dimanche 6 octobre 2013

Puritaine et catin. Les trois princes T1

Une romance historique d'Elizabeth Hoyt.


*





Présentation de l'éditeur :
Jeune veuve, Anna Wren vit avec sa belle-mère. L'argent se faisant rare, elle envisage de travailler comme préceptrice, car elle sait le grec et le latin. Malheureusement, dans l'Angleterre de 1760, les emplois respectables pour dames ne courent pas les rues. Par chance, le comte de Swartingham cherche de toute urgence une secrétaire pour retranscrire ses écrits d'agronomie. Anna est engagée et apprend peu à peu à connaître le maître de Ravenhill Abbey, si impressionnant avec son visage ravagé par la variole. Lord Swartingham est certes disgracieux, mais il a surtout mauvais caractère: bourru, coléreux, autoritaire, il cumule les défauts. Pourtant, Anna ne peut nier l'attirance qui grandit entre eux et s'impose bientôt, les laissant seuls face à une passion que la société de l'époque réprouve...



Ma copine Chani essaie de me convertir à la romance, néanmoins ce ne sera pas pour cette fois.
Désolée Chani… J’ai essayé de me mettre dans le bon état d’esprit, mais il n’y a pas eu moyen. Je n’aime pas la romance et ce n’est pas parce que je suis réfractaire aux histoires d’amour. Les codes du genre me déplaisent vraiment. Je ne m’y ferai jamais.


J’ai eu de grosses difficultés avec ce livre, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour vraiment commencer cette lecture et je ne saurais même pas dire pourquoi. Ce n’est pas le pire roman du genre que j’ai pu lire et une fois les trois premiers chapitres passés, ça se lit assez vite. Mais ce n’est pas suffisant.
Bien entendu, le lecteur est bombardé de clichés dès le début… Je n’ai rien contre les clichés quand ils sont bien employés, mais là ils sont pris pour argent comptant, juste du genre à faire lever les yeux au ciel un peu trop souvent. Et les personnages sont évidemment très stéréotypés.
Anna est la gentille fille de base, avec du caractère malgré l’époque et sa condition. Edward apparaît comme un rustre mais on devine vite qu’il est angoissé, seul, torturé par un passé difficile derrière cette façade qui ne sert qu’à le protéger… Snifff.
Bref, on connaît la chanson. J’ai eu l’impression d’être voyante tant je savais à l’avance ce qui allait se passer. Ce n’est même pas gratifiant, je n’ai pas réussi à me sentir futée pour autant. On va de disputes en réconciliations, de quiproquos en déclarations enflammées. La routine dans ce genre d’histoire… Cela devient très vite lassant.
Les personnages secondaires sont oubliés en route. Je comprends bien que c’est le couple qui importe, mais quand on me parle d’autres personnages j’aime autant savoir ce qui va leur arriver au final. Je pense notamment à Pearl dont l’avenir reste en suspens.
L’évolution de l’intrigue amoureuse prend toute la place. Il n’y a pas vraiment de trame secondaire, mais elle est ponctuée d’extraits d’un conte calqué sur Eros et Psyché. C’est sympa à lire, enfin je suis sûrement influencée par le fait que j’aime ce mythe, mais ça n’a pas de réel impact sur ce qui arrive aux personnages et ça ne fait pas non plus écho à ce qu’ils vivent.
Je suis restée en-dehors de leur histoire et si par moment elle parvenait à regagner mon intérêt, ça ne durait jamais. Ce qui est censé être drôle ne l’est pas, comme par exemple l‘exaspérant valet du comte. Par contre je me suis bien marrée avec des scènes qui n’étaient sans doute pas pensées pour être drôles… Je dois avouer que je suis encore assez perplexe face aux longues envolées emphatiques d’Anna quand elle décrit la queue pardon la « splendeur virile » de son amant. Franchement, la comparer à un bijou et ses poils pubiens à un écrin, fallait oser. (Merci Chani, t’imagine même pas ce que je vais récolter en mots-clefs bizarres à ajouter à ma liste.)
Non mais sérieusement ? Suis-je la seule à trouver ça ridicule ?
Faut croire que je suis définitivement une cliente perdue pour les auteurs de romances.

