lundi 31 octobre 2016

Maisons hantées

Une anthologie des Éditions Luciférines.

Existe en numérique à un tout petit prix.*

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Présentation de l'éditeur :

 Qu’elles soient perdues au milieu des bois, héritées d’un grand oncle ou cachées dans la brume, les maisons hantées sont des motifs familiers de l’horreur. Depuis Le Château d’Otrante de Walpole et l’apparition du roman noir anglais au XVIIIe siècle jusqu’au slasher moderne, il est devenu impossible de passer à côté de ces lieux maudits où la réalité se distord.

En hommage à l’intarissable production littéraire et cinématographique qui se plaît à abandonner ses personnages entre des murs de plus en plus étroits, dix-sept auteurs ont proposé leurs huis-clos les plus angoissants. De hautes tours gothiques, un appartement d’étudiant, un motel d’où on ne revient pas… chaque nouvelle présente un édifice dans lequel il serait imprudent de s’aventurer très longtemps. Spectres, démons, souvenirs d’un autre temps et monstres cannibales ont un sens de l’accueil particulier… Alors, comme le disait si bien Dante : Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance…

Des textes inquiétants, violents, insolents, qui n’hésitent pas à s’amuser de nos peurs les plus profondes.

Sommaire :
  • Jeux d’enfants, Floriane Soulas
  • Motel K, Yann Isoardi
  • Annabelle, Jean-Charles Flamion
  • Le murmure des pierres, Chris Vilhelm
  • Préservons l’éternelle fontaine, Raphaël Boudin
  • Amphytryon, Quentin Foureau
  • 65 de la rue Bouscarrat, Jérémy Bouquin
  • Kolka, V.F.F. Pouget
  • 145 rue Lafayette, Antoine Techenet
  • Classifié, Emmanuel Delporte
  • Métafiction, Mahaut Davenel
  • Dans le placard, Hélène Duc
  • Cambrousse Punk, Mickaël Feugray
  • Iravel, Vincent Tassy
  • Les Murs de Blackat, Nicolas Saintier
  • La Vénus aux épines, David Mons
  • Dehors il neige, Bruno Pochesci
La maison hantée a posé ses fondations dans notre imaginaire collectif il y a longtemps et de nombreux auteurs nous ont entraînés dans de sombres corridors, à pas lents ou courses effrénées sur le parquet grinçant, emprisonnant nos peurs les plus instinctives dans ces lieux cauchemardesques. C’est quelque chose que l’on connaît, mais dont on ne se lasse pas.
La maison hantée, aux murs suintants de souvenirs plus ou moins effroyables, nous renvoie les images de nos propres peurs domestiques. Elle est un classique de l’horreur car elle détourne le symbole bienveillant du refuge, que tous nous cherchons à un moment ou un autre de notre vie, pour en faire une prison. Ce constat seul augmente l’angoisse et la pression pesant sur le cœur du lecteur.
Évidemment, avec un tel sujet, on craint le déjà vu. Je vous rassure tout de suite, les textes qui composent cette anthologie, s’ils sont basés sur des motifs connus, n’en sont pas moins imaginatifs et font preuve d’une belle diversité de genres et d’approches. Pour preuve de la variété des récits, on a même du post-apo. Qui plus est, l’anthologiste a su les répartir avec intelligence. La peur va crescendo, mais connaît des moments de latence.
La lecture n’a cessé de me surprendre, tout en me mettant très mal à l’aise. Maisons hantées est un excellent ouvrage. Bien entendu, j’ai été plus sensible à certains textes que d’autres, mais ils sont égaux en qualité. Les auteurs n’ont pas choisi la facilité et je les en félicite. Lire cette anthologie est une bonne occasion de découvrir de nouvelles plumes.
On nous emmène du fantastique à l’horreur, de l’angoissant au gore. Il y a quelques textes vraiment crades mais, pour tous ceux qui comme moi ne sont pas friands d’hémoglobine, sachez que si j’en suis sortie sans aggraver mes insomnies, vous le pouvez également.
L’ouvrage s’ouvre sur Jeux d’enfants, une histoire classique, avec toutefois une petite originalité qui m’a séduite. La narration puzzle fait monter le suspense et l’angoisse même si on anticipe les événements. C’était un très bon texte pour se mettre dans l’ambiance.
À partir de là, l’effroi jouera au yoyo avec votre estomac, vous laissant juste le répit nécessaire pour que vous acceptiez de prolonger votre plongée dans les abysses. Et c’est bien pire quand on devine ce qui va advenir… J’ai été traumatisée par Dans le placard, je me suis perdue dans les méandres d’Iravel et du 145 rue Lafayette, Parfois, j’ai fui aussi prestement que ma vitesse de lecture le permettait, mais je suis tombée de Charybde en Scylla.
J’ai beaucoup apprécié l’angle d’attaque de Raphaël Boudin dans sa nouvelle Préservons l’éternelle fontaine. De même, j’ai trouvé La Vénus aux épines de David Mons particulièrement glauque et originale.
Je ne vais pas évoquer tous les textes dans le détail, même si d’autres m’ont marquée. Il est toujours assez difficile de parler de nouvelles sans trop en dévoiler. Mais j’espère avoir aiguisé votre curiosité.
Fantômes vengeurs ou esprits mélancoliques, maisons maudites ou gloutonnes, obsessions, menaces qui planent dans les murs ou présences malveillantes… Que la nouvelle soit cynique et sans espoir, affreusement clinique ou ignominieuse, vous tournerez les pages avec fascination.
Je suis contente d’avoir attendu la période d’Halloween pour lire cette anthologie. C’est un ouvrage à découvrir.

