vendredi 19 octobre 2012

Les Îles Glorieuses T1 : Clairvoyante

Premier volume d'une trilogie de fantasy de Glenda Larke, disponible en format poche chez J'ai Lu.



Quatrième de couverture :
A peine débarquée sur la Pointe-de-Gorth, domicile des pires criminels de l'archipel des îles Glorieuses, Braise Sangmêlé se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond : son enquête - mettre la main sur une drôlesse réfractaire au mariage - se heurte au mutisme des matelots, et une odeur inquiétante de magie carmine semble s'attacher au moindre de ses pas. Car, en plus d'être une combattante hors pair, Braise possède le don de Clairvoyance qui lui permet de voir la magie à l’œuvre. Quoique très utile, ce talent fait d'elle une cible de choix pour les sorciers de tout poil qui n'apprécient guère qu'on se mêle de leurs projets. Autrement dit, Braise s'est encore mise dans de sales draps...


C'était le livre du club de lecture de Vampires et Sorcières pour le mois de septembre. Et moi je suis plus qu'en retard dans la rédaction de mes chroniques car il a été lu dans les temps...

Clairvoyante fut une lecture relativement divertissante, mais loin d’être exceptionnelle.
Si l’univers dans lequel se déroule l’histoire est intéressant, je ne l’ai pas trouvé assez développé à mon goût. Il y avait du potentiel dans ces îles habitées de peuples ayant chacun leurs caractéristiques et leurs façons de vivre, mais en refermant ce premier tome on a appris beaucoup de choses inutiles, comme tout un tas d’expressions relatives à la faune locale qui, pour imagées qu’elles sont, n’ont pas grand intérêt, et peu de choses vraiment originales.
Le tout est extrêmement manichéen, à l’image de l’usage de la magie dans les îles. Il y a la bonne magie sylve de couleur bleue qui guérit, protège et produit des illusions et la mauvaise magie carmine qui blesse, entrave et… produit des illusions. Au milieu de tout ça nous avons les clairvoyants qui sont en quelque sorte neutres, ils peuvent voir la magie, mais ne sont pas affectés par elle. Et cela, métaphoriquement, vous donne une idée assez précise de ce qui fait tout le reste du roman…
Cela se répercute dans la religion, qui a un goût terriblement agaçant de chrétienté, mais aussi dans les personnages. On a des marginaux très gentils et des souverains tarés, pervers et incapables, des méchants ultra-méchants (je soupçonne le grand méchant de l’histoire d’avoir une bonne raison qui serait alors un cliché du plus mauvais goût), des faux-gentils qui sous couvert d’aider leurs semblables veulent prendre le pouvoir et des faux-méchants adorables… Ça devient très vite exaspérant et l’histoire en elle-même n’apporte pas de réel engouement au lecteur qui en a déjà tant lues de semblables.
L’originalité majeure de cette trilogie de fantasy réside dans la présentation du récit en lui-même. Des événements importants dans l’histoire des îles nous sont contés des années plus tard par des personnages qui les ont vécus de près et sont compilés par des ethnologues Kellois qui, ayant découvert les îles depuis peu, ont décidé d’en étudier les peuples.
Et l’originalité s’arrête là, car le filon n’est pas très bien exploité et manque cruellement de profondeur. Ces ethnologues de terrain qui se montrent pourtant si novateurs face à leurs collègues traditionnalistes en voulant recueillir le témoignage des îliens n’en sont pas moins très obtus et méprisants. Ça émousse évidemment le potentiel d’une telle histoire car, au-delà des réflexions scandalisées de l’ethnologue responsable de la mission et de ses collègues dans les lettres qu’ils s’échangent et de quelques interrogations qui n'amènent que des réponses peu développées, ils font surtout office d’excuse pour expliquer au lecteur certains partis pris de l’auteur et restent très en retrait.
Les lettres ne font donc que ponctuer le récit qui nous est fait, à la première personne, par Braise Sangmêlé, clairvoyante qui n’a survécu que grâce à son don et sa ténacité dans ce monde si injuste envers les métis.
Du coup, je vais me permettre une petite digression que m’inspire le côté bien-pensant de cet ouvrage.
J’ai tendance à croire qu’un auteur qui veut assortir son récit d’une leçon sur les valeurs morales ne devrait en aucun cas se montrer sentencieux. Ce roman-ci ne nous épargne aucun discours grandiloquent sur des choses que, si nous avons un minimum de cervelle, nous savons déjà. Quand les auteurs de fantasy comprendront-ils que le lecteur n’est pas idiot, que montrer suffit et qu’on peut se passer du cours magistral ? Je ne suis pas contre le fait que les personnages, en s’impliquant, fassent de véhéments discours, mais il y a des limites à ma patience.
Hum, reprenons, ça vaudra mieux…
Braise est un personnage plutôt sympathique et c’est ce qui fait qu’on se laisse aller à apprécier une partie de l’histoire, mais elle n’est pas toujours très crédible. Elle est plutôt incohérente dans ses choix et réactions. Elle est censée se méfier de tout le monde et collectionne les amis de fraîche date pour qui elle se ferait tuer, entre autres choses... Sa façon de raconter les événements après-coup manque aussi très souvent de logique.
J’avoue avoir été séduite par le début du roman qui promettait un divertissement sans prétention, mais m’être très vite lassée à cause de tous les points évoqués plus haut, le manichéisme en tête, ainsi qu'à cause de la surenchère permanente de l’auteur qui finit par rendre les événements tragiques de moins en moins crédibles. Au début je pensais qu’elle ne faisait pas dans la facilité, puis je me suis rendu compte que si, mais pas de la façon habituelle.
Globalement, ce récit manque d’envergure et c’est bien dommage. Cependant, j’ai peut-être aussi été un peu influencée par le livre que j’ai lu en parallèle et qui, par contraste, était beaucoup plus profond. Aussi, je donnerai sa chance au volume suivant, en espérant y retrouver de façon plus marquée ce qui m’avait plu au début de ma lecture de Clairvoyante.

