lundi 23 septembre 2013

La brigade des loups, Ep2

La brigade des loups est un feuilleton numérique écrit par Lilian Peschet et proposé par les éditions Voy’[el] dans leur collection e-courts.


Si vous voulez mon avis sur le premier épsiode, c'est par ici.


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La brigade des loups, Ep2




Présentation de l'éditeur :
2020. L'épidémie de lycanthropie sévit en Europe depuis près de trente ans. La Roumanie est l'un des pays les plus en pointe concernant la recherche sur ce rétrovirus, mais aussi l'un des rares où les lupins ont le droit de vivre dans la société.
Sous certaines restrictions.
Pour s'occuper des crimes lupins, des unités de polices spéciales exclusivement composées de malades ont été créées.
On les appelle les Brigades des loups.


Un attentat dans un centre commercial de Bucarest. Des revendications d'un groupe indépendantiste moldave. Une autre bombe qui doit exploser. Mais l'ennemi se trouve-t-il vraiment à l'extérieur de Bucarest ? La Brigade risque beaucoup à enquêter sur une affaire où elle n'est pas désirée...



Ce deuxième épisode nous amène peu après la fin du premier, aussi il est nécessaire de connaître les événements qui ont engendré la situation présente pour la comprendre et apprécier la nouvelle à sa juste valeur. Il est maintenant clair que ce feuilleton n’offrira pas des épisodes indépendants.
L’univers très sombre que l’auteur nous a présenté précédemment se dévoile de plus en plus, dans toute sa rudesse et sa réalité. On voit qu’il a tissé un canevas complexe et qu’il nous reste encore beaucoup à découvrir, au fil des épisodes, sur ce monde où la lycanthropie est à la fois une réalité et une maladie. L’équilibre des forces est bouleversé dans cette Europe alternative, la façon dont les différents pays ont géré l’épidémie ne nous apparaît encore que par touches, mais on sent bien qu’il y a une vraie réflexion dans la trame de ce feuilleton et je dois dire que ça me plaît.
La brigade des loups est une série très addictive qui se révèle de mieux en mieux. J’ai beaucoup plus apprécié cet épisode que le premier. Je ne sais pas si c’est dû au fait de déjà connaître les personnages et le background, mais ce récit-là m’a semblé beaucoup plus fluide, moins fouillis. Les révélations, sur le monde lui-même comme sur les personnages, sont justement dosées et donnent envie de lire la suite.
En même temps que se joue l’avenir de la brigade ainsi que de ses membres de façon plus personnelle, la Roumanie traverse une grave crise due à des menaces terroristes. La brigade s’y retrouve embarquée et les intrigues se mêlent. L’enquête menée lors du premier épisode a encore des répercussions, parfois inattendues, il faut bien le dire.
Le récit est toujours sur le mode d’une narration chorale, nous offrant des interventions à peu près équivalentes de tous les membres de la brigade ou presque. Les personnages se démarquent un peu plus dans leur style et cela apporte plus encore de cohérence à l’ensemble. J’apprécie vraiment que chacun ait droit à la parole, dans le cas présent cela apporte beaucoup à l’histoire elle-même et le développement psychologique de ces protagonistes est vraiment intéressant.
J’espérais apprendre des choses sur le sort de l’un d’eux, plutôt malmené dans le premier épisode, mais au final on n’en sait pas beaucoup plus. La patience est donc de mise avec cette série, mais elle est récompensée par la qualité de la trame de fond.
L’enquête elle-même est plus prenante que la première, du moins de mon point de vue, et recèle plusieurs surprises. Avec le retournement de situation que l’auteur nous a réservé pour la fin, j’ai encore plus envie de lire le prochain épisode.

dimanche 22 septembre 2013

L'ange de Polh, Ladainian Abernaker Ep2

Une nouvelle de Lydie Blaizot, publiée au format numérique aux éditions du Petit Caveau.


Vous pourrez trouver mon avis sur le premier épisode par-là.


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L'ange de Polh, Ladainian Abernaker Ep2


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Présentation de l'éditeur :
Ladainian Abernaker est un très vieux vampire, aigri et inadapté à la vie moderne. Sa seule passion : le blues. Son seul ami : Ezequiel, un corbeau. Tout naturellement, il vit à Chicago, une ville qu'il a vu naître, grandir et prospérer.
Une saga dédiée à un vampire atypique, une ambiance inspirée des films noirs, des épisodes indépendants... N'hésitez pas à découvrir 'univers de Ladainian !


