Un roman de Jack Finney, publié par les éditions Denoël. Il a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire en 1994.
J’ai gagné ce roman sur le blog Un papillon dans la lune dans le cadre du Challenge Retour vers le futur. Je remercie d’autant plus chaleureusement Lune et les éditions Denoël que cette lecture a été un grand coup de cœur.
Présentation de l'éditeur :
Première parution en 1993
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Hélène Collon
Nouvelle édition Pour remonter dans le passé lointain, il n'est pas nécessaire d'utiliser une machine à voyager dans le temps. Il suffit de s'imprégner de l'époque dans laquelle on désire se rendre, de se dépouiller de toutes les pensées, comportements qui vous ancrent dans le présent, bref, de se conditionner mentalement et physiquement, pour être projeté dans le temps que l'on croyait perdu. Telle est la théorie du Pr. Danzinger. Informé de ce projet, qui a secrètement l'aval et le soutien logistique du gouvernement américain, Simon Morley doute, hésite... Mais la médiocrité de son existence, la curiosité, et le mystère qui entoure le suicide d'un aïeul de son amie Kate, finissent par le décider. Installé dans un appartement du «Dakota», un vieil immeuble new-yorkais demeuré intact, il va s'y comporter comme un homme de la fin du XIXe, et un soir de neige, après des jours d'efforts et d'attente, le miracle se produit... Récit conjuguant le témoignage écrit et visuel (de nombreux dessins et photos accompagnent le texte), enquête policière, histoire d'amour comme Hollywood ne sait plus en filmer, Le Voyage de Simon Morley a été récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.
Lecteur pointilleux, toi qui aimes les récits soignés et les descriptions très visuelles, toi qui as le goût du détail et apprécies par-dessus tout que l’auteur se donne la peine de rendre son récit le plus plausible possible : tu ne peux pas passer à côté du Voyage de Simon Morley, un classique en ce qui concerne le voyage temporel. New York, début des années 70, Simon Morley est un jeune homme de 28 ans, fraîchement divorcé et qui travaille sans grand enthousiasme dans la publicité, jusqu’au jour où quelqu’un vient lui faire la plus étrange des propositions. Et s’il suffisait de s’imprégner d’une époque pour pouvoir s’y projeter ? Et si les vestiges architecturaux de notre passé pouvaient nous y aider ? C’est cette expérience que va tenter Simon. Motivé par l’envie d’éclaircir le mystère entourant un secret bien gardé qui entache le passé familial de sa petite amie, il va tenter de rejoindre la fin du XIXe siècle. Ce roman démarre lentement, il faut en lire un bon tiers avant d’entrer dans le vif du sujet. Cependant, cela fait partie de ce qui m’a séduite. Le fait que l’auteur prenne le temps de mettre en place le projet, d’exposer la théorie de ses personnages et d’imprégner son lecteur de l’époque à laquelle Simon souhaite se rendre apporte de la cohérence et de la crédibilité au récit. Il est appréciable, pour une fois, de ne pas se trouver face à un personnage qui n’a qu’à claquer des doigts pour obtenir ce qu’il veut. J’ai eu le temps de m’attacher à Simon, jeune homme ordinaire qui semble d’autant plus proche du lecteur lambda, et j’ai beaucoup aimé le suivre dans son aventure, me sentant impliquée dans l’histoire. Finney était un conteur, on a envie de l’écouter et surtout de le croire. Rien n’est pesant dans ce récit, malgré de longues descriptions. Celles-ci paraissent au contraire très vivantes. Le roman est jalonné de photos et de croquis qui renforcent sa vraisemblance et ne manquent pas d’intérêt. Les photos d’époque, prétendument prises par Simon, m’ont particulièrement plu et s’insèrent tout naturellement dans le récit. Le tout est très esthétique, d’autant que le style de l’auteur est aussi visuel que précis sans perdre en élégance. Le narrateur est un dessinateur et cela se ressent : il voit et décrit comme un artiste. On sent que l’évolution de la cité fascinait l’auteur. Ses descriptions de New York, qu’il s’agisse de la ville de 1882 ou de celle des années 70, sont très détaillées et réfléchies. Je me suis ainsi posé des questions qui ne m’avaient pas effleurée jusqu’alors et j’ai appris des choses, sur la ville comme sur l’époque. Finney a su rendre vivante cette fin de XIXe siècle dans mon esprit et si Simon veut en voir les meilleurs côtés, il n’en est pas moins conscient des mauvais. Cela n’en semble que plus réaliste, même si flotte le persistant effluve du « quand même, c’était mieux avant ». L’intrigue est très plaisante, le personnage principal aussi et je n’ai pas vu filer les pages, mais je reconnais que les lecteurs férus d’action trouveront peut-être certains passages un peu longuets, surtout vers la fin quand le lecteur attentif a depuis longtemps compris quelque chose qui, dans la panique, échappe aux personnages. Ce roman a été conçu et se lit comme un one-shot. Finney a néanmoins repris plus tard le personnage de Simon dans un autre ouvrage : Le Balancier du temps. J’ai très envie de le lire, mais malheureusement sa réédition n’est pas prévue.
Vous pouvez également consulter les avis de Lune et Acr0.
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