mercredi 10 octobre 2012

Le cycle de Lanmeur, intégrale T2 : Les Enfants du Léthé

De Christian Léourier, publié chez Ad Astra.


Présentation de l'éditeur :
Lanmeur, planète-mère du Rassemblement, poursuit son grand dessein de colonisation…
Sur ces deux planètes que sont Borgœt et Ti-Grid, sa domination est totale. Borgœt, la planète bagne, et Ti-Grid, la pacifique, en sont les exemples frappants. Tandis que depuis sa prison à ciel ouvert, le Camp 23, Garth survit aux côtés de l’étrange Iwerno et tente d’échapper aux effets du Léthé, la drogue de l’oubli, Skiath part en quête de son nom véritable, celui qui lui dictera sa propre loi, sur son monde où le Lagad, l’épice rituelle, apporte perception et vérité… Mais la seule issue possible, pour ces deux hommes, n’est-elle pas dans la révolte ?

Voici réunis pour la première fois en intégrales les romans du cycle de Lanmeur, pièce maîtresse de l’œuvre de Christian Léourier. Les Enfants du Léthé, qui contient Les Racines de L’Oubli, La Loi du Monde et Le Secret (nouvelle inédite), nous plonge à nouveau dans cette fresque monumentale, véritable classique de la science-fiction française. Avec Christian Léourier, nous embarquons à la rencontre de l’Autre, dans des récits où se déploient avec bonheur le talent d’imagination d’un Jack Vance, l’élégance d’écriture d’une Ursula Le Guin et l’intelligence de récit d’un Asimov.

C’est avec un peu d’inquiétude que j’ai ouvert ce second tome de l’intégrale de Lanmeur. Je craignais de ne pas retrouver la magie qui a fait du précédent volume un véritable coup de cœur, tour de force d’autant plus grand que chacun des trois textes composant Les Contacteurs a su me séduire à sa manière. Cependant, mon inquiétude était tout à fait vaine, la lecture de Les Enfants du Léthé fut tout aussi passionnante et enrichissante.
Le style de Christian Léourier est toujours très évocateur, subtil et poétique, c’est un vrai plaisir de le lire et de se laisser emporter par ses mots. Je vous avais parlé dans mon billet concernant le premier tome de cette étrange qualité descriptive de l’écriture qui rend très vivants et palpables certains moments, mais laisse volontairement dans le flou certaines choses afin, à mon avis, d’accentuer le côté un peu onirique qui surgit parfois dans ces histoires. J’ai retrouvé cela dans ce volume, bien que de manière un peu moins marquée dans son contraste onirique.
Si les trois romans du premier volume m’avaient inspiré des sentiments et des réflexions complémentaires s’inscrivant dans une certaine cohérence de pensée qui m’a permis d’en parler de façon globale, ce n’est pas le cas des trois textes qui constituent Les Enfants du Léthé, aussi vais-je devoir les distinguer les uns des autres dans cette chronique.

