibyllines que les personnages ignorent, cependant ces dernières ne changent pas grand-chose. Pour autant, j’ai trouvé la fin du roman un peu longue parce que j’avais compris depuis longtemps où on voulait m’emmener. Cependant, l’intrigue est très bien construite et je dois plus certainement ma compréhension de l’ensemble à des connaissances extérieures au roman. C’est toujours un peu pénible quand les personnages ne font pas des connexions qui nous semblent évidentes, néanmoins c’est plausible dans le cas présent et c’est ce qui importe. En effet, ils ne peuvent pas se rappeler de tout, surtout quand l’information leur a été donné juste en passant par un tiers et semble sur le moment de l’ordre du détail.
J’ai aimé enquêter avec ces personnages, mais je ne les ai pas tous appréciés, en particulier Alicia. Comme elle est le personnage principal, c’est un rien problématique. Alicia reproche à d’autres leur snobisme (notamment littéraire), mais elle-même a le jugement facile et péremptoire. Elle préfère se borner à ses préjugés que de les dissiper par la communication et a des idées très arrêtées sur à peu près tout et tout le monde. Elle se montre moralisatrice et parfois désobligeante, même avec sa sœur. J’ai beaucoup de mal avec ce type de caractère. Je me serais en outre bien passée de son début de romance qui, en plus d’enliser le récit, est assez mal amené. Cela étant, les personnages secondaires compensent un peu. Certains sont très hauts en couleur et ils ne servent pas que de faire-valoir à Alicia.
L’enquête est ce que j’ai le plus apprécié dans cette audiolecture. Cependant, j’ai aussi aimé le changement de décor. L’action se déroule en Australie.
On peut apprécier ce roman sans être fan de Christie, mais connaître sa vie et certains de ses ouvrages les plus célèbres apporte un petit plus. On appréciera davantage les références glissées au fil du texte. Je tiens cependant à saluer l’autrice qui n’a pas lâché un seul spoiler. On aurait difficilement pu le lui reprocher vu l’ancienneté des romans, mais cela montre son respect et son amour pour l’œuvre de Christie ainsi que son envie de la partager. Je lui pardonne donc d’être, comme son personnage principal, souvent assez snob dans d’autres domaines.
La qualité du livre audio n’est pas fameuse. Il y a des coupures et la lectrice bute parfois sur des mots pourtant pas si alambiqués. On l’entend aussi beaucoup renifler, ce qui peut être agaçant pour les personnes sensibles aux bruits parasites. Je pense néanmoins découvrir aussi le deuxième dans le format audio. Je veux voir ce que l’autrice va faire de ses personnages et j’aime la façon dont elle a construit sa première enquête, donc j’ai de l’espoir pour la suite.

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