mardi 26 avril 2011

Top Ten Tuesday n°3 : Mean Girls In Books

Cette semaine, The Broke and the bookish nous propose de faire une liste des pires pestes que nous avons pu croiser au cours de nos lectures.
Il faut croire que je commence à prendre goût aux listes... D'autant plus que ça fait travailler ma mémoire... Si au cours d'une lecture je peux détester un personnage, j'oublie vite ce sentiment une fois le livre refermé. Alors je crois qu'il ne me sera pas facile d'arriver à dix et que mes choix ne seront peut-être pas très représentatifs. Mais bon, je vais essayer...

L'ordre n'a évidemment pas d'importance, faut pas trop m'en demander... D'autant plus qu'il risque d'y avoir des modifications si ma mémoire m'accorde un éclair de lucidité à retardement...

1 Hell, dans le livre éponyme de Lolita Pille. Elle est plus conne que méchante en fait... C'est une petite morveuse trop gâtée et imbue d'elle-même embourbée dans sa propre connerie...

2 Catalina dans Incantation d'Alice Hoffman. Jalouse, mesquine, traîtresse, perfide... Celle-ci a tout pour elle. Catalina m'inspire en général un profond dégoût.

Je commence déjà à racler les fonds de tiroirs, ça promet...

3 Il y en a une qui mérite bien de rejoindre ses consœurs : cette insupportable et détestable garce de Menary dans L'équilibre des ancres de Caroline Stevermer.

4 Rebecca dans Bridget Jones l'âge de raison. La peste de base qu'on est toutes programmées à détester.
Avec celle-ci je ne me mouille pas...

5 L'institutrice dans Le château de Hurle de Diana Wynne Jones. J'aimerais bien en dire plus à son sujet mais ça gâcherait une partie de l'histoire pour les lecteurs potentiels...

6 Marina dans Les Combustibles d'Amélie Nothomb. Marina n'est pas à proprement parler une peste, mais ne serait-ce que repenser à elle me hérisse le poil. Alors que, très paradoxalement, je n'arrivais pas à me rappeler son prénom...

7 Estella dans De grandes espérances de Charles Dickens. Un joli prénom, pour une garce de premier ordre, même si elle est ce qu'on a fait d'elle, même si la vieille peau mériterait aussi de se retrouver dans cette liste...

8 J'hésite entre deux personnages de Mireille Calmel... Il y a cette chère Béatrice du Lit d'Aliénor, mais surtout cette garce d'Emma dans Lady Pirate. Ce sont toutes deux de grandes malades, mais Emma remporte quand même la palme...

9 Guenièvre.
Celle-ci est indubitablement un cas à part. En tant que personnage du cycle arthurien elle a été représentée de bien diverses façons, mais presque à chaque fois en personnage négatif. On a régulièrement fait d'elle une détestable créature, elle a été décrite comme dévoyée, perfide, égoïste, jalouse et destructrice, idiote ou encore croyante bornée limite fanatique, mais j'en passe, il faudrait des pages et des pages pour lister tous les défauts qu'on lui a prêtés.
Pour tout dire, j'ai toujours eu un peu pitié de cette pauvre Guenièvre dont la soi-disant dépravation a souvent servi à mettre en valeur les aspects positifs que certains auteurs voulaient accorder à d'autres personnages.
On a fait d'elle un obstacle vers le divin ou encore le déclencheur de guerres, de pertes irrémédiables et de tout un tas d'autres vilaines choses... Guenièvre n'a pas souvent eu droit à notre compassion.
Néanmoins, même si je crois qu'il faut aussi aller chercher plus loin que ce qu'on nous a souvent montré d'elle, Guenièvre fera partie de cette liste car force est de constater que certaines de ses représentations le méritent bien.

10 Mama Elena, personnage de Chocolat amer de Laura Esquivel, est loin de pouvoir être qualifiée de "mean girl", mais même si je pourrais la remplacer par sa fille Rosaura, cette dernière ne lui arrive pas à la cheville. En effet, je n'ai jamais rencontré personnage plus fielleux que Mama Elena. Elle fait se terminer en beauté ce modeste classement.