Le premier roman, Les Racines de l’Oubli, est aussi le plus long, il constitue la moitié de l’ouvrage à lui tout seul. C’est un texte fort en émotions et d’une profonde portée philosophique. Ma lecture fut intense, voire compulsive. Aussi effarante qu’elle est intelligente et bien construite, cette histoire m’a beaucoup apporté.
Les Racines de l’Oubli nous amène sur Borgoet, une planète de l’empire lanmeurien envahie par la jungle. Borgoet est une prison naturelle et pas seulement parce qu’on ne saurait s’échapper d’une planète sans astronef. La jungle, omniprésente, envahissante, est une véritable entité qui prolifère sans cesse. Lanmeur, qui veut s’emparer de ce monde, plus par fierté que par réel intérêt d’ailleurs, a besoin de le défricher et qui envoyer d’autre que des prisonniers sur cette planète hostile où même les plantes veulent votre mort, où cesser de travailler équivaut à être englouti par la jungle ?
Si j’avais été marquée par cette façon si vivante de décrire le froid qu’on peut le ressentir dans L’homme qui tua l’hiver, c’est l’enfermement, la sensation d’étouffer, qui m’a submergée en lisant Les Racines de l’Oubli. Au fur et à mesure de la lecture, on se sent piégé, comme les personnages, et on expérimente vraiment cette sensation de lutte permanente pour survire.
Rien que pour cela, ce texte serait impressionnant, mais il y a bien plus derrière les mots. J’ai été bouleversée, ce qui pour moi n’est pas un mot employé à la légère, par ce récit, par les questions qu’il pose comme par ses références subtiles à notre propre histoire mondiale, qu’il s’agisse de rébellions de nations plus ou moins jeunes, des dérives engendrées par ces révoltes ou encore de ces îles et colonies où l’on déportait bagnards et prostituées, orphelins et pauvres hères.
Ce roman nous parle de la construction de soi autant que de la construction du monde. Plutôt que de nous les décrire, Christian Léourier transpose les inégalités sociales de manière très intelligente et non sans une certaine ironie. Il nous fait nous interroger sur ce qui peut faire de nous quelqu’un de bien ou de mauvais, selon notre naissance ou les aléas de l’existence, mais aussi selon nos choix de vie, voire de survie.
Il est également question de notre rapport au passé car c’est souvent du passé que nous viennent les réponses, de l’expérience de nos ancêtres naît notre capacité à construire notre avenir. Quand on essaie de l’occulter, on n’a pas d’identité présente et donc pas d’avenir. Tout ce que Lanmeur a laissé aux bagnards de Borgoet est leur nom, mais c’est une coquille vide, la punition suprême pour certaines civilisations était d’être privé de nom et, par le fait même, d’identité. Ils vivent dans l’instant pour survivre, comme des animaux, mais en conquérant leur passé ils deviennent aptes à vivre et à avancer, ils redeviennent eux-mêmes.
D’une certaine façon, ce texte rappelle les mythes qui transparaissent dans les récits du volume précédent, mais d’une façon plus pragmatique, moins théorique et plus visuelle dirai-je, appliqués à des notions qui nous sont plus familières car reliées à notre propre histoire.
Au-delà de leur aspect religieux, les mythes répondent aux grandes questions que l’humanité s’est toujours posées : d’où venons-nous, qui sommes-nous et où allons-nous ?

Beaucoup de choses m’ont marquée dans ce texte et me donneront matière à réfléchir encore longtemps, de la condition des femmes aux affres de la révolte, en passant par la notion même d’humanité, mais ce que j’en retiendrai le plus c’est cette réflexion sur l’essence de la liberté. Est-ce que la liberté équivaut à pouvoir aller où l’on veut et faire ce que l’on souhaite ou est-ce simplement tout faire pour garder son libre-arbitre, choisir d’être soi dans chaque décision même si elle est mauvaise pour notre bien-être personnel ? Comment devenir, et de surcroît rester, un homme juste dans une société pourrie jusqu’à la moelle ?
Pour tout cela, Les Racines de l’Oubli est vraiment un magnifique roman.

La Loi du Monde est le deuxième texte de cette intégrale. L’histoire générale d’un monde y rejoint de nouveau la légende, bien que de manière beaucoup moins marquée que dans Les Contacteurs. Plus que la légende d’un peuple, il s’agit d’une légende personnelle, un mythe fondateur à l‘échelle humaine ou comment certains êtres sont voués à infléchir la destinée de leur peuple. C’est la quête identitaire d’un homme qu’on a voulu héros malgré lui.
Et moi je suis restée sur le bord du chemin, malgré tous mes efforts pour entrer dans cette histoire. J’ai su dès le départ que ça ne marcherait pas, sans pourvoir m’expliquer pourquoi. J’aime les quêtes identitaires en général, c’est un thème qui me parle et celle-ci est parfaitement structurée, très bien écrite et ne manque pas non plus d’intérêt. Elle avait vraiment tout pour me séduire, mais il n’y a pas eu d’étincelle. J’ai peiné à la terminer, même si elle n’est pas excessivement longue et que j’ai malgré tout beaucoup apprécié certains passages.
Je crois qu’au-delà de ma légère antipathie envers les personnages, ce qui m’a gênée le plus est que je ne parviens pas à trouver une logique à leur mode de vie, même une logique qui me serait incompréhensible et étrangère vaudrait mieux que l’impression que j’en ai gardé. Autant j’ai appréhendé d’une façon instinctive les Harnogéens et leur vérité, autant les Gridéens et leur loi me laissent dubitative. Les seconds me paraissent presque être un reflet perverti des premiers.
Comment peut-on appeler liberté le fait d’être prisonnier de sa propre nature ? Je veux dire par là une nature partiellement révélée et dont la muabilité n’est pas admise. Qui peut dire avec certitude quels choix entrent ou non dans sa vraie nature ? C’était sans doute trop subtil pour moi et du coup l’histoire m’a semblé un peu creuse, bien que je sache qu’il s’agit plus d’une impression provoquée par mon incompréhension que d’une réalité.
J’ai du mal à saisir quel peut être l’intérêt de s’enchaîner soi-même à une soi-disant loi personnelle qui ne serait pas sujette à l’adaptation ou de fondre son individualité dans le collectif si ça ne semble pas apporter autre chose qu’une extase fugace ou quelques sensations étrangères attrapées au vol qui nourrissent à peine l’expérience de ceux qui les partagent. Qu’y a-t-il de constructif là-dedans ? Pourquoi ce peuple qui expérimente une si forte cohésion sociale, une si grande conscience de son unité, ne semble rien en faire de constructif ? Pourquoi posséder la capacité d’une telle communion si au final une individualité bridée par sa loi vient empêcher la création de grands projets communs ? C’est trop contradictoire pour moi. Et quand je vois qu’ils se perdent à la moindre erreur de jugement, je ne donne pas cher de leur personnalité. S’ils sont peu prédisposés à la folie, leur identité semble néanmoins bien fragile.
Je me rends compte en écrivant cette chronique que c’est peut-être d’avoir lu La Loi du Monde après Les Racines de l’Oubli qui m’a perturbée car les deux parlent de liberté, mais d’une façon qui me semble si contradictoire qu’elle m’a peut-être choquée en fin de compte et empêchée de comprendre les Gridéens. Pourtant, c’est dans cette incompréhension que j’ai trouvé le plus d’intérêt à ce récit.

