mercredi 22 novembre 2023

L'Oiseau d'or de Kainis T1

Un manga de Kazuki Hata, publié chez Glénat.

Présentation de l'éditeur :

La littérature est un art réservé aux hommes.

Début du XIXe siècle, à l'est de Gloucestershire, Lea a grandi au milieu de livres “inaccessibles pour son cerveau féminin” et se passionne pour l'écriture, un art réservé à la gent masculine. C'est donc sous l'identité fictive d'Alan Wedgwood qu'elle va débarquer à Londres pour faire publier ses ouvrages, se plonger le monde littéraire et se faire de nouveaux amis. Que va-t-elle pouvoir découvrir sous sa nouvelle apparence ?

Cette série en 4 tomes s'interroge sur le sexisme avec douceur. Candide mais lucide, Lea va trouver les réponses à ses questions au fil de ses rencontres londoniennes et vous offrira peut-être une autre manière d'aborder le shojo.
Depuis toujours, Lea rêve de devenir autrice, mais étant une femme au début du XIXe siècle autant dire qu’on ne la prend pas du tout au sérieux. Alors Lea s’invente un alter ego masculin pour vivre son rêve et cela semble fonctionner puisqu’on publie son premier livre. Cependant, cela occasionne aussi plus de complications qu’elle ne l’escomptait et bientôt Lea, qui y voit une chance de s’émanciper, doit s’enfoncer dans son mensonge.
Ce manga est le premier d’une série en quatre tomes. Je ne crois pas qu’il aurait retenu mon attention si elle avait été plus longue. C’est sympathique, sans plus. Les dessins sont jolis et l’histoire se laisse lire, mais manque de consistance.
Je ne m’attendais pas à une vraisemblance historique rigoureuse, néanmoins force est de constater que c’est quand même très capillotracté. Le fait que le père de Lea la laisse voyager seule, puis s’établir à Londres afin d’y travailler alors que la fortune de sa famille lui permettrait de faire un bon mariage n’est même pas crédible trois secondes. Les représentations de la gente féminine dans ce premier tome m’ont en outre agacée et particulièrement la meilleure amie de Lea, prénommée Katie, qui ressemble davantage à un petit chien qu’à une jeune femme. Elle passe son temps à sautiller et à s’accrocher aux jupes de Lea... Un chiot, je vous dis ! Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas les mêmes aspirations que son amie et qu’elle se satisfait de sa vie qu’elle doit forcément être stupide !
Lea, quant à elle, est naïve et optimiste, comme on s’y attend d’une jeune femme élevée dans un milieu aussi protégé et tout semble lui réussir avec une facilité déconcertante. Enfin, je l’aime bien quand même. L’auteur ne force pas trop sur le cliché du « je ne suis pas comme les autres filles » dans ce premier tome. Et puis la relation de Lea avec Myles est plutôt mignonne.
Je vais tenter la suite, bien que sans conviction.

lundi 6 novembre 2023

Mon ex et autres malédictions

Un roman d'Erin Sterling, publié chez Good Mood Dealer by Exergue.