Le top ten tuesday est un rendez-vous hebdomadaire organisé par The Broke en The Bookish.

lundi 25 avril 2011

Rue Farfadet

Un roman de Raphaël Albert, premier volume de la série « Les extraordinaires & fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé », publié chez Mnemos.

Résumé de l’éditeur :
Panam, dans les années 1880 : les humains ont repris depuis longtemps la main sur les Peuples Anciens. Sylvo Sylvain a posé son havresac dans la rue Farfadet, gouailleuse à souhait. Chapeau melon vissé sur le crâne, clope au bec, en compagnie de son fidèle ami Pixel, il exerce la profession exaltante de détective privé et les affaires sont nombreuses ! Des adultères à photographier, des maris jaloux, des femmes trompées, etc. Ni très rémunérateur, ni très glorieux que tout ceci. Alors, Sylvo fréquente assidûment les bars, les cafés et les lieux de plaisir en tout genre où son charme envoûte ces dames...
Jusqu’au jour où, lors d’une banale enquête de routine, il se trouve mêlé à une machination dépassant l’entendement. Le voilà, bien malgré lui, chargé de l’affaire par l’un des trois puissants ducs de Panam. Saura-t-il tirer son épingle de ce jeu compliqué et dangereux ?
Dans ce premier roman Raphaël Albert déploie un art consommé de l’écriture. Il nous fait palpiter au rythme d’une histoire passionnante de bout en bout. Il trousse avec style un personnage attachant et original et invente un univers surprenant de fantasy steampunk où l’on croise centaures taxis, motos à vapeur et magie de bataille.

Il n’y a pas à dire, c’est rudement bien écrit. C’est aussi gouailleur que l’ambiance que nous annonce la quatrième de couverture, c’est mélodique, voire même poétique par moment, c’est enlevé, c’est inventif, l’écriture est charmante en somme.
Ce roman est bourré d‘humour, de jeux de mots et de clins d’œil. Ces facéties ne m’ont arraché que quelques sourires mais plairont sans doute beaucoup à un public plus joueur et moins cynique que moi.
L’univers dans lequel nous entraîne l’auteur est brossé avec soin, rempli de détails amusants. C’est appréciable de lire entre les lignes à quel point il sait où il nous emmène. Il a su soigner les moindres détails.
Oui, tout ça c’est très bien, cependant on arrive au « mais »… Ce fichu « mais » contrariant qui fait que je ne me suis pas laissé embobiner comme je l’aurais voulu…
C’est vrai, le style est excellent et je n’ai pas grand-chose d’autre que quelques coquilles à lui reprocher et qui du reste, à l’exception faite d’une ou deux, ne m’ont pas gênée plus que ça. A la rigueur, j’ai davantage été dérangée par l’usage de certaines expressions qui n’avaient rien à faire dans ce cadre-là, les « trop mortel », « c’est trop un bouffon » ou « total respect » qui, sans être légions, étaient suffisamment présentes pour qu’on les remarque et tranchaient sur le langage qu’on s’attend à trouver à une telle époque, langage un peu châtié tout en étant émaillé d’un argot désuet qu’on nous a d’ailleurs servi parallèlement et qui lui s’adaptait fort bien au contexte autant qu’au narrateur. Ces tournures anachroniques rencontrées au détour d’un paragraphe étaient d’autant plus agaçantes que le reste du texte était quant à lui pile poil dans le ton.
C’est un reproche mineur, me dira-t-on, face à l’inventivité délicieuse de ce récit. Oui mais voilà, si je pense effectivement que l’auteur a de quoi être fier du monde qu’il a créé et qu’il est plaisant de se laisser guider dans cet univers et de le découvrir page après page au fil de ses digressions, j’ai parfois eu l’impression d’être plus dans le petit guide de Panam que dans un roman de fantasy ou policier… C’est d’autant plus exaspérant que l’enquête, la vraie, semble se dérouler en parallèle de notre histoire pendant au moins la moitié du roman. Nous, lecteurs, nous n’en glanons que quelques miettes par-ci par-là pendant que nous suivons Sylvo… Et nous visitions un peu la capitale, nous apprenons comment fonctionne le royaume, quel est le contexte politique du moment… Mais, surtout, nous nous ennuyons un peu, collés que nous sommes aux basques de l’elfe… Sylvo, boit, Sylvo s’interroge, Sylvo nous parle un peu de Panam, Sylvo boit, Sylvo se plaint, Sylvo mériterait une baffe pour avoir laissé passer une piste intéressante parce qu’il préférait aller se pinter… Sylvo culbute une fille, Sylvo boit encore… Etc.
Vous conviendrez que ça devient vite lassant.
Que pourrais-je dire de plus de ce cher Sylvo si ce n’est qu’il a un peu trop tiré sur la corde de ma sympathie et que si le roman n’avait pas été si bien écrit j’aurais définitivement perdu patience ?
Alors oui, il m’a fait un peu pitié, mais non je n’ai pas réussi à m’attacher à lui et comme, pas de chance ma bonne dame, c’était le narrateur, les personnages secondaires n’ont pas vraiment eu la possibilité de sauver les meubles.
C’est bien dommage, parce qu’avec une action un peu plus soutenue et une intrigue plus complexe, je pense que ça aurait bien marché avec moi car j’ai apprécié l’ambiance, le soin apporté au background, l’usage de facsimilés d‘articles de journaux et de pubs… Franchement, c’était plutôt sympathique.
Un avis mitigé donc qui me fait hésiter quant à lire ou non la suite. Un de ces jours peut-être…