Le troisième texte, Le Secret, est une petite merveille de subtilité, de finesse et de sensibilité.
Je l’ai trouvé particulièrement plaisant et d’un style délicatement ouvragé. Il m’a rappelé la beauté si particulière de Mille fois mille fleuves.
J’aime beaucoup les multiples comparaisons que fait Léourier avec la nature, c’est particulièrement visible dans ce texte-là, mais la faune et la flore font partie intégrante de tous les romans qui composent le cycle de Lanmeur et ont toujours quelque chose d’intéressant à nous apprendre. C’est un thème riche de possibilités, qu’on suive la piste de la légende, de la métaphore, de l’animisme ou tout simplement de la biologie et on peut retrouver chacun de ces aspects dans Le cycle de Lanmeur.
Le Secret est une belle histoire de complicité, mais aussi, paradoxalement, l’illustration de la confrontation entre deux visions très éloignées du même monde. Un homme essaie de guider sa petite-fille, moitié Barth comme lui et moitié Lanmeurienne, de lui donner la clé d’un secret dont dépendra sa vie future, sans toutefois trahir son peuple.
Ce récit est magnifique et émouvant. On pourrait croire Ewith tiraillée entre ses deux cultures, mais au fond elle ne l’est pas tant que ça. Elle essaie juste de les fondre l’une en l’autre, d’être elle-même, en harmonie. Et j’ai adoré son grand-père, sa façon de dire les choses en en racontant d’autres, de vouloir transmettre à Ewith le savoir de son peuple tout en la laissant faire ses propres choix. Au final c’est peut-être lui le plus tiraillé des deux, entre un ordre ancien et un ordre nouveau.
Ce texte est fort court, un vrai condensé de perfection et de délicatesse après les tumultes présents dans les textes précédents et il est aussi, dans sa simplicité et les mystères qu’il ne dévoile pas, mon texte préféré dans Les Enfants du Léthé.

Encore une fois et de tout cœur, je vous conseille chaleureusement cet ouvrage.

dimanche 30 septembre 2012

Le cycle de Lanmeur, intégrale T1 : Les Contacteurs

De Christian Léourier, publié chez Ad Astra.


Présentation de l'éditeur :
Quand les hommes de la planète Lanmeur accèdent au voyage spatial, ils ont la surprise de découvrir que d’autres humanités s’épanouissent dans l’univers. Un hasard ? Peut-être pas. Lanmeur lance alors l’idée du Rassemblement et envoie des contacteurs sur ces mondes plus ou moins avancés, avec pour mission de les intégrer à sa propre civilisation. Mais quel projet se cache derrière ces sociétés si différentes ? Qui sont les Rêveurs de l’Irgendwo, auxquels Lanmeur devra tôt ou tard se confronter ?
Voici réunis pour la première fois en intégrales les romans du cycle de Lanmeur, pièce maîtresse de l’œuvre de Christian Léourier. Avec Ti-Harnog, L’homme qui tua l’hiver et Mille fois mille fleuves… découvrez les trois premiers volets de cette fresque monumentale, véritable classique de la science-fiction française. Avec ces voyages au cœur d’incroyables légendes, de peuples étonnants et de nouvelles cultures, Christian Léourier embarque le lecteur à la rencontre de l’Autre, avec le talent d’imagination d’un Jack Vance et l’intelligence de récit d’un Asimov.

