mardi 20 septembre 2011

Top Ten Tuesday (11)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire organisé par The Broke and the Bookish. Je vous invite à cliquer sur l’image pour voir le billet de la semaine et les liens vers ceux de tous les blogs qui y participent.

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Cette semaine il sera question des livres que j'ai l'impression que tout le monde sauf moi a lus.

1. Twilight.
J'ai essayé deux fois, dont une lecture commune avec Angie (sous les encouragements de Rose qui est décidément extrêmement sadique et devrait se faire soigner).
Les deux fois je n'ai pas réussi à le finir. Au-delà de toute mauvaise volonté, c'est juste à chier, un vampire avec des problèmes psychologiques sévères et une fille qui ferait bien mieux de consulter un neurologue, voire même un psychomotricien le cas échéant, peuvent certainement faire un beau couple, mais je me fous un peu (beaucoup) de leurs états d'âmes.

2. Les rois maudits de Maurice Druon.
Ça par contre je vais tenter d'y remédier sous peu. Enfin c'est ce que je me dis à chaque fois que j'y pense... Ce n'est pas que je manque de motivation ou d'envie, mais c'est une longue saga... (Oui je sais que je ne suis pas obligée de la lire d'un trait, mais on ne se refait pas.)

3. Et si c'était vrai de Marc Levy.
Je ne compte plus les personnes qui m'ont parlé de ce livre en s'étonnant à chaque fois que je ne l'aie pas lu... Mais d'ailleurs pourquoi l'aurais-je lu ?
J'ai essayé un autre roman de cet auteur et ça ne m'a pas franchement emballée, ce n'est définitivement pas mon style (je sais, on ne peut pas juger un auteur sur un seul bouquin et blablabla... Continuez la conversation sans moi.)

4. Si je reste de Gayle Forman.
On m'en a décidément rebattu les oreilles de celui-là... Pendant un moment il était partout... Mais non, franchement non, rien ne m'attire dans ce roman, ni le résumé, ni le titre et encore moins la couverture...

5. Ensemble c'est tout d'Anna Gavalda.
Ça vous étonnera si je vous dis que je ne sais même pas de quoi ça parle et que je ne veux surtout pas le savoir ?
Lui aussi il était partout et je l'ai encore plus soigneusement évité que les deux précédents, au point de ne même pas lire le résumé. Mon expérience avec L'échappée belle une après-midi alors que je m'ennuyais ferme m'a suffi. J'aurais mieux fait de fixer le plafond pendant deux heures, ça aurait été plus intéressant.

6. Chasseuse de la nuit de Jeaniene Frost.
(Oui on change de registre, histoire de vous montrer quand dans la non-lecture je ne suis pas sectaire...)
Rien que le titre de la série me fait marrer... Mais ce livre fait partie de ma liste pour le challenge Read if you can alors je vais essayer. C'est le gros défi de ladite liste, faut le savoir, plus encore qu'à la romance, je suis allergique aux vampires hybrides...

7. La communauté du sud de Charlaine Harris.
En fait j'ai lu le premier et n'ai pas accroché. J'ai promis à quelqu'un de réessayer, je ne l'ai toujours pas fait, mais ça viendra... Je ne peux toutefois pas dire que je suis très motivée...

8. La trilogie du Pacte des Marchombres de Pierre Bottero.
Celle-ci par contre j'ai très envie de la lire. Mais je ne cesse de reculer l'échéance... C'est peut-être psychologique, allez savoir... Même si je sais que je pourrais toujours lire l'Autre ensuite.

9. World War Z de Max Brooks.
Je ne suis pas fan d'histoires de zombis, mais le concept de cet ouvrage-ci me plaît bien, alors peut-être qu'un de ces quatre je me déciderai.
On a beaucoup parlé de ce bouquin, mais c'est surtout la chronique de Salvek sur fantasy au petit-déjeuner qui a réussi à éveiller mon intérêt.

10. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee.
Faudrait un jour, faudrait... Ça manque à ma culture.

mardi 6 septembre 2011

Top Ten Tuesday (10)

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Les dix suites que je suis impatiente de lire :

1. Albedo, second volume de La glace et la nuit de Léa Silhol.
Non, ne vous en faites pas pour ma santé mentale, elle est déjà fichue... Je n'attends plus vraiment, mais vous savez, l'espoir est humain... ;)

2. Imago, second volume des Gentlemen de l'étrange d'Estelle Valls de Gomis.
Et celui-là par contre c'est pour bientôt !

3. Le second volume des Chroniques du tueur de roi de Patrick Rothfuss.
Eh oui, j'attends la sortie en français...

4. Aliénor, Le règne des lions T1 qui est en fait la suite du Lit d'Aliénor de Mireille Calmel.
Il est prévu pour septembre et j'espère beaucoup de cette suite.