mardi 19 avril 2011

Top ten tuesday (2)

Cette semaine nous avons le droit de faire un bond en arrière et de choisir parmi tous les thèmes précédemment proposés sur The Broke and the Bookish.
Étant donné que je viens juste de commencer à participer à ce rendez-vous livresque, je me trouve devant un choix assez vaste... Mais je suis une râleuse, donc je vais vous faire part aujourd'hui des dix choses qui m'agacent le plus quand il s'agit de lecture et de bouquins.

(Sans ordre d'importance.)

1. Les p****** de jaquettes. Je déteste les jaquettes, j'ai horreur de ces s********* de jaquettes qui s'abîment pour un rien, qui glissent tout le temps. Je les enlève toujours pour lire et elles m'exaspèrent quand même...
Je ne les supporte pas !
Ça vaut aussi pour les couvertures à rabats.
(C'était la minute psychotique...)

2. Les citations d'autres auteurs qui disent combien ils ont aimé ce livre et ce qu'elles soient sur la couverture ou en page de garde. Franchement, qu'est-ce que j'en ai à faire que Stephenie Meyer ait pleuré, que Stephen King se soit roulé à terre ou que Marion Zimmer Bradley ait décidé de repeindre sa cuisine en lisant tel ou tel roman ?!

3. Les résumés de quatrième de couverture qui racontent l'histoire ou ceux, très paradoxalement, qui confondent la sauce et le lapin et vous vendent un livre pour tout ce qu'il n'est pas.
J'ai aussi horreur de ceux qui citent un extrait en guise de résumé. (Ah, les pocket fantasy des années 80-90...)

4. Je ne peux pas blairer les séries qui n'en finissent pas.
Il y a de plus en plus d'auteurs qui ne savent plus quand s'arrêter... Au bout d'un moment, quel que soit l'amour qu'on a pu porter aux premiers volumes, on a juste envie de tuer tous les personnages, de la façon la plus douloureuse possible, et de foutre le feu.

5. Je déteste acheter un roman en croyant que c'est un one-shot, puis me rendre compte plus tard qu'en fait l'auteur a décidé d'écrire une suite et que rien sur le livre ne l'indiquait autre qu'une fin merdique qui nous dit à quel point on s'est encore fait avoir...
Par extension je ne supporte pas quand l'auteur croit que parce que son bouquin s'inclut dans un cycle il peut en bâcler l'intrigue (ou répéter les mêmes phrases de livre en livre à chaque fois qu'il fait une description).

6. Je déteste les histoires qui ne vont pas au-delà des fantasmes de leur auteur, ainsi que leurs lots de Mary Sue et Marty Stu.