Épisode 2 — L'ange de Polh :


Émilie, un ange de Polh, débarque à Chicago pour retrouver l'assassin d'une personne dont elle avait la charge. Mais le coupable est un vampire et l'ange, jeune et inexpérimenté, ne parvient pas à lui mettre la main dessus. Elle se met alors en tête de demander l'aide de Ladainian Abernaker, l'allié le plus improbable qui soit. Le vieil acariâtre n'aurait certainement jamais prêté l'oreille à sa requête sans la malheureuse intervention du chef des vampires de Chicago.



Lydie Blaizot a le don de créer des ambiances particulières et la série de nouvelles consacrée à Ladainian Abernaker n’échappe pas à la règle. Le lecteur y entre et s’y sent comme chez lui, bercé par des images qui lui parlent sans verser pas pour autant dans le cliché. Quand on lit une histoire d’Abernaker, on est transporté à Chicago, on sent la fumée de ses cigarettes et on entend la mélodie jazzy qui va avec. C’est presque réconfortant et familier, tout en étant assez exotique pour charmer le lecteur.
Abernaker est véritablement l’âme de ce récit et lui apporte tout son charisme. Ce vieux vampire est un anti-héros de base et est pourtant tellement sympathique derrière son côté bourru et désabusé. Il a son propre sens des valeurs, c’est ce qui fait qu’on l’aime et qu’on suit ses aventures avec plaisir. Et puis, il faut le dire, il a quand même la classe.
Dans ce récit, Il se trouve associé à Émilie, fillette récemment devenue un ange et qui réclame son aide. Le duo est assez mal assorti pour être amusant et l’intrigue plus plaisante encore que celle du premier épisode. Elle n’est pourtant pas très complexe, mais le contraste entre les deux personnages et le mauvais caractère du vieux font mouche.
S’il est agréable d’avoir lu Vampire Blues au préalable pour mieux connaître le contexte et le personnage principal, cette nouvelle se suffit néanmoins à elle seule. C’est une des choses que j’apprécie vraiment avec cette série. Peu importe l’ordre dans lequel vous prenez ces deux épisodes, peu importe que vous choisissiez d’en zapper un, vous n’aurez pas l’impression d’avoir manqué quelque chose d’important ou que la nouvelle finit en queue de poisson.
La lecture est rapide, presque trop, et le style de l’auteur toujours aussi agréable. J’ai écrit dans mon billet sur le premier épisode que la série me semblait prometteuse, cette suite le confirme amplement. Je continuerai à suivre Ladainian dans ses prochaines aventures et je les attends avec impatience.

