Un roman de Margaret Rogerson, publié chez Bigbang.
Elisabeth a grandi au milieu de livres aussi précieux que dangereux. Dans les Grandes Bibliothèques, on garde les grimoires magiques. Ces livres sont vivants, certains ont même une personnalité très marquée. Ils peuvent être amicaux ou revanchards. Ceux qui renferment des sortilèges sont traités avec autant de soin que de défiance. Ils sont précieux car il est interdit d'en fabriquer de nouveaux et l'on craint à chaque instant que les plus puissants d'entre eux se changent en Maléficts, des monstruosités avides de mort et de destruction.
Quel grand lecteur n’aimerait pas l’univers que nous présente ce roman ? Des livres dotés de conscience, d’immenses bibliothèques remplies de passages secrets, de la magie et des combats épiques ! Tout cela ne pouvait que me séduire. Mais, surtout, j’ai adoré Elisabeth, cette gamine un peu sauvage qui veut prouver qu'elle a sa place au sein du seul foyer qu'elle ait jamais connu. Elle est naïve au début, car elle est jeune et n'est jamais sortie de sa Bibliothèque, mais ça ne l'empêche pas d'apprendre de ses erreurs, d'être intelligente et combative. Pourtant, elle vit des situations très difficiles dans ce XIXe siècle alternatif et elle en est d'autant plus attachante. En Young Adult, les personnage féminins sont souvent décevants. Ce n’est pas le cas d’Elisabeth. Elle grandit tellement au fil du récit ! Et j’étais si impliquée dans sa quête que je me suis sentie très fière d’elle, aussi idiot que cela puisse paraître.
Pour autant, elle n’est pas seule à porter cet excellent récit. Nathaniel est un aussi un personnage facile à aimer. Il égaie l’histoire avec son humour très sarcastique, ses propos hors contexte et ses accents de puérilité, feints ou non. Il sait se montrer sérieux quand il le faut et ne manque pas de charme.
Et puis il y a Silas, personnage aussi profond qu’énigmatique. Il est particulièrement bien construit et toute la complexité de sa nature m’a fascinée.
De prime abord, on peut se dire que ce roman ne paie pas de mine, même si l’univers est prometteur. L’autrice a choisi d’user de motifs tellement connus qu'on s’attend à s'en exaspérer. Pourtant, ce n’est jamais le cas. Non seulement son récit fonctionne, mais elle en tire le meilleur. J’y ai plongé avec joie et l’ai apprécié d’un bout à l’autre.
Seule la fin m’a un peu frustrée et, pour y remédier, j’ai enchaîné avec la novella qui tient lieu de second épilogue.
Cela m’a aussi donné envie de découvrir les autres écrits de Margaret Rogerson.