À l’aube de sa vingtaine, Vivi est tombée passionnément amoureuse de Rhys Penhallow, mais il lui a brisé le cœur… Alors, pour faire passer son chagrin d’amour, elle a bu plus que de raison et déblatéré avec sa cousine. Classique. Sauf que Vivi est une sorcière et qu’elle a, sans vraiment le vouloir, maudit son ex. Ce qui ne semble pas beaucoup affecter Rhys, jusqu’à ce que, neuf ans plus tard, il revienne à Graves Glen pour une célébration importante.
Ce roman se laisse lire. Avant de commencer, je craignais un peu que Vivi soit une crétine égocentrique car le résumé pouvait le laisser entendre. J’ai été agréablement surprise. Vivi est une jeune femme intelligente, qui a la tête sur les épaules (enfin, la plupart du temps). Elle est beaucoup trop fleur bleue pour moi, mais son caractère est crédible.
De manière générale, les autres personnages sont plutôt chouettes, j’ai notamment adoré Gwyn, la cousine de Vivi. Il faut préciser que le fait qu’une meuf dont le prénom complet est Gwynnevere ait appelé son chat le Chevalier Noir a de quoi prêter à rire.
J’ai un faible pour les histoires de sorcières. Ce roman était de saison, amusant et sans prétention. Le seul point qui pèche, à mon sens, est le manque d’épaisseur de l’intrigue de fond. Je n’en attendais certes pas beaucoup plus, mais comme il n’y a pas grand-chose à dire, l’autrice rallonge la sauce, ce qui équivaut à pas mal de répétitions. Au bout d’un moment, j’en avais ras le bol des apartés de Rhys ou de Vivi se rappelant avec émoi combien leur ex leur avait manqué et combien il/elle était désirable. Ils sont mignons, hein, et on a envie de les voir de nouveau ensemble, mais de redite en redite on verrait bien aussi la malédiction leur exploser à la gueule pour souffler un peu. Et puis, il faut dire qu’ils ne font rien pour susciter l’indulgence. Pourquoi demander l’aide de gens compétents alors qu’on peut brasser de l’air ? Eh bien, parce que ça fait des pages en plus ma bonne dame…
Il ne se passe vraiment pas grand-chose, que ce soit au niveau de la romance ou des recherches sur la malédiction. Sur le dernier tiers, j’en avais ma claque, ce qui est bien dommage. Ce roman avait tout pour être une romcom witchy et sympathique. Cela reste distrayant, mais sans plus. Le deuxième tome portant sur d’autres personnages, je le lirai peut-être quand il sortira en français, mais je ne me jetterai pas dessus.


mardi 17 octobre 2023

Meurtres et cupcakes au caramel - Les enquêtes d'Hannah Swensen T5

 Un roman de Joanne Fluke, publié chez Le Cherche Midi pour la version papier et Audible pour la version audio. Celle-ci est lue par Flora Brunier.


Chroniques des tomes précédents :