samedi 5 octobre 2013

Le Baron Noir T1 : L';ombre du maître espion

Une novella steampunk d'Olivier Gechter, publiée chez Céléphaïs.
*
Le Baron Noir T1 - L'ombre du maître espion
Présentation de l'éditeur :
Paris, 1864. La vieille Seconde République est toujours dirigée par le Président Bonaparte. La France domine l’industrie dans tous les domaines : depuis le début du siècle, ses dirigeables sillonnent les cieux, ses transports ferroviaires véhiculent les marchandises de ses usines et de ses colonies dans toute l’Europe. Antoine Lefort, jeune magnat des transports et fabriquant d’armes, est un des artisans de cette puissance. Lorsqu’un de ses plans ultra-secrets est volé au nez et à la barbe des autorités, il décide de tendre un piège à ces espions, à la solde d’une puissance étrangère. L’aide d’Albert le majordome, du jeune Clément Ader et surtout celle du Baron Noir, un mystérieux justicier en armure, ne sera pas de trop.
L’ombre du maître espion est une novella plutôt courte, moins de 100 pages, néanmoins le texte est extrêmement dense. L’auteur parvient à développer ses personnages et à mettre en place son contexte historique tout en nous offrant un texte vraiment porté sur l’action. L’exercice est délicat et d’autant plus appréciable qu’il est réussi.
Cette uchronie steampunk se révèle parfaitement ciselée. On sent qu’elle a demandé un important travail de fond alors même que l’auteur n’abuse pas de cela dans l’écriture. Très souvent, quand un texte a demandé beaucoup de recherches, l’auteur se sent obligé d’en faire profiter le lecteur. Ce n’est pas toujours désagréable, mais ça alourdit le récit. Ce n’est pas le cas ici, tout cela reste en arrière-plan mais on sent vraiment que l’uchronie se développe sur des bases solides.
L’auteur s’est documenté, notamment sur l’aéronautique, sur l’évolution des avancées scientifiques, et il a réellement réfléchi ses choix. Il nous les explique brièvement dans sa très intéressante postface et j’ai vraiment hâte de lire la suite des aventures du Baron Noir pour voir se développer les possibilités de cette uchronie qui est une des meilleures que j’ai lues dernièrement.
Dans ce monde décalé Napoléon est mort à Austerlitz, certaines inventions sont en avance sur leur temps grâce à une manœuvre assez habile de l’auteur. Toutefois l’électricité et la chimie suivent leur développement normal. Le Baron Noir apparaît dans cette époque tel un super-héros qui rappelle un peu Batman et Iron Man, tout en étant, Dieu merci, moins torturé que ces deux-là… Le personnage est intéressant et l’idée d’un super-héros qui tient ses « pouvoirs » de la science dans ce contexte historique est pour le moins prometteuse.
Les personnages secondaires ne sont pas pour autant relégués dans l’ombre du Baron. Albert le majordome apporte une note d’humour à l’histoire et j’ai adoré voir Clément Ader, le « père de l’aviation, » être un personnage actif de cette novella et non un simple faire-valoir. Le méchant de l’histoire, véritable génie du crime, se révèle également plein de ressources, à la mesure de son adversaire. J’aurais vraiment aimé en apprendre plus à son sujet, mais j’espère bien qu’il aura sa place dans la suite.
J’ai passé un très agréable moment avec cette novella dont le seul défaut est qu’elle est trop courte. La fin est quelque peu frustrante car elle apporte son lot de questions qui seront autant de pistes prometteuses pour la suite de la série. Une chose est sûre, je me jetterai dessus dès sa sortie.

logo3