vendredi 28 octobre 2016

Como agua para chocolate - le film

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Como agua para chocolate, Les épices de la passion en français (ouais, je sais…), est un film mexicain réalisé par Alfonso Arau et basé sur le roman éponyme de Laura Esquivel. Celle-ci en a d’ailleurs écrit le scénario. En français, le roman s’intitule Chocolat amer et tous les amateurs de réalisme magique devraient le lire. L’histoire se déroule au début du XXe siècle au Mexique. Laura Esquivel nous conte le destin de Tita, dernière-née d’une femme revêche qui, sous prétexte de tradition, veut la garder auprès d’elle et l’empêcher de se marier. Or, Tita est courtisée… Pour se rapprocher de la femme qu’il aime et qu’on lui refuse, Pedro fait donc le choix d’épouser Rosaura, la sœur aînée de celle-ci. Il s’installe chez sa belle-famille, avivant ainsi les tensions. Ma première rencontre avec Tita s’est faite par le biais de mes cours d’espagnol au lycée. J’ai eu à traduire l’un des premiers chapitres du roman et j’ai été touchée par l’histoire de cette jeune femme sur laquelle sa mère a reporté toutes les frustrations de son existence. Cependant, au-delà du fait que mama Elena est une sacrée peau de vache, la tradition est réelle. Cela donne à réfléchir. Pour autant, n’imaginez pas que le film et le roman soient pesants ou emplis de rancœur. On est dans le réalisme magique, le fantasque, le romanesque. Le contexte historique troublé n’apparaît qu’en fond, les femmes sont au cœur du récit. Il y a Tita et sa mère, bien sûr, mais aussi Nacha, la vieille servante qui a élevé la petite dernière, et les autres filles de la maison. On s’attache vite à certaines d’entre elles. Le roman développe davantage leurs histoires personnelles, surtout pour Gertrudis, la cadette, et j’admets avoir préféré de loin la lecture. Elle date un peu, mais je me souviens de chapitres courts, d’une écriture douce qui donne l’impression de chuchoter des confidences et de notes culinaires… Le film est fidèle au roman, mais ne possède pas sa magie. À vrai dire, je ne lui aurais peut-être pas trouvé grand intérêt si je n’avais pas connu toutes les ramifications de cette histoire familiale. La vie de Tita est intimement liée à la cuisine. Chocolat amer est à rapprocher de ces romans qui vous entraînent dans un univers lié aux sens, avec cet éclat de petite magie du quotidien qui fait la différence, sans pour autant verser dans le surnaturel débridé. Pour exemple je citerai La Maîtresse des épices de Chitra Banerjee Divakaruni, qui est assez connu. Film ou roman, Laura Esquivel nous offre un récit d’accomplissement. Il parle de ce que l’on choisit de transmettre, en bien ou en mal, et de la difficulté que l’on peut avoir à se libérer des traditions pour n’en garder que le meilleur et construire sa propre vie. Vous adhèrerez ou non aux choix de Tita, mais vous ressentirez autour d’elle cette présence, ces liens qui l’unissent à plusieurs générations de femmes. C’est une sensation familière quand on répète soi-même les gestes que l’on a appris de ses parents ou de ses proches. C’est un savoir inconscient qui nous accompagne toute notre vie. Le film date de 1992. C’est en le trouvant dans le catalogue de Netflix que je m’en suis souvenue et ai eu envie de retrouver ces personnages. Il peut paraître un peu vieillot, mais il n’est pas mauvais malgré quelques raccourcis à l’emporte-pièce. Je conseille de toute façon de lire le roman avant. Je crois sincèrement qu’à voir le film en premier vous vous gâcheriez la découverte.