5. La saison 4 des Blue Cerises.
Qui pour ce que j'en sais est prévue pour début 2012.
Douce-amère, la saison trois m'a laissée dans l'expectative, je suis donc d'autant plus impatiente.

6. Fièvre Rouge, deuxième volume des chroniques de MacKayla Lane de Karen Marie Moning.
Toujours pas lu... J'attends en fait que Shadowfever sorte en français, des fois qu'il me prendrait l'envie d'enchaîner les volumes...

7. The Spy who haunted me, troisième volume d'Histoire Secrète de Simon R. Green.
(Je vous l'ai déjà dit, pas de TTT sans Green et j'assume parfaitement.)
J'attends aussi la sortie en français histoire de ne pas me prendre la tête avec les jeux de mots de Green...

8. Nana d'Aï Yazawa.
Qui le croirait, j'ai aussi des goûts de fille... Et j'assume de même. :P

9. Sorcière, second volume du diptyque des deux sœurs de Marie Brennan.
Il attend sagement dans ma pile de livres à lire en fait, mais je n'ai pas encore trouvé le temps de m'y atteler. Je suis de toute façon certaine que c'est un livre que j'apprécierai plus pour les jours de mauvais temps.

10. Le Baiser de l'Orchidée T2.
Je veux savoir la fin, évidemment... (Le billet qui présente le premier volume est ici.)

Et j'attends des tas d'autres choses en fait... Dont la suite en français du Trône de fer (et je suis mal barrée vue l'édition que je veux). Mais bon, tout le monde semble en avoir après le trône de fer en ce moment, lol.

mardi 30 août 2011

Top Ten Tuesday (9)


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Cette semaine je suis censée vous parler de dix bouquins prioritaires dans ma liste de livres à lire pour cet automne.
J'ai évidemment prévu d'en lire bien plus que dix, mais mon sens des priorités est plutôt... Imprévisible. Cela pourrait (va sûrement) changer en cours de route, mais bon, essayons.
Ce sera évidemment dans le désordre et je vais vous parler des livres qui attendent depuis trop longtemps plutôt que des prochaines sorties sur lesquelles je vais néanmoins me ruer...

1. Moll Flanders de Daniel Defoe.
C'est pour le défi lecture d'ABFA et V&S. C'est l'occasion, je voulais le lire depuis longtemps.

2. Les mystères d'Edwin Drood de Charles Dickens.
Son dernier roman inachevé, que je veux également lire depuis des lustres et qui sera de même chroniqué pour le défi lecture.

3. La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne.
Encore un classique pour le défi (il m'en faut quatre), encore l'occasion de connaître un livre qui manque à ma culture et que j'aurais dû et voulu lire depuis... Depuis les traductions en cours d'anglais, ce qui ne me rajeunit pas...

4. Le chemin des fées de Fabrice Anfosso.

5. D'obsidienne et de sang, les chroniques aztèques T1 d'Aliette de Bodard.
C'était mal parti pour que je lise celui-ci. Bien que très intéressée par la mythologie aztèque, il ne me tentait pas vraiment. Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...

6. Loars de Loïc Henry.
Que je devais lire en août et qui finalement attend encore parce que je n'étais pas d'humeur à lire de la SF.

7. Zoo city de Lauren Beukes.

8. Le Dernier Jardin, Éphémères T1 de Lauren Destefano.
Parce que c'est un roman qui m'intrigue, même si je n'ai pas du tout envie de lire de la YA.
Ce choix est donc plus que les autres sujet aux fluctuations de mon humeur...

9. Le proscrit, Traquemort T1 de Simon R. Green.
(Fallait évidemment que je le place celui-là... Pas de TTT sans Green...)

10. Les Maîtres de l'ombre, Nightrunner T1 de Lynn Flewelling.
Que j'ai acheté par la faute de Rose et qui attend encore das ma pile de livres à lire... C'est honteux...