7. Ça m'énerve quand les couvertures et les formats d'une série ne sont pas raccords...
J'aime avoir une série complète dans une même édition. Pareillement, quand je commence dans une langue, je continue dans celle-ci et même dans les cas où je peux toujours me rabattre sur la vo, je suis frustrée quand un éditeur arrête la traduction d'une série en cours.
(Je n'avais pas vraiment dit qu'elle était finie la minute, psychotique... Si ?)

8 Je deviens dingue à cause des coquilles, des fautes d'orthographe, de grammaire, de syntaxe, de conjugaison, de concordance des temps, des contresens ou des erreurs flagrantes dans les traductions. Et tous les trucs du même genre...
(Non, la minute psychotique n'est définitivement pas terminée.)

9 Les livres abîmés. Entendons-nous bien, je n'ai aucun problème avec les marques de lecture qui sont tout à fait naturelles. Mais ça m'exaspère quand le livre a un défaut, du genre éraflure sur la couverture, problème à l'impression ou au collage, feuilles qui se détachent, etc.
Dans le même genre, ça me vrille les nerfs quand je vois quelqu'un écrire dans un livre...

10 Les dialogues peu crédibles, les clichés, les resucées, les intrigues fantômes, les fins bâclées, les couvertures hideuses...
Et tout un tas de choses qui me font passer pour folle aux yeux de mon entourage...

Pour voir l'article original, cliquez sur le logo.

samedi 16 avril 2011

La locandiera

Comédie en trois actes de Carlo Goldoni.

Mirandolina tient une auberge dans la Florence du XVIIIème siècle. Elle est séduisante et en a bien conscience, les clients se disputent pour ses beaux yeux. Aussi habile à la manipulation qu'elle est belle, elle sait bien quelles limites elle ne doit pas dépasser et tout en n'encourageant jamais ni ne promettant rien - si ce n'est à son valet qu'elle a juré d'épouser et qu'elle fait tourner en bourrique depuis des lustres - elle entretient les sentiments de ses admirateurs.
Mais il y a un homme qui d'emblée ne se montre pas aussi empressé que les autres, un chevalier qui n'hésite pas à la rudoyer, qui se déclare ouvertement misogyne... C'en est vite trop pour Mirandolina qui décide de le remettre à sa place et de le séduire pour lui montrer que les femmes ont vite fait de prendre l'ascendant sur n'importe quel homme...