On retrouve Hannah en automne en train de préparer Halloween et Thanksgiving. C’est une bonne saison pour ce type de roman car cela participe à l’aspect douillet du récit, d’autant que l’autrice nous offre au passage quelques recettes appétissantes qui aident à se mettre dans l’ambiance.
Comme toujours Hannah a beaucoup à faire avec son travail et sa famille. Sa sœur est enceinte et son beau-frère se présente aux élections pour le poste de shérif. Elle prépare aussi un livre de cuisine avec l’aide de ses voisines et l’une d’elles a mis la main sur une recette que sa belle-mère avait toujours refusé de lui donner de son vivant. Toutefois ladite recette comporte un ingrédient secret et c’est l’occasion pour le lecteur de faire tourner ses méninges en compagne d’Hannah et Lisa. Je dois dire que j’ai apprécié cette chasse à l’ingrédient mystère davantage que l’enquête sur le meurtre. Celle-ci est néanmoins plutôt bien construite quoique poussive. Hannah doit encore une fois se mêler des affaires de la police pour pouvoir innocenter l’un de ses proches et elle a toujours du mal à voir plus loin que le bout de son nez.
J’avais détesté le précédent tome, celui-ci est un peu mieux, néanmoins Joanne Fluke devrait quand même se renouveler, dans le fond comme la forme. Je me demande parfois si elle a fait une liste dont elle coche les entrées à chaque tome. On a de nouveau droit aux mêmes répétitions sur le chat qui est obsédé par la nourriture et les appels matinaux de l’insupportable mère, les mêmes réflexions sur les mêmes voisins... Ce sont des pages vite remplies et c’est lassant. Le schéma de l’histoire ne varie jamais non plus, tant et si bien qu’à la fin on se prend d’envie qu’Hannah y passe pour de bon tant c’est exaspérant de la voir toujours tomber dans le même piège. Les lecteurs ne sont pas aussi oublieux que l’héroïne, même sans enchaîner les tomes. On n’est pas des poissons rouges !
Le pire demeurant bien sûr le triangle amoureux le moins sexy de toute la littérature à travers les âges. Tout ça parce que Joanne Fluke persiste à penser qu’une femme non mariée est un problème à régler et que même si ça l’arrange pour l’instant qu’elle soit célibataire (et qu’elle le reste), il faut qu’on sache que son personnage est hétérosexuel et désirable. C’en est assez ridicule. Hannah n’aime pas Norman mais voudrait qu’il la demande en mariage, essentiellement pour sa maison. Elle continue cependant de fréquenter Mike, ce qui se résume à aller au resto de temps en temps avec lui et à lui rouler une pelle une fois par roman. Malgré les tentatives de l’autrice pour nous faire croire qu’il y a entre eux une attirance brûlante, ils ont ensemble la sexitude d’un fascicule promotionnel de supermarché.
Je suis team Norman, si tant est que je prenne la peine de me poser la question. Il a le même humour de merde qu’Hannah et ils sont compatibles sur bien des plans. Pourtant je sais qu’elle ne finira jamais avec Norman parce qu’elle semble éprouver envers lui le même enthousiasme qu’un enfant devant une assiette de brocolis vapeur. Toutefois. il est intelligent et sympathique. En outre, il ne la traite pas comme une faible femme (et c’est sans doute pour ça qu’elle ne l’aime pas, cette crétine). Mike est un bourrin qui n’a pour charme que son physique (et encore faut-il avoir les goûts d’Hannah qui kiffe les bûcherons moustachus bas de plafond). C’est un macho exécrable. 
Ce qui m’exaspère le plus est que je ne pense pas que l’une de ces relations soit vouée à évoluer. Je sens bien que l’autrice va nous sortir un autre homme de son chapeau à un moment ou un autre, probablement dans le dernier tome de sa série. Elle ne fait que meubler. Et si c’est le cas, ce serait vraiment se foutre de la gueule de ses lecteurs...
Joanne Fluke a des principes plutôt vieillots sur l’amour, sur le mariage et sur le fait qu’il faut laisser les hommes croire qu’ils sont plus intelligents que les femmes. Bon, Hannah n’étant pas très futée (elle bat son propre record de bêtise sur la fin cette fois), c’est dire à quel point les hommes en question sont abrutis… C’est pénible à force. Et j’aimerais aussi que pour une fois l’assassin soit plus nuancé, qu’il ait une conscience et des sentiments humains malgré l’horreur de ses actions. Que certains n’aient pas de scrupules, je le comprends, mais tous ?!
De manière générale, les personnages sont assez caricaturaux, toutefois ils restent l’intérêt principal de cette série, avec l’ambiance. On en aime certains, on en déteste d’autres, mais on a envie de les voir évoluer, même si ça se fait très lentement. J’aime beaucoup la relation d’amitié entre les deux sœurs. Elles sont très différentes mais elles commencent à mieux vivre avec ça et elles se soutiennent de plus en plus. Bon, Hannah devrait quand même faire gaffe, elle ressemble de plus en plus à sa mère… Elle est extrêmement dirigiste et critique envers ses sœurs.
Malgré tout, ce roman se laisse écouter. Flora Brunier, qui interprète la version audio, fait de gros efforts pour rendre cette histoire vivante et c’est tout à son honneur. 
Cette série ne casse pas trois pattes à un canard, c’est le genre de truc qui m’occupe bien quand je tricote ou que je fais des tâches ménagères (j’ai besoin de toujours garder mon cerveau occupé un minimum) et il n’existe malheureusement pas tant que ça de cosy mysteries en audio et en français.... 
Cependant, si j’écoute les tomes suivants (ce qui n’est pas gagné… J’étais plus intéressée par la recette de cupcake que par le résumé quand j’ai acheté le livre), je ne les chroniquerai plus. J’ai l’impression d’en dire toujours la même chose et bien que cela soit cohérent avec le contenu, ce n’est pas très utile. On lit des avis quand on hésite à commencer une série ou si elle évolue beaucoup au fil des tomes. Au cinquième, le ton est donné et il est clair que ça ne changera pas de sitôt alors je vais en rester là.

