mercredi 16 novembre 2011

Les contes de la bécasse

Un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant.

Pour une fois, je vais me payer le luxe de vous résumer moi-même l’amorce du recueil.
Imaginez une tablée de gros bourrins de chasseurs (j’ai le droit d’en dire du mal, mon père pourrait en être) dont l’hôte a deux passions : les histoires et tirer le pigeon depuis sa fenêtre…
Parce qu’il est paralysé le gars, faut le savoir, et ne pouvant plus aller gambader en forêt il a trouvé l’alternative de poster un valet dans les buissons qui de temps en temps lui lâche des pigeons… C’est pathétique et c’est à peu près le gros de ses occupations…
Il adore également inviter tous ses grands copains à chasser sur son domaine, se réjouir du moindre coup de fusil, toujours posté à sa fenêtre et organiser le soir des banquets où l’on s’empiffre de gibier. (Je vous promets, je n’ai rien de particulier contre les chasseurs. Contre les viandards par contre… Ahem…)
Mais revenons à nos moutons (à défaut d’un autre mot qui ferait la rime), pour allier les deux passions précitées, notre hôte n’a rien trouvé de mieux que de réinventer le jeu de la bouteille, mais avec une tête de bécasse… Celui que désigne le bec a le droit, non pas de bécoter un de ses convives (ou alors plus tard dans la soirée peut-être) mais de croquer toutes les têtes de bécasses. Il devra en revanche raconter en retour une histoire à ses compères.
Qu’est-ce qu’on se marre durant les repas de chasseurs…
Et c’est ainsi que naît l’excuse qui permet à l’auteur de nous raconter toutes ces petites histoires…
Je vous en épargne le détail, bien évidemment, mais vous laisse mon avis sur l’ensemble à vous mettre sous la dent si je n’ai pas réussi à vous dégoûter de cet ouvrage.

Bon, il faut le savoir pour commencer : je n’aime pas les écrits de Maupassant. Rien de ce que j’ai pu lire de lui, qu’il s’agisse de lectures imposées par des professeurs sadiques (ou pire, ayant tout simplement mauvais goût) ou de choix personnels, n’a trouvé grâce à mes yeux, même si certains textes m’ont marquée.
C’est le titre de cet ouvrage qui m’a intriguée et je n’ai pas lu le résumé de crainte de me décourager d’emblée. Et puis je me suis dit qu’il était temps de réessayer… Même si je ne m’attendais pas à ce que mon point de vue sur cet auteur change radicalement, faut pas rêver… (Et puis comme chacun sait je suis aussi un peu maso…)
Sur l’écriture elle-même il n’y a rien à dire. Le style n’est pas mauvais en soi, évidemment, mais n’a rien d’exceptionnel non plus. Il n’est ni poétique, ni élégant, ni vraiment travaillé. C’est de la simplicité crue, concise, le moyen nécessaire au récit plus que l’écrin de celui-ci. C’est Maupassant quoi… Avec lui ce n’est pas l’écriture qui compte, ni la façon de raconter, c’est la nature humaine sous le vernis qui s‘écaille. Et si je ne trouve pas toujours moi-même un intérêt à son propos, c’est sans doute parce qu’il est extrêmement réaliste et que la réalité étant à ma porte, je n’ai pas besoin non plus qu’il me la raconte.
L’avantage de plusieurs histoires courtes est évidemment qu’on se lasse moins vite, mais ce ne fut néanmoins pas une lecture des plus plaisantes.
La forme de ce recueil est somme toute très classique : une petite histoire en introduction sert de lien à tous les récits qui suivent. Ceux-ci n’auraient autrement aucune cohésion. Leurs deux seuls points communs sont qu’ils se passent pour la plupart en Normandie et qu’ils nous démontrent à quel point l’humanité est pourrie jusqu’à la moelle…
Faut croire que tous ces chasseurs ont le vin mauvais. Ils ne trouvent à nous raconter que des histoires plutôt sinistres. C’est un peu un florilège de sentiments humains, parmi les pires pour la plupart. On glisse du dégoût à la nostalgie, en passant par l’effroi, on est confronté à l’avarice, la bêtise et la rustrerie. Certaines histoires sont cruelles et rudes, voire même sordides, d’autres d’une grinçante ironie, certaines sont denses et pleines de réflexion, d’autres d’une clarté vaporeuse et intangible. Oui, il y a un moment où je me suis prise au jeu. Mais ça n’a pas duré…
Ces récits mettent en scène la bêtise et tous les travers de l’humanité, s’en moquent parfois mais les regardent de loin en général. Ils sont souvent empreints d’une profonde misogynie et d’un détachement dérangeant. C’est ce que j’appellerai pour ma part de l’horreur ordinaire, réaliste, et c’est pour ça qu’elle est dérangeante. Les chasseurs, eux, semblent plus s’en réjouir qu’autre chose. Quant à moi, j’ai du mal avec ça, tout simplement. Je ne suis pas naïve non plus, mais c’est la façon de traiter le sujet qui m’a ennuyée.
Pourtant toutes les histoires ne sont pas si déplaisantes. Certaines sont même assez drôles. L’une, d’une nostalgie triste et légère a su éveiller mon intérêt. Une autre encore a su me plaire pour la réflexion sur la peur qui en est le fil conducteur. Mais je me suis surtout beaucoup ennuyée et très franchement cet ouvrage aurait pu continuer plus longtemps à manquer à ma culture sans que cela ne me pose de problème majeur…