samedi 21 septembre 2013

Émile Delcroix et l’ombre sur Paris

Un roman de Jacques Fuentealba, publié en version papier par les éditions Céléphaïs et en numérique par Walrus.
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Émile Delcroix et l’ombre sur Paris
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Résumé de l'éditeur :
1863, dans un Paris peuplé de créatures fantastiques et de machines étranges. Émile Delcroix est un jeune étudiant aux Beaux-Arsestranges animé de deux passions, l’une Artistique, l’autre amoureuse. D’un côté, il tente depuis des mois d’extirper du papier sa Muse, quintessence de son Talent et de son Inspiration. De l’autre, il y a Floriane, cette splendide Actrice aux cheveux émeraude dont il est épris. Mais les choses changent le jour où Émile se fait voler sa Muse nouvellement née par un sombre et mystérieux personnage. Des Catacombes à la Cour Chthonienne, des passages secrets de la Sorbonne aux toits de la capitale, le jeune Artiste n’aura de cesse de la retrouver. Mais pendant ce temps, une ombre s’étend sur Paris : une sourde menace s’approche…
Émile Delcroix et l’ombre sur Paris est une sorte d’uchronie steampunk qui doit aussi beaucoup, dans sa forme, aux romans feuilletons. Les péripéties s’enchaînent et les chapitres m’ont souvent fait l’effet d’être des tiroirs. Ils font partie d’un meuble entier et partagent cette cohérence esthétique, mais ont aussi leur propre contenu et on ne sait jamais, quand on tire le tiroir vers soi, ce qui risque de nous assaillir.
Ce fut une lecture vraiment plaisante, très récréative, tout en étant intelligente. L’uchronie est vraiment bien construite, subtile, et l’univers original, avec de surcroît une intrigue riche et prenante. Ce roman se passe au XIXe siècle, à Paris. Émile Delcroix, jeune homme de 16 ans et artiste surdoué, nous entraîne à sa suite dans ce Paris alternatif où se mêlent magie et technologie. Il y a une résonance avec l’univers qu’affectionne Fuentealba et ceux qui en sont familiers apprécieront les références multiples qu’il y fait et les informations distillées petit à petit. Cependant, ceux qui ne connaissent pas du tout les écrits de l’auteur apprécieront tout autant la lecture et ne se sentiront pas perdus.
Ce récit déborde d’inventivité, il est coloré, très visuel et poétique, très inspiré des arts de manière générale en fait, ce qui crée une ambiance plutôt baroque. J’ai beaucoup pensé au poème de Baudelaire intitulé Correspondances en lisant ce roman et c’est vrai qu’il est écrit dans ce même esprit d’échanges sensoriels. Cela m’a séduite, tout comme les références culturelles. On sent que l’auteur a vraiment construit son background, mais pourtant il n’en fait pas trop non plus et privilégie l’histoire. Il y a de très nombreux clins d’œil. Par exemple, la pièce de Musset, Lorenzaccio, a pu être jouée en 1863 dans cet univers alternatif, c’est d’ailleurs Floriane, l’amie d’Émile qui incarne le personnage principal. On peut voir aussi Gustave Courbet comme directeur de l’académie des Beaux-Arsestranges. Ce sont des détails qui amusent le lecteur quand il les débusque, mais qui n’enlèvent rien à l’histoire quand on ne les attrape pas au vol.
Je trouve toujours plaisant de voir une uchronie steampunk investir Paris. En effet, même si cela devient de plus en plus fréquent, c’est encore Londres qui a la faveur de ce genre. Ici le steampunk a des relents de merveilleux qui s’accordent fort bien avec le côté roman d’aventure que l’auteur met en valeur. Le mélange des genres est vraiment réussi et j’ai bien aimé le système de magie mis en place.
Dans ce monde, les artistes, peintres, musiciens, acteurs et compagnie ont leur propre magie, différente de celle des sorciers et des mages, mais pas moins effective. Les acteurs incarnent véritablement leurs personnages, les musiciens sont capables de faire ressentir des émotions, parfois très fortes, à leur auditoire et les peintres peuvent faire sortir leurs créations du papier, entre autres possibilités que je vous invite à découvrir au fil de la lecture.
C’est ce qui fait l’originalité de cet ouvrage et une grande partie du plaisir que l’on a à voir Émile évoluer. Il a les défauts de son âge, il est impulsif, mais c’est aussi un jeune homme qui lutte contre son caractère possessif et un peu égoïste. Il se révèle très attachant, tout comme ses compagnons.
L’intrigue peut parfois sembler prendre des détours un peu faciles, comme souvent dans le style du roman feuilleton qui grossit toujours un peu le trait, mais ça fait partie du genre et ce texte bouillonnant d’activité entraîne aisément son lecteur dans les rues de ce Paris baroque.
Le seul vrai bémol, à mon sens, vient des trop nombreuses coquilles que j’ai trouvées dans la version numérique. Il y a aussi un petit bug (en tout cas sur ma liseuse et avec deux fichiers epubs différents (oui, j'ai vérifié qu'il ne s'agissait pas de la même version), respectivement celui que j'ai acheté sur Immatériel et le SP envoyé à Vampires et Sorcières), la page de titre se bloque et on est alors obligé d’entrer le numéro de la page suivante manuellement.
Ces petits cafouillages insignifiants mis à part, je me suis sincèrement enthousiasmée pour cette histoire. Elle peut être lue par un large public, elle plaira sûrement aux ados pour l’âge du héros et la vivacité du récit, mais aussi aux adultes. Elle m’a, en tout cas, ramené l’enthousiasme qui était le mien lors de mes lectures de jeunesse et cela n’a pas de prix.

vendredi 20 septembre 2013

Scribuscules

Un recueil de micro nouvelles de Jacques Fuentealba, publié en papier chez la Clef d’Argent, en numérique chez ActuSF.