Ce premier volume de l’intégrale du cycle de Lanmeur est composé de trois romans totalement indépendants les uns des autres dont l’action se déroule sur différentes planètes. Le seul point commun à ces récits est l’incursion de Lanmeur dans ces mondes jusqu’à lors peu soucieux de ce qui se passait ailleurs dans l’univers.
Mais qu’est-ce que Lanmeur ? Tout d’abord une planète, abritant un peuple qui a su s’affranchir des limites imposées par le temps et l’espace afin de voyager à travers les galaxies et d’œuvrer à un grand dessein : le Rassemblement. Celui-ci, vu comme un idéal, vise à mettre en contact tous les peuples humains disséminés à travers l’univers. Mais est-ce tout ? Pour certains, Lanmeur est un empire qui colonise d’autres planètes afin de leur prendre ce qu’elles produisent de meilleur, selon d’autres, plus indulgents envers les desseins lanmeuriens, il s’agirait plutôt d’établir des liens commerciaux entre les différents mondes.
Je dirai, pour ma part, que Lanmeur m’a souvent rappelé l’empire romain, bien que j’admette que sa façon d’opérer est sans doute plus subtile. Tout d’abord, Lanmeur envoie des contacteurs chargés de lui transmettre des informations sur la planète, sur ses ressources, sur ses habitants et leurs moeurs, afin de pouvoir ensuite aborder ce monde en toute sérénité et commencer à nouer des liens avec son peuple. A partir de quand peut-on parler de manipulation ?
Chaque roman nous montre un degré différent d’implantation lanmeurienne. Avec nuance et subtilité, l’auteur nous dévoile les multiples facettes d’une même vérité.
J’ai été réellement bouleversée par cette lecture. Il m’est très difficile de rendre les émotions qui m’ont traversée à mesure que je découvrais ces textes. C’est un ouvrage extrêmement riche, que ce soit d’un point de vue humain, philosophique ou anthropologique.
Si vous aimez l’action pour l’action, ce livre ne vous satisfera sans doute pas, mais si vous aimez le souffle épique de grandes épopées telles l’Odyssée, vous apprécierez sans aucun doute le cycle de Lanmeur. Le style est très poétique. Cette écriture est de celles qui parlent aux sens et atteint sa pleine beauté dans le troisième roman : Mille fois mille fleuves. Ce n’est pourtant pas celui des trois qui m’a le plus touchée ou bouleversée, cependant, chacun de ces textes m’a apporté quelque chose d’indéfinissable. J’ai eu matière à réfléchir, bien sûr, pendant et après la lecture, et ces réflexions ne me quitteront pas de sitôt, mais je n’oublierai pas pour autant la charge émotionnelle qui a empreint ma lecture, car c’est par elle que passe l’essentiel de ce qui alimente lesdites réflexions.
Il y a une certaine lenteur dans la progression générale de ces histoires. Ça ne gêne pas tous les lecteurs, mais il faut le savoir, ce sont des récits qu’on met du temps à apprivoiser. La magie opère ou pas, mais quand elle est là elle nous offre quelque chose de précieux. Il faut aimer se laisser raconter une histoire plutôt que la regarder se dérouler. Ce sont des récits très intériorisés, philosophiques et humanistes. Plus que l’histoire elle-même, c'est la portée de celle-ci qui compte. L’auteur nous décrit des moments-clés de l’évolution de ces mondes et laisse volontairement dans l’ombre d’autres périodes plus riches d’action, mais sans doute moins intenses.
De même, si le style est parfois très descriptif, au point de nous faire ressentir la chaleur ou le froid (aucun auteur à ce jour, si ce n’est Jack London, n’avait pu avec une telle acuité me faire ressentir la morsure de l’hiver), si nous voyons devant nos yeux les édifices qu’on nous décrit avec une si grande précision, que nous saisissons jusqu’à la luminosité ou le parfum qui accompagnent la scène qui se déroule devant nous, sur certains points l’auteur laisse notre imagination faire le travail. Il ne nous décrit que très peu les personnages ou la faune. Nous savons par exemple fort peu de choses sur les artwenir, montures des Harnogéens et donc très présentes dans le premier roman, on apprend tout juste qu’elles feulent comme des fauves et ont quelques caractéristiques reptiliennes.
Les trois romans ont ceci de commun que ce sont des quêtes qui bien que menées à l’échelle individuelle rejoignent pourtant bien vite l’histoire des peuples et de leurs planètes. Qu’elles soient menées par des autochtones ou des lanmeuriens, elles ont valeur de voyages initiatiques. C’est la rencontre du mythe et de la technologie, l’absorption de celle-ci par la légende. Alors que Lanmeur souhaite absorber toutes ces civilisations dans le sein de son empire, ce sont les légendes de ces mondes qui se nourrissent de ses envoyés ou de ses aspirations.
Ici le mythe reprend toute sa force première, bien qu’il puisse apparaitre vain à une société dite évoluée, il est la vérité première, racontée par le symbole et prenant plus de sens que le discours logique et le pragmatisme qu’on lui oppose en général et qui ne sont en fait que son complément profane. C’est la rencontre de semblables très différents, comme nous le dit Talhael, nous pouvons mettre à profit cette confrontation pour voir tout ce qui nous sépare les uns des autres ou pour mieux nous comprendre nous-mêmes. Je crois que c’est cela qui m’a le plus parlé à travers ces trois textes qui, eux aussi, sont semblables et très différents.
J’ai retrouvé dans ces récits les échos de légendes connues et un héritage de la pensée celte très ancré entre les lignes, mais aussi, un peu de la pensée grecque. Il s’en dégage une grande harmonie et, comme dans tous les mythes, quelque chose de très spirituel qu’il est impossible à exprimer autrement que par le symbole car le mythe est la vérité ultime, spirituelle, religieuse, sensitive et fondamentale qui explique la véritable nature de l’être ou de l’univers et ne peut donc le faire avec des mots.
A la fin de l’ouvrage se trouvent une interview, fort intéressante, de Christian Léourier, mais aussi des poèmes, ceux de Talhael le conteur, qui n’ont pu être ajoutés entièrement au premier roman. Je les ai lus directement après Ti-Harnog, pour rester dans l’esprit du récit et j’ai trouvé qu’en plus d’être magnifiques ils apportaient beaucoup à l’histoire et à la compréhension que l’on peut avoir de la façon de vivre des Harnogéens. C’est l’exemple même du symbole qui parle plus qu’une explication aussi logique et acérée qu’elle demeure froide, qui restitue une ancienne magie, une notion sensitive du sacré, par un autre langage.
Le cycle de Lanmeur est une création complexe et intelligente, un grand coup de cœur que je vous invite à découvrir.