mercredi 9 novembre 2011

La Vestale du Calix

Un roman d'Anne Larue, publié chez l'Atalante dans la collection la Dentelle du Cygne.

Anna, une vestale consciencieuse mais émotive, est condamnée à mort pour avoir brisé un vase sacré – le fameux calix Esclarmonde. Son savant fou de maître la fait «décorporer» à son insu. L’expérience réussit et elle surgit indemne à une autre époque, où il perd sa trace.

En l’an 4666, Anna, devenue «costumière tradi» chez Thomasine Couture, habite avec Ankh Delafontaine, belle blonde médiéviste, et elle monte à cheval à Étampes. Le bonheur. Elle en viendrait à se convaincre qu’elle n’a pas rejoint le monde au-delà de la mort, quand tout se complique à nouveau.

Anna et Ankh sont arrêtées pour ne pas avoir assisté à un match de trimslop, puis une cavalière est assassinée. L’enquête conclut à la mort d’Anna.

Entre alors en scène Holinshed, un cheval extrêmement stylé qui effectue des missions en freelance pour les humains à travers le temps…

Pour tous ceux qui aiment Paris, la fin du monde, les chevaux, le camping, Simone de Beauvoir… et un peu moins le football.
Les femmes ne sont pas toujours d'excellents cobayes, les chevaux sont des êtres supérieurs et les blondes se rebellent... Tout un programme, n'est-ce pas ?