Assez diversifiée, donc, cette liste... Et bizarrement voir tous ces titres si différents côte à côte ne me donne pas envie de m'y mettre...

dimanche 28 août 2011

Un mort encombrant

Roman de Robert Louis Stevenson.
Que vous pouvez également rencontrer sous le titre Le Mort Vivant. Et s'il vous sied de le lire, vous le trouverez là sous forme de ebook.

Imaginez... L'époque victorienne pétrie de toutes ses valeurs et sa bonne éducation, un vieil homme qui, au lieu d'administrer correctement les biens de ses pupilles, a passé sa vie à emmagasiner des connaissances toutes plus inutiles et absurdes les unes que les autres et dont le seul plaisir est de les partager avec autrui... (En gros c'est un insupportable et invétéré bavard qui est persuadé d’œuvrer à l'éducation des masses.) Imaginez aussi l'aîné de ses neveux, un homme pleurnicheur, pas très futé mais extrêmement près de ses sous qui a toujours un peu l'impression d'être persécuté et qui passe son temps à courir après ce qu'il n'a pas plutôt que de faire fructifier ce qu'il a en main...
C'est là que se noue le problème, car même si le vieux Joseph cède volontiers l'administration de tout ce qui reste de sa fortune à son neveux, ainsi que sa demeure et l'affaire dans laquelle il a investi mal-à-propos les biens de ses pupilles, il manque encore une certaine somme. Or, étant, avec son frère aîné, le dernier en lice pour la gain d'une tontine (les participants mettent tous la même somme sur un compte, le dernier en vie empoche la totalité avec les intérêts,) le vieil oncle accepte également de la céder à son neveu s'il l'emporte... Le jeune Maurice commence alors à voir son oncle comme un investissement et le couve de soins aussi jaloux qu'insupportables.
Cela pourrait s'arrêter là si Maurice n'était pas un paranoïaque patenté et si un accident de train ne venait pas d'un coup bouleverser ses plans. Car, après tout, l'oncle Joseph vaut-il finalement plus mort ou vivant ? Et surtout, dans lequel de ces états est-il le plus encombrant ?

Ce roman, qui n'a d'autre but que celui de divertir son lecteur, remplit définitivement bien son office. Il faut le dire : c'est furieusement drôle.
Il y a l'histoire d'abord, rocambolesque, à la limite de l'absurde parfois (terriblement anglaise dans son humour en somme), servie par une pléiade de personnages aussi hauts-en-couleurs qu'exaspérants, tous plus cinglés et stupides et les uns que les autres. Mais surtout il y a l'écriture, subtile, cynique, extrêmement sarcastique et grinçante, avec son humour incisif qui compense souvent les plus lourdes circonvolutions de cette histoire quand elle est le plus invraisemblable. Il faut dire qu'elle a parfois des allures de pyramide de dominos, sans parler des effets boule de neige qui accompagne la chute desdits dominos...
Je me suis néanmoins beaucoup amusée avec ces personnages qui choisissent toujours la solution la plus compliquée et abracadabrante, qui s'emmêlent dans leurs mensonges, dans leur lâcheté et surtout dans leur imbécilité.
Il n'y a qu'au chapitre neuf que j'ai un peu décroché, le tout devenant un peu trop délirant à mon goût (toujours du point de vue de l'histoire). Mais c'était globalement plaisant et, surtout, j'ai adoré les remarques de l'auteur, caustiques au dernier degré, les meilleures survenant toujours quand on si attend le moins, pince-sans-rire, au détour d'une phrase anodine.
Il se moque de sa société et de ses contemporains, de lui-même et de son écriture, des artifices dont il joue aussi bien que de son histoire, avec ses coïncidences si faciles et pleinement assumées qu'il distille sans pitié au long du roman, tout comme il se moque de ses déplorables personnages, de leurs faiblesses, de leur stupidité et de la vie en général.
Ce fut une très agréable lecture, il y avait longtemps qu'un roman ne m'avait pas fait rire à ce point.

mercredi 24 août 2011

Dans l'oeil noir du corbeau

Un roman de Sophie Loubière, publié chez Le cherche-midi, collection néo.

