lundi 31 janvier 2022

Biscuits de Yule

Je ne peux pas laisser se terminer cette saison du challenge madeleine de Proust sans poster une recette. J’ai traîné, pour cause de covid, mais je suis toujours à temps pour partager avec vous une de mes recettes préférées.
Je les appelle Biscuits de Yule car ils se prêtent parfaitement à la célébration du solstice d’hiver. Il ne tient d’ailleurs qu’à vous de les glacer avec un mélange de sucre glace et de blanc d’œuf coloré pour en faire des biscuits de Noël. 
Ce qui fait tout le charme de cette recette et qui lui a toujours valu tant de succès auprès de mon entourage c’est sa polyvalence. Tous les parfums lui vont. La seule limite est votre imagination.

Ingrédients : 

- 250g de farine 
- 100g de beurre mou
- 125g de sucre (ou moins si on ajoute du miel. J’utilise du sucre roux mais le blanc ça marche aussi)
- 50g de poudre d’amandes ou de noisettes
- 1 œuf
- 1 cuillère à café de levure ou de bicarbonate
- épices au choix (cannelle, gingembre, quatre épices, zestes de citron, orange ou mandarine, miel, amande amère… Même l’extrait de menthe fonctionne bien.)
On peut aussi ajouter des éclats de fruits secs, des lamelles de pommes séchées ou des pépites de chocolat.
Le miel va particulièrement bien avec la version poudre de noisettes.
- 1 jaune d'œuf mélangé à un peu d'eau et de cannelle pour la dorure. Ou du café dans un peu de lait.

Préparation :

Préchauffer le four à 180°C.

Mélanger la farine, la levure, le sucre et la poudre d'amandes ou noisettes.
C’est aussi le moment d’ajouter les épices qui sont en poudre, à moins que tu ne veuilles diviser ta pâte pour faire plusieurs parfums.
Ajouter le beurre et les œufs, les épices liquides ou le miel, puis travailler avec une fourchette.
Reste à pétrir le tout à la main, c’est le moment pour ajouter les pépites de chocolat ou les écorces confites, puis étaler la pâte et la découper.
Dorer les biscuits, puis enfourner. Quand les bords commencent à dorer, c’est cuit.


vendredi 7 janvier 2022

L'anti-lune de miel

Un roman de Christina Lauren, publié dans la collection Hugo poche et chez Audible pour la version numérique.


Il me fallait un roman audio sans prise de tête à écouter en tricotant. Alors j’ai jeté mon dévolu sur une romance on ne peut plus classique : des personnages qui se détestent vont tomber amoureux, non sans traverser une pelletée de difficultés plus rocambolesques les unes que les autres. Dans le genre, ce roman-ci est plutôt sympathique, même s’il s’enlise souvent.
Olive est une fille un peu poissarde et complexée, d’autant qu’elle a une jumelle à qui tout réussi. Celle-ci est d’ailleurs sur le point de se marier au début du roman, tandis qu’Olive nage dans son marasme, ayant perdu son emploi quelques mois auparavant et pris du poids à cause de sa déprime. Néanmoins, les deux sœurs s’adorent et s’entendent à merveille (ouf, on échappe au cliché de la jalousie entre frangines !). Aussi quand Ami se voit privée de sa lune de miel par une intoxication alimentaire qui a touché tous les invités du mariage à l’exception de sa sœur et de son beau-frère, elle trouve tout naturel d’offrir à sa jumelle le voyage qu’elle avait eu tant de mal à gagner. Le hic est bien sûr que le mari d’Ami veut offrir son billet à son frère Ethan qui ne s’entend pas du tout avec Olive… S’ensuivent, bien entendu, de multiples mésaventures et quiproquos.
Ce n’est pas la romance du siècle, mais ça se laisse écouter. J’ai apprécié que l’héroïne soit latina, que sa famille la soutienne (on a si souvent droit à un entourage toxique dans les romances...) et malgré les grandes facilités et les clichés magistraux que se permettent les autrices, elles ont aussi insufflé un peu d’originalité à leur histoire.
En revanche, j’aurais sans doute mieux fait de lire ce roman plutôt que de l’écouter. Sophie Loubière ferait mieux d’arrêter la narration de livres audio pour retourner écrire des polars (quoique Dans l’œil noir du corbeau ne m’ait pas laissé un souvenir impérissable). Elle prend dans les premiers chapitres un accent affecté qui exaspère et donne de la protagoniste une image beaucoup plus niaise qu’elle n’est censée l’être. Sa façon de parler devient heureusement plus naturelle au fil de l’écoute. Elle est une lectrice agréable quand elle ne surjoue pas. Je déplore cepedant son incapacité à aligner ne serait-ce que deux mots en espagnol, toutefois la faute ne lui incombe pas, bien entendu. Personne n’a la science infuse. C’est un problème très récurrent dans les livres audio, c’est pour cela que je me permets de le soulever. On devrait fournir aux narrateurs un guide phonétique pour les termes étrangers. Ça paraît superflu ? Non, ça éviterait que des prénoms soient massacrés ou que m’hija (ma fille) devienne « mia » à l’oral…. Ce serait quand même le moindre des respects pour l’œuvre, les auteurs, les auditeurs et aussi les narrateurs.
Enfin bref, si vous cherchez une romance moderne et sympatoche, celle-ci en vaut bien une autre.

