Une BD d'Hubert et Zanzim, publiée chez Glénat.
Renaissance italienne, Bianca a tout pour être heureuse selon ses amies. Mais qu’est-ce que cela signifie pour l’époque ? Elle s’apprête à épouser Giovanni, le fils d’un riche marchand et ses parents tireront avantage de cette union. Les femmes ne sont ni plus ni moins que des marchandises et si Bianca peut s’estimer heureuse, c’est parce qu’elle va épouser le fils, qui est un peu plus vieux qu’elle, et non le père de celui-ci.
Élevée dans un cocon, Bianca est naïve mais pas stupide et elle a des idées qui désespèrent sa mère, comme de vouloir connaître son fiancé avant le mariage. Que ferait-elle de cette possibilité dans un monde où de toute façon les femmes n’ont pas le choix ? Elle le saura par l’entremise de sa marraine qui lui révèle un secret de famille bien gardé par des générations de femmes : elles possèdent une peau d’homme et en la revêtant, elle pourra se faire passer pour tel sans que nul ne soupçonne sa vraie nature.
À cette époque (même si cette BD n’a pas vocation à être pertinente d’un point de vue historique), les hommes et les femmes vivent dans des mondes diamétralement opposés et Bianca va découvrir une liberté enivrante ainsi que les joies de la sexualité dans la peau de Lorenzo, mais aussi qu’on ne force pas les sentiments...
Ce récit est celui d‘une émancipation, de la découverte de soi, du désir et des contraintes de genres imposées par la société, de l’épanouissement, en ce qui concerne la sexualité mais aussi la vie en général, malgré les barrières et les préjugés. C’est un conte qui parle d’amour sous diverses formes et du courage d’être soi malgré la pression sociale.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Bianca, sa lutte contre l’hypocrisie, son envie de vivre sa vie comme elle l’entend et sa ténacité. Elle grandit beaucoup au cours de cette histoire, en acceptant sa nature, mais aussi celle des autres.
Derrière sa couverture en relief aux nervures bleu métallisé qui attire le regard, Peau d’homme est une très belle BD, pour les thèmes qu’elle évoque et son appel à la tolérance, mais aussi en tant qu’objet artistique. Les planches sont superbes et chatoyantes. J’ai particulièrement aimé les pleines pages avec leur foisonnement de détails qu’il s’agisse des débuts de chapitres enluminés ou des scènes évolutives. Cela rend le dessin très vivant. Je ne peux que vous conseiller cette lecture.
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