C'est en écoutant l'auteur parler de son livre au cours de la conférence sur le fantastique des dernières Imaginales, que j'ai eu envie de lire son bouquin. Disons que son histoire me parlait. De fait, certains aspects n'ont pas démenti cette impression, mais au final je n'ai pas aimé ce roman, il avait un parfum de "trop" (trop de coïncidences qui n'en sont pas même en-dehors de l'histoire principale, trop d'évidences, trop de psychologie de magazines féminins, trop de blabla et trop de tout un tas de choses qui, disons-le franchement, m'ont gonflée.) Cette histoire manquait cruellement de subtilité et de surcroît le style d'écriture m'a un peu déplut. Rien à quoi s'accrocher en somme, j'ai mis des plombes à le finir et je me suis entêtée pour rien, tout était prévisible...
La quatrième de couv' nous promet un polar psychologique et culinaire... De la psycho ça il y en a, c'est certain, qui manque grandement de subtilité, qui teinte chaque mouvement des personnages, de ce qu'ils boivent ou mangent au nombre de fois qu'ils pissent (et ne croyez pas que j'exagère, vous seriez surpris de l'intérêt tout particulier qu'ils portent à leur vessie, estomac et intestin... Enfin surtout une...) Mais la partie polar... Mouais bof... Tout était si évident... Parce que c'était logique, bien sûr, mais quand même... L'enquête est de fait très secondaire, au centre de l'histoire tout en étant un prétexte à celle-ci, elle reste succincte et enrobée de beaucoup d'autres choses... Une visite de San Francisco, des courses interminables, un peu de badinage, mais surtout l'analyse psychologique de deux cas désespérés.
Et j'avais envie d'un vrai polar, l'idée que l'art culinaire y soit très présent me plaisait, le point de départ de l'histoire aussi. Il faut croire que les ingrédients étaient trop mal dosés pour le coup...
Mais je m'avance un peu trop vite, j'aurais dû d'abord vous faire un rapide topo sur les personnages et leur histoire pour que vous puissiez suivre toutes mes pénibles récriminations (oui, je sais que je suis pénible).
Je vais vous demander un petit effort d'imagination.
*Fondu enchaîné.*
Anne vient d'avoir quarante ans, elle a méticuleusement gâché sa vie dans les grandes lignes comme les moindres détails.
Boulimique, collectionnant les troubles obsessionnels compulsifs, elle est désespérément seule... Elle est pourtant séduisante et réussit professionnellement, elle présente une émission de cuisine populaire sur une chaîne câblée...
Elle a en fait consciencieusement bousillé sa vie sentimentale, obsédée par le souvenir d'un amour de jeunesse et est encore traumatisée par la mort de sa mère, le désintérêt de son père et une certaine culpabilité d'être elle encore encore en vie...
Elle noie sa solitude dans les coups d'un soir et la gestion de son transit intestinal...
Mais ce n'est pas tout, bien sûr, Anne est vraiment un cas...
Bill, lui, est un inspecteur à la retraite qui dans le concours de la vie la plus pitoyable est au coude à coude avec Anne. Là où celle-ci jongle avec ses troubles alimentaires et comportementaux, lui a choisi l'alcool et la violence... Traumatisé lui aussi par la mort d'un de ses parents et obsédé par les circonstances de cet événement, lui aussi désespérément seul puisqu'il a bousillé son mariage et qu'il persiste à pleurnicher sur son sort en attendant de la seule de ses enfants qui daigne encore lui parler une absolution totale de ses péchés que la pauvre ne peut pas lui donner.
Moins avenant qu'Anne, il a opté pour la compagnie tarifée... Il y a des désavantages à être un homme, n'est-ce pas ?
Un peu le même genre tous les deux en somme, ils étaient faits pour se rencontrer... D'autant plus que Bill est féru de cuisine et suit avec passion l'émission d'Anne, d'autant plus qu'une vieille affaire les relie sans qu'ils le sachent et qu'à cause de cela Anne va avoir un service à lui demander...
Car Bill est l'inspecteur qui a enquêté sur la mort de l'amour de jeunesse d'Anne et qu'il a bâclé l'affaire... Elle sait qu'il y a quelque chose qui cloche, elle veut la vérité, elle veut pouvoir faire son deuil...
Alors Bill, qui depuis des années se retrouve seul pour le réveillon à cause de ses excès d'alcool et de ses réactions imprévisibles, va accepter en échange de l'aide d'Anne et de sa compagnie.
Mais c'est sans compter les corbeaux du passé qui ont bien l'intention de se joindre au festin...
*Fondu au noir*