mercredi 5 janvier 2022

Hilda et le roi de la montagne ♥


Vous pouvez aussi consulter mes billets sur la première et la deuxième saisons.

Hilda et moi, c’est une grande histoire d’amour qui a débuté au premier regard. Dès le premier épisode j’ai été sous le charme de cette petite fille aventureuse, de son renard-cerf et de leur univers imprégné de réalisme magique. Des chats rondouillards volent dans le ciel d’Hilda, des trolls dorment la journée dans les montagnes et une sorcière travaille à la bibliothèque.
Mon amour pour ce monde n’a fait que croître au fil des épisodes et des rencontres car les personnages secondaires sont tout aussi intéressants que l’héroïne. Ils ont leurs propres histoires, ils grandissent. Les voir changer et s’affirmer est un réel plaisir. La complexité de leurs relations est l’un des grands points fort de la série.
J’ai adoré les deux premières saisons. Hilda est une série intelligemment construite, qui évolue et aborde tout en finesse et symbolisme des thèmes sérieux. 
Dans la première saison, Hilda devait faire face à un grand changement et trouver son équilibre dans un nouvel environnement. Dans la deuxième elle s’opposait beaucoup à sa mère. Elle est par nature très indépendante et elle grandit, c’est normal. En outre, leur changement de vie avait quelque peu bouleversé leur relation. Mais Hilda devait aussi apprendre à se soucier des autres, qui sont toujours là pour la sortir de la mouise et qui s’y retrouvent souvent à cause d’elle... Sa grande témérité est autant une force qu’une faiblesse. 
Le dernier épisode laissait Hilda dans une situation critique (dont je ne dévoilerai rien). La petite fille est débrouillarde, elle l’a maintes fois prouvé, et elle n’est pas aussi seule qu’elle le croit. Mais arrivera-t-elle à faire confiance et à choisir les bons alliés ? Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas uniquement sa propre sécurité qui en pâtira car les trolls se massent face à la ville et la brigade anti-troll est décidée à en découdre.
Néanmoins, comme on a déjà pu s’en apercevoir, personne n’est entièrement mauvais dans cette série (même si certains en tiennent une sacrée couche) et c’est l’une des choses qui me séduit. Tout est juste une question de point de vue et de compréhension mutuelle. C’est une ode à la tolérance. Rien n’est simple, bien sûr, mais la violence est loin d’être la meilleure des solutions et l’implication des enfants dans ce désir de changement fait chaud au cœur.
Ce film est magnifique. On y retrouve tout ce qui fait le charme de la série : une intrigue passionnante pleine de rebondissements, des personnages farfelus, de la magie et de l’amitié. C’est une très belle histoire.
Le film semble clore la série et même si cela me rend un peu triste — j’aurais pu encore longtemps courir les sentiers avec Hilda et ses amis à la découverte de nouvelles créatures — c’est une excellente conclusion. J’ai juste envie de revoir le tout maintenant, pour prolonger un peu la magie.

vendredi 31 décembre 2021

Bilan 2021

2021 n’a pas été une année faste, en quantité comme en qualité (41 livres terminés, deux encore en cours). Sans parler de problèmes de santé divers et variés qui m’ont empêchée de lire autant que je l’aurais souhaité. Enfin, de ma quarantaine de lectures (audiolectures comprises), je retiendrai quand même quelques ouvrages qui sortent du lot. 
L’ordre de présentation n’a pas d’importance, à l’exception du premier et je vous invite à cliquer sur les liens des chroniques pour plus d’information.

Eh oui, mon favori de 2021 n’est pas un roman, mais un feuilleton audio.


Ce roman a été une excellente surprise. Comme son personnage, l’autrice semble avoir été une lectrice vorace, ce qui crée forcément une connivence avec le lecteur s’il l‘est aussi.
J’ai beaucoup aimé la façon dont elle utilise des motifs pour le moins classiques au service de sa propre originalité.