J'ai bien du mal à savoir par quel bout prendre cet étonnant roman et plus encore à savoir quoi vous en dire. Si ce n'est qu'il possède plusieurs niveaux de lecture, qu'on peut aisément s'en tenir à un seul, mais que ce serait bien dommage car c'est l'ensemble qui fait tout l'intérêt de cette histoire. Car la Vestale du Calix est certes un roman très distrayant, bourré d'un humour qui va du plus lourdingue au plus pointu et truffé de références en tous genres, mais également une intéressante satire sociale qui porte entre ses lignes un message féministe qui, s'il ne prend pas trop de place par rapport à l’ensemble de l'histoire, est quand même très présent. Il faut le savoir, ça ne marche pas avec tout le monde et en général je fais partie des gens avec qui ça ne fonctionne pas. Je n'ai rien contre le féminisme et encore moins contre les romans engagés, mais je n'aime pas avoir l'impression qu'on me fait la leçon. Ce livre-ci n'a jamais dépassé mes limites, mais l'a failli quelques fois.
Je crois que c'est le genre de récit qu'on aime ou qu'on déteste d'emblée. Et moi j'ai plutôt apprécié... Si ce n'est que j'ai trouvé l'usage du symbolisme un peu trop facile parfois, mais c'est aussi ce qui fait que ce livre reste aussi accessible quand l'auteur s'amuse à nous balader. Et il faut dire qu'elle ne se gêne pas pour ça...
La Vestale du Calix est une histoire simple dans un complexe écrin, c'est très bien écrit, mais c'est vraiment particulier. Il y a, entre autres choses, ce permanent foisonnement de détails et d'anecdotes qui peut parfois sembler être du babillage, mais qui au final fait tout le sel de ce récit. Et cela accentue considérablement cette manière qu'a l'auteur d'essayer de nous perdre entre les dédales de son histoire et de nous faire croire qu'on ne sait pas où elle veut nous emmener.
J'ai beaucoup aimé cette façon de raconter, ainsi que l'ironie tout à fait délicieuse de voir notre société décortiquée et sujette à toutes sortes d'interprétations plus ou moins oiseuses en 4660 où elle fait figure de Moyen Âge.
Ce que nous sommes, mais de manière plus générale ce que l'humanité a été, est et sera, se trouve analysé, bousculé, parfois tourné en ridicule dans ce roman, mais nous invite toujours à la réflexion.
Le monde change, les connaissances scientifiques évoluent, mais les préoccupations des personnages d'Anne Larue semblent toujours les mêmes de siècle en siècle.
Que restera-t-il de nous dans deux mille ans ? Comment verra-t-on alors cette société qui est la nôtre ? Nous-mêmes nous trompons-nous sur notre interprétation du passé ? Apprenons-nous des erreurs de nos prédécesseurs ou les humains sont-ils voués à toujours se fourvoyer dans leurs propres pulsions malgré l'évolution cyclique de leur monde ?
Ce ne sont que quelques questions parmi d'autres, des pistes à explorer ou non en suivant les déboires d'Anna et Ankh.
La Vestale du Calix est un roman intelligent et drôle, original et déjanté qui parfois verse joyeusement dans l’absurde. C'est certes un peu surfait aussi, mais cet inclassable mélange de SF, de mythologie, de littérature et de philosophie gagne à être découvert.

mardi 8 novembre 2011

Non à l'augmentation de la TVA sur les livres !

Vu ce matin sur le blog de Charlotte Bousquet (merci à elle) :

Pétition lancée par la Librairie Coquillette, à relayer et signer...

Le gouvernement français vient de passer la TVA du livre de 5,5 % à 7... au même titre que celui des vendeurs de pizzas ou de hamburgers.

MAIS, NON ! LE LIVRE N'EST PAS UN HAMBURGER !!!!!!!!!!!!!!

Le livre n’est pas un objet comme les autres. C’est l’objet le plus intime qui soit, celui qui nous accompagne partout, tout le temps, sous tous les climats, durant notre vie, jusqu’aux endroits les plus interdits. Un objet si proche de nous, si lié à nous, que les pulsions ou répulsions (ce qui représente sensiblement la même chose) que nous tissons avec lui nous sont si passionnels, si entiers et si puissants, qu’elles en parviennent à nous surpasser.

Depuis notre enfance, le livre nous ouvre les portes d’un imaginaire qui nous tire par le haut d’un réel bien bas qu’il nous est plus en plus difficile à supporter. C’est lui qui nous prépare à nos premiers émois amoureux et qui nous exerce aux expériences les plus heureuses et les plus tragiques qui jalonneront bientôt nos existences.

Les livres, c’est la gomme abstractive de toutes les inégalités. C’est l’identique voyage offert aux riches ou aux pauvres, invalides ou non, jeunes ou âgés, depuis un fauteuil roulant ou de salon, un lit conjugal encore tiède ou d’hôpital glacé, depuis le banc d’un square ou d’un refuge, ou d’une cellule.

Les livres, c’est de l’émotion en mots, du rêve en pages, de la vie en chapitres. Les livres, c’est une seconde vie qui vous tient à la peau et à l’âme, telle une seconde peau, qui vous est si douce que vous vous sentez épris d’une irrépressible envie de la faire partager à celles et ceux que vous aimez ou qui vous sont proches. Un livre, c’est du lien social noble, de l’humanité pure ; c’est de l’amitié et de l’amour.