Parlons donc un peu du style, maintenant que vous voyez l'ambiance et que vous savez où vous avez mis les pattes. Plutôt sec et analytique, il oscille entre le lapidaire, le descriptif minutieux à outrance (il n'y a pas qu'Anne qui a des troubles compulsifs, hein ?) et le ronflant. Un peu guindé parfois, il ne dépasse néanmoins pas la limite et on peut lui reconnaître une certaine élégance, même si elle n'est que fugace. J'ai peiné à m'accrocher, cette façon de raconter donnait l'impression de s'écouter parler, d'énumérer sans cesse toute sortes de choses... Je voulais un roman, pas une liste de listes ou l'inventaire d'un huissier. Mais je suis un peu injuste, il y a eu quelques passages et tournures de phrases intéressants. Et puis certains traits de l'écriture, cristallisation des souvenirs, répétitions ou même ces fichues énumérations faisaient en quelque sorte partie de l'histoire et de son ambiance, caractérisaient ses personnages. Cependant, ça ne change rien au fait que je me suis profondément ennuyée. Je n'ai pas aimé les personnages, donc l'écriture qui leur ressemble m'a laissée froide. Je n'aime pas les gens qui s'enlise dans ce qu'ils ont de plus pitoyable et c'est le cas de ces deux-là. Si au final j'ai gardé un peu de sympathie pour Bill, sa compagne m'a brillé les nerfs. Mais là aussi je suis un peu injuste avec elle, seulement je le suis en toute conscience...
Le livre est divisé en cinq parties, Mise en bouche, l'entrée, le plat, le dessert et l'addition.
La première compte une centaine de pages (ce qui équivaut quasiment à un tiers du roman !) et c'est dans la seconde que commence vraiment l'action. Celle-ci est très lente à se mettre en place. Une centaine de pages avant de vraiment entrer dans le vif du sujet pour un polar qui en compte dans les 350, c'est trop. Pas que je sois contre l'installation minutieuse d'un récit, mais de mon point de vue un polar doit être vif. Dans celui-ci, l'affaire est vite réglée, juste un prétexte vous disais-je...
Vraisemblablement l'auteur et moi ne sommes pas d'accord sur l'importance des différentes étapes d'un repas. Si l'impression que l'on garde de celui-ci est en règle générale surtout tributaire du dessert parce qu'il clôt le festin, je suis d'avis que le plat principal n'en est pas moins le pivot et que ce dernier ne doit manquer ni de consistance, ni de saveur. Ce n'est pas avec un interminable apéritif ou un dessert saturé de sucre qu'on contente le genre de lectrice que je suis.
Les chapitres sont alternés, renforçant l'effet miroir entre les personnages. Même une fois qu'ils se sont enfin rencontrés l'alternance persiste, avec plus de subtilité il est vrai et cela je l'ai apprécié.
Tout semble faire partie du même délire dans ce roman, tout se recoupe, tout est lié. Je peux apprécier ce choix, j'aime que tout ait un sens, mais encore une fois, dans le cas présent, c'est trop pour moi...
Je ne peux pas dire que l'écriture est mauvaise, même si je suis un peu plus mitigée en ce qui concerne l'histoire, c'est seulement que ça ne m'a pas plu et que je n'arrive à voir que cela.
"Une Bridget Jones française et un misanthrope américain amateur de bonne chère plongés dans une enquête passionnante", nous promet la quatrième de couv'. Je n'aurais pas acheté ce livre si j'avais lu cette phrase, ce qui aurait été une bonne chose, même si au final la comparaison est tout à fait hors de propos...
Si vous attendez un polar, comme moi, ou une romance piquante mâtinée de polar, comme vous le promet cette accroche, passez votre chemin. Par contre si vous voulez un roman qui "psychanalyse" deux personnages exaspérants tant ils sont pitoyables, alors là vous avez tapé juste.
Je suis sévère, mais surtout parce que je suis déçue et j'en suis la première désolée car j'ai surtout raté ma rencontre avec cette histoire. Je ne doute pas que d'autres puissent mieux apprécier que moi les attraits de ce roman car contrairement à ce que j'ai pu écrire il n'en est pas dénué. J'espère donc ne pas vous avoir totalement dégoûtés.
Il plaira sans doute plus aux femmes, surtout si elles sont amatrices de psycho, de cuisine, de références à des vieux films, de jazz, et qu'elles ne recherchent pas une romance ou une intrigue policière trop marquées. J'aurais pu rentrer dans cette catégorie si on avait échangé la dose de psycho avec celle d'intrigue policière... Comme quoi l'écriture et la cuisine ça se rapproche, tout est une question de dosage des saveurs...