Nous avons donc une femme sûre de son pouvoir de séduction et de son intelligence, qui prétend du reste défendre la cause de son sexe, un chevalier qui a une piètre opinion de la gent féminine et qui le fait savoir à tout un chacun, un valet amoureux et, de fait, jaloux, des comédiennes en goguette qui cherchent à grappiller quelques présents et faveurs, ainsi qu'en guise de soupirants pour notre rusée aubergiste : un marquis sans le sou et un comte parvenu. Voilà de quoi faire une bonne pièce, sans doute, mais elle ne me marquera pas plus que cela...
Évidemment le théâtre est toujours mieux joué que lu et j'aurais certainement plus apprécié cette pièce en la voyant... En la lisant par contre je me suis quelque peu ennuyée et les effets comiques entourant l'histoire principale n'y ont rien changé.
J'ai apprécié certaines scènes et trouvé Mirandolina très crédible dans les deux premiers actes. L'opposition comique entre le comte qui doit son titre à sa richesse et le marquis, de vieille noblesse, qui est un vrai pique-assiette est assez amusante, mais le serait plus si elle n'avait pas vite versé dans l'excès. J'ai eu juste envie d'attraper le marquis et de le virer de la scène, comme j'ai eu envie de le faire pour les deux comédiennes qui deviennent vite agaçantes (surtout Ortensia, Dejanira, elle, apporte un peu de fraîcheur à l'ensemble.)
J'ai trouvé tout ceci trop long et trop tarabiscoté, même en prenant en compte l'exagération propre (et nécessaire) au théâtre en général et à la comédie en particulier.
Mirandolina est un personnage très intéressant et Goldoni a vraiment bien brossé et rendu sa rouerie en mettant au jour de nombreuses ficelles de séduction dont la réussite n'est plus à démontrer. Elle flatte notamment les penchants du chevalier, puis se montre soumise et empressée à le servir, ensuite, une fois sa sympathie gagnée elle se contente surtout de silence pour laisser s'installer le quiproquo sans avoir rien à faire d'autre que d'être présente. Par contraste avec les comédiennes de l'époque dont il est couramment admis qu'elles étaient des coureuses toujours prêtes à se faire entretenir et donc à faire métier de leur séduction, Goldoni nous montre qu'il faut se méfier plus encore de celles qui semblent ne pas chercher à séduire. En effet, les comédiennes n'arrivent à rien avec le chevalier, Mirandolina, elle, plus rusée, plus dissimulatrice et en même temps plus honnête, car elle le laisse se faire des idées plus qu'elle ne lui fait des avances, parvient à le rendre fou alors qu'il a bien conscience de ce qu'elle est en train de faire et qu'il se précipite dans la toile qu'il a lui-même tissée. Mais elle l'a ferré, quand bien même il essaie de fuir, il sait qu'il est perdu...
Si la première partie de la pièce est très significative et pas dénuée d'une certaine logique, la suite m'a par contre laissée dubitative. S'il nous prouve à quel point une femme sait s'y prendre pour obtenir ce qu'elle veut, et même au-delà de ses espérances, Goldoni nous démontre aussi que le chevalier a finalement bien raison d'être misogyne...
C'est peut-être parce que je suis une femme que cette histoire m'a dérangée, d'une certaine manière. Mirandolina, toute rusée qu'elle est, s'enlise dans ses manigances et finit par ne plus pouvoir s'en sortir sans le secours des hommes. Bien fait pour elle, me dira-t-on et je penserai de même, seulement ça manque de cohérence dans ce contexte, c'est une morale de complaisance... Et même si les personnages masculins n'en sortent pas vraiment grandis, la fin ne me fait pas moins l'effet d'un cours d'eau qu'on aurait dévié par caprice au lieu de le laisser aller dans son lit naturel...
Mirandolina est pourtant celle qui s'en tire le mieux au final, obligée de se marier, mais l'étant déjà de toute façon, elle pense à cette union comme à une mascarade qui l'arrange bien mais ne la privera pas de sa liberté. Fabrizio, le valet, est quant à lui ravi d'obtenir ce qu'il voulait, sans se rendre compte qu'il n'en a pas fini avec les frasques de sa charmante future épouse, le marquis et le comte se sont fait retourner comme des crêpes et en plus sont contents, le chevalier a décidé de fuir définitivement les femmes... On n'est pas loin en fait du début de la pièce...
Ça aura au moins eu le mérite de me faire travailler un peu mon italien.

C'était ma lecture théâtre pour le défi d'ABFA et de Vampires & Sorcières.


jeudi 14 avril 2011

Grand-mère, tableaux de la vie campagnarde

Un roman de Božena Němcová, publié aux éditions Zoé, collection les Classiques du monde, sous le titre Babitchka.
ISBN : 9782881826283.

Présentation de l'éditeur :
La babitchka (grand-mère en tchèque) de Bozena Nemcova est devenue au fil des ans la grand-mère la plus célèbre, la plus célébrée et la plus choyée de la littérature romanesque tchèque. D'un regard serein, cette vieille femme observe les saisons défiler sur une petite vallée de Bohême et lorsque celle-ci se voit troublée par les catastrophes naturelles, par la présence de l'armée, les vicissitudes de l'amour, la tragédie amoureuse ou la folie, sa sagesse et son humour, en quelques mots, ramènent calme et gaieté sur ce petit coin d'univers. Premier grand roman de la littérature tchèque, " chaleureux comme la parole maternelle " (Jaroslav Seifert), Babitchka (Babicka) fait l'objet d'un véritable culte dans son pays. La vallée de Ratiborice, au nord-est de la Bohême, rebaptisée " Vallée de Babitchka ", continue d'être visitée, et le roman, trois fois adapté à l'écran, a connu plus d'une centaine d'éditions.

