Un roman d'Aleksei Pekhov, publié chez J'ai lu.
Présentation de l'éditeur :
Jamais les Terres désolées n'avaient connu pareil rassemblement ; des milliers de géants, d'ogres et d'autres créatures maléfiques unissent leurs forces pour la première fois de leur histoire sous une bannière unique. Bientôt, l'Innommable et ses armées seront aux portes de la cité d'Avendoom. À moins que Harold l'Ombre, Maître Voleur, ne trouve un moyen de les arrêter. Secondé dans sa quête par une princesse elfe, dix Cœurs sauvages - les combattants les plus valeureux que les Terres désolées aient jamais comptés - et un bouffon aux multiples surprises, Harold doit réussir là où des armées de guerriers et de mages ont échoué.
Décidément, les voleurs ont la côte dans les publications fantasy du moment. Harold, le héros et narrateur des Chroniques de Siala, en est un, qui plus est parmi les meilleurs. C’est justement cette habileté qui va lui valoir bien des déboires. Forcé d’accepter un contrat pour ne pas finir ses jours en prison, Harold n’a pas idée de l’imbroglio dans lequel il va se trouver impliqué. Et le lecteur non plus d’ailleurs…
Si Harold est un personnage sympathique et attachant qu’on a forcément envie de voir réussir, ne serait-ce que parce qu’on compatit à ses malheurs, on n’en a pas moins l’impression de s’enliser un peu dans cette histoire, avec une quête qui n’en finit pas de démarrer. Harold est toujours en train de chercher quelque chose, par exemple le plan de la ville pour trouver celui d’une nécropole, et si possible dans un endroit très dangereux… Et c’est comme ça tout au long de l’histoire. À la fin du roman, la quête principale commence à peine et on se dit que de nombreux passages, bien qu’ils soient bourrés d’action, n’ont pas servi à grand-chose.
Non seulement l’habitué de fantasy connaît déjà tout ça (la quête pour mettre la main sur un objet magique d’une importance capitale, les compagnons de voyage de races multiples, le voleur au grand cœur et tout ce qui s‘ensuit), mais en plus il trouvera le récit un peu longuet, avec toutes ces péripéties qui n’en finissent pas de contrarier le voyage de nos héros.
Harold étant le narrateur, on voit tout ce qui se passe à travers le filtre de son regard, mais l’auteur a trouvé un excellent moyen pour nous plonger dans des scènes du passé sans les faire raconter par un tiers et sans non plus céder à la facilité. Par contre, si les événements prennent beaucoup de place dans le récit, les personnages sont quant à eux peu développés, ce qui est très dommage. J’ai une certaine affection pour Harold et Kli-kli, le bouffon, m’intrigue beaucoup. L’improbable duo du nain et du gnome aide également à faire passer les longs chapitres, même si on en sait peu sur eux au final. Les autres personnages sont à la fois plus stéréotypés et légers, il est difficile de s’attacher à eux.
L’univers en lui-même est très classique et il n’y a pas de grandes difficultés pour y entrer. Toute incompréhension peut être éclaircie en allant consulter le glossaire très complet qui se trouve à la fin de l’ouvrage. Ceci dit, le lecteur qui ne souhaite pas s’embarrasser avec ça et arrêter sa lecture n’a pas non plus besoin de le faire quand il a déjà lu de la fantasy. Si parfois les noms de races changent, on devine facilement de quel archétype il est question.
C’est un bon livre, très bien écrit et assez plaisant, même si l’originalité n’est définitivement pas une de ses qualités. Il s’agit, me semble-t-il, d’une trilogie et la quête principale est donc très délayée pour pouvoir s’étaler sur les trois volumes. L’auteur l’additionne donc de multiples petites quêtes. Il est possible que l’intérêt du lecteur s’en ressente, d’autant plus que tout est très prévisible. Mais ça se laisse lire, c’est un bon moment de détente, plus appréciable encore quand on n’a pas lu de fantasy depuis longtemps.
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