mercredi 26 octobre 2016

[Tag] Halloween du crépuscule à l’aube

Pour fêter dignement Halloween, Vampires et Sorcières nous propose un tag en 13 questions, chacune liée à une heure nocturne. Parviendrez-vous à rester éveillés ? :P

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19h une couverture effrayante pour se mettre dans l’ambiance.
Les Contes d’Amy de Frédéric Livyns

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20h une histoire qui fait peur, mais pas trop, pour les enfants.
Le fantôme de Canterville d’Oscar Wilde.
J’aime beaucoup ce conte si caustique. C’est un classique que tout le monde devrait connaître et qui peut plaire à tout âge.
Néanmoins, dans le souci d’apporter un peu plus d’originalité, je vous conseille également Des loups dans les murs de Neil Gaiman et Dave McKean.

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21h un chiffre symbolique ! Un récit qui se passe durant Halloween.
Ma bibliothèque abrite un certain nombre d’ouvrages liés à cette période, mais si vous cherchez LE roman à lire pour Halloween, c’est celui-ci :
Le Carnaval aux corbeaux d’Anthelme Hauchecorne.

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22h en quel personnage te déguiserais-tu ?
Je me sens très Mémé Ciredutemps en ce moment.

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23h Quel livre de ta PAL gardes-tu précisément pour Halloween.
Maisons hantées (anthologie des éditions Luciférines).
Je l’avais gagnée lors du CRAAA et j’ai terriblement honte de ne pas l’avoir déjà lue. Mais j’étais débordée lors d’Halloween l’an dernier et je tiens à la lire à cette époque.
Et puis il y a Le crime d’Halloween d’Agatha Christie.
En fait c’est une nouvelle traduction, d’où mon intérêt, mais comme je connais déjà l’histoire je reporte la lecture d’année en année.

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Minuit, l’heure du crime, un thriller époustouflant à vous empêcher de dormir.
Je lis des polars à l’ancienne, rarement des thrillers à glacer le sang. Du coup, j’ai un peu de mal à trouver une réponse convaincante.
Je vais opter pour Narcogénèse d’Anne Fakhouri, un très bon fantastique, très prenant et dérangeant, mais qui ne vous empêchera pas de dormir. Puis le cruel Âme de verre d'Anthelme Hauchecorne, une lecture exigeante comme je les aime.

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1h, l’heure des fées. À Samhain les portes de la Faerie s’ouvrent sur notre monde. Quel est ton roman de sombre féerie préféré ?
Le choix est extrêmement difficile... Mais je ne peux pas faire autrement que vous reparler de L’Étrange Cabaret d’Hélène Larbaigt.

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2h, l’heure du bœuf, tout est magie, une histoire de sorcières.
Les Chroniques d’Oakwood de Marianne Stern.

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3h, l’heure la plus sombre, le roman qui t’a fait le plus peur.
J'ai l'imagination trop fertile pour aimer me faire peur. Quand je lis des ouvrages qui sortent de ma zone de confort, mon cerveau a la manie de les occulter le plus vite possible. Il est très difficile pour moi de les retrouver dans ma bibliothèque cérébrale sans un détail pour m'aider. Je vous citerai donc Les Comptines assassines de Pierre Dubois qui ne sont pas réellement effrayantes, mais parfois horriblement fascinantes.

