Un roman de Christelle Dabos, publié chez Gallimard jeunesse.
Présentation de l'éditeur :Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions des personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d'une redoutable vérité.
Le premier tome de cette ambitieuse tétralogie m’avait laissé une impression mitigée. Le début m’avait intriguée, les derniers chapitres passionnée, mais le milieu du récit m’avait engluée dans l’attente. Les Fiancés de l’hiver m’avait semblé un long préambule à quelque chose qui, certes promettait d’être grandiose, mais prenait trop son temps à mon goût. Pourtant, cette série mérite bien toute notre patience. Le monde et l’intrigue créés par Christelle Dabos sont complexes et par conséquent s’épanouissent petit à petit. Ce qui peut vous sembler de l’ordre du détail sur le moment sera peut-être important plus tard. Cette lecture à la fois distrayante et exigeante demande de l’implication en plus d’un peu de patience, cependant, elle vous en récompensera amplement.
J’ai adoré Les Disparus du Clairdelune d’un bout à l’autre et j’aurais bien enchaîné avec le tome suivant si je n’avais été raisonnable. Même le léger mysticisme qui enrobe l’intrigue ne m’a pas découragée (ce qui n’est pas peu dire car j’ai ce genre de préoccupations en horreur).
L’arc principal avance beaucoup dans ce tome, surtout dans les derniers chapitres, et je n’en dirai pas un mot pour ne pas spoiler. De toute façon, c’est juste la cerise sur le gâteau tant le récit a de pistes à offrir. Les personnages évoluent de manière notable. Ophélie, bien sûr, reste au centre de l’histoire et après tout ce qu’elle a déjà traversé, elle n’est plus tout à fait la jeune fille timide et effacée qu’elle était sur Anima. J’ai aimé la voir s’affirmer. Ses relations avec son entourage sont de moins en moins superficielles, que ce soit avec Thorn ou avec sa propre famille. Ophélie avait tendance à se contenter de suivre le mouvement, voire à se laisser un peu marcher sur les pieds, cependant les leçons du Pôle ont porté leurs fruits. Ce tome est, de mon point de vue, celui où elle essaie d’acquérir son indépendance par tous les moyens, tout en protégeant les gens qu’elle aime, et je l’ai trouvée très touchante.
On apprend aussi à mieux connaître Thorn, personnage pour lequel j’ai beaucoup d’affection tant il est à la fois complexe et émouvant dernière sa façade glaciale. Christelle Dabos ne verse jamais dans la facilité et je lui en sais gré, ses personnages n’en sont que plus fascinants. J’ai aimé voir Thorn et Ophélie changer au contact l’un de l’autre, les voir considérer le monde d’un regard plus vaste et s’épauler même s’ils ne se comprennent pas toujours. J’ai aimé voir leurs familles respectives évoluer aussi par ricochet et en apprendre davantage sur certains de leurs membres, comme la mère de Thorn ou le grand-oncle adoré d’Ophélie.
Tout cela était passionnant, mais ne constituait en fait que le fond de l’intrigue, le cœur de celle-ci étant l’enquête qu’Ophélie se voit contrainte de mener. J’ai adoré suivre cette enquête, recueillir des indices petit à petit, en apprendre davantage au passage sur les différents pouvoirs familiaux et les autres Arches. Je suis restée rivée à mon bouquin du début à la fin tant je me suis impliquée dans ce récit. Je ressors de ma lecture extrêmement enthousiaste et avide de découvrir la suite.