Un roman de Charlie N. Holmberg, publié chez Amazon.
La version audio française est lue par Lila Tamazit et produite par Audible Studio.
Je vous épargne le résumé de l'éditeur qui raconte presque l'intégralité du roman.
The Paper Magician (malgré le titre, il est bien traduit en français) est le premier tome d’une trilogie. Pour ce que j’en sais, il existe un quatrième volume dans cet univers, mais il ne met pas en scène Ceony, l’héroïne des trois premiers romans.
C’est l’originalité de la magie de ce monde et son ambiance victorienne qui m’ont attirée. Les magiciens doivent se lier à un matériau « fabriqué par l’homme », donc pas de bois ni de pierre, mais du papier, du verre, du caoutchouc (et plus récemment du plastique), ou des alliages de métaux. C’est dans et par ce matériau, et lui uniquement, que va se manifester leur pouvoir une fois le lien consacré. Les Fondeurs, par exemple, peuvent enchanter des balles qui atteignent toujours leur but.
Le papier est le plus mal aimé des matériaux et il n’est presque jamais choisi par les aspirants mages. Ainsi Ceony, première de sa promotion et qui se rêvait Fondeuse, se voit attribué de force la destinée de Plieuse car il n’y en a plus que douze en Angleterre. Comme c’est cela ou rien, elle débute son apprentissage chez le Maître Plieur Emery Thane avec toute la morosité et la mauvaise humeur qu’elle peut rassembler. Elle va pourtant découvrir que le papier peut se révéler plus intéressant qu’elle l’imaginait.
C’est cette magie fantasque et toutes ses applications originales qui m’ont plu. L’idée en soi est excellente et bien mise en œuvre. Cependant, l’histoire elle-même manque un peu de maturité ainsi que de profondeur. Je ne suis pas sûre qu’elle soit destinée à un jeune public, mais elle serait plus appréciée par lui car elle est malgré tout assez enlevée et amusante. De jeunes lecteurs seraient aussi mieux disposés envers les personnages. Pour ma part, c’est le manque de finesse dans la psychologie et les quelques facilités que se permet l’autrice qui m’ont gênée. Avec l’âge, on pardonne moins ce genre de choses.
Ce roman est auto-édité. Je n’ai rien contre, cependant je crois que c’est tout à fait le type d’ouvrage qui aurait gagné à être passé au crible sous l’œil intransigeant d’un éditeur. Les relations entre les personnages manquent de relief et la méchante est caricaturale à l’excès. J’aurais aimé lui trouver des motivations plus conséquentes. Elle n’est qu’une force brute, sans réelle personnalité. Il faut dire aussi que ce roman est un peu cucul sur la fin, on s’en serait volontiers passé. C’est dommage, cela réduit l’envergure d’une histoire qui possédait beaucoup de potentiel. Il faut voir comment la série va évoluer, cependant je doute que cela soit dans le bon sens. Je n’aime pas trop ce que j’ai vu se profiler sur la fin en ce qui concerne les pouvoirs de Ceony. Je serais déçue d’avoir deviné juste car c’est une pirouette beaucoup trop facile et éculée. Enfin, je verrai bien, si je me décide à lire le volume suivant.
Dernière précision, mais non des moindres, j’ai opté pour la version audio, mais je ne la conseille pas. La narratrice lit très, très lentement et y met bien peu de vie. J’ai dû augmenter la vitesse de lecture à 1,75 pour avoir un débit à peu près normal… Cela ne m’a pas aidée à être plus indulgente.
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