mardi 3 octobre 2023

Le Codex de Paris, Paris des limbes T1

Un roman de C.C. Mahon, publié chez Allure pour la version papier.
Exclusivité Kindle pour la version numérique
Exclusivité Audible pour la version audio, lue par Julien Allouf.



Vampire, mage, détective et homme de main occasionnel d’un baron de la drogue/proxénète parisien qui le fait chanter, Germain Dupré n’a pas besoin de davantage de problèmes dans sa vie et surtout pas d’un démon surgissant de son passé (ni d’une voisine collante et d’un chaton chelou, mais on ne lui demande pas son avis).
Germain est un excellent personnage, de ceux auxquels on s’attache tout en aimant bien les voir galérer. C’est le genre bien-pensant (toute une éducation chrétienne) mais dont la moralité devient vite plus souple quand ça l’arrange. Au fond, c’est un bon gars, alors on lui pardonne d’être un peu tête à claques et un rien chouineur (il n’est pas aidé, faut l’avouer).
Les personnages secondaires ne sont pas de simples faire-valoir, ce qui ajoute à l’attrait du récit. J’ai beaucoup aimé Romane, moins coconne qu’elle n’en a l’air, et j’espère bien pouvoir suivre son évolution au fil des tomes. Quant à Zagan, tout salaud et individualiste qu’il paraît, il est aussi doué de compassion (ou serait-ce une ruse ?). Comme il est le personnage central du deuxième tome, je suis curieuse de voir ce que nous y apprendrons sur sa personnalité car dans le premier on le voit surtout à travers le regard du narrateur, c’est-à-dire Germain, qui a toutes les raisons de le détester et de s’en méfier.
J’ai choisi ce roman un peu au hasard parmi les titres proposés gratuitement dans le cadre de mon abonnement audible parce que j’avais besoin d’une distraction. Je ne l’aurais sans doute pas découvert autrement et cela aurait été dommage car je me suis bien amusée avec cette audiolecture. J’y ai trouvé l’intrigue distrayante, l’humour et l’action dont j’avais besoin ainsi que de plaisantes références historiques, alchimiques et religieuses qui apportent plus de relief à l’histoire.
En outre, Julien Allouf est un excellent lecteur qui donne vie à son récit. Comme il narre aussi le volume suivant, je continuerai la série dans son format audio.

lundi 28 août 2023

Du thé pour les fantômes

Un roman de Chris Vuklisevic, publié chez Denoël dans la collection Lunes d'encre.

Il existe une version audio, lue par Clotilde Seille et publiée chez Gallimard dans la collection Écoutez lire.


Présentation de l'éditeur :

"Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C'est la règle."Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes. Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu'au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles. Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l'une et rejeté l'autre. Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire. Que voulait-elle révéler avant de mourir ? Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ?Leur quête de vérité emmènera les sœurs des ruelles de Nice au désert d'Almería, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiaux. Entrez dans le salon de thé. Prenez une tasse chaude à l'abri de la pluie. Écoutez leur histoire.
Pour échapper à l’un de ces violents orages d’été typiques du sud, un touriste se réfugie dans un salon de thé niçois. Bien que de nombreuses tables semblent inoccupées, malgré les théières et tasses pleines posées dessus, la gérante le fait asseoir avec un homme jovial bien décidé à jouer à la parlante pour occuper l’après-midi pluvieuse qui s’étire.
J’aime bien ce genre d’accroche. On est là, tranquille, on s’installe et on écoute une histoire. Il sait y faire, ce narrateur — et l’autrice qui en tire les ficelles. Il ménage ses effets, il nous fait tourner en rond parfois, il révèle toujours ses informations au bon moment et c’est un vrai plaisir de l’écouter. Parce que oui, on a vraiment l’impression d’être assis à cette table, dans ce salon de thé où les tasses se lèvent toutes seules pour abreuver d’invisibles fantômes et d’être suspendu aux lèvres de cet original qui nous conte l’histoire de deux jumelles on ne peut plus différentes (ou pas), de leur tempétueuse mère qui celait autant de personnalités que de secrets, d’un village qui s’est vidé de tous ses habitants, à l’exception d’une seule, en une nuit tragique, et de ces étranges thés qui font parler les morts.
Ce roman oscille entre le fantastique et le réalisme magique, avec une petite touche de merveilleux, soit tout ce que j’aime. En outre, le fait que l’intrigue se situe à Nice et dans l’arrière-pays a ajouté pour moi un parfum familier qui me l’a rendue encore plus tangible. J’ai adoré suivre ces deux sœurs, enquêter avec elles pour déterrer les secrets de leur mère et plus encore, pour comprendre pourquoi elle avait décidé d’en adorer une et de haïr l’autre sans qu’aucune des deux n’ait un sort plus enviable au fond. J’ai adoré bondir d’une époque à l’autre, découvrir des lieux et des personnages passionnants. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant investie dans une histoire.
Du thé pour les fantômes nous offre une ambiance, sombre, vénéneuse, mais aussi délicate. L’intrigue kaléidoscopique nous leurre sans cesse, nous égare, et quand enfin l’image se fait plus nette, tout prend un sens surprenant. J’ai adoré ce roman du premier mot au dernier point.

mardi 25 juillet 2023

Meurtres, magie et télé-réalité, Ivy Wilde T2

Un roman d'Helen Harper, en version audio chez Hardigan.

Mon avis sur le premier tome.



Notre sorcière fainéante préférée est bien contente d’avoir repris le cours de sa vie. Pourtant… Est-ce qu’elle ne s’ennuierait pas un peu ? Alors quand on lui propose de se rendre sur le tournage de sa série préférée, elle saute sur l’occasion, même si ça veut dire qu’elle va devoir courir partout. Serait-ce vraiment l’action qui lui manque ou un certain sorcier aux beaux yeux bleus pour lequel elle est prête à oublier un peu sa fainéantise naturelle ?
J’adore Ivy. Elle possède de nombreuses qualités qui en font un personnage attachant, mais c’est sa grande intelligence que je préfère. On nous a trop habitués à des personnages qui se laissent porter par l’intrigue et ne fournissent aucun effort (surtout pas cérébral) pour se sortir d’inextricables situations. Il est toujours extrêmement pénible d’avoir tout compris dès le chapitre 2 et de se traîner à la suite d’un personnage incapable d’établir des connexions pourtant simples ou même de mener une investigation un tant soit peu crédible. Ce n’est pas le cas d’Ivy. Elle a un cerveau et elle sait s’en servir. Cela ne veut pas pour autant dire qu’elle ne fait jamais d’erreur ou qu’elle résout tous les problèmes en deux secondes. Elle enquête de manière méthodique et elle porte attention à ce qui se passe autour d’elle pour rassembler de vraies preuves. Puisqu’elle narre l’histoire, nous avons accès à toutes ses pensées et donc à son raisonnement, ce qui nous permet de mener l’enquête avec elle.
J’ai beaucoup aimé la suivre en Écosse sur le tournage d’une émission de télé-réalité. Les personnages secondaires ne sont pas mémorables et n’ont pas un grand capital sympathie, mais Ivy et Winter sont là pour faire le job alors je n’ai pas vu les pages défiler.
Ce tome est un peu en-dessous du précédent à mon goût, justement à cause des autres personnages et parce qu’on se lasse vite de l’ambiance plateau de télé qui manque de relief. Cependant j’ai quand même passé un excellent moment avec cette lecture.
La fin est intense et laisse présager un intéressant rebondissement pour la suite. J’ai hâte de lire, ou d’écouter, comment cela va tourner.

vendredi 21 juillet 2023

Ça c'est de la tarte ! Sucrée, mais pas trop

Un livre de recettes de Marie et Maud Chioca, publié aux éditions Terre Vivante.