Puisque ce livre fait partie de la liste que j'ai proposée à Azilys et qu'il est l'un de ceux qui m'ont profondément marquée, je me suis dit qu'il méritait bien que j'en parle un peu ici...
En vérité ce billet date du 2 janvier 2009, je l'avais posté sur un autre de mes blogs et en le relisant je me suis dit que je ne pourrais pas mieux expliquer ce que j'ai aimé dans ce livre...

C’est une lecture très apaisante, avec des personnages attachants et une histoire délectable que j’ai dégustée chapitre par chapitre, car je savais bien qu’elle me laisserait nostalgique… Quitter cette grand-mère a été un peu comme quitter la mienne. J’ai ressenti une sorte de tristesse et, paradoxalement, une impression d’accomplissement.
Oui, je crois qu’au final c’est ce que j’ai le plus retenu de cette lecture, cette sensation d’accomplissement et je crois sincèrement que c’était l’effet recherché par l’auteur car Grand-mère a vécu son existence selon ses propres principes, en acceptant toujours ce que chaque jour lui apportait. Comment ce que m’évoque cette lecture aurait-il pu alors être différent quand de cette vie se dégage un tel sentiment de sérénité et de complétude ?
C’est un magnifique roman, teinté de cette vision idéalisée que l’on garde des moments heureux de son enfance et qui lui donne des allures de conte. C’est le roman d’une fillette (comment, entourée de conteurs comme elle l’était, aurait-elle pu éviter de devenir une si talentueuse conteuse ?) qui a un jour promis à sa grand-mère de ne pas oublier ses paroles et qui en lui rendant hommage avec ce livre a fait aussi un très beau cadeau à son pays.
J’ai tendance à croire que ce qui crée une identité nationale, outre une langue, une culture et des traditions communes, ce sont les légendes, les histoires et personnages locaux. Ce sont nos « mythes » et ils maintiennent une cohésion dans notre culture en lui donnant corps, ils nous font nous sentir proches les uns des autres car ils nous montrent ce que nous avons en commun. Nous chérissons ces personnages un peu comme des membres de notre famille.
Et ce roman nous parle d’une grand-mère qui a conscience d’être à un carrefour entre son ancien monde et le nouveau qui est celui de ses petits-enfants (même si je crois qu’on est toujours entre deux mondes), une grand-mère qui aime son pays, sa langue maternelle et qui est, dans sa famille comme pour ses voisins, une gardienne de la tradition qu’elle entretient et transmet à son entourage. Ainsi cet ouvrage, à son tour, nous transmet un peu de cette tradition. Les chapitres sont des tableaux peints au fil de l’an (même si les événements sont survenus sur plusieurs années, comme l’auteur le sous-entend parfois, le roman est conçu comme une boucle qui suit le mouvement des saisons et nous dévoile certaines traditions, des habitudes ou travaux qui rythment le quotidien des gens, comme un almanach qui serait constitué d’anecdotes et de récits.)
C’est une merveille, un pur moment de bonheur, une lecture que je ne peux que vous conseiller ardemment.

mardi 12 avril 2011

Top ten tuesday : Les (presque) dix livres que j'aimerais voir adaptés en films

Le top ten tuesday est un rendez-vous livresque de The Broke and The Bookish, mais moi j'ai piqué l'idée chez Azilys.

Tout d'abord, pour ce top ten du jour, il faut partir du principe que je ne suis pas franchement très attirée à la base par les films ou les séries télé et encore moins quand il s'agit de l'adaptation d'un livre que j'ai adoré. J'ai toujours peur d'être déçue...
Mais, dans un monde idéal qui respecterait ma sensibilité (et surtout mes délires) de lectrice, j'aimerais voir en film (sans ordre de préférence et sans argumentation valable :P) :

1 Anansi boys de Neil Gaiman.
Il y a eu plusieurs adaptations des ouvrages de Gaiman, mais je crois que celui-ci pourrait particulièrement s'y prêter, même s'il serait très difficile de faire passer toute la richesse narrative de cette histoire dans un film de deux heures...
Non, vraiment, je ne suis pas dingue, enfin pas totalement, je vous assure que ça pourrait faire un super film. (Et j'ai bien conscience que le mot clé de la phrase est un verbe au conditionnel...)