Diamants s’apparente davantage à une épopée qu’à un roman. Cette fantasy élégante et poétique possède la saveur d’un mythe. Or qu’est-ce qu’un mythe si ce n’est une vérité racontée avec des symboles ?


Cet album destiné aux enfants est une merveille d’humour irrévérencieux et d’intelligence.


Cet excellent roman YA donne à réfléchir sur notre société actuelle, le futur que nous nous préparons et les injustices sociales que nous laissons perdurer.


Enfin, j’évoquerai, comme je le fais souvent dans ces bilans, le premier tome d’une série que je juge prometteuse :
La façon dont l’autrice utilise l’Histoire pour forger son uchronie m’a séduite et j’ai hâte de voir ce qu’il adviendra des personnages.



Je vous souhaite par avance une excellente nouvelle année et de bonnes lectures.
À bientôt pour toutes les chroniques en retard !

mardi 28 décembre 2021

Dans tes bras

Un roman de Talia Hibbert, publié exclusivement en numérique dans la collection Kobo Originals.


C’est parti pour une petite romance de Noël.
D’un côté nous avons Abbie, revêche mais juste assez pour cacher ses faiblesses. Parce qu’Abbie a grandi dans une tribu de garçons et qu’apparemment être gentille équivalait à tendre le bâton pour se faire battre, même si ses frères l’adorent. Et puis la vie ne l’a pas aidée à s’ouvrir aux autres. Elle sort d’un mariage désastreux et pense que le seul mec qui l’intéresse vraiment est devenu inaccessible. Donc Abbie est dévorée par toutes sortes d’angoisses, mais elle travaille là-dessus.
De l’autre côté nous avons Will, qui a grandi juste à côté de chez Abbie et qui s’est quasiment fait adopter par la fratrie. Il est devenu acteur, a conquis le monde entier, mais il reste le gars simple qu’il a toujours été. Le fait de n’avoir pas toujours eu la vie facile l’aide bien à garder les pieds sur terre.
Bien sûr ces deux-là sont amoureux depuis l’enfance, mais n’ont jamais osé se le dire… Peut-être en trouveront-ils l’occasion durant ces fêtes de Noël, censées se passer en famille dans la ferme écossaise de la grand-mère d’Abbie. En tout cas, c’est ce qu’espère Will. Et il a un plan.
Bon, disons-le tout de suite, je n’ai pas été enchantée par cette romance. C’est mignon, ça se lit vite et ça commençait plutôt bien, mais ça manque de relief. Ce roman est un squelette sans muscles ni chair. Il n’est pas abouti et c’est là son problème majeur. 
On dirait que l’autrice a voulu terminer son histoire le plus vite possible. Cela est flagrant dans la façon dont elle ébauche à peine ses personnages secondaires. Par exemple, les trois frères d’Abbie, dont deux sont plus âgés et un est son jumeau, ne semblent pas avoir de partenaires ni d’enfants. Certes, ils ont le droit, mais ça fait beaucoup d’adultes de plus de trente ans célibataires dans la même famille, non ? Ce sont des plantes vertes dans un décor en carton. Néanmoins cela pourrait passer, si la romance était plus construite. Pas forcément plus profonde (je n’en attendais pas tant), mais plus vivante.
Malheureusement, dans le même esprit d’économie d’intrigue ou de descriptions, il ne se passe pas grand-chose. Will dit « je veux » et Abbie répond « j’ai peur », pendant une centaine de pages (le roman en compte 119). Le schéma est vraiment répétitif car la majeure partie du récit se concentre sur l’analyse des sentiments des personnages. On se focalise sur l’un ou sur l’autre et sur leurs questionnements qui tournent en spirales. Ils ressassent leurs désirs et angoisses parce qu’ils ont peur du rejet et surtout de n’être pas aimés en retour autant qu’ils aiment, chacun étant persuadé que ses sentiments sont si forts que l’autre ne pourra pas le supporter… L’autrice aurait pu rendre cela plus vivant en racontant certains de leurs souvenirs, pour montrer comment ils sont tombés amoureux ou en les faisant davantage interagir durant ces retrouvailles, toutefois elle a préféré les monologues intérieurs. On sort de ce roman sans réellement connaître Abbie et Will.
Je trouve cela dommage parce que pour une fois le personnage masculin n’est pas un gars toxique. Will respecte les limites de la femme qu’il aime et c’est bienvenu quand on sait que la romance fait plutôt la part belle aux pervers narcissiques en général. En revanche, si Abbie est un personnage plutôt crédible (pas forcément sympathique, mais dont on peut en tout cas comprendre le comportement) je me suis souvent demandé de quelle planète venait Will… Comme si être gentil était forcément synonyme d’abruti dans la tête de l’autrice... il a le QI d’une huître et la capacité d’attention d’un chiot. Sérieusement, j’ai essayé de l’apprécier mais il est complètement à l’ouest les trois quarts du temps. J’ai même eu pitié. C’est à se demander comment ce gars retenait ses dialogues. Ceci dit, il explique lui même qu’il doit tout à sa belle gueule et qu’il ne se sert pas souvent de son cerveau. Au moins il en a conscience et sa créatrice aussi… Alors oui, un gars distrait peut avoir un certain charme, mais lui raisonne et agit comme un enfant.. C’est perturbant. Enfin, au moins il m’aura fait rire. De consternation, mais c’est déjà ça.
J’ai bien conscience d’être aussi revêche qu’Abbie dans cette chronique, cependant j’ai vraiment essayé de voir les bons côtés de ce roman. Je crois qu’il aurait gagné à être étoffé. N’en attendez pas trop, mais si vous voulez une lecture rapide et peu exigeante, une romance moderne sans macho ultra possessif, il pourrait vous plaire.


