Un livre de Barbora Klárová et Tomáš Končinský, illustré par Daniel Špaček et traduit par Eurydice Antolin. Publié aux éditions du Père Fouettard.
Présentation de l'éditeur :Pas facile d'être un lutin entropique. Tous les jours, il faut faire pourrir la nourriture, trouer des chaussettes, tacher les canapés de chocolat chaud et mettre plein de fautes dans les journaux. Et tout ça, sans se faire choper par les humains !
Vous êtes-vous parfois demandé pourquoi les choses s’abîment même quand vous ne les utilisez pas ? Ou encore d’où sort cette coquille dans le texte que vous venez d’imprimer et que vous aviez pourtant relu trois fois ? La réponse est à la fois plus simple et plus complexe que toutes celles que vous avez pu imaginer : c’est la faute des lutins entropiques. Leur boulot c’est de faire se dégrader… tout ce qui leur passe sous la main. Ce sont les mites ultimes de l’univers en résumé. Ils oeuvrent avec zèle car ils croient en l’absolue nécessité de la dégradation.
Typo est un jeune lutin encore en apprentissage. Il va à l’école et il accompagne parfois son père (expert en détérioration de livres) à la bibliothèque pour semer quelques fautes de frappe, en attendant d’avoir son diplôme et de pouvoir travailler seul. Sa grande ambition, que ne comprend pas trop son paternel, est de travailler dans l’informatique où il pourra glisser des coquilles traîtresses dans les programmes.
Typo nous raconte son quotidien, nous parle de son école, de son meilleur ami et de toutes ses réflexions de jeune lutin à propos de l’entropie… Jusqu’à la sortie scolaire qui va bouleverser ses convictions.
Ce fut un plaisir de passer un moment avec ces lutins entropiques toujours prêts à inventer les machines les plus extravagantes pour les aider dans leur grand œuvre. Bien qu’elle soit destinée à un jeune public, cette lecture est exigeante sur le fond comme la forme. Elle requerra sans doute l’aide d’un adulte (ou d’un dictionnaire pour les jeunes lecteurs les plus indépendants), mais comme je passe mon temps à déplorer l’indigence du vocabulaire des livres pour enfants publiés actuellement, je suis ravie. Cela étant, ce livre est aussi drôle que réfléchi (et il explique bien des choses, comme le fait que les fils des écouteurs soient toujours emmêlés sans raison apparente. Honnêtement, l’intervention des lutins entropiques est l’explication la plus logique à ce phénomène). Il évoque avec humour, intelligence et finesse des questions philosophiques que l’humanité se pose depuis toujours et continuera sans doute à se poser jusqu’à ce que la Dent du Temps nous ait tous grignotés.
Je suis tombée sous le charme de cette histoire, même si comme tout être humain j’ai tendance à vouloir lutter (en vain) contre ces pauvres lutins qui ne font que leur boulot. Les illustrations sont charmantes et pleines de détails cocasses. J’ai adoré celles des machines entropiques dans les marges. Et puis les lutins sont vraiment craquants.
Ce fut une lecture aussi agréable qu’enrichissante et je vous la conseille vivement.
P.S. : Je n’ai jamais autant corrigé de coquilles dans une chronique. Merci de ton implication Typo, mais tu devrais aller aider quelqu’un d’autre, de préférence MAINTENANT.
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