Mention spéciale pour les recettes à la fin. Ce n'est pas mon type de cuisine, (c'est trop sophistiqué pour m'intéresser, même si j'adore cuisiner), mais l'idée est là.


Ce roman sera donc mon livre bonus pour le challenge lecture d'ABFA et Vampires et Sorcières de 2011.

mardi 23 août 2011

Top Ten Tuesday (8)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire organisé par The Broke and the Bookish. Je vous invite à cliquer sur l’image pour voir le billet de la semaine et les liens vers ceux de tous les blogs qui y participent.

Le top ten de cette semaine porte sur les livres qu'on a aimés mais sur lesquels on n'a jamais écrit de billet.
Ouais bon me concernant il y en a une flopée... Et c'est dans ces cas-là, face à ma mémoire défaillante, que je me rends compte à quel point je vieillis... Des titres me viendront à retardement, j'en suis certaine, ce qui est assez dommage parce qu'ils mériteraient probablement tout autant, voire même plus, leur place dans cette liste et ne l'auront pas.
Tant pis, je vais faire avec ce qui me vient tout de suite à l'esprit, mais ne vous attendez pas à des commentaires grandioses, je ne suis pas dans une bonne journée. Dites-vous seulement que ces livres méritent bien mieux que ce que je j'en dis et oubliez de lire mes commentaires d'une affligeante platitude.

1. La Dernière Licorne de Peter S. Beagle.
N'ai-je vraiment rien écrit sur celui-ci ? Je ne suis pas sûre, j'ai bassiné tellement de monde avec cet ouvrage... Il fait partie de ceux qui m'ont indéniablement marquée. J'aime la mélancolie et le cynisme de ce conte, sa teneur philosophique, sa nature douce-amère... Je l'aime au point d'avoir voulu l'étudier et, miracle, je l'aime encore après...

2. Neverwhere de Neil Gaiman.
Je radote encore ? Sans doute. Mais à propos de l'auteur plus que du livre alors, parce que celui-ci je n'en parle pas souvent. C'est Neverwhere, il n'y a pas de mots pour lui, il faut juste le lire.

3. Des Roses et des Monstres d'Estelle Valls de Gomis.
Longtemps, mon recueil préféré d'Estelle a été Le Cabaret Vert. Je ne saurais dire pourquoi, comme je ne saurais expliquer finalement pour quelle raison Des Roses et des Monstres a fini par l'éclipser. Même poésie délicate, même élégance un peu surannée qui mêle beauté fragile et ténèbres déliquescentes.
Peut-être que dans celui-ci l'équilibre est plus fragile encore, mais demeure, et que c'est ce qui au fond a fini par l'emporter.

4. La Faveur de la nuit de Léa Silhol.
Il s'agit d'une nouvelle, publiée dans la revue Asphodale. Elle représente à elle seule tout ce que j'aime chez cet auteur. (Et je crois avoir déjà écrit sur à peu près tout ses recueils et romans, alors...)

5. L’Enchanteur de Barjavel.
Il y a des passages de cette histoire qui sont restés gravés dans mon esprit, quand paradoxalement d'autres se sont envolés, je l'admets. Je devrais la relire. Mais ça ne change rien au fait que le sentiment qu'elle m'a laissé est intact, j'en garde le souvenir d'une très bonne lecture.

6. Thomas le Rimeur d'Ellen Kushner.
Celui-ci a une histoire particulière pour moi. Deux personnes me l'avaient offert simultanément pour mon anniversaire. Vous vous en fichez et vous avez raison, mais lisez-le si ce n'est déjà fait.

7. Une Fille comme ça de Sara Zarr.
Le hasard m'a amené celui-ci il y a un moment déjà. C'est un roman adolescent, ce dont je me désintéresse en général. Et pourtant... Comme d'autres de cette liste je sais qu'il va m'accompagner encore longtemps.
On peut lui trouver des tas de défauts, penser que l'héroïne est une gamine exaspérante, mais il y a des choses dans cette histoire qui m'ont parlé, peut-être d'une façon tout à fait égocentrique, je l'admets, mais je reste persuadée que c'est un bouquin qui décrit bien l'adolescence et qui parlera aussi à d'autres.

8. L'Appel de la forêt de Jack London.
Je ne compte plus les fois où je l'ai lu enfant. Je n'avais probablement pas tout compris alors, mais ce roman m'a beaucoup appris et a continué à m'apprendre au fil des ans. Ce n'est pas une lecture aussi enthousiasmante que les autres titres cités, mais j'y reste très attachée.