Présentation de l'éditeur :

Scribuscules est un recueil de petites nouvelles délicieuses. Souvent très courtes, une ou deux lignes, un paragraphe au plus, Jacques Fuentealba y croque en un tour de main les grands thèmes du fantastique. Ses micronouvelles sont drôles, fines et percutantes, dans la lignée de ce qu’a pu faire Jean-Pierre Andrevon. Une réussite pour ce jeune talent qui a semé des nouvelles dans Galaxies, Black Mamba, Lunatique, Borderline, Parchemins et Traverses etc., qui est également traducteur, anthologiste et qui tient le site clef de la micronouvelles en France : La Fabrique de Littérature Microscopique.

"Banquiers, assureurs, agents immobiliers, garagistes, politiciens de tous bords… Consciencieusement, le chasseur de vampires dresse la longue liste de ses suspects idéaux."
Que voilà un ouvrage atypique… Chaque chapitre propose un thème, de l’ouroboros (qui n’a décidément pas la tête dans le cul) au personnage en grève (pauvre gars), en passant par le joueur de flûte de Hamelin, Dracula et ses copains, ou encore les voyageurs temporels. Croyez-moi, il y a de quoi dire… Et surtout de quoi lire.

Autour de ces thèmes s’articulent de micronouvelles, petites phrases, quelquefois paragraphes, à saisir au vol, comme des échos éparpillés, réflexions vagabondes, ironiques, comiques ou curieusement sensées (vous aussi vous les trouveriez curieuses dans ce contexte). S’agit-il d’associations de pensées ou de pensées fragmentées ? Je dirais que c’est selon. L’exercice de style est spécial, mais plaisant, avec tous ces jeux de mots, parfois décalés mais souvent savoureux, et ces piques qui virevoltent nimbées de cet humour parfois grinçant.

Je me suis plusieurs fois surprise à sourire au fil de cette lecture décousue. Cet ouvrage très difficile à décrire s’est également révélé étrangement poétique. Oui, « étrangement » est bien le mot qui convient…

Je sais que ça ne plaira pas à tout le monde, mais personnellement j’ai beaucoup apprécié cette lecture décalée. Et je vous quitte avec mon extrait préféré :

« Tous les artistes géniaux oublient dans leurs remerciements les armées d’anonymes voyageurs du temps, qui ont tout fait pour les maintenir en vie afin qu’ils finissent leurs œuvres maîtresses. »

dimanche 15 septembre 2013

Corse, l'île des fées

Un ouvrage de Jean-Jacques Andreani, publié chez Albiana.


Corse, l'île des fées

Quatrième de couverture :
De la fée d'Ulmetu à l'enchantement de l'aigle... Elles sont douze les gracieuses fées de Corse qui invitent chacun à écouter leur histoire, souvent mystérieuse, aujourd'hui presque oubliée. Elles enchantent les rivières, les forêts, les montagnes et sont les gardiennes multiséculaires de la Nature. Rares sont ceux qui ont pu les rencontrer et connaître les bienfaits de leurs pouvoirs. Il ne faut pourtant pas grand-chose pour les voir... ouvrir grand ses yeux et ses oreilles et marcher à pas de loup. Elles en auront, alors, des histoires à vous raconter ! L'île et les territoires de l'imaginaire... La Corse est le berceau de traditions orales vivaces mettant en scène fées, ogres et autres personnages fantastiques. Originellement destinés à approcher par la parabole littéraire les secrets du monde, ces contes et légendes ouvrent les yeux sur l'indicible et le caché. Le présent ouvrage se propose de réinstaller ces personnages (les fées en l'occurrence) dans leurs lieux d'origines (vallée, rivière, etc.) et d'inviter les lecteurs à découvrir grâce à eux une Corse intime, vivante, réenchantée. Chaque conte est ainsi accompagné d'une description de la région et d'une carte. Il est donc en définitive un guide dont le fil rouge est la vie des fées de l'île.