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dimanche 26 décembre 2021

Meurtres et pépites de chocolat - Les enquêtes d'Hannah Swensen T1

Un roman de Joanne Fluke, publié chez Le Cherche Midi pour la version papier et Audible pour la version audio. Celle-ci est lue par Flora Brunier.


Hannah Swensen est une jeune femme qui approche des trente ans, est « tragiquement célibataire » comme sa mère n’arrête pas de le lui rappeler, accro à la caféine et dingue de son chat. Vous voyez le topo : l’autrice aime bien les clichés. Hannah a interrompu ses études universitaires pour revenir à Lake Eden, sa ville natale, afin de soutenir sa mère après la mort de son père. Honnêtement, cette dernière ne semble pas en avoir besoin car elle a une vie sociale très active (elle n’a pas besoin de travailler). Tenter de caser sa fille aînée semble être son loisir favori alors c’était peut-être ça le but. Hannah ignore de son mieux les tentatives de sa mère et a créé une pâtisserie spécialisée dans les cookies qui a beaucoup de succès. Elle mène une vie tranquille dans sa bourgade d’environ trois mille habitants, jusqu’au jour où elle tombe sur un cadavre dans la ruelle à l’arrière de son magasin et que, pour aider son beau-frère à obtenir une promotion, elle va petit à petit se mêler de l’enquête.
Ce premier tome des Enquêtes d’Hannah Swensen semble un peu suranné. Il se passe au début des années 2000 alors les gens n’ont pas souvent recours à des téléphones portables ou à internet, c’est là qu’on se rend compte de la façon dont ces technologies ont envahi notre vie. Il est toutefois agréable de faire un petit bond dans le passé.
L’enquête est sympa, quoique facile. Les gens racontent tout à Hannah avec une aisance déconcertante et elle tombe toujours pile au bon moment, mais ça passe. Il n’y a guère que la fin qui m’a un peu ennuyée tant elle est expéditive. Cependant je n’attendais pas quelque chose d’exceptionnel. Le problème de ce récit tient surtout dans le fait que les personnages ne sont pas sympathiques. Hannah oscille entre vivacité d’esprit et manque de discernement presque ridicule. Sa mère et sa sœur sont des clichés sur pattes (encore que malgré cela j’aime bien la frangine) et ça ne donne pas une image très positive de la gent féminine. Non, je ne pense pas qu’il faille encenser les femmes, cependant certains clichés me tapent sur les nerfs. La mère d’Hannah est insupportable (et stupide). Toutes les femmes du roman adorent colporter des ragots et jugent à l’emporte-pièce. Elles passent leur vie à critiquer l’apparence les unes des autres, ça en devient vite pénible… C’est donc un mystery pas si cozy que ça au final. J’espère que cela s’arrange dans la suite car je vais persister. J’ai bien aimé le fait que l’histoire se passe dans un coin paumé du Minnesota (où les hivers sont rudes) et le fait que l’autrice émaille son récit des recettes qu’évoquent les personnages. Eh oui, pour moi les recettes sont le point fort de ce livre… Il faut dire qu’elles font envie. Elles sont données en mesures américaines, mais il y a une table de conversion à la fin.
Le roman est suivi d’une nouvelle de noël qui commence bien, même si elle est aussi un peu clichée. Cependant, comme le roman, elle s’enlise sur la fin et m’a laissé sceptique.
J’ai opté pour la version audio. J’aime beaucoup écouter des livres quand je tricote ou que je pâtisse et les cozy mysteries sont parfaits pour cela. Celui-ci est idéal pour les vacances de fin d’année. La lectrice est agréable même si parfois sa prononciation de certains mots laisse perplexe (comme Moshe le chat qui devient Moche). Ce n’est pas le meilleur cozy que j’ai pu écouter, mais il est distrayant et il vous donnera certainement envie de faire des biscuits.
J’ai écrit cette chronique il y a plusieurs semaines et je l’a laissée dans mes brouillons comme quelques autres.. J’y disais que je comptais écouter le deuxième tome pour passer le temps quand je confectionnerais mes biscuits de Yule et les pains d’épices de Noël, parce que ça prend du temps. C’est ce que j’ai fait. Je n’ai pas encore terminé ce tome, mais j’apprécie que l’enquête soit liée à des personnages rencontrés dans Meurtres et pépites de chocolat. La continuité est aussi un avantage de ce genre de séries, on a le temps de mieux connaître les protagonistes et de voir se développer les axes secondaires.