.Recommander un livre, c’est comme partager un plat. C’est une odeur, un toucher et d’imperceptibles impressions profondes qui nous font grandir ensemble vers une même voie d’humanité. C’est de l’intimité pure, de la considération absolue et du respect aux autres. Un livre, c’est des sons et des images qui surgissent de toute part pour nous mettre en émois.

A l’instar d’un boucher, d’un charcutier ou d’un boulanger, le libraire est un petit artisan qui connaît bien toutes ces sensations. Il sait combien son métier est de connaître les produits qu’il conseille, après les avoir préalablement sélectionnés, goûtés et testés. Il sait aussi combien ce qu’il propose se doit de contribuer au bonheur et à l’éveil des sens individuels, et in fine, à la société toute entière. Dans électeur, après tout, n’y a-t-il point « lecteur » ?

Mais le libraire sait aussi combien, plus important encore que le livre, est l’échange amical avec un lecteur, un bon repas partagé entre amis ou le sublime d’une nuit d’amour. Car, après tout, les livres ne sont que des tremplins, des portes grandes ouvertes sur le monde, sur l’humanité et sur la vie.

Voici pourquoi, amateurs de livres et de littérature, il nous faudra toujours combattre et demeurer vigilants pour que subsistent toujours, et toujours plus, en nous et dans chaque foyer, ces ouvertures sur nos imaginaire et sur l’Autre…

A CE TITRE, LE LIVRE DOIT ETRE CONSIDERE COMME UN OBJET DE PREMIERE NECESSITE... NECESSITE VITALE, HUMAINE ET DEMOCRATIQUE !!!

VOTONS NON !!!!

Les signataires


dimanche 6 novembre 2011

Imago, Les Gentlemen de l'étrange T2

Un roman d'Estelle Valls de Gomis, publié chez Sombres Rets.
Le premier volume avait été publié aux éditions du Calepin Jaune en 2007 et est maintenant disponible uniquement au format poche aux éditions Black Book.

Quatrième de couverture :

Wolfgang Bloodpint et Manfred Gladstone sont les Gentlemen de l’Etrange. Respectivement érudit aux pouvoirs mystérieux et docteur en psychiatrie, ils entraînent leurs comparses, la jeune gouvernante Mademoiselle Wilhelmine, Gustock Mespin de Scotland Yard, Ernest le souriceau parlant et la chienne labrador Dita, dans une aventure mouvementée en Roumanie – terre de légendes fantastiques s’il en fut – chez le vampire Arpad Nocturnaeru.
Wolfgang entreprend aussi un voyage introspectif durant lequel il va tenter de découvrir ce qu’il est vraiment. Il semble, en effet, qu’en cette fin d’époque victorienne, Londres soit devenu trop étroit pour Manfred, Wolfgang et Mademoiselle Wilhelmine.

Second tome des aventures des Gentlemen de l’Etrange, Imago relate une facette inconnue de la vie de ces surprenants, et non moins attachants, personnages.

Ce roman peut être lu indépendamment du premier tome grâce à un résumé en début d'ouvrage.
Miroir, miroir, montre-moi l'étendue des possibles au-delà du temps et de l'espace !
Et le miroir se fendit, laissant glisser les éclats de lumière qui se reflétaient en son sein, pour qu'ils tournent comme des pages...
Alors le miroir me montra une étrange, et néanmoins connue, troupe de voyageurs sur les routes de l'Europe de l'Est.
Curieuse je suis et plus encore attachée à ceux qu'il me montrait, aussi je ne pus que m'engager à leur suite, dans les profondeurs du miroir...