Corse, l’île des fées est un recueil de contes au format un peu atypique. Il est aussi haut qu’une bande dessinée, mais sa largeur est à peu près équivalente à celle d’un grand format classique. Cela en fait un livre étroit et ne facilite pas la lecture. C’est toutefois un bel ouvrage, richement illustré par des photos, des dessins, des peintures, que ce soit en pleine page ou dans les marges.
Cet album d’une centaine de pages commence par un texte introductif qui nous présente les fées et la manière dont elles sont perçues en Corse. Agrémenté de citations issues de textes de référence, ce chapitre ne manque pas d’intérêt et éveille la curiosité du lecteur.
Viennent ensuite les contes. Enfin, je devrais plutôt dire les légendes, car elles sont rattachées à des lieux particuliers. Toutes sont écrites en français, sauf le premier texte qui est présent dans les deux langues. J’imagine que c’est parce que ce récit provient de la région de l’auteur et qu’il a dû vouloir l’inclure tel qu’on le lui racontait enfant.
Comme l’explique l’introduction, les légendes naissent souvent dans des lieux remarquables, aussi les fées leurs sont souvent associées. Sources, lacs, grottes ou fontaines font partie intégrante de ces histoires. Pour enrichir cet aspect, chaque conte est suivi d’un chapitre intitulé Promenade, nous présentant le décor de chaque histoire et ce qu’il y a à voir alentour, pour les rêveurs qui ont envie de partir sur les traces des fées corses ou simplement les curieux qui voudraient mieux connaître quelques lieux insolites et de beaux paysages, avec un peu d’histoire et de culture distillés au passage.
L’auteur y évoque par exemple la façon dont la glace était conservée et vendue, les eaux thermales, les chauves-souris, la récolte du liège et tant d’autres anecdotes ou spécificités relatives à la Corse. Evidemment celui qui s’intéresse à ces sujets devra chercher plus loin, mais l’entrée en matière, par le biais de la légende, est plutôt bonne.
Certains contes ont des traits communs. La fée étant associée à l’eau, on retrouve souvent une problématique liée à la sècheresse, mais ça n’empêche pas ces récits d’avoir leur part d’originalité et d’être plaisants à lire. J’en connaissais déjà une bonne partie, mais j’en ai découverts certains avec plaisir.
C’est un ouvrage fort bien construit, en plus d’être beau, et j’attends avec impatience celui qui portera sur les ogres.
A conseiller ou offrir aux amateurs de contes et de voyages, puis, évidemment, aux enfants qui apprécient toujours les contes.


Vous pouvez voir quelques pages pour vous faire une idée.

vendredi 13 septembre 2013

La brigade des loups, Ep1

La brigade des loups est un feuilleton numérique écrit par Lilian Peschet et proposé par les éditions Voy’[el] dans leur collection e-courts.


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La brigade des loups, Ep1


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Ce premier épisode est véritablement un tome d’introduction. Il nous présente les personnages principaux et surtout la situation. L’auteur a en effet choisi de traiter la lycanthropie sous un angle particulièrement original. Il en a fait une maladie sexuellement transmissible.
Le parallèle avec le virus du sida est évident et apporte une dimension tout à fait particulière et troublante à cette histoire. On nous parle de lots de sang contaminé, de la façon dont les malades sont perçus depuis le début de cette épidémie et on ne peut pas ignorer ces similitudes avec une situation réelle.
L’intrigue se passe en 2020, en Roumanie. Dans ce pays fortement touché par l’épidémie, les lupins sont tolérés, mais toutefois craints. Des lois restrictives vraiment très dures existent à leur encontre et ils doivent faire avec. C’est cela ou être pourchassés et tués, si ce n’est pire, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays.
Pour s’occuper des crimes commis par les lupins, les brigades des loups, uniquement composées de gens atteints par le virus et donc plus à même traquer leurs semblables, ont été créées. Cependant, si elles font respecter l’ordre, elles n’en sont pas moins considérées avec une certaine méfiance. La situation est tendue et pas très enviable.
Cet épisode nous entraîne à la suite d’une de ces brigades. Il s’agit d’un récit à plusieurs voix qui nous présente tour à tour des personnages très différents, tous lupins. Nous découvrons ainsi plusieurs façons de percevoir la maladie et cette société si rigide. Le récit est maîtrisé, intéressant, et on veut toujours en savoir plus sur les protagonistes, en plus de découvrir ce qui se trame derrière les meurtres dont ces derniers suivent la piste.
J’ai trouvé plaisantes à suivre les deux enquêtes qui sont au centre de l’épisode, même si le hasard et l’intuition ont une part un peu trop grande dans leur résolution. Je pense qu’on peut lire ce texte de manière tout à fait indépendante, mais j’ai quand même envie de savoir la suite et ce qui va arriver à ces personnages. On ne peut pourtant pas dire que je me sois vraiment attachée à eux.
Si l’intrigue m’a plu, je ne peux pas en dire autant du style extrêmement sec. Je comprends qu’il soit lapidaire, ce sont les personnages qui s’expriment et ils ne ressentent pas forcément le besoin de décrire ce qu’ils voient et font, mais je me suis quand même sentie un peu perdue parfois.
On peut supposer que les autres épisodes du feuilleton seront également indépendants, mais que celui-ci est nécessaire pour les comprendre et les apprécier. L’avenir nous le dira.
Je ne peux que vous encourager à essayer cette série qui est vraiment originale et réfléchie. En plus, ce premier épisode est gratuit.