samedi 22 septembre 2012

Là où s'élèvent les sorcières

Un recueil de nouvelles écrit par Cécile Guillot et illustré par Anna Marine, Zindy S.D. Nielsen, Michele Ann et Georgia Caldera.


Là où s’élèvent les sorcières est un bel ouvrage d’une quarantaine de pages au format A4, abondamment illustré.
Je dois admettre qu'en règle générale je n'aime pas trop les très grands formats. Je ne sais jamais comment les prendre et mon confort de lecture s'en ressent. Ceci dit, en l'occurrence, ce format met en valeur les illustrations et celles-ci le méritent amplement car elles sont toutes magnifiques. J’aime particulièrement celles consacrées à Alice, Keiko, Jahlia et Camélia.
La qualité des textes n’est néanmoins pas en reste et donne une grande part de son charme à ce beau livre.
Il est composé de sept nouvelles et un haïku, chaque texte ayant pour titre le prénom de la sorcière à laquelle il est dévolu. Je m’attache parfois beaucoup aux détails et celui-ci m’a vraiment plu.
Les histoires de ces jeunes femmes (oui, elles sont toutes jeunes, la plupart cherchant leur voie) sont racontées avec une certaine grâce et beaucoup de sensibilité. Le style de Cécile Guillot est toujours aussi élégant, je n’ai à déplorer que quelques coquilles par-ci par-là.
En écrivant cette chronique, je me suis rendu compte que ces textes se concentrent vraiment sur l’archétype de la jeune fille. Ce n’est pas un mal en soi, il est riche de possibilités, comme toutes ces sorcières nous le démontrent. La diversité est bien présente au niveau des personnalités de ces jeunes femmes, de leurs époques, leurs lieux de résidence ou leur choix de vie, ne manque que l’âge.
Si les premiers textes, tout en étant plaisants, m’ont semblé un peu stéréotypés (sans doute parce que j’ai lu beaucoup d’ouvrages sur les sorcières) j’ai été séduite par les suivants, surtout ceux de Camélia et Alice qui me parlent sans doute à cause de leur modernité.
On sent dans ces écrits l’influence de certains ouvrages bien connus dans le milieu païen, comme Sorcières d’Erica Jong ou les textes de Marie des Bois, mais sans que cela empiète vraiment sur l’apport personnel de l’auteur et ce recueil, bien que fort court, tient tout à fait la comparaison avec ses prédécesseurs.

Je vous invite donc à découvrir en mots et en images Maïa, Mary, Elisabeth, Camélia, Raven, Alice, Jahlia et Keiko.
Vous pouvez vous procurer ce livre sur The book edition.

Et en ce jour d’équinoxe, je vous souhaite un bel automne. Qu’il soit reposant et vous permette de prendre des forces pour l’hiver.

samedi 25 août 2012

Les Chasseurs d'âmes

De S. A. William.