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4h Les fantômes se meuvent. Quel est le meilleur récit de hantise ?
Pour une fois, je ne vais pas vous citer les sempiternels mêmes coups de cœur. (Il faut dire que j'adore les histoires de fantômes et que je parle souvent de mes favorites.)
Je choisis donc Les Neiges de l’éternel de Chloé Krust. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est la meilleure histoire de fantôme qui soit, mais elle mérite d’être lue. J’ai apprécié la narration en puzzle et l’intransigeance du récit.
Et puis une petite mention pour Manhattan Ghost de Philippe Ward et Mickaël Laguerre, un très chouette hybride entre l’artbook et la nouvelle qui mérite d’être mis en avant.

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5h Dès potron-minet, un livre avec un chat (noir de préférence) sur la couverture ou ayant un rôle important dans l’intrigue.
Coraline de Neil Gaiman
Il remplit les deux critères (bon, pas ma vieille édition française, mais l'une de celles que j’ai en V.O. oui). Et puis j’aime ce chat…

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6h Si tu as survécu jusqu’ici, tu mérites un peu de répit. Quel livre aimes-tu relire à cette période ?
Je ne vais pas être originale, j’aime L’Arbre d’Halloween et aussi La Foire des ténèbres de Ray Bradbury. Mais je sens que je vais adorer relire Le Carnaval aux corbeaux au fil des ans.

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7h L’aube se lève, un post-apo pour reprendre, ou pas, du poil de la bête.
L’âge des miracles de Karen Thompson Walker.
C’est plus du « pendant l’apocalypse » en fait, sauf qu’elle est lente, indéfinie, loin de la violence qu’on lui a toujours imaginé. On ne sait pas exactement quand elle a commencé ni comment elle se terminera, mais la fin est inéluctable. Ce roman m’a durablement marquée.

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Vous pouvez également lire les réponses de Chani.

samedi 22 octobre 2016

Piste d'enfer, Ana l'étoilée 2

Un roman d’Ophélie Bruneau, publié aux éditions du Chat Noir.

Vous pouvez également consulter mon avis sur le premier tome : L’Ours et la Colombe.

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Dans ce tome, notre sorcière moderne est de retour chez elle, à Londres, et tente de reprendre le cours de sa vie. Elle souffre encore des séquelles de sa dernière mission. Pour ne rien arranger, on lui a collé un vampire dans les pattes et une de ses amies sollicite son aide.
J’ai pris plaisir à retrouver Ana qui, ses dons mis à part, est une jeune femme de son temps. On peut facilement s’identifier à elle. Ana a une vie normale, des habitudes et des loisirs qui la rendent tangible. Et elle est amoureuse… mais ne sait pas comment faire comprendre à l’élu de son cœur qu’elle veut plus que son amitié.
Elle compte bien mettre à profit le prochain spectacle de sa troupe pour se rapprocher de Jayesh, sans savoir que son affection pour le jeune homme va l’entraîner sur une pente dangereuse.
L’ambiance sombre de ce roman et son décor de cabaret burlesque décati m’ont beaucoup plu. J’aurais aimé entrer un peu plus dans cet univers, cependant le principe même de la série est de nous offrir des intrigues brèves et enlevées. Celle de ce tome est plaisante bien qu’un peu trop basée sur l’action pour moi. On ne peut pas demander à un roman d’avoir le même impact qu’une série télé. En littérature, trop de visuel tue l’attention. C’est évidemment une considération personnelle, mais j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose pour contrebalancer tout ce mouvement, d’autant que la première personne, quand elle décrit des actes, devient vite lourde.
Toutefois, le principe du piège dans lequel tombe notre sorcière m’a séduite. Ophélie Bruneau dessine des motifs qui me parlent. C’est peut-être aussi pour cela que j’aurais souhaité un récit plus conséquent.
Ce deuxième tome confirme les impressions que m’a laissées le premier : Ana l’étoilée est une série sympa, des romans qui se croquent vite entre deux lectures plus denses.