mercredi 11 septembre 2013

Bilan des lectures estivales

Pour mes vacances, j’avais défini une liste d’ouvrages à lire. La question que tout le monde se pose (si, si, TOUT le monde) est sans nul doute : de quoi elle parle ?
De ça.
Et non, Tout le monde, je te le dis tout net, tu ne vas pas échapper au bilan de PAL estivale, même s’il est désastreux.


Commençons d’abord par les livres de la liste que j’ai lus. (Ce sera plié en trois secondes...)


God save the queen : Le Soleil ne se lève jamais sur l’Empire britannique de Kate Locke.
Il est passé en premier car il s’agissait du livre du club de lecture de V&S pour juillet. (Et que je suis vraiment en retard dans les lectures du club.)
Mon avis est plutôt mitigé, ça se laisse lire, mais il y a beaucoup de choses qui perturbent la lectrice psychorigide que je suis. J’ai eu du mal avec la cohérence de cette histoire et pour moi la cohérence est sacrée…
Cliquez sur le titre pour lire la chronique complète.


Le Parfum du Mal, Fille d’Hécate T2 de Cécile Guillot.
Avis mitigé aussi.


Et enfin Émile Delcroix et l’Ombre sur Paris de Jacques Fuentealba.
Oui, bon, c’est vrai, je l’ai lu début septembre celui-ci… Mais je l’ai savouré. (Donc il compte, les bonnes lectures se faisant tellement rares…)
J’ai vraiment beaucoup aimé.
Vous aurez la chronique en fin de semaine, quand je pourrai me poser au calme pour l'écrire (oui ça demande plus de concentration que ce billet).
J’ai lu Émile Delcroix en numérique, mais il sort en papier ce mois-ci chez Céléphais, ce qui me fait penser que la chronique d'un autre ouvrage de chez cet éditeur, le premier tome du Baron noir d’Olivier Gechter, attend depuis un bon moment d’être rédigée. Eh oui, certaines attendent plus que d'autres, mais la qualité n'en est pas toujours responsable. C'est aussi du steampunk et c'est franchement bien.


J’ai un peu boudé ma liste, pour des tas de raisons, pas forcément bonnes. J'aurais d'ailleurs peut-être mieux fait de la suivre...
Mais je suis cabocharde et j'ai donc lu d'autres livres. Si certains, dont les chroniques ont été publiées pendant mes vacances, ne sont pas dans la liste, c'est parce qu'ils ont été lus avant. N'attendez pas non plus que je la remette dans l'ordre, c'est du domaine de l'impossible.


Le chevalier, Haut-Royaume t1 de Pierre Pevel.
Qui m’a pris un certain temps et que j’ai entrecoupé d’autres lectures.
Ce n’est pas qu’il m’ait déplu. A chaque fois que je le reprenais, je me replongeais facilement dans ma lecture. Mais je m’en lassais également assez vite.
La chronique n’est pas encore écrite et ne le sera sans doute pas, parce que je ne vois pas vraiment quoi vous raconter. C’est une bonne lecture, mais sans plus.


Les rivières de Londres, Le dernier apprenti sorcier t1 de Ben Aaronovitch.
Celle-ci était plutôt chouette.


Proie idéale de Charlotte Bousquet.
Une très bonne lecture.


Corse, l'île des fées, de Jean-Jacques Andreani.
Idem.
Et pour une fois la chronique est prête depuis un moment (miracle). Faut juste que je la relise...