2 L'homme au torque d'or de Simon R. Green.
Mais si, je vous assure... Une parodie de James Bond complètement déjantée, pleine d'action, d'humour et de rebondissements, ça ne peut que faire un super film. A la limite il serait peut-être même mieux que le bouquin...

3 Nightside, encore Simon R. Green.
Quoi ? Ce n'est pas de ma faute si les histoires de Green ont vraiment beaucoup de potentiel cinématographique... Quoiqu'en l'occurrence Nightside se prêterait mieux à une adaptation sous forme de série.
Il y aurait quand même un certain boulot à faire côté scénario pour rééquilibrer le tout en donnant un peu plus d'importance aux personnages secondaires, tout en restant quand même centré sur Taylor.
J'ai tendance à croire que s'il n'est pas du tout gênant qu'il y ait un personnage principal majeur dans un roman ou un film, il faut répartir l'attention du spectateur sur plusieurs personnages de même importance dans une série.

4 Les Gentlemen de l'étrange d'Estelle Valls de Gomis.
Ça serait classe avec une atmosphère très contrastée entre une réalité très sombre et des couleurs très flash. Oui je me doute que vous ne voyez pas du tout ce que je veux dire par là, mais c'est très net dans mon délire de livropathe...
(Et un Ernest animé en prime ça serait génial.)

5 La série Fever de Karen Marie Moning.
Eh oui, moi aussi... Même si je n'ai lu que le premier tome et que je pense que l'histoire se prêterait mieux à une série qu'à un film.

6 Le lit d'Aliénor de Mireille Calmel.
Le rythme de l'historie se prêterait peut-être mieux à une série de téléfilms, mais on prendrait alors le risque que ce soit d'un kitsch absolu ce qui serait vraiment dommage.

7 Les lames du Cardinal.
Je crois que quand on l'a lue, il paraît évident que cette trilogie très visuelle et peu axée sur l'introspection est faite pour être filmée. Elle pourrait du reste être tout à fait grandiose.

Et... Non je ne suis pas fichue d'en trouver dix, en tous cas pas pour le moment, mais ma mémoire fera peut-être tilt un peu plus tard, allez savoir...

mercredi 6 avril 2011

Read if you can...

Le challenge qui ne risque pas d'avoir froid aux yeux...


Cliquez sur le logo pour voir le billet de départ du challenge et ici pour celui de sa préparation.


Le principe est simple :
Chacune conseille à sa filleule cinq livres qu'elle juge excellents (et susceptibles de lui plaire) dans un des genres que celle-ci aime le moins, puis doit lire à son tour entre un et cinq des ouvrages que lui conseille sa marraine.

Ma marraine sera donc Mlle Pointillés qui doit me conseiller de le romance ou romance paranormale (pitié, ne sois pas trop cruelle avec moi).
Et ma filleule est Azilys, à qui je dois conseiller des classiques ou de la littérature contemporaine.

Et pour la petite histoire...
Tout a donc commencé sur le blog de Rose, un mardi soir... Comme à leur habitude des lectrices compulsives se creusaient la tête pour découvrir de quel fichu bouquin était extrait un obscur passage... Parce qu'elle aime torturer les braves gens cette chère Rose... Et... c'est alors que tout a dérapé.
Allez savoir pourquoi, mes souvenirs de cette soirée sont bizarrement très flous... Je ne sais plus comment lui est venue cette idée perfide... Mais je me souviens qu'Angie et moi nous avons chercher (et trouvé) pas mal d'idées tordues pour l'empêcher de la mener à bien... Peut-être aurions-nous dû être plus discrètes...
Et puis tout s'embrouille... Il me reste des bribes d'un rêve étrange dans lequel je tentais de m'enfuir à l'étranger munie d'un faux passeport... Puis je me suis réveillée le lendemain avec une terrible migraine et inscrite à un challenge pour le moins terrifiant.
Puisse cette expérience vous servir de leçon.