vendredi 17 juillet 2020

Artémis

Un roman d'Andy Weir, publié chez Bragelonne.

Présentation de l'éditeur :
Jasmine Bashara, dite Jazz, une jeune femme d’origine saoudienne, vit sur Artémis depuis l’âge de six ans. Elle connaît la cité lunaire comme sa poche  : ses cinq bulles où se répartissent toutes les classes sociales, du plus riche au plus misérable, ses lois si particulières – et pas seulement gravitationnelles – et sa corruption. La vie sur Artémis est rude quand on n’est pas un riche touriste ou un milliardaire. Jazz rêve d’une vie meilleure, et son job de porteuse (elle livre à domicile les denrées légales et de contrebande importées de Terre) ne lui promet guère d’évolution. Une chose est sûre  : elle ne compte pas dormir toute sa vie dans un «  cercueil  », ces couchettes ultra réduites où se serrent les pauvres.
Quand un de ses riches clients lui propose un job risqué, elle ne peut pas refuser  : c’est un défi bien payé. Mais elle ne se doute pas qu’elle prend part à une conspiration politique dont le but est de renverser le pouvoir sur Artémis, et de prendre le contrôle des 2000 âmes qui vivent sur la Lune…
Jazz a grandi sur la Lune dans la ville d’Artémis et le moins qu’on puisse dire est qu’elle adore y vivre. Elle ne se verrait pour rien au monde retourner sur Terre. Toutefois Jazz est pauvre. Elle a beau être brillante et posséder une capacité d’adaptation exceptionnelle, cela ne l’a pas empêchée de faire de très mauvais choix. Alors elle vit de contrebande, ce qui est un peu la solution de facilité. De manière paradoxale, elle est aussi la femme la plus honnête qui soi, ce qui a fait sa réputation. Avec Jazz, vous n’avez pas fini de voir s’allier les contraires. À la fois puérile et responsable, intelligente et stupide, honorable et pourtant tout à fait prête à s’arranger avec la vérité ou la loi… cette femme n’en finira pas de vous étonner. Toutes ces contradictions font d’elle un personnage complexe et nuancé ainsi qu’une très intéressante narratrice.
Et elle est têtue, tellement têtue… Si elle avait utilisé son intelligence à bon escient, elle aurait facilement obtenu la fortune après laquelle est court comme une dératée. Mais dans ce cas pas de roman... J’ai souvent eu envie de la secouer ou de lui donner des claques, pourtant je me suis aussi attachée à elle. Sa façon d’interagir avec ses proches y est pour beaucoup. Jazz a fait des erreurs, elle essaie de les assumer, mais elle a aussi perdu confiance en autrui, alors elle se tient à distance et agit comme une petite conne, tout en étant très dévouée à ceux qu’elle aime. Grâce à sa correspondance avec Kelvin, un terrien, depuis leurs neuf ans, on peut voir comment elle s’est construite en tant qu’adulte. Ces échanges, insérés dans la narration principale, apportent beaucoup au récit. La longue amitié entre ces deux personnages est certes renforcée par leurs accords commerciaux, mais elle est cimentée par le soutien qu’ils se sont apporté durant les années difficiles. Cela illustre bien quel genre de personne est Jazz.
L’atmosphère de ce roman oscille entre science fiction et thriller. L’auteur a parsemé son récit d’explications scientifiques en réussissant à maintenir le suspense et la fluidité. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Le nœud de l’intrigue est plutôt simple, mais la narration est efficace. Ce qui intéresse vraiment le lecteur est de savoir si et comment Jazz va se tirer d’affaire. Aussi complexes que soient ses plans, elle ne peut pas tout prévoir, toutefois elle sait s’adapter. Le fait qu’elle ne s’avoue jamais vaincue est ce que j’ai préféré dans ce personnage.
Artémis n’est pas le roman du siècle, mais il est aussi distrayant que dépaysant. Je ne lui en demandais pas plus.

Défi Cortex catégorie Dans le système solaire, mais pas sur Terre

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