Dangereuse tentation, Les fils de la pleine lune t1 d'Eileen Wilks.
Qui est LE livre qui m’a plombé mon été.
Je ne suis pas très charitable en écrivant cela, car je ne pense pas que ce roman soit pire qu’un autre du genre, seulement voilà, je crois qu’il est l'humble goutte d’eau, semblable à tant d’autres, qui en rejoignant ses frangines a fait déborder le vase de ma patience.
J’espérais un peu d’originalité (je suis naïve des fois) et j’ai eu la même histoire. Encore une fois…
En résumé on a une fille (plutôt sympa pour une fois), un gars (trop parfait pour être honnête ou au moins intéressant) et les caractéristiques de la romance paranormale alors que je voulais un peu d’urban fantasy…
De ma vie, je n'ai jamais songé un seul instant à brûler un livre, peu importe ce que je pense de son contenu. Mais si je lis encore une fois un putain de délire débile impliquant un lien mystique qui transforme en siamois des gens qui se connaissent à peine et fait d'un loup-garou une carpette vivante, il se peut que je dégaine mon briquet par réflexe de survie.
Enfin bref, vous aurez le détail de tout ça dans la chronique… un jour.


A part ça j’ai lu des petits textes, un manga… (Roji ! t2) Mais rien qui vaille la peine qu’on s’en souvienne à part le dernier épisode de Cinq pas sous terre.
Ah et puis j’ai relu une nouvelle de Gaiman, en V.O. cette fois. How to talk to girls at parties. Que vous pouvez trouver en français dans le recueil Des choses fragiles, avec des tas d’autres très bons textes.
Je crois que c’est tout et si ce n’est pas le cas, ça ne devait pas être franchement important.


Bilan pas terrible donc, mais je ne m’avoue pas vaincue !
Je vais écrire mes chroniques en retard (dont certaines datant de quelques mois déjà, ahem…) et dézinguer en automne le reste de ma PAL estivale.
Tu en es témoin, lecteur débonnaire et désœuvré, cette PAL ne survivra pas à Halloween. (A part les deux ou trois titres que je n'ai vraiment plus envie de lire... Non pas taper !!!)


Par contre, ce message s'adresse à Chani : c'est promis, je lis le livre d'Elizabeth Hoyt ce week-end (je peux le faire !)

mardi 10 septembre 2013

Le syndrome de la page noire

 Un recueil de micro nouvelles de Jacques Fuentealba, publié chez Walrus.

Présentation de l'éditeur :

Certains écrivains connaissent l'angoisse de la page blanche.

Mais il est une réalité qu'on ignore : d'autres, moins nombreux, souffrent d'une curieuse affliction non moins handicapante appelée le syndrome de la page noire. Condamnés à noircir des feuillets entiers de lignes d'écriture plus ou moins inspirées, ces auteurs ne connaissent le répit qu'au prix d'une gloire rapide ou d'un décès anticipé.

Jacques Fuentealba ne souffre de ce syndrome que par intermittence, heureusement pour lui, et pour nous, lecteurs ravis ! À travers 365 micronouvellles, certaines longues d'une seule ligne, d'autres d'une page entière, l'auteur de "Émile Delcroix et l'Ombre sur Paris" et de la seconde saison de "La Boîte de Schrödinger" se frotte au mythe de l'écrivain, à ses angoisses, à ses travers, à ses fulgurances parfois. Toujours avec humour, il nous guide à travers les méandres de ce labyrinthe curieux qu'est le cerveau d'un dramaturge.

« Les nouvelles vont vite, se dit l’auteur atteint du syndrome de la page noire, et les micronouvelles plus encore ! »
Le syndrome de la page noire c’est le besoin viscéral d’écrire, de noircir des pages avec des pensées éclairs, autant que des textes plus longs. C’est ce besoin que Jacques Fuentealba partage ici avec son lecteur.
Cet ouvrage est composé de 365 micronouvelles et ressemble plus à un dialogue intérieur, ou à un échange avec un lecteur attentif, qu’à un monologue froid, voué à être figé et oublié dans un coin.
Ces micronouvelles sont autant d’exercices de style sur l’écriture, les écrivains (et écrits vains), l’inspiration, les philosophes, la poésie, la lecture, l’édition et tant d’autres sujets qui gravitent dans cet univers d’encre et de papier, mais aussi de réflexion.
C’est bien construit, on va de vers en haïkus, avec des métaphores filées qui se défilent, des délires et jeux de mots, aphorismes et syllogismes, entre autres choses. Ces petites phrases versent parfois dans l’absurde, sont souvent surprenantes, décalées, quelquefois lumineuses. Vous ne savez jamais ce qui vous attend à la page suivante.
Certaines réflexions, cueillies au détour d’une page, sont vraiment intéressantes, d’autres prêtent à sourire, quelques-unes, on s’en doute, nous reviendrons plus tard comme autant de petites vérités, bonnes à se rappeler et à partager. Cependant, il faut le dire, quelques vannes reviennent quand même de loin…
Je pense cependant que chacun trouvera dans ce Syndrome de la page noire quelque chose qui pourra l’interpeler, l’inspirer ou, tout simplement, l’amuser.