mardi 18 octobre 2016

Flying Witch

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Flying Witch est une série animée japonaise adaptée d’un manga de Chihiro Ishizuka. La première saison compte douze épisodes.
On y fait la rencontre de Makoto Kowata, une jeune sorcière de quinze ans. Selon la tradition, elle doit prendre son indépendance, mais ses parents s’inquiètent pour elle. La vie est dure pour les sorcières de nos jours, ils préfèrent qu’elle continue ses études et loge chez des proches. Elle s’installe donc à la campagne et retrouve son cousin Kei, sensiblement du même âge, et la petite Chinatsu.
Makoto aime s’habiller en noir et a pour familier un chat (devinez sa couleur). Elle est l’un des archétypes de la sorcière qui hantent notre imaginaire collectif. La bonne sorcière, bien entendu. Mako est vraiment adorable. Elle n’a aucun sens de l’orientation, elle commet plein de bourdes par naïveté, mais elle n'est pas stupide. C’est un personnage très attachant et suivre son quotidien se révèle un réel plaisir. Avec ses cousins, elle apprend à reconnaître les plantes comestibles sauvages et à s’occuper d’un potager. En échange, elle apporte un peu de sa magie et de ses bizarreries dans leur vie.
Entre superstitions, personnages étranges et apprentissage de la magie, les épisodes paraissent bien trop courts (alors que le générique dure des plombes). On se laisse imprégner par le réalisme magique de ces histoires, on a envie d’en apprendre davantage sur les sorcières et en même temps leur vie n’est pas si extraordinaire que ça, juste un rien plus magique. N'attendez pas des sorts époustouflants et des combats, mais laissez-vous ensorceler par la bienveillance douce et loufoque de ces sorcières.
La série nous offre un panel de personnages intéressants : la famille de Mako et ses nouveaux amis, d’autres sorcières et des créatures surnaturelles. Tous sont très réussis. Chaque épisode est une découverte. J'ai particulièrement aimé le salon de thé.
L’animation est jolie. J’aime beaucoup les couleurs, l’ambiance, la douceur de cette série. C’est le genre d’anime que l’on regarde en sirotant une tasse de thé, après une très longue journée, pour retrouver un peu de sérénité. C’est très mignon, mais pas cucul. Les amateurs de sorcières ne pourront qu’adhérer, quel que soit leur âge.
J’ai eu un coup de cœur pour cet anime et j’espère qu’il y aura une suite.


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dimanche 16 octobre 2016

Camille et Merveille

Un roman de Ludovic Roubaudi, publié chez Serge Safran éditeur.


 
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Présentation de l'éditeur :
Quand il ne vend pas des couteaux à huître sur des foires, et qu'il ne discute pas avec Nadège, la vendeuse d'égouttoirs, Camille cherche à réconcilier ses deux voisins qui se haïssent : Mme Fillolit, vieille dame acariâtre, et Dlahba, le maçon slave et bougon. Lorsqu'il rencontre Merveille devant leur porte, son coeur chavire, sa vie bascule. Qui est vraiment cette jeune femme ? Un épais mystère l'entoure. Camille et Nadège enquêtent. Les voilà soudain accusés des pires crimes et menacés. Le mystère sera-t-il levé ? Les secrets de famille déterrés ? Seules conditions pour que Camille et Merveille puissent enfin s'aimer.



Camille et Merveille ou l’amour n’a pas de cœur est le récit d’un amour inattendu, un roman moderne plein de promesses qui démarre au quart de tour. Le narrateur, loquace, un rien gouailleur, ferre le chaland dès le premier chapitre. C’est son boulot, faut dire, il est démonstrateur dans les foires. Les mots sont ses amis, la littérature et le cinéma aussi, et s’il aime bien parfois jouer sur les registres langagiers, on sent que le gars a de la culture.
Il nous dépeint son quotidien, son boulot, ses voisins hauts en couleur et son associée, la belle Nadège qui a oublié d’être bête. Jusqu’au jour où, dans un coin de porte, il rencontre une femme qui va totalement chambouler son existence.
Cela commençait bien, le ton était plaisant, les personnages prometteurs, mais j’ai très vite déchanté. Il y a d’abord eu une remarque, de celles qui me mettent les nerfs en pelote :