Ce roman-ci est indubitablement le roman de Wolfgang, qui est, je dois l'admettre, mon personnage préféré parmi le petit groupe de Belgravia... C'est le roman de l'introspection, des dernières illusions qui s'effilochent avant l'acquisition, ou non, de la sagesse et de la sérénité. C'est le roman des choix et de la quête de soi. C'est le roman du changement dans lequel se mêlent ce qui a été et ce qui sera, sans pour autant que ce mélange soit assez homogène pour que l'on puisse y distinguer ce qui de ces deux temps devrait normalement former le présent. Et cela nous ramène à Wolfie car il est vraiment à son image... Notre Wolfie si troublé qui se sent différent, qui fera peut-être le choix de changer plus encore ou celui de redevenir l'homme qu'il ne voulait pas cesser d'être...
Lointain et proche, immuable et pourtant en pleine mutation, Wolfgang est malgré tout, et très paradoxalement, il faut le dire, égal à lui-même tout au long de cette histoire et j'ai eu grand plaisir à le retrouver, à compatir à ses déboires, à le soutenir dans sa recherche et aussi, d'une certaine façon, à grandir avec lui. Car Wolfie et moi nous ressemblons un peu, il est vrai. Mais au-delà de cette communion de pensée, il y a surtout l'affection que je lui porte, à lui comme à Vesper d'ailleurs, qui a rendu cette lecture encore plus émouvante...
C'est bien le mot, ce fut vraiment très émouvant, de bien des façons, ce fut également étrange entre ce jeu de miroirs, cette écriture qui ressemble à celle que je connais de son auteur, pleine d'espièglerie, d'allusions, tissant une atmosphère si particulière, pour s'en éloigner, se faire triste et sérieuse, distante, tant que sans l'histoire elle-même je n'aurais pu la reconnaître, et y revenir finalement. Étrange et fascinant, inquiétant aussi parfois.
Mais puisque l'espièglerie reparaît, que passé et futur acceptent de se mêler de nouveau dans l'instant présent, qu'il y aura toujours des sorcières prenant le thé, un livre dans les pattes d'Ernest et tant de mystères à débrouiller, puis surtout que Wolfie, quoi qu'il décide, sera toujours Wolfie, c'est sans nul doute que tout est pour le mieux et que je peux, rassurée, rentrer chez moi, au-delà du miroir, en important avec moi les souvenirs du voyage.

Et quand je suis revenue dans la bibliothèque, le miroir reposant sagement à sa place, il y avait encore, se mêlant dans l'air, ces effluves de neige et de roses séchées, ce parfum tiède de printemps que je ne connais qu'aux terres du sud et celui, plus doux et plus profond de l'encre.
Mais peut-être était-ce mon imagination, l'odeur trompeuse de l'automne et des livres, de quelques roses oubliées dans une coupelle... Ou peut-être pas.

mardi 25 octobre 2011

Top Ten Tuesday (13)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire organisé par The Broke and the Bookish. Je vous invite à cliquer sur l’image pour voir le billet de la semaine et les liens vers ceux de tous les blogs qui y participent.

***

Je ne pouvais pas manquer celui de cette semaine, il porte sur les livres à lire durant Halloween.

1. La foire des ténèbres (Something wicked this way comes) de Ray Bradbury.
Parce que ça se passe durant Halloween et que tout nous y ramène, parce que c'est glauque, que c'est de l'excellent fantastique et que les soirées pluvieuses d'automne sont le parfait moment pour le lire.
Et je triche, comme toujours, parce que je vais rajouter un autre roman de Bradbury qu'on ne peut pas manquer à cette période : l'arbre d'Halloween (the halloween tree.) Il est tellement dans le thème qu'il est hors compétition et il vous apprendra plein de trucs, si évidemment vous ne le connaissez pas déjà...

2. Les contes de crimes et les Comptines assassines de Pierre Dubois.
Je triche encore pour vous en présenter deux qui sont dans la même veine, même si j'ai une préférence très marquée pour le second. Ce sont des contes de fées revisités, du merveilleux noir décliné sous plusieurs formes dans des nouvelles très différentes les unes des autres et toujours merveilleusement écrites.

3. Shirley Jackson.
Et alors là je vous laisse le choix du bouquin. Bon d'un certain côté vous aurez aussi du mal à trouver un de ses écrits en français, ce qui est bien dommage...
Bragelonne si tu repasses par-là... Non ? Shirley Jackson y a définitivement pas moyen ? Sniff...