9. L'épouse de bois de Terri Windling.
Je n'ai jamais su quoi dire de celui-ci (bon c'est vrai je sais rarement quoi dire d'un ouvrage que j'aime), tout en voulant partager ce qu'il m'a inspiré. Alors autant profiter de ce top ten.
Quoi que je puisse écrire, je ne lui rendrais pas justice, alors lisez-le, tout simplement.

10. Les comptines assassines de Pierre Dubois.
Que j'ai préféré aux Contes de crimes, pourtant déjà excellent.
C'est sombre, c'est inquiétant, c'est poétique, c'est grinçant, c'est du fantastique et c'est tout simplement la très grande classe.

vendredi 19 août 2011

Ensorcelée

Scénario de Michael Alan Nelson.
Dessins d'Emma Rios.
Colorisation de Cris Peter.
Publié chez Milady Graphics.

Résumé de quatrième de couverture :
Il paraît que les voleurs n'ont pas d'honneur. Et un voleur qui écume les milieux occultes, encore moins.
La jeune Luci Jennifer Inacio Das Neves, Lucifer pour les intimes, a de multiples talents : voleuse et magicienne, loyale et belle, mais aussi sensible et un peu naïve.
Cambrioleuse professionnelle, elle subtilise reliques et artefacts aux habitants du monde d'en-dessous pour qui sait y mettre le prix. Mais un contrat se révèle plus dangereux que prévu, et Lucifer pourrait bien se retrouver... ensorcelée !

Avis des plus mitigés pour ce comics qui pourtant m'avait l'air sympathique... (Oui, je l'ai déjà dit, j'aime les histoires de voleuses...)
Une fois n'est pas coutume, commençons par les dessins.
Je n'ai pas du tout aimé ce style... Anecdotique concernant les arrière-plans, mais pas franchement moche non plus les concernant, ce sont surtout les personnage qui m'ont rebutée. J'aurais bien quelques remarques à faire concernant leur allure générale, mais bon il s'agit d'un comics alors je ne vais pas chipoter pour des soucis de proportions... Par contre au niveau des visages, là vraiment ça ne passe pas... Ça va d'un médiocre assez passable au franchement hideux. Les personnages ont parfois des tronches de monstres marins... Certains des démons de l'histoire ont peut-être même l'air plus humain...
Les scènes de combats sont très fouillis, avec cette colorisation flashy (typique des comics, rien de franchement notable, mais pas non plus hideuse) j'ai eu du mal à m'y retrouver parfois.
Le scénario ensuite... ET JE VAIS UN PEU SPOILER, vous êtes prévenus...
Ça partait plutôt bien. En tous cas assez pour que je m’accroche malgré les dessins...
Mais la déception a très vite pointé son nez. C'était facile, bien trop facile... Quand on n'a presque rien à raconter, le "presque" ne pèse pas grand-chose en rapport du "rien" et de mon point de vue il vaut mieux se taire. Autrement dit : c'est du brassage d'air.
Et c'est un peu crade parfois, juste pour le plaisir d'être crade... Pas que ça me choque, mais bon...
Pour en revenir à l'histoire... En résumé, Lucifer est donc dans les embrouilles jusqu'au cou... Ça semble être une habitude. D'ailleurs c'est peut-être pour ça qu'elle s'en sort si facilement... (Mais non là je ne spoile pas, tout le monde sait que l’héroïne ne va pas claquer dans le premier volume voyons...) Son contrat soi-disant si dangereux se passe ridiculement bien, à tel point que je me suis demandé pourquoi personne avant elle n'avait essayé de piquer l'artefact en question et pourquoi machin ne s'en chargeait pas lui-même (sûrement un prétexte pour dessiner un démon et Lucifer en petite culotte)... Mais bon tout ça n'est qu'au chapitre deux, je ne vous dirai rien sur la suite de l'histoire, des fois que vous voudriez la lire. Seulement ne vous attendez pas à quelque chose de grandiose...
Un récit qui manque d'intérêt et de profondeur à mon goût. Quelques pistes secondaires qui auraient pu se révéler intéressantes, un personnage mystérieux à peine évoqué et entrevu qui a un certain potentiel, mais rien de nouveau ou qui retienne vraiment mon attention au final. Dommage...