« Je ne sais pas si les femmes subodorent la puissance de notre désir et le risque qu’elles prennent à compter sur notre retenue.
C’est à ce moment-là du désir que l’on prend conscience de la finesse du vernis de civilisation posé sur notre peau humaine. Un rien. Un souffle suffirait à nous plonger dans la barbarie et à nous pousser à prendre sans question ce que nous désirons. »



C’est avec ce genre de conneries qu’on justifie n’importe quoi… Je ne vais pas lancer un débat, mais le charme s’est brisé net et les défauts du texte autant que de l’intrigue sont devenus bien plus aigus.
Camille et Merveille, c'est l’histoire d’un coup de foudre et, comme chacun sait, on se lasse prestement de l’hébétude amoureuse. Des pages et des pages de Camille se pâmant devant une femme dont il n’est même pas pressé de connaître le prénom… C’était trop pour moi.
Cette poésie de la parole que l‘auteur tente d’insuffler à son texte finit par sonner creux. Entre références cinématographiques pêle-mêle et psychologie de comptoir, on se dit que la littérature de bobo ça va cinq minutes…
Il y a de jolis passages, mais rien qui sauve vraiment l’ensemble. J’ai en outre les incohérences en horreur, alors quand une conversation commence au téléphone et se termine de visu, forcément je grince des dents.
L’avantage de ce texte est qu’il se laisse lire ; les chapitres sont courts, les dialogues nombreux. C’est bien sa plus grande qualité. Pour le reste, ça n’a pas pris. Avec son ton patelin et sa prétendue sincérité, c’est un récit plein de prétendues vérités sur les hommes, les femmes, la maternité, assenées avec juste ce qu’il faut de prétention pour clore tout débat.
Ce qui m’a fait continuer ma lecture, outre le fait qu’il s’agissait d’un service presse, c’est que l’on se demande quand même un bout de temps qui ment dans cette affaire. Pourtant, même cela traîne en longueur et retombe comme un soufflé à la fin.
Ce fut une lecture décevante a bien des égards.


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vendredi 14 octobre 2016

Box Envouthé Octobre 2016 - Teatime with geeks

Sur ce blog, je ne vous parle quasiment que de lecture, mais j’ai d’autres passions dans la vie et parmi celles-ci se trouve le thé.


J’avais envie de tester une box théinée depuis quelques temps et après moult tergiversations j’ai opté pour celle que propose Envouthé. Les thés sont de qualité (et il est important pour moi de ne pas avoir qu’une tasse de chaque. Le thé est un plaisir qui se partage), le prix est correct, les thèmes précédents étaient sympas et la présentation jolie (pour une fois, j’avais envie d’être un peu futile).
La box du Chakaïclub me tentait également. J’aime l’esprit « l’important c’est le thé, pas le packaging ». Mais je n’ai pas trouvé sur leur site les informations que je voulais, ce sera donc pour une prochaine fois.


 

Revenons donc à la box Envouthé du mois d’octobre dont le thème est Teatime with geeks.


 

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Excusez les photos prises avec le téléphone et la luminosité automnale (comprendre : jour de pluie)...


 

Ce thème ne m’enthousiasmait guère, si je l’avais connu à l’avance, j’aurais probablement attendu le mois suivant. Je n’ai rien contre la culture geek, bien au contraire, mais l’association avec le thé ne me parlait pas. Je voulais être surprise, pas de doute je l’ai été.


Ma box est arrivée le 6 octobre. C’est tôt, tellement que je me demandais ce que c’était… Il est précisé sur le site qu’elle est en général envoyée vers le 15.
À l’ouverture, une odeur de bubble-gum, aïe… Le livret est sur le dessus, le contenu de la box caché par du papier. Je lis le menu, je suis très agréablement surprise.


 
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Le livret contient :
- Un édito qui explique le choix du thème et l’esprit de la box.
- Chaque thé détaillé : ses caractéristiques : origine, temps et température d’infusion, histoire…
On prend même la peine de nous expliquer comment obtenir la bonne température d’eau sans matériel. (Je n’en avais pas besoin, mais je trouve l’attention louable.)
- Des accords thé et mets (de peu d’intérêt à mon avis).
- Un petit mot concernant la surprise du mois et les partenaires.
- Le contenu de la box en résumé, avec les quantités. (Très pratique.)