4. Sur les ailes du cauchemar de Lisa Tuttle.
Recueil de nouvelles du genre fantastique. Et dans la foulée je ne saurais trop vous conseiller également un recueil paru plus récemment : Ainsi naissent les fantômes.

5. Ça (It) de Stephen King.
Évidemment, il en fallait au moins un, alors autant que ce soit celui-ci... Brrrrrrr.

6. Coraline de Neil Gaiman.
Pas d'Halloween sans Gaiman et surtout sans Coraline.
Je vous aurais bien proposé aussi L'étrange vie de Nobody Owens (the Graveyard book) mais curieusement je l'associe plus à la période de noël, probablement parce que je l'avais lu en hiver.
Quoi qu'il en soit, Coraline est un parfait conte d'Halloween et il me fallait bien un ouvrage jeunesse (quoique l'arbre d'halloween...)

7. Rebecca de Daphne du Maurier.
Ne serait-ce que pour l'ambiance...

8. La Ville-vampire de Paul Féval.
Pour l'ambiance également, mais pas la même que Rebecca bien entendu. C'est nettement plus décalé.

9. Les contes macabres illustrés par Benjamin Lacombe.
Parce qu'un bel album complète merveilleusement bien cette liste.

10. Les contes Myalgiques II : les atouts du diable de Nathalie Dau.
Encore un magnifique reuceil de nouvelles. C'est un livre de Samhain et pas d'Halloween, mais ça marche aussi.

Sur-ce, bonne lecture.

jeudi 20 octobre 2011

Lettre à Brage

Il faut qu’on parle…
Ne me regarde pas comme si tu ne savais pas ce que j’allais t’annoncer. Écoute Bragelonne, ça ne peut plus durer et nous le savons tous les deux. Enfin surtout moi parce que je pense que tu t’en fous, mais je vais faire comme si ça comptait pour toi et te le dire : c’est fini entre nous.
Oui, je sais, c’est difficile à croire, mais tu ne me laisses pas le choix, je dois te quitter avant d’en arriver à te haïr pour de bon.
J’aimerais bien te servir le fameux « ce n’est pas toi, c’est moi » qui t’aiderait à oublier encore plus vite (une seconde au lieu de deux, et encore) cet échec douloureux, mais non en fait c’est ta faute et je ne l’assumerai pas à ta place. Tu dois prendre conscience que ce sont tes diverses conneries et autres manques de respect vis-à-vis de la fidèle lectrice que j'ai été qui nous ont mené à cette inévitable rupture.
Évidemment cela fait quelques années déjà que nous avons commencé à nous éloigner l’un de l’autre, quand tu as laissé de côté Taylor et Dresden, entre autres… J’ai essayé de te comprendre, vraiment, et de m’en remettre, j'ai essayé de m'intéresser aux nouveaux ouvrages que tu me proposais, mais tu sais comme moi qu’il n’y avait pas que ça… Tu as changé et peut-être que moi aussi d’ailleurs.
Ne nous cachons pas la vérité, il y avait déjà des problèmes entre nous, certes, mais nous savons tous deux que c’est l’influence de ta morveuse de petite sœur qui a achevé de tout foutre en l’air. Et ne me dis pas qu’on ne choisit pas sa famille… Sérieusement, j’ai essayé de supporter Milady et de m’intéresser à ce qu’elle avait à raconter… On s’entendait plutôt bien au début et je supportais même ses écarts orthographiques sans broncher, écarts que tu as commencé à reproduire bien vite d’ailleurs, à mon grand désarroi… Mais elle a révélé assez vite sa vraie nature de peste…
Quand elle a tenté de m’abrutir avec des torrents de romance paranormale je me suis contentée de l’ignorer. Chacun ses goûts après tout… J'ai composé avec ta famille, mais quel effort as-tu fait toi-même pour nous sortir de l'impasse ? Tu as commencé à me considérer comme acquise, à ne plus chercher à me séduire... C'est vrai qu'après tout ce temps nous aurions pu nous en accommoder, dans une certaine mesure, mais...
Je dois cesser de me voiler la face, ta sœur a de plus en plus d’influence sur toi, nous ne pouvons plus nous entendre. Ces petits accrochages qui rythmaient notre quotidien sont devenus des désaccords fondamentaux.
Et là c’est la goutte d’eau… Je ne te laisserai pas me refaire encore une fois le coup du GF, poche, GF. C’est terminé, je ne pourrai plus jamais retrouver cette confiance qui était une des bases de notre relation. Ça part d’une petite chose me dirais-tu et qui ne tient qu’à ma maniaquerie, autant qu’à ta mauvaise foi rétorquerais-je, mais je suis totalement et irrémédiablement dégoûtée. Pour tout te dire, je n’ai même plus envie de commencer une nouvelle série, pas même prisme noir que j’étais pourtant impatiente de lire… On ne peut pas revenir en arrière, je ne t'aime plus Bragelonne.
C’est pour ça que je te quitte aujourd’hui. J’en suis la première navrée, je ne voulais pas que ça se termine ainsi et je doute que nous puissions rester bons amis. Je te souhaite de trouver un public plus patient et plus fainéant que je le suis.