Zack est un adolescent normal, si tant est que la norme inclut une mère qui vous déteste, un père absent et une soeur qui doit se cacher pour vous parler. Sa vie s’écoule lentement dans une banalité mortelle lorsqu’un jour, une jeune inconnue lui passe un anneau au doigt et file sans ajouter un mot.
Zack se retrouve malgré lui projeté dans un monde onirique où il devra apprendre à combattre un ennemi invisible qui enferme les dormeurs dans leurs rêves et les plonge dans le coma, mission pour laquelle il ne se sent pas concerné... Jusqu’à ce que sa soeur, sa raison de vivre, tombe à son tour dans cette mystérieuse maladie du sommeil...


C’est encouragée par les avis enthousiastes de mes copines et par la façon qu’a l’auteur de parler de sa trilogie, que je me suis lancée dans la lecture de ce premier volume.
C’est un roman de fantasy contemporaine « young adult » et ce n’est habituellement pas mon genre de prédilection. Je suis, après tout, une vieille harpie… Or, celui-ci est largement passé entre les mailles du filet des récriminations que je réserve d’ordinaire à ce genre de romans.
C’est vraiment un très bon livre.

Imaginez des jeunes gens qui, accompagnés de leurs doubles, qu’on appelle communément des Harbis mais qui sont en fait divers animaux mythiques, parcourent les rêves des gens pour les sauver d’une étrange maladie… C’est dans ce monde, entre rêve et réalité que S. A. William nous emporte.
Tout commence sur les chapeaux de roues avec Zack, notre héros, qui accumule les catastrophes. On sent la volonté de l’auteur de nous entraîner très vite au cœur de l’action, ce qui serait une très bonne chose si cela ne se faisait pas un peu au détriment de la fluidité du récit. Tout s’enchaîne un peu vite, trop facilement, dans les premiers chapitres, mais le récit prend finalement son rythme de croisière et devient plus abouti au fur et à mesure que le personnage principal accepte sa nouvelle vie et qu’il progresse en tant que Chasseur d’âmes.
Je crois que ce début un peu abrupt est le principal reproche que je peux faire à ce roman. C’est, en tout cas, la seule chose qui m’ait vraiment gênée car, même si j’ai apprécié d’entrer tout de suite dans le vif du sujet, j’ai ressenti une certaine frustration à voir les événements se télescoper brutalement sans être développés.
Il y a bien quelques petites maladresses de plus, comme par exemple quelques longueurs par la suite ou le fait qu’aucune distinction typographique ne soit faite entre les paroles prononcées et les échanges mentaux de Zack avec son Harbi dans les dialogues, ce qui rend le tout un peu fouillis parfois, mais rien de bien insurmontable. Ce sont quelques petits cafouillages dans la construction du texte, plus que dans l’histoire elle-même, qui sont facilement excusables quand on sait à quel âge l’auteur a écrit ce premier roman. J’en connais de plus vieux qui écrivent beaucoup moins bien et qui n’ont pas une imagination aussi vive que la sienne.
Le point fort du roman, celui qui a capturé mon attention pour me faire oublier tout le reste, est indubitablement l’histoire qui est très prenante et originale. S'il est indéniable que l'auteur s'est inspirée de beaucoup de choses différentes pour créer son monde (elle fait d'ailleurs de nombreuses références à ses inspirations), elle a su rendre le tout très personnel. Le concept des chasseurs d’âmes qui évoluent en rêves pour sauver les gens touchés par la maladie du sommeil est très séduisant car il permet à l’auteur de nous ouvrir les portes de nombreux univers différents. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’idée est bien exploitée ; S. A. William a su élaborer un background très riche et bien construit. Cependant, elle semble néanmoins avoir gardé pas mal d’atouts dans sa manche pour les volumes suivants.
Les rêves sont si bien construits et détaillés que la réalité paraît un peu fade et floue en comparaison. Le parallèle entre les deux est intéressant car on sent que les personnages pourraient facilement perdre pied. J’admets avoir beaucoup apprécié cet aspect de l’histoire.
Les personnages sont attachants, bien qu’un peu puérils par moment, mais ça reste crédible car après tout c’est de leur âge, il n’y a que les fossiles dans mon genre pour avoir envie de leur donner une petite claque derrière la tête, façon grande sœur bienveillante. Mais j’ai beau avoir eu envie de les rappeler à l’ordre plusieurs fois, il n’y a pas à dire, je les ai trouvés vraiment sympas. On se laisse facilement piéger par cette ambiance onirique et quand la fin arrive on a sincèrement envie de savoir ce qui va se passer pour eux et leurs proches.
Aussi, je vais donc me précipiter sur la suite et vous encourager à découvrir Les Chasseurs d’âmes.

Si vous voulez vous procurer ce livre, je vous invite à vous rendre sur le forum de l'auteur ou sur sa page facebook.

Et c'est avec joie que j'ajoute ce livre à mon défi dans la catégorie auteur français.

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mercredi 8 août 2012

Quelques chroniques... (2)

Une récap' de certaines de mes chroniques publiées dernièrement sur Vampires et Sorcières.