Présentation de l'éditeur :

40 recettes de tartes pour le dessert ou le goûter, délicieuses et saines (moins de beurre, de sucre, de crème), très fruitées, innovantes, appétissantes et inratables…Tout pour se faire plaisir et épater la galerie, sans ruiner sa santé !
Si vous vous intéressez à la cuisine à indice glycémique bas, vous connaissez sans doute déjà les ouvrages de Marie Chioca. Je possède pour ma part un livre de recettes de soupes que j’aime beaucoup car il offre de bonnes astuces pour des soupes plus saines et digestes. Le livre sur les tartes, qu’elle a écrit avec sa fille Maud, est du même acabit. 
On pourrait se poser la question de l’utilité réelle d’un tel ouvrage. Les livres sur le thème des tartes, surtout quand elles ne sont que sucrées, sont souvent redondants. Ce n’est pas le cas ici. La quarantaine de recettes que vous y trouverez est plutôt variée. Les recettes sont simples, pour la plupart, mais gourmandes et les ingrédients relativement faciles à se procurer en supermarché. Bien sûr dans ce genre de recettes on vous proposera d’utiliser des farines complètes et parfois des purées d’oléagineux, différentes sortes d’huile et de sucres ainsi que de l’agar-agar. Tout ces ingrédients sont devenus courants de nos jours, mais ont néanmoins un coût. Si vous ne pouvez ou ne voulez pas en utiliser certains, les autrices ont pensé à vous proposer des alternatives à peu près équivalentes (elles expliquent cela en début d’ouvrage), mais gardez à l’esprit que cela peut apporter des variations au résultat ainsi qu’à l’indice glycémique. Cela étant, plusieurs recettes ne demandent que des ingrédients on ne peut plus traditionnels, donc vous avez quand même du choix.
Marie et Maud ont raison : c’est une bonne pâte qui fait une tarte réussie. Elles en propose plusieurs bases, travaillées pour s’adapter parfaitement à leur garniture. Elles ont aussi pensé aux personnes allergiques. Elles proposent des bases de pâte variées, dont certaines sans gluten et d’autres ne contiennent pas d’œuf ou de produits laitiers. En revanche, elles utilisent aussi souvent de l’huile de coco, dont je ne suis pas fan.
Les autrices vont à l’essentiel, ce qui est une grande qualité pour un livre de cuisine. Après une courte introduction et une liste de très bonnes astuces (mon père étant pâtissier, je sais de quoi je parle), on passe aux recettes classées par saison. Les fiches sont concises mais claires et agrémentées d’autres astuces utiles. Je regrette juste que lesdites astuces soient imprimées en orange, ce n’est pas ce qu’on a fait de plus lisible.
Une petite erreur m’a aussi chiffonnée, la lemongrass, qui est de la citronnelle, est une plante exotique qui n’a rien à voir avec la verveine citronnelle. Mais bon, je chipote… L’une et l’autre sont tout à fait utilisables en cuisine.
J’ai eu de belles surprises en feuilletant ce livre, notamment une tarte au curd de pomelos. J’adore préparer des curds. Parmis mes préférés on trouve bien sûr l’habituel curd au citron, mais aussi celui à la pomme. Je me réjouis donc d’essayer cette nouvelle recette quand reviendra la saison. Ce livre propose des classiques revisités, certes, mais aussi des tartes plus originales et toujours de jolis dressages. Les photos sont d’ailleurs magnifiques. Les recettes sont à la portée de tout le monde, bien que deux ou trois soient ambitieuses, et même ceux qui ne sont pas habitués à pâtisser devraient s’en sortir. C’est un bon livre, je vous le recommande.