Un roman d'Anne Bishop, publié chez Milady.
Présentation de l'éditeur :
Meg Corbyn a vécu toute sa vie coupée du monde, traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules se servant de ses visions du futur pour s'enrichir. Lorsqu'elle s'enfuit, ils sont prêts à tout pour la récupérer, même à s'aventurer sur le territoire des Autres. Ces créatures de cauchemar prêtes à éradiquer l'humanité au moindre faux pas auprès desquelles Meg va trouver refuge. Mais si Simon Wolfgard, loup-garou et chef de la communauté, est d'abord intrigué par cette humaine intrépide, il pourrait à tout moment décider de simplement éliminer cette source de danger pour les siens…
Meg Corbyn, The Others en V.O., est une série de low fantasy uchronique. L’intrigue se déroule dans un monde et une époque qui ressemblent aux nôtres, mais le point de divergence remonte à la naissance de la vie sur la planète. Namid, une déesse-mère, a engendré une race particulière, composée de métamorphes, de vampires et d’élémentaires, avant les humains. Si ces derniers les nomment simplement les Autres, ils se font plutôt appeler Terra Indigene (à mon grand désespoir le latin est utilisé à tort et à travers dans ce roman, mais passons sur cette faute de goût). Dans sa grande sagesse, Namid a protégé les humains des Autres afin qu’ils puissent survivre et se développer. Néanmoins, ils ont fini par prendre conscience de l’existence les uns des autres et que dire, sinon que les humains ne sont pas cette fois au sommet de la chaîne alimentaire… L’uchronie n’est pas plus développée que cela. Les humains se sont montrés créatifs (mais pas plus que dans notre monde) et leurs inventions ont amélioré leur mode de vie ainsi que celui des Autres par ricochet. En effet, ces derniers se sont arrogé toutes les ressources naturelles et veillent à rester la race dominante tout en profitant des progrès apportés par l’humanité. Dans les quelques grandes villes humaines, sont installés des Enclos où les lois humaines ne s’appliquent pas. Les Autres y vivent tout en surveillant leurs voisins. L’Enclos de Lakeside est plus progressiste que les autres, même si c’est uniquement par intérêt. Et c’est là que va trouver refuge une étrange jeune femme, qui s’est échappée d’une institution. Au début, Meg Corbyn ressemble un peu à un chaton mouillé. C’est une jeune femme très innocente, de par sa nature et le fait qu’elle n’a jamais vraiment été confrontée au monde, néanmoins elle est intelligente, elle sait s’adapter rapidement. Elle est pragmatique, même si elle a vécu des choses affreuses, elle veut aller de l’avant et ne se laisse pas aliéner par la peur. Elle a le cœur sur la main, sans être niaise ou trop naïve. Par-dessus tout, elle tient à sa liberté chèrement acquise. Si elle doit mourir, au moins mourra-t-elle libre. À l’instar des Autres, on ne peut que s’attacher à elle et vouloir son bonheur. Ce premier tome est très axé sur les personnages et sur la présentation de cet univers en général ainsi que de l’Enclos. On apprend en même temps que Meg à connaître les Autres, leur mode de vie et les différents clans, mais surtout on découvre petit à petit qui est Meg et ce qu’elle fuit. C’est un personnage intéressant, mais pas la seule humaine sur qui va se focaliser notre intérêt. Les personnages secondaires, humains ou Terra Indigene sont tout aussi développés et j’ai particulièrement aimé Hiver. On m’avait tellement vanté les qualités de cette série que je craignais d’y avoir placé trop d’attentes. Au final, je ne suis pas déçue du tout. Le premier tome des aventures de Meg Corbyn s’est révélé très distrayant. L’intrigue n’est pas époustouflante, mais la nature de Meg ainsi que la façon de vivre des créatures surnaturelles apportent une dose suffisante d’originalité. L’histoire est intéressante et surtout très agréable à lire. Ce roman a été ma « récréation » du soir, une pause bienvenue face à des lectures plus sérieuses, et j’étais toujours ravie de le retrouver, repoussant l’heure du coucher alors que les pages défilaient à toute vitesse. C’est une série sympa et pleine de potentiel. Elle tire son épingle du jeu dans le flot de parutions de ce type et elle le mérite amplement.