L'aube de la guerrière de Vanessa Terral.
Presque un coup de cœur celui-ci. Si vous aimez la fantasy urbaine, je vous le conseille vivement.
Je veux une suite !

Vampires d'une nuit de printemps
de Lia Vilorë.
Un autre excellent roman de fantasy urbaine qui vaut vraiment le détour. Je me marre encore rien qu'en repensant à certaines scènes et les vampires de cette histoire sortent des sentiers battus.
Pour celui-ci aussi je veux une suite !

Abraham Lincoln, chasseur de vampires de Seth Grahame-Smith.
Mon avis est mitigé, mais ce fut une lecture globalement intéressante.

Sirellia d'Alissandre.
Celui-ci ne m'a pas marquée plus que ça, mais bon...

mardi 7 août 2012

Abraham Lincoln, chasseur de vampires

 Un roman de Seth Grahame-Smith, publié chez J'ai lu.

Présentation de l'éditeur :
"Entre 1607 et 1865, soit pendant plus de deux cent cinquante ans, les vampires ont prospéré dans l'ombre aux États-Unis. Peu d'humains croyaient en leur existence. Abraham Lincoln comptait parmi les valeureux chasseurs de vampires de son temps et tenait un journal de sa lutte sans relâche contre eux. L'existence présumée de ce journal a longtemps alimenté les spéculations des historiens et des biographes de Lincoln. La plupart n'y voient qu'une légende." 
Et pourtant...
Si vous n’aimez pas les romans historiques, passez votre chemin. Certes il s’agit d’une fiction, mais elle est très fidèle à la biographie de Lincoln et souvent ça ne va pas plus loin que ça. Il n’y a pas de vampires et de chasses échevelées à toutes les pages, mais plutôt une fiction très bien construite, au point qu’elle atteint un certain degré de vraisemblance qui vise en fait à établir un parallèle entre le vampirisme et l’esclavage. Il y a des confrontations entre Lincoln et des vampires, bien sûr, mais la trame de fond est avant tout politique.
Globalement c’est plutôt bien, ça donne l’impression de combler les blancs de l’histoire, mais aussi de réinterpréter certaines choses sous une nouvelle lumière. En cela, la fiction est très bien intégrée à la vraie histoire. Évidemment on sait que c’est faux, mais ça n’en serait pas moins plausible et c’est ce qui en fait le charme.
Cet ouvrage est vraiment écrit comme une biographie romancée, avec bien sûr la dose de parti pris que cela suppose et un peu trop de manichéisme à mon goût. Il s’agit d’une narration à deux voix. Il y a tout d’abord celle de Lincoln, à travers des extraits de son prétendu journal ou de sa correspondance (réelle et fictive), mais aussi des morceaux de ses discours. Ces encarts dans le texte nous content la majeure partie de l’histoire du point de vue de son personnage principal, avec ses doutes, ses émotions, ses crises de rage comme ses désespoirs...
Puis, comme un lien entre les extraits, prenant parfois des raccourcis quand c’est souhaitable, interprétant des faits ou glosant sur les pensées et émotions des personnages afin de combler les blancs de l’histoire, il y a les interventions de l’auteur lui-même. Celui-ci se met en abyme, prétendant avoir reçu les carnets de Lincoln de la part d’un mystérieux client de son épicerie.
Le récit est divisé en trois grandes parties narrant l’enfance, la vie d’adulte puis de président de Lincoln. Si la première partie ne manque ni d’intérêt ni de vivacité, l’histoire commence ensuite à devenir un peu plus pesante. Il y a notamment un moment, vers la moitié du roman, où toutes les entrées du journal de Lincoln se ressemblent. Les atermoiements du personnage se répètent sans fin et il ne se passe plus grand-chose. J’ai eu du mal à me sortir de la lassitude engendrée par ce passage, même quand le récit a repris de l’envergure.
Outres ces longueurs et le manichéisme de l’histoire, des petites choses m’ont gênée. J’aurais voulu en savoir plus sur certains personnages, comme Henry ou Booth. Il y a deux endroits où le récit m’a semblé brutalement coupé sans avoir dévoilé tout ce qui était censé l’être. Il y a également un détail de la fin qui m’a laissée plus que dubitative.
Néanmoins, force est de constater que j’ai apprécié cette lecture malgré ces quelques accrochages. C’est un roman très dense, compensant les moments de creux par d’autres beaucoup plus vifs qui le rendent prenant. Le style est plaisant, malgré les quelques coquilles qui jalonnent la traduction, et l’intrigue est bien menée, la fiction se mêlant sans trop de problèmes à l’histoire.
Fait assez rare pour les versions en livres de poche et donc à signaler : les illustrations du grand format sont aussi présentes dans le poche. Il s’agit de montages illustrant le récit. Ils ne sont pas vraiment nécessaires à l’histoire, mais lui apportent tout de même un petit plus.