***

Je préfère prévenir, ma semaine de boulot a été éprouvante, j'ai un début de bronchite et j'ai dû abuser sérieusement de la théine pour survivre, alors faites pas chier, j'exprime mon mécontentement de la façon qui me convient.

jeudi 13 octobre 2011

Tag : votre moi livresque

Vu la première fois chez Azilys, mais c'est à la base une idée de The Chouille.
Je vous invite à aller voir leurs vidéos.

1- Quand avez-vous commencé à lire ? Le lancement s'est fait avec l'aide de quelqu'un ou tout seul, par curiosité ?
J'ai toujours eu des livres à portée de patte, même bébé, bien avant de savoir lire. J'avais même des bouquins de bain en plastique (oui vraiment...) Ma mère était une lectrice compulsive, elle le serait encore si elle n'était pas débordée... Ce n'était pas tant qu'elle voulait absolument me faire aimer la lecture et les livres, elle ne m'a jamais forcée à lire, mais c'était naturel pour elle qu'il y ait des bouquins partout autant que de me faire la lecture quand elle en avait le temps... Alors je suppose que ça influence. J'ai appris à lire tôt et n'ai jamais cessé depuis.

2- Quel genre de lecture vous préférez lire ? (bit-lit, SF, policier, thriller, fantasy ...)
Mon genre préféré est indubitablement le fantastique (je mords quand on le confond avec de la putain de fantasy, alors attention...) Ce que j'aime dans le fantastique c'est l'ambivalence des histoires, toujours troubles, un brin oniriques. On peut avoir de multiples explications pour un même récit. C'est un genre difficile et je suis un exécrable public, mais quand c'est réussi, il n'y a rien de mieux que le fantastique.
Comme évidemment le très bon fantastique n'inonde pas les librairies, je me rabats en général sur d'autres genres de l'imaginaire. J'aime particulièrement les contes de fées et mythes revisités, le merveilleux noir et discordant, la low fantasy (je suppose que c'est parce qu'elle se rapproche du fantastique étant donné qu'elle a un pied dans notre réalité, quelle que soit l'époque à laquelle se passe le récit) Je ne suis pas une grande fan de fantasy et de SF, ce qui ne m'empêche pas d'en lire à l'occasion, mais je suis très sélective et j'évite les séries au long cours.
Je lis également des romans historiques et des polars (poussiéreux ou historiques de préférence.)
J'aime aussi beaucoup les essais sur les mythes, les contes, la littérature...
Mais étant de nature curieuse j'ai tendance à lire de tout du moment qu'un petit quelque chose éveille mon intérêt.

