jeudi 15 novembre 2012

Charley Davidson T1, Première tombe sur la droite

Un roman d'urban fantasy de Darynda Jones, publié par Milady.


Charley Davidson est détective privée et faucheuse. Son boulot consiste à convaincre les morts « d’aller vers la lumière ». Mais ce n’est pas toujours si simple : parfois Charley doit les aider à accomplir quelque chose avant qu’ils acceptent de s’en aller, comme retrouver l’assassin de ces trois avocats. Ce qui ne serait pas un problème si Charley ne passait pas son temps à faire des rêves érotiques provoqués par une entité qui la suit depuis toujours… Or, il se pourrait que l’homme de ses rêves ne soit pas mort. Il pourrait même être tout à fait autre chose…


"J'aurais moins de troubles de l'attention s'il n'y avait pas autant de jolies choses brillantes."

On n’a pas arrêté de me dire beaucoup de bien de cette série, notamment une amie qui m’assurait que j’allais adorer Charley et que si je devais commencer une nouvelle série (j’ai plutôt tendance à freiner des quatre fers ces temps-ci pour ce genre de choses) ça devait être celle-ci, alors j’ai fini par me laisser fléchir. Et puis ça m’évoquait la série tv Dead like me, que j’avais appréciée, même si je me doutais, avec raison, que ce bouquin n’avait pas grand-chose à voir avec cette dernière…
C’est clair, on est bien loin de Dead like me, d’ailleurs le terme de faucheuse pour désigner Charley est franchement abusif. Elle fauche que dalle, mais je vais vous laisser découvrir quel est exactement son rôle en lisant le livre, sinon vous n’aurez plus grand-chose à vous mettre sous la dent.
Disons-le tout de suite, la mythologie évoquée dans ce roman ne m’a pas emballée, une question de goût plus qu’autre chose, ça n’est pas mauvais en soi, c’est juste trop chrétien pour moi. En outre, les explications sont très superficielles, comme dans tout premier tome qui se respecte, alors j’imagine que c’est pour laisser des choses à dévoiler dans les volumes suivants.
L’histoire non plus ne m’a pas séduite plus que ça. L’intrigue policière est pendant longtemps mise de côté et j’ai vraiment eu l’impression qu’il ne se passait rien durant un bon tiers du bouquin. Il y a un grand creux vers le milieu du récit, uniquement comblé par les bavardages répétitifs de Charley et sa copine Cookie. J’ai trouvé ça très dommage parce que l’idée de cette détective médium est intéressante, pas novatrice, certes, mais pleine de potentiel. Et puis des fantômes (surtout ceux qui peuplent ce roman) en urban fantasy ça change un peu…
J’ai aussi été un peu gênée par le côté peu crédible de certains événements. Vous me direz que quand on lit de la fantasy, la crédibilité ça fait plutôt rigoler, et pourtant non, j’ai besoin d’une certaine vraisemblance. Peu importe qu’on me raconte des trucs dingues, mais il me faut un minimum de logique, que ça sonne même lointainement vrai, ce qui laisse parfois à désirer dans cet ouvrage.
Par contre, mon amie avait raison sur un point, j’ai adoré Charley. C’est un personnage très bien construit, toutes ses réactions, ses manies, ses habitudes résultent d’expériences passées, ce qui la rend très vivante. Elle est drôle, d’une exquise mauvaise foi, fainéante, complètement barrée, mais aussi un peu gamine parfois. L’auteur ayant souvent tendance à vouloir trop en faire, tous ces charmants petits défauts peuvent devenir un peu lourds par moment, mais c’est avant tout Charley qui fait l’intérêt du roman. L’intrigue policière, quand l’auteur daigne se rappeler qu’elle doit aussi s’en occuper, n’est pas mauvaise, mais pas transcendante non plus, c’est la personnalité de l’héroïne qui fait qu’on tourne les pages. On s’attache forcément très vite à elle, même quand elle devient casse-pieds.
Les personnages secondaires sont un peu plus caricaturaux que Charley, mais quand même intéressants, enfin, si on excepte Cookie… Elle a une personnalité en rapport avec son prénom, à savoir très plate, c’est le faire-valoir de base qui ne sert qu’à faciliter la vie de l’héroïne. J’espère qu’elle prendra un peu plus d’épaisseur et d’indépendance dans le prochain volume, sinon autant nous épargner sa présence.
J’admets que Reyes, personnage masculin principal de l’histoire, n’a pas non plus éveillé grand intérêt chez moi. Question de goût une fois encore, je suppose. Je n’ai pas adhéré du tout à l’histoire d’amour. Charley est chiante avec ses genoux qui se dérobent chaque fois qu’elle pense à Reyes. Lire son nom lui suffit pour s’évanouir… L’auteur elle-même s’en rend compte puisqu’elle le fait admettre au personnage qui se désole de son propre comportement. Mais au lieu de calmer le jeu, elle insiste en essayant de faire passer ça avec de l’humour et du coup c’est encore plus soulant…
Au final, c’est un roman distrayant qui se laisse lire, il ne faut pas en espérer plus. Mon avis est donc mitigé, mais je pense lire la suite quand j’aurai besoin de vacances et puis un premier tome n’est jamais le meilleur d’une série. Je suis le genre de lectrice qui veut une intrigue et qui en a vite marre qu’on tire sur la corde. Le fait que tout repose sur Charley passe relativement bien cette fois, mais ça ne sera sans doute pas le cas dans un deuxième volume, alors j’espère que l’auteur a remédié à ces défauts.
On verra bien…

2 commentaires:

  1. Oui, lis la suite, c'est bien mieux au niveau de l'intrigue, et Charley reste Charley. Quant à Reyes, je suis contente de ne pas être la seule à rester de marbre.

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  2. Il m'a plus évoqué le grizzli que l'être humain...

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