 

Les thés :


Ils sont variés, du noir, du vert, une infusion et un oolong, des parfumés et des natures, de quoi plaire à tout le monde. C’est un bon point.


Je vais tenter de résumer du mieux possible ce que j’en ai pensé, sans tomber dans des termes trop organoleptiques. Je ne suis qu’une amatrice en ce qui concerne le thé, mais l’un de mes domaines de compétence fait que j’ai tendance à utiliser des termes techniques de dégustation qui d’ailleurs ne sont peut-être pas adaptés au thé.


 

Le Frenchtech club de chez Lagosta
15g
Thé vert de Chine à la fraise, groseille, mûre et sureau


Très bon, on sent bien les fruits rouges, surtout la mûre et la fraise. L’odeur et le mélange des saveurs sont agréables. Il fait très naturel, contrairement à ce que je reproche aux thés aux fruits rouges en général.
Il ferait un très bon thé glacé et il est fort probable que j’en achète.


 

Sencha et Fuji matcha
2 sachets


J’aime beaucoup les thés japonais, même si je m’y connais encore assez peu au final. Je m’habitue doucement au matcha alors que le sencha fait partie de mon quotidien. L’alliance des deux dans ce thé est étonnante, les goûts marqués. Une minute d’infusion c’est presque trop.
Pour moi, il est très astringent, mais j’aime beaucoup le goût végétal, presque sucré, qu’il laisse en arrière-bouche.
C’est un thé délicieux que j’achèterai certainement.


 

Sencha et Uji matcha
2 sachets


Moins de caractère que le précédent, mais indéniablement bon.


 

Tropicoco
Infusion. 3 sachets
Orange, noix de coco, ananas, citron, zeste d’orange, zeste de citron


Odeur très sucrée. Je l’ai peut-être infusé dans une trop grande quantité d’eau. Goût très léger au début, je l’ai laissé infuser plus. Saveur exotique, un peu sucrée. On sent l’orange (sur la fin on a un peu d’amertume) et l’ananas. La noix de coco est plus légère. Ne m’a pas marquée.


 

Paris s’éveille
15g
Thé noir (Ceylan, Chine) « saveurs boulangères »
C’est une création exclusive pour Envouthé.


Il a une odeur voisine du cacao, bien qu’en lisant la liste des ingrédients on se rende compte qu’il s’agit en fait d’un mélange d’épices, dont le cumin et la noix de muscade. C’est cette dernière qu’on sent le plus.
Un thé astringent, pas mauvais, mais pas exceptionnel non plus. Quand il refroidit, on sent un peu plus le parfum boulanger évoqué dans la description.
Je l’essaierai glacé, puisque cela est conseillé, et je verrai si je lui trouve des saveurs plus subtiles.


 

Abracadabra
Oolong.
Poire, Raisin, Prune, Pêche.
20g
Une création d’Envouthé (la première en fait, rebootée pour ce thème avec des petits cœurs en sucre pour nous sauver du game over).


Je l’ai laissé un rien trop infuser, mais l’ai trouvé bon. C’est une création simple, mais efficace, très fruitée (j’ai surtout senti la poire et la prune). Je ne suis pas fan de oolong et ce n’est pas un thé que je boirais régulièrement, cependant c’est une découverte sympa.


 

Et enfin…


Dans chaque box Envouthé il y a une surprise et celle du mois d’octobre était gourmande.
J’associais le thème avec des bonbons (même si ce n’est pas quelque chose qu’on consomme habituellement avec le thé). Alors j’imaginais des Lego en gélatine, ce qui ne m’emballait guère.
Je ne m’attendais absolument pas à des popcorns noisette et caramel. J’étais ravie !
C’est régressif à souhait et vraiment une bonne idée.
Ces popcorns ne sont pas aussi sucrés que ceux que je mangeais gamine, ce qui n’est pas plus mal, et ne sont pas écœurants. Je les ai trouvés très bon, très légers. On sent bien la noisette.
La liste des ingrédients est clean, ils conviennent aux végétariens et ils sont délicieux. Que demander de plus ? Je ne suis pas une grande consommatrice de popcorns, mais je rachèterai probablement ceux-là si j’en ai l’occasion.


 

Vous l'aurez compris, le bilan est plutôt positif, je rempile donc pour novembre.