Adaptation en feuilleton audio du comics scénarisé par Neil Gaiman. Adaptée par Dirk Maggs et produite par Audible.
Disponible en CD (uniquement pour la version en langue anglaise. Elle est accompagnée d'un livret et de trois autocollants) ou en version dématérialisée (en anglais, français, espagnol, allemand ou italien) sur Audible.
La chronique porte sur la version française.
Je vous épargne le résumé de l'éditeur qui en dit trop à mon goût.
La hype autour des comics semble ne plus avoir de limites en ce moment et c’est une excellente chose si cela permet la création d’œuvres telles que celle-ci. D’autant que cela change un peu de ce que l’on nous offre habituellement. L’originalité est dans l’histoire, certes, cependant je fais aussi référence au format. Je n’ai rien contre les films et séries, toutefois je trouve qu’une adaptation audio est une excellente idée. Cela est à la fois original, car peu courant pour une série de comics, et tout à fait traditionnel car l’œuvre s’inscrit dans la longue tradition des feuilletons radiophoniques (malheureusement peu prisés dans nos contrées bien qu’on puisse en écouter de temps en temps sur certaines radios) mais qui sont toujours appréciés et surtout de qualité au Royaume-Uni.
La narration est très différente de celle d’un livre audio, cela s’apparente plus à un film sans l’image et cela plaît ou rebute dès les premières minutes. N’étant pas par nature une visuelle, j’apprécie beaucoup ce format qui laisse place à l’imagination, tout en étant aussi très évocateur si l’on prête attention aux détails de la mise en scène — très soignée dans le cas présent — et à toutes les perceptions inconscientes qu’elle induit. On perçoit notamment où se trouvent les personnages les uns par rapport aux autres. La sonorité est étudiée pour donner une notion de l’espace et les bruitages ne sont pas qu’un fond sonore ; ils enrichissent le récit.
J’ai lu beaucoup de commentaires de gens qui se plaignent qu’on perd toute une dimension de l’histoire sans les images, mais je ne suis pas d’accord. Je n’aime pas particulièrement la partie esthétique des Sandman. C’est juste une question de goût et le talent des différents illustrateurs de la série n’est plus à prouver. Je ne pense pas qu’il faille opposer les deux formats. C’est surtout par snobisme que certains rejettent cette adaptation, de la même façon que la série télévisée, en cours de production, reçoit beaucoup de critiques sur le choix des acteurs alors que l’on n’a pas encore eu le loisir d’apprécier leur performance. Certains fans de comics sont parfois très sectaires et c’est d’autant plus vrai dans le fandom de Sandman, ce qui est vraiment dommage. Chacune de ces différentes façons d’appréhender des histoires aussi complexes a beaucoup à nous apporter.
Ce feuilleton d’une dizaine d’heures est découpé en épisodes qui pourront peut-être vous sembler sans liens au début (si vous n’avez pas lu les comics), mais vous verrez que tout a un sens dans ces récits et qu’ils se répondent. Vous apprendrez à faire attentions aux détails, même les plus triviaux. L’adaptation couvre les trois premiers volumes de Sandman, soit Préludes et Nocturnes, La Maison de poupée, Le Domaine du rêve. J’ai une affection particulière pour La Maison de poupée et j’ai trouvé la transposition brillante, encore plus flippante que dans les comics. Ces histoires sont de celles qu’on adore ou qu’on déteste.
Sandman n‘est pas pour tout le monde. Certains de ces récits sont très violents et j’ai l’impression que le format accentue le malaise que l’on peut ressentir. Il est parfois pire de deviner sans voir. Je pense surtout à l’épisode « 24h » pour ceux qui connaissent l’histoire…
Quoi qu’il en soit, que la rencontre entre l’auditeur et le feuilleton se fasse ou non, on doit reconnaître le talent avec lequel cette adaptation a été créée. À mon grand désappointement, j’ai dû opter pour la VF, parce que la VO m’égarait avec ses effets de voix et certains accents. Je le regrette, néanmoins je dois dire que la version française est d’excellente qualité aussi.
Je n’avais pas vraiment d’attentes, cependant j’ai été très agréablement surprise. Je me suis laissé emporter très facilement dans toutes ces histoires, même celles qui n’ont pas ma préférence.
J’aime les livres audio traditionnels, mais j’aime aussi beaucoup les feuilletons, surtout quand ils sont aussi vivants et bien interprétés que celui-ci. On devrait nous proposer plus souvent des œuvres de qualité telles que celle-ci. Le deuxième acte est déjà disponible en anglais, la version française est prévue pour fin janvier et je l’ai déjà pré-commandée, ce qui vous prouve mon enthousiasme.