dimanche 19 décembre 2021

Typo & Graillon

Un livre de Barbora Klárová et Tomáš Končinský, illustré par Daniel Špaček et traduit par Eurydice Antolin. Publié aux éditions du Père Fouettard.

Présentation de l'éditeur :

Pas facile d'être un lutin entropique. Tous les jours, il faut faire pourrir la nourriture, trouer des chaussettes, tacher les canapés de chocolat chaud et mettre plein de fautes dans les journaux. Et tout ça, sans se faire choper par les humains !
Vous êtes-vous parfois demandé pourquoi les choses s’abîment même quand vous ne les utilisez pas ? Ou encore d’où sort cette coquille dans le texte que vous venez d’imprimer et que vous aviez pourtant relu trois fois ? La réponse est à la fois plus simple et plus complexe que toutes celles que vous avez pu imaginer : c’est la faute des lutins entropiques. Leur boulot c’est de faire se dégrader… tout ce qui leur passe sous la main. Ce sont les mites ultimes de l’univers en résumé. Ils oeuvrent avec zèle car ils croient en l’absolue nécessité de la dégradation.
Typo est un jeune lutin encore en apprentissage. Il va à l’école et il accompagne parfois son père (expert en détérioration de livres) à la bibliothèque pour semer quelques fautes de frappe, en attendant d’avoir son diplôme et de pouvoir travailler seul. Sa grande ambition, que ne comprend pas trop son paternel, est de travailler dans l’informatique où il pourra glisser des coquilles traîtresses dans les programmes.
Typo nous raconte son quotidien, nous parle de son école, de son meilleur ami et de toutes ses réflexions de jeune lutin à propos de l’entropie… Jusqu’à la sortie scolaire qui va bouleverser ses convictions.
Ce fut un plaisir de passer un moment avec ces lutins entropiques toujours prêts à inventer les machines les plus extravagantes pour les aider dans leur grand œuvre. Bien qu’elle soit destinée à un jeune public, cette lecture est exigeante sur le fond comme la forme. Elle requerra sans doute l’aide d’un adulte (ou d’un dictionnaire pour les jeunes lecteurs les plus indépendants), mais comme je passe mon temps à déplorer l’indigence du vocabulaire des livres pour enfants publiés actuellement, je suis ravie. Cela étant, ce livre est aussi drôle que réfléchi (et il explique bien des choses, comme le fait que les fils des écouteurs soient toujours emmêlés sans raison apparente. Honnêtement, l’intervention des lutins entropiques est l’explication la plus logique à ce phénomène). Il évoque avec humour, intelligence et finesse des questions philosophiques que l’humanité se pose depuis toujours et continuera sans doute à se poser jusqu’à ce que la Dent du Temps nous ait tous grignotés.
Je suis tombée sous le charme de cette histoire, même si comme tout être humain j’ai tendance à vouloir lutter (en vain) contre ces pauvres lutins qui ne font que leur boulot. Les illustrations sont charmantes et pleines de détails cocasses. J’ai adoré celles des machines entropiques dans les marges. Et puis les lutins sont vraiment craquants.
Ce fut une lecture aussi agréable qu’enrichissante et je vous la conseille vivement.

P.S. : Je n’ai jamais autant corrigé de coquilles dans une chronique. Merci de ton implication Typo, mais tu devrais aller aider quelqu’un d’autre, de préférence MAINTENANT.

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