Juste pour la mise en bouche et parce que je n’ai pas pu me résoudre à en privilégier un seul, voici deux extraits :

« Le syndrome de la page noire vous oblige à essayer de suivre le fil de votre inspiration, de rattraper vos idées pour éviter qu’elles ne s’envolent, comme on le ferait de cerfs-volants. Ce n’est qu’une fois ce fil remonté, qu’une fois le texte libéré sur la feuille, que vous saurez s’il vous a conduit vers la salvation ou la damnation, vers Ariane ou Atropos. »

« Victime du syndrome de la page noire dès son plus jeune âge, il a passé sa scolarité à griffonner les idées que sa muse lui dictait dans les marges ou en plein dans les pages de ses cahiers de cours, sur ses brouillons d’examen.
Après avoir raté ses études, il a échoué dans sa vie de couple : il écoutait plus la voix de sa muse que celle de sa femme. Puis l’échec professionnel a suivi dans le même temps : il écrivait les textes qui lui passaient par la tête en réunion, à son bureau, à la cantine…
Il a fini par rejoindre le long cortège des gens de la France d’en dessous.
Aujourd’hui à la rue, il converse toujours avec sa muse. Quand il trouve du papier, il écrit ce qui lui vient. Autrement, il déclame ses mots tel un poète d’un autre temps.
Il a toujours existé, sous une forme ou une autre, hanté par quelque chose qui tient tout à la fois de l’inspiration et de la folie.
Aussi, la prochaine fois que vous le croisez, même si vous ne lui donnez pas de pièce, prêtez-lui au moins votre oreille. »

mercredi 4 septembre 2013

Le Tournoi de Bao-Siam

Une nouvelle numérique de Jacques Fuentealba, publiée chez Walrus.

Présentation de l'éditeur :

Quand l’Empereur Xiaoa-Lamsong-Tam donne un tournoi, les meilleurs combattants du pays se présentent. Les plus grands maîtres s’affrontent pour le plaisir de la cour, et tous rivalisent de techniques ancestrales et de coups spéciaux pour mettre leur adversaire au tapis. C’est le cas de Xuo-Tompeï, dont le secret réside dans les litres d’alcool qu’il ingurgite et qui lui permettent de bouger de manière totalement imprévisible. Mais face à lui, les adversaires sont coriaces. Qui remportera le tournoi de Bao-Siam ?

Le Tournoi de Bao-Siam est un texte court (environ 25 pages) de la collection Micro.
La première chose que je me suis demandé en commençant la lecture de cette nouvelle est « mais où suis-je donc tombée ? » Il y a en effet de quoi être désarçonné en découvrant ce vieil ivrogne (le Gardien des Secrets de la Bouteille, rien de moins mesdames et messieurs… Je ne sais pas vous, mais ça m’évoque tout de suite Rabelais) qui choisit la cuisine impériale comme aire de combat, alors qu’il doit se battre contre son neveu lors de la demi-finale d’un tournoi d’arts martiaux organisé par l’empereur du Bao-Siam.
Des arts martiaux pour le moins décalés, sans sagesse, sans honneur, sans finesse (quoique, ça dépend de quel point de vue on se place), ça vous tente ? Si oui, vous serez servis : un peu de cynisme, beaucoup de sarcasme, un brin de dragon ball z, une bonne couche de mauvaise foi et pas un seul concurrent de ce tournoi pour rattraper l’autre. Le ton est donné, ça va se castagner sévère, mais sans oublier d’être drôle.
Au cours de cette lecture vous suivrez trois combats plus déjantés les uns que les autres et, croyez-moi, vous ne manquerez pas d’être surpris par les tours inattendus que va vous jouer l’auteur.
C’est une nouvelle amusante, très agréable à lire, assez atypique et, si la chute est plutôt prévisible, elle n’en demeure pas moins savoureuse.