3- Êtes-vous du genre à enchaîner tous les tomes d'une saga qui vous plaît ? ou préférez-vous faire durer le plaisir et étaler votre lecture ?
Je ne me suis jamais vraiment posé la question. Je crois que c'est au feeling.
Je pense qu'en général je n'enchaîne pas, à moins d'être vraiment dans le délire ou de me taper une relecture rapide de la série (extrêmement rare car je relis peu et en général je lis d'autres trucs en même temps...)
Évidemment s'il s'agit d'un diptyque dont les volumes ne sont pas indépendants, comme par exemple Le Bal des Louves de Mireille Calmel, je lis les deux dans la foulée.
Pour les séries plus longues, il a pu m'arriver de lire deux tomes à la suite par goût ou parce que je n'avais rien d'autre sous la main, mais je n'ai pas le souvenir de plus. Quand je lisais les Blue Cerises par contre, comme chaque saison est composée de quatre livrets d'une soixantaine de pages, chacun écrit par un auteur différent et centré sur un personnage spécifique avec des histoires qui se recoupent, j'enchainais les quatre.
Mais bon, comme je lis souvent plusieurs livres en même temps je reste rarement dans un même univers trop longtemps...

4- Dans quelle situation vous préférez lire ? (musique/silence, dans votre lit/canapé/fauteuil préféré ?) Est-ce que vous arrivez à lire partout ?
Mes capacités de concentration dépendent de mon degré d'épuisement. Plus je suis fatiguée, moins je supporte le bruit, mais si je suis en forme je peux lire partout (si on excepte la voiture.)
Je lis mieux dans un endroit lumineux, mais pas ensoleillé, sur mon lit de préférence ou assise par terre.

5- Avez-vous l'habitude de lire plusieurs livres en même temps ? ou uniquement un à la fois ?
Oui, mais là aussi c'est selon mon degré de fatigue. Il est néanmoins rare que je m'en tienne à un seul livre, en général j'ai au minimum le poche du jour et le GF du soir, au pire si je suis vraiment à l'ouest le GF en question est une anthologie ou un recueil qui me permet de ne lire qu'une nouvelle par soir et de ne pas être trop larguée.
Si j'ai vraiment beaucoup de mal à me concentrer ou que mes troubles visuels et mes migraines m'empêchent de lire, évidemment j'évite les lectures multiples jusqu'à ce que ça aille mieux.
Et puis si je lis un bouquin qui m'ennuie vraiment et que je tiens quand même à finir pour une quelconque raison, il est possible que je commence quelque chose d'autre pour ne pas être à bout ou à l'inverse que je laisse tomber les autres lectures en cours parce que je sais que sinon je ne le finirais jamais...

6- Prévoyiez-vous vos lectures à l'avance ? ou faites-vous votre choix au feeling du moment ?
J'essaie de faire des listes de priorités, parce que c'est parfois nécessaire, mais au final c'est toujours l'envie du moment qui prime.

7- Êtes-vous du genre à lire jusqu'au bout de la nuit quand un livre vous plaît, quitte à faire nuit blanche ?
Si je suis crevée, il n'y a pas moyen, je ne vois pas l'intérêt de me forcer, même si le livre est bien mon cerveau n'imprimera pas. Mais si je lis et que le sommeil ne vient pas, je continue tranquillement, dans les limites du raisonnable si je travaille le lendemain ou jusqu'à ce que le sommeil se décide si je sais que je pourrais me rattraper dans la matinée. J'ai besoin de six heures pour que mon cerveau accepte d'assurer un service minimum, mais il ne faut pas me demander d'être de bonne humeur si je n'ai pas plus de sept heures...

8- Êtes-vous plutôt dépensière compulsive ou économe endurcie ?
Dépensière compulsive, mais comme c'est uniquement pour les livres je m'en accommode.

9- Êtes-vous inscrit sur les sites communautaires livresques ? (type Livraddict, Babelio etc)
Babelio et livraddict justement... Mais je n'y vais quasiment jamais.

10- question bonus : Montrez-nous votre/vos bibliothèques et/ou votre PAL.
Euh, là tout de suite... Non.
Parce que j'ai dû installer de nouvelles étagères avant de finir ensevelie sous les piles de livres et que cela étant fait j'ai rangé lesdites piles en vrac dans lesdites étagères, donc en extirper les non-lus qui sont allègrement mélangés aux déjà lus ou ne serait-ce que faire un peu de rangement dans tout ce bordel pour qu'il soit présentable est pour le moment une épreuve insurmontable vu mon degré de fatigue.