Un roman de Lissa Evans, publié chez Poulpe Fictions.
Présentation de l'éditeur :
Un lapin peut en cacher un autre...
Lors d'une nuit d'orage, Fidge est transportée par magie dans un monde tout à la fois coloré et inquiétant : celui de l'album préféré de sa petite sœur, Minnie.
Elle a trois compagnons : deux d'entre eux sont bizarres (Ella, une éléphante violette joviale et déterminée et Dr. Carotte, un jouet en plastique sur roues, doté en ce monde d'un diplôme de médecine) et le troisième est son ennuyeux cousin hypocondriaque.
Pour rentrer chez elle, elle devra résoudre une série d'énigmes impossibles, puis défaire un cruel dictateur en peluche et sauver 3 000 Doubidous (oui, vous avez bien lu cette phrase).
Et le pire, c'est que toute cette histoire est de sa faute...
"Dans le monde pestaculaire (et terrib') de ma sœur Minnie (et de son vilain lapin)", c'est de l'aventure, du danger, de l'amitié, et la crainte de ne jamais rentrer chez soi. Mais, c'est toujours drôle : envers et contre tout très drôle !
Rien que le titre donne envie, n’est-ce pas ? Et le roman est à sa mesure.
Comme toutes les grandes sœurs, Fidge est souvent exaspérée par les caprices de sa cadette. Minnie, quatre ans, n’en fait qu’à sa tête et n’a d’yeux que pour son doudou, Lapirouze, et son livre préféré : Le Monde des Doubidous, qu’elle voudrait qu’on lui lise à longueur de journée.
Et Fidge en a ras-le-bol des Doubidous, vraiment. Mais à la suite d’un accident, elle se trouve coincée dans leur monde en compagnie de Graham, son cousin qui collectionne les phobies, et de deux jouets déglingués. Et il s’en passe des choses dans le monde des Doubidous… Un dictateur a pris le pouvoir et Fidge doit le combattre pour espérer rentrer chez elle et retrouver sa sœur.
Le livre en lui-même est un bel objet, avec une jolie mise en page et des illustrations dans les marges. Cela rend le récit plus vivant. Et quelle chouette histoire ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un roman jeunesse aussi drôle et intelligent. Lissa Evans s’est montrée inventive. Elle manie l’absurde et le sarcasme, elle joue avec les références de l’enfance, tout en donnant aussi à son récit une dimension plus tendre et optimiste. Le roman possède ainsi plusieurs niveaux de lectures, mais tous sont accessibles à son public cible. Pas de mièvrerie dans cette histoire, cependant il y a de l’ingéniosité, de la combativité et de la loyauté à revendre. Ce texte véhicule de bonnes valeurs, sans faire la morale.
Les personnages sont très attachants et leurs caractères vraiment travaillés. On peut facilement s’identifier à Fidge, une héroïne lambda avec ses qualités et ses défauts. Cela fait du bien d’avoir un personnage féminin comme elle dans un roman pour enfants. Ella l’éléphante, la coach de vie de Minnie (!) est un personnage délicieusement positif sans être niais, elle fait ressortir les meilleurs côtés de ses compagnons. Et Dre Carotte, sous ses airs sévères, se révèle tout aussi importante et fine psychologue. Grâce à ces deux personnages, autant qu’au contexte, Fidge et Graham vont grandir dans cette histoire et retrouver l’équilibre qu’ils avaient perdu.
Tout en étant très distrayant et drôle, ce texte transmet de beaux messages à travers des métaphores habiles et accessibles. C’est très bien pour les enfants qui lisent tout seuls, mais il a également un beau potentiel pour de la lecture à haute voix avant le dodo. Même une adulte grande lectrice